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Société - Page 2

  • Bleuet de France, portons-le fièremet

    défend Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants

    ENTRETIEN. Le Bleuet fête son centenaire et continue d'incarner la solidarité envers les soldats blessés, mais aussi les victimes du terrorisme. Pour Patricia Mirallès, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, plus qu'un symbole, il doit être “un levier de mobilisation”.

    Par Marie de Greef-Madelin, Maxime Coupeau – Valeurs Actuelles

    En 1925, deux infirmières, Charlotte Malleterre, fille et femme de général, et Suzanne Leenhardt, veuve d’un capitaine d’infanterie, créent le Bleuet de France pour venir en aide aux blessés de guerre et aux gueules cassées dont elles s’occupent à l’hôpital militaire des Invalides. Elles organisent des ateliers de confection de Bleuets en tissu et papier journal dont les recettes vont au profit des mutilés de la Grande Guerre. Depuis le 14 juillet 2023, les Français sont invités à arborer un Bleuet du 1er au 8 mai, le 14 juillet, du 1er au 11 novembre, ainsi que le 11 mars en mémoire des victimes du terrorisme.

    Valeurs actuelles. Que représente pour vous ce Bleuet de France?

    Patricia Mirallès. Ce n’est pas juste une fleur accrochée à un revers de veste. C’est un engagement, une promesse: celle de ne jamais oublier ceux qui ont souffert pour la France. Le bleuet est né dans les tranchées, mais il a su évoluer avec l’histoire. Il incarne la solidarité envers nos soldats blessés, les familles endeuillées et toutes les victimes de la violence barbare. À l’approche du 11 mars, Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, mon message est clair: souvenons- nous, mais surtout, ne restons pas spectateurs. Chaque attentat brise des vies, laisse des blessures invisibles. Derrière chaque nom, il y a une histoire, un combat pour se reconstruire. Des centaines de victimes du terrorisme bénéficient d’un accompagnement psychologique, financier et humain complémentaire. Le Bleuet finance des soins, soutient les familles, aide à retrouver un équilibre après l’horreur.

    ​Cette année, le Bleuet de France fête ses 100 ans. Que lui souhaitez-vous?

    Ce centenaire, c’est un siècle d’entraide et de mémoire. Mais nous ne voulons pas qu’il fane. Car tant qu’il y aura des guerres, tant qu’il y aura des attentats, il faudra être là pour ceux qui restent debout. Dans cent ans, nous voulons que le Bleuet soit toujours là, d’un éclat toujours aussi vif. Alors, portons-le fièrement et faisons-le grandir. Parce qu’aider, c’est agir. Parce que se souvenir, c’est aussi construire l’avenir. Ce centenaire est aussi l’opportunité de redonner un nouveau souffle au Bleuet de France. Car, même après un siècle d’existence, le Bleuet de France n’a rien perdu de son importance. Aujourd’hui, il doit devenir davantage qu’un simple symbole: il doit se transformer en un véritable levier de mobilisation sociale et politique.

    ​Comment transmettre les valeurs que ce Bleuet incarne?

    Nous nous devons d’investir pleinement dans cette ambition, de faire de cette petite fleur bleue un point d’ancrage dans notre société, un point de convergence autour des valeurs de la République. Mais aussi le signe vivant de nos capacités de résilience. Il est, et restera, une fleur essentielle à notre pacte républicain. Nous semons aujourd’hui les graines qui fleuriront le siècle à venir.

    LE BLEUET DE FRANCE: RÉPARER LES VIVANTS

    Autrefois dédié aux seuls poilus mutilés, le Bleuet de France vient en aide depuis un siècle aux blessés de guerre, aux veuves des soldats et aux pupilles de la nation. Depuis les années 1990, les victimes des attentats terroristes entrent dans son champ d'action.

    ​Cette institution, aujourd’hui fonds de dotation privé, est née au lendemain de la Grande Guerre  Elle a, depuis un siècle, la vocation de venir en aide aux blessés de guerre, aux veuves des soldats morts au combat et aux pupilles de la nation, ces enfants à qui la furie de la guerre a enlevé ou mutilé un parent. Agrafé à la boutonnière, le bleuet rappelle à la nation le sacrifice de ses soldats pour sa liberté et son devoir de solidarité envers ceux qui restent. Mais alors que le poppy (coquelicot) fleurit outre-Manche tout le mois de novembre au revers de la veste des sujets britanniques, le bleuet flétrit sur celle de nos anciens combattants.

    ​"LE BLEUET DOIT DEVENIR NOTRE EMBLÈME NATIONAL!"

    "La disparition des derniers poilus et des vétérans de la Seconde Guerre mondiale bouleverse la transmission de la mémoire. C’est aussi le rôle du Bleuet de perpétuer, auprès de la jeunesse, le souvenir du sacrifice de ces Français tombés pour notre liberté", souligne Pierre-Emmanuel de Laforcade, directeur exécutif du fonds de dotation.

    Reste que le Royaume-Uni récolte quelque 35 millions d’euros chaque année, quand nos quatre collectes annuelles sur les places publiques (11 mars, 8 mai, 14 juillet et 11 novembre) ont rapporté, l’an passé, à peine un million d’euros…

    "Le Bleuet doit devenir notre emblème national!", ambitionne la secrétaire d’État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire. Pour lui donner un nouveau souffle, Patricia Mirallès a publié une circulaire, cet été, invitant les représentants de l’État et les autorités militaires à porter la fleur nationale à la boutonnière les premières semaines de mai et de novembre.

    Depuis les années 1990 et la montée du terrorisme sur notre territoire, les victimes des attentats sont, elles aussi, entrées dans le champ d’action du Bleuet. Sur les 25 000 personnes bénéficiant de l’aide du fonds de dotation, 5000 SONT DES VICTIMES DU TERRORISME.

    Et les enfants de ces nouvelles “gueules cassées de notre époque, des pupilles de la nation.

    ​Sur ce terreau, comme autrefois celui des tranchées, pousse depuis un siècle le Bleuet. Pour réparer ceux qui restent.

    https://boutique.bleuetdefrance.fr

  • "Par le sang versé"

    "Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense,

    Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,

    N’est pas cet étranger devenu fils de France,

    Non par le sang reçu mais par le sang versé". (Capitaine Pascal Bonetti, 1920)

    La bataille de Camerone, le 30 avril 1863, se fête avec Légionnaires, à Nîmes, Aubagne, Orange ou… La Rochelle.

    Camerone, c’est ce combat épique qui opposa une soixantaine de Légionnaires, assiégés dans l’hacienda de Camarón de Tejeda, à une armée de 2000 fantassins et cavaliers mexicains. Après onze heures de combat, par une chaleur torride, les six survivants encore debout, mais à court de munitions, chargèrent baïonnette au canon. Un officier mexicain – d’origine française – somme alors les survivants de se rendre.

     

    Le caporal Maine lui répond:

    "Nous nous rendrons si vous nous faites la promesse la plus formelle de relever et de soigner notre sous-lieutenant et nos camarades atteints, comme lui, de blessures ; si vous nous promettez de nous laisser notre fourniment et nos armes. Enfin, nous nous rendrons, si vous vous engagez à dire… que, jusqu’au bout, nous avons fait notre devoi ".

    L’officier mexicain lui répond: "On ne refuse rien à des hommes comme vous". Les rescapés sont présentés au colonel Milan, qui s’écrie:

    "¡Pero estos no son hombres, son demonios!" (" Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons").

    Plus tard, on construisit, au Mexique, un monument sur lequel sont gravés les mots suivants: "Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français".

     

    Depuis, chaque fois qu’un détachement militaire mexicain passe devant le monument de Camarón de Tejeda, il présente les armes.

    Camerone, une défaite contre un ennemi mieux armé, à un contre trente, est entrée dans l’histoire – comme Bazeilles pour les "Marsouins" ou Diên-Biên-Phu pour les paras et (encore!) la Légion – parce qu’elle symbolise l’acte gratuit, le courage, la volonté, l’honneur et la fidélité à la parole donnée.

  • Il n'est pas trop tard!

    "Pâques longtemps désirées. Sont en un jour tôt passées".

    Proverbe français

  • La carte grise des véhicules électriques bientôt payante

    La loi de finances 2025 prévoit qu’à compter du 1er mai, les régions pourront appliquer un tarif réduit ou plein sur la taxe quelles appliquent sur les cartes grises. Une exemption qui n’aura duré que cinq ans et dont la fin est dénoncée par le magazine AutoPlus.

    Par Frédéric Paya – Valeurs Actuelles

    Le principe de réalité, c’est-à-dire l’état déplorable des finances publiques, rattrape la voiture électrique. Par le biais de sa carte grise, non, il faut parler désormais de certificat d’immatriculation. Jusqu’à présent, son prix était quasiment gratuit pour les véhicules électriques. Le 1er mai, ce ne sera plus le cas (et on n’est pas un 1er avril !), c’est ce que révèle une enquête publiée dans le dernier numéro du magazine AutoPlus, intitulée "La CARTE GRISE GRATUITE, C’EST FINI!".

    D’ordinaire, "le coût du certificat d’immatriculation est constitué de quatre taxes et d’une redevance", explique le site service-public.fr. Il y a une taxe régionale (fixée par le conseil régional et qui varie en fonction du nombre de chevaux fiscaux du véhicule), une pour le développement des actions de formation professionnelle dans les transports, une sur les véhicules polluants, une taxe fixe de 11 euros et une redevance pour l’acheminement du certificat d’immatriculation de 2,76 euros. Dans leur grande sagesse et pour encourager l’acquisition des voitures 100% électriques, le législateur les a exemptés de taxe régionale depuis 2020. Rappelons que leurs propriétaires n’ont pas non plus à payer de malus écologique.

    PROGRESSIVEMENT LES EXEMPTIONS ONT DISPARU

    "Cette année, la fête du muguet ne sera pas celle du budget des électro-convertis, alerte AutoPlus. Dès le 1er mai, ceux qui achèteront une voiture électrique devront payer plein pot leur carte grise ". La raison est (économiquement) simple: en 2023, les recettes de fonctionnement des régions françaises se sont élevées à 32 milliards d’euros, selon le site lafinancepourtous.com. Sur ce montant, 51% proviennent de la TVA et 16,8% des impôts et taxes. Or, pour favoriser le verdissement de la flotte automobile, de plus en plus de véhicules dits propres ont pu bénéficier d’exemptions de taxes régionales. " Entre les véhicules à énergie alternative, dits "propres", et les électriques les deux tiers du marché pouvaient, l’an dernier, prétendre à une carte grise gratis. Intenable ! ", constate le magazine AutoPlus.

    Conséquence, progressivement les exemptions ont disparu et cette année, concernant les véhicules dont la source d’énergie est exclusivement l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux,la loi de finances pour 2025 remplace " l’exonération de droit par la possibilité de mettre en place un demi-tarif ou un tarif nul. " Si jusqu’au 30 avril, il pouvait y avoir une exonération, ce ne sera plus le cas à compter du 1er mai: " ces véhicules seront soumis, soit à un tarif plein, soit à tarif réduit (tarif nul ou demi-tarif) dans les conditions prévues par une délibération du conseil régional".

    AutoPlus s’est livré à un petit calcul: la fin de la quasi-gratuité des cartes grises pour les voitures électriques pourrait rapporter au bas mot 640 millions d’euros de plus aux finances locales. Suivant la puissance fiscale et les régions, le prix des certificats d’immatriculation varie entre 150 euros et grimpe jusqu’à 750 euros. Au risque de ralentir l’acceptation des véhicules électriques dans le grand public.

    Dans sa recherche continue d’argent (et face à une baisse logique des taxes sur les carburants dans l’avenir), il est fort à parier que le gouvernement continue à regarder la voiture électrique de près… sans doute de trop près…