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sciences - Page 6

  • Des hominines taillaient déjà des outils il y a 3,3 millions d'années

    Il y a un mois environ, l'annonce de l'archéologue française du CNRS Sonia Harmand, qui codirige le West Turkana Archaeological Project (WTAP), avait fait l'effet d'une bombe en paléoanthropologie. La chercheuse et ses collègues viennent finalement de publier dans Nature un article présentant la découverte des plus vieux outils attribuables à ce jour à la lignée humaine. Trouvés non loin du lac Turkana, au Kenya, ils sont âgés de 3,3 millions d'années et montrent qu’avant l’apparition d’Homo, des hominines taillaient déjà des outils en pierre.

    Par Laurent Sacco, Futura-Sciences

    Jason Lewis voulait être paléoanthropologue et réaliser des fouilles en Afrique orientale depuis l'âge de 13 ans après avoir lu un livre sur Lucy, la célèbre Australopithecus afarensis. On le voit ici en compagnie de Sonia Harmand qui a toujours été passionnée par la quête de nos origines et le rôle des outils dans l'évolution cognitive des hominines. Elle voulait elle aussi travailler dans le berceau de l'humanité, où les premiers chapitres de l'histoire humaine sont préservés. Les voici réunis sur cette photo où ils examinent les plus vieux outils découverts à ce jour.

    Jason Lewis (à droite) voulait être paléoanthropologue et réaliser des fouilles en Afrique orientale depuis l'âge de 13 ans après avoir lu un livre sur Lucy, la célèbre Australopithecus afarensis. En compagnie de Sonia Harmand qui a toujours été passionnée par la quête de nos origines et le rôle des outils dans l'évolution cognitive des hominines. Elle voulait elle aussi travailler dans le berceau de l'humanité, où les premiers chapitres de l'histoire humaine sont préservés.

    C’est une découverte majeure, l’une de celles qui marquent une vie de chercheur et qui fait date dans l’histoire des sciences. Elle a été réalisée un matin du 9 juillet 2011 par l’archéologue française Sonia Harmand et son collègue Jason E. Lewis, également en poste à l’université de Stony Brook (États-Unis). Tous deux directeurs du  West Turkana Archaeological Project (WTAP) et respectivement Research Associate Professor et Research Assistant Professor au Turkana Basin Institute (TBI), ils s’étaient écartés par erreur de leur de chemin alors qu’ils menaient une campagne de fouilles dans le nord du Kenya, sur la berge ouest du lac Turkana. Tout en cherchant à retourner sur sa route, l’équipe examinait le sol à l'endroit qui allait être baptisé plus tard le site de Lomekwi 3. Les archéologues ont fini par découvrir avec l'aide d'un indigène, Sammy Lokorodi, des outils taillés dont l’âge était encore indéterminé à ce moment-là.

    La vallée du Grand Rift est un espace privilégié pour les recherches archéologiques et paléoanthropologiques qui permettent d'en apprendre davantage sur les origines de l'Homme. La " Mission Préhistorique " au Kenya, un projet franco-kenyan, a mené des fouilles sur la rive ouest du lac Turkana. En 1997, elle y fait une découverte majeure en mettant au jour les plus anciens outils taillés au Kenya. Aujourd'hui, le record est battu. Ces images donnent une bonne idée de ce que représentent les fouilles ayant conduit à la découverte de Lomekwi 3.

    L’étude de ces outils et leur datation allaient occuper pendant des années une équipe internationale de 19 chercheurs, dont certains sont membres du CNRS, de l'Inrap et de l'université de Poitiers. Jusqu’à présent, on attribuait une telle industrie lithique à des membres du genre Homo, comme Homo habilis. Mais certains se demandaient si des hominines, tels les fameux australopithèques comme Lucy, n’étaient pas déjà capables d’une telle prouesse il y a plus de 3 millions d'années. Encore fallait-il dater de façon fiable les outils trouvés sur Lomekwi 3 (voir les images des fouilles sur Flickr) et convaincre ainsi l’ensemble de la communauté scientifique. Il s'agissait là d'une démarche nécessaire pour pouvoir attribuer ces artefacts à certains des hominines qui vivaient dans la région du lac Turkana il y a quelques millions d’années.

    Le site de Lomekwi 3. Le chantier de fouille se trouve dans la zone triangulaire.

    Les outils ont été trouvés sur le site de Lomekwi 3, au Kenya. Le chantier de fouille se trouve dans la zone triangulaire, au milieu sur l'image. © MPK-WTAP

     

    Des outils datés indirectement par téphrostratigraphie

    Pour dater ces outils, les chercheurs ont eu recours à une méthode bien connue qu'il est possible d'employer lorsque l’on dispose d’une couche de sédiments prise en sandwich entre deux couches de cendres volcaniques. Les principes de la stratigraphie permettent en effet d'établir une chronologie relative : sauf perturbation géologique, une strate est toujours plus vieille que celle qui la recouvre. Dater deux couches de cendres entre lesquelles s’intercale une couche sédimentaire dans laquelle peut se trouver des fossiles ou des outils permet donc, en principe, d’encadrer l’âge de la couche sédimentaire et ce qu’elle contient.

    Dans le cas du site de Lomekwi 3, la téphrostratigraphie a pu être mise en pratique. Cette technique rend possible la datation des couches de cendres par des procédés physico-chimiques. Elle permet de corréler les couches étudiées à d'autres couches de cendres datées par radiométrie. Afin de consolider les estimations des âges obtenues, la mémoire magnétique des sédiments entourant les outils a été consultée. La chronologie des inversions magnétiques permet en effet de dater des roches grâce à la science du paléomagnétisme.

    Le site de Lomekwi 3 est visible sur Google Maps. © Google

    Homo habilis n'était pas le premier hominine taillant la pierre

    Il a alors fallu se rendre à l’évidence. Comme l’expliquent les 19 archéologues, géologues, paléontologues et paléoanthropologues dans un article tout juste publié dans Nature, les outils de Lomekwi 3 sont âgés de… 3,3 millions d’années environ. Ce sont les plus anciens découverts à ce jour. Ils sont trop vieux pour être attribués à des représentants du genre Homo connus, en particulier Homo habilis, que l'on croyait être le premier à tailler des outils.

    C’est une révolution, non seulement parce que cela repousse d’au moins 700.000 ans dans le passé les débuts de l’industrie lithique chez les hominines mais aussi parce que cela indique qu’elle a débuté avant l’apparition du genre Homo. Il semble donc que l’on soit actuellement en présence d’un changement de paradigme au sens de Thomas Kuhn, bien que celui-ci pointait rétrospectivement le bout de son nez depuis quelques années déjà. Ce qui est certain c’est que, comme l’explique Sonia Harmand, " ces outils mettent en lumière une période inattendue et inconnue de l’histoire du comportement des hominines et ils peuvent nous apprendre beaucoup sur le développement cognitif de nos ancêtres que nous ne pouvions comprendre uniquement à partir de leurs fossiles ".

    Jason Lewis fait quant à lui remarquer : " La conception habituelle de l’évolution humaine supposait que l’origine de l’industrie lithique était liée à l’émergence du genre Homo. Le développement de cette technologie était aussi supposé être connecté au changement climatique ayant provoqué le développement de la savane. L’hypothèse était donc que seule notre lignée avait accompli le bond cognitif consistant à faire se percuter des pierres pour en tirer des éclats et que cela avait été à la source du succès de notre processus évolutif ".

    Cette découverte est celle des plus vieux outils taillés par des hominines connus aujourd'hui. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression " Traduire les sous-titres ". Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez " français ", puis cliquez sur " OK ". © YouTube, sbcomm

    Une industrie lithique initiée dans la forêt ?

    On reconnaît dans la réaction de Jason Lewis la formulation de la théorie de l’East Side Story d’Yves Coppens. Bien qu’ayant perdu beaucoup de terrain ces dernières années à la suite de découvertes de fossiles d’hominines au point que son auteur l’ait abandonnée, elle supposait que le changement climatique avait conduit des forêts à se transformer en savane. Nos ancêtres aurait ainsi dû se redresser pour marcher d’une zone restée boisée à une autre et pour repérer au loin la présence de prédateurs ou de nourriture, ce qui avait conduit à la libération des mains, les rendant disponibles pour fabriquer et utiliser des outils.

    Mais l’étude des outils de Lomekwi 3 ainsi que la reconstitution de l’environnement où les hominines les ont taillés dans des blocs de lave lourds et volumineux conduit à une tout autre image. La région autour du site de Lomekwi 3 était en effet plutôt boisée il y a 3,3 millions d’années. " Les hominines qui y vivaient ne devaient probablement pas se trouver dans la savane ", selon Jason Lewis. Sonia Harmand ajoute d’ailleurs que l’étude de la taille des outils fait apparaître l'utilisation de gestes qui rappellent ceux des chimpanzés utilisant des pierres pour ouvrir des fruits à coque. On est donc peut-être en présence d’une technologie en transition, utilisée pour exploiter des plantes en forêt et précédant celle utilisée par Homo habilis pendant l’Oldowayen, il y a entre 2,6 et 1,7 millions d’années environ.

    Nous ne sommes probablement pas encore au bout de nos surprises. Sonia Harmand est certaine que les outils trouvés ne sont pas les tout premiers produits par des hominines. Bien que rudimentaires par certains côtés, ils sont trop complexes pour être le produit de chocs au hasard et il doit donc exister des outils plus anciens encore. Les recherches vont donc continuer dans le fascinant bassin du Turkana.

     

     

  • J'ai la côte!

     

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  • Boire un petit coup, c'est agréable!

    L’alcootest intelligent et connecté

    Dans les pays ayant institué une alcoolémie "zéro" au volant, un grand progrès dans la prévention vient d’être franchi par un groupe d’étudiants de l’Institut de Technologie de Cintalapa dans le Chiapas au Mexique. Il fallait y penser et ils l’ont fait: des détecteurs d’alcool sur le volant des voitures qui, en cas de réponse positive, neutralisent le démarreur de la voiture ! Plus besoin d’alcootest. Puisqu’on transpire de l’alcool et que la technologie de détection existait, il suffisait de réunir plusieurs petites astuces pour arriver à ce gadget inattendu et d’une redoutable efficacité: si on a bu un verre de bière, c’est bon, la voiture ne peut pas démarrer.

    Naturellement ce genre de progrès technologique ne peut s’appliquer que dans les pays où la tolérance zéro est appliquée sévèrement, comme par exemple en Suède ou au Japon. Les statistiques mexicaines indiquent que 77000 accidents dus à l’excès d’alcool au volant sont répertoriés chaque année, soit 4 accidents chaque heure. Autant dire que le gouvernement a immédiatement encouragé ce projet.

    Des détecteurs se trouvent sur le volant, le levier de vitesse et le dossier du siège du conducteur. L’installation électronique analysant les signaux des détecteurs comporte une géolocalisation et une application pour téléphones mobiles qui peut envoyer un signal à la famille ou à des amis en indiquant la position du véhicule ainsi immobilisé. Quelqu’un peut alors "venir au secours" du conducteur…

    Une start-up vient d’être créée avec l’appui du gouvernement de l’État du Chiapas pour le développement commercial de cet ingénieux système qui a aussi l’avantage d’être simple et peu coûteux, n’importe qui peut l’installer lui-même.

    En quelque sorte un système d’alarme dédié à la détection d’alcool à utiliser sans modération.

     

  • Découvrez ce nouveau quadricopter de 1, 3 kg !

    Un vidéodrone personnel nommé Lily

    Quand vous jetez Lily en l’air, il s’auto-stabilise et vous filme à la trace grâce au boitier de liaison autour de votre poignet ou dans votre poche.

    Ce quadricopter portable joliment rondouillard de 1,3 kg a une autonomie de vol de 20 mn pour une recharge de 2 heures. Afin de ne rien rater de vos exploits sportifs ou de vos randonnées familiales, Lily vole jusqu’à 40 km/h dans un rayon de 30 mètres et à une altitude maximale de 15 mètres, et vous filme en mode Follow (suivre), Lead (devant), Fly up (en montant), Side (sur le côté), et Loop (en tournant autour du sujet) avec sa caméra grand angle 1080p à 60 images/seconde stabilisée et son capteur photo 12 millions de pixels.

    Les sons enregistrés à 360° autour de vous par le boîtier de liaison sont instantanément synchronisés avec les images par le vidéodrone.

    Last but not least, Lily est waterproof – sans pour autant être submersible, peut flotter et redécoller de la surface de l’eau. Son application iOS/Android intègre le streaming basse résolution, la retouche vidéo, le partage vers les réseaux sociaux et le stockage cloud. La merveilleuse machine est disponible en précommande pour 438 € / 499 $ jusqu’aux dates de sortie/livraison en février 2016, et sera ensuite commercialisée à 878 € / 999 €. Ce vidéodrone sera bien plus qu’une soucoupe volante à selfies et laisse présager de multiples usages dérivés. 

    Qu’en pensent les vidéastes de tout poil?

     

  • Une assiette qui compte les calories.

    C'est l'invention de l'américain Anthony Ortiz, à Philadelphie (États-Unis). Après la montre connectée, le stylo connecté, la fourchette connectée... l'assiette connectée: la SmartPlate. Avec ses trois compartiments, ce plat intelligent identifie les aliments, les pèse, vérifie le nombre de calories pour vous aider à surveiller votre alimentation.

    À l'aide de petits capteurs photo, l'assiette identifie visuellement les aliments.

    Ensuite, les informations sont envoyées à une base de données pour analyser leurs qualités nutritionnelles. Le but? Trouver un moyen de freiner les envies de grignotage et surveiller ce que l'on mange. Dans un monde de plus en plus connecté, ce nouvel élément de notre vie quotidienne qui contrôle nos gestes, cela peut paraître un peu effrayant. En réalité, la SmartPlate présente de nombreux avantages.

    Grâce à une application pour smartphone reliée en Wi-Fi, vous aurez des conseils pour adapter votre alimentation selon l'objectif désiré. L'assiette vous envoie des notifications s'il faut enlever une partie du contenu du plat, où même si vous mangez trop vite. En suivant nos repas au quotidien, cela aidera une personne en régime à se conformer à son programme. En France, près de 70 % des femmes ont déjà fait au moins un régime dans leur vie selon une étude NutriNet-Santé de 2012, alors elle pourrait être d'une réelle aide ! Cet objet est donc un assistant en diététique, que vous pouvez écouter (ou non, d'ailleurs).

    Si elle n’a séduit qu’environ 300 personnes jusqu’ici, elle ne manque pourtant pas d’atouts: la SmartPlate apparaît comme le futur de nutrition. Elle rassemble les fonctionnalités des différentes applications et objets connectés qui existent déjà en matière de diététique connectée. SmartPlate est la première assiette intelligente et connectée qui identifie, analyse et pèse les calories des aliments à l’heure où l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle que l’obésité est une véritable épidémie de santé publique.

    D’ailleurs, une récente étude de l’Observatoire Withings révèle que la moitié des utilisateurs de ses capteurs sont en surpoids. En 2014, 39% des adultes étaient en surpoids.

    Elle serait également conseillée pour les sportifs suivant un régime strict. En attendant, le créateur de l'assiette cherche des donateurs pour lancer la production et commercialiser le prototype. Il demande ainsi 100 000 dollars au grand public pour réaliser son projet, à travers du site participatif Kickstarter. S'il obtient le financement, le plat intelligent devrait être commercialisé fin 2016, alors nous avons encore le temps de manger ce que nous voulons et dans les quantités que nous voulons!

    Fonctionnement de SmartPlate :

    Grâce à des algorithmes de reconnaissance des aliments couplés à des capteurs de poids intégrés à l’épaisseur de l’assiette, SmartPlate est capable de peser les aliments qu’elle contient pour en déterminer la teneur nutritionnelle et l’apport calorique.

    L’assietteSmartPlate est pour cela divisée en 3 compartiments et le tout est connecté en WiFi et Bluetooth afin d’être pilotable à partir d’un smartphone ou d’une tablette sous iOS ou Android. Les informations sont envoyées au Cloud et restituées à l’utilisateur sous forme d’alertes s’il a dépassé la limite calorique conseillée. Différents coloris existent pour cette assiette qui peut également passer au four à micro-ondes.

    Disponibilité et prix:

    Il reste au projet 39 jours pour atteindre son objectif de collecter les $100.000 nécessaires à la phase de commercialisation prévue à l’été 2016. Les soutiens pourront espérer pré-réserver le produit en deçà de son prix d’environ 200 dollars.

     

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  • D'autres infos sur le MIRACLE DES MIRACLES

    Mande pardon à ceux qui n'ont pas de maladies auto-imunes ni personne de leur entourage (quelle chance vous avez!) mais, celles et ceux concernées seront content-es de ces infos supplémentaires....

     

    Je peux vous dire que la recherche que nous avons en Belgique n’a à rougir de personne". L’auteur de ces propos, c’est Christian Homsy, patron de Celyad (ex-Cardio3 BioSciences), spécialiste de la thérapie cellulaire pour le cœur et le cancer. L’une de nos fiertés nationales, parmi ce qui se fait de mieux dans le domaine de la santé en Belgique. L’homme arpente la planète, dévore le marché américain, lorgne ses investisseurs. La comparaison avec les Etats-Unis est féroce, et pourtant, malgré tout, la Belgique est et reste "de très haute qualité".

    Cet article et les exemples qu'il contient en sont les meilleures preuves. Derrière le paravent des Cardio3, IBA, Mithra,…, un terroir continue à se développer. De jeunes espoirs belges émergent. Et ils écrivent une nouvelle et passionnante histoire de la santé. OncoDNA, à Gosselies, est capable de fournir le diagnostic et le traitement personnalisé d’un cancer sur simple présentation d’une biopsie du patient. Novadip génère des greffes osseuses au départ d’une ponction dans la graisse abdominale. Le Professeur Pierre Vanderhaeghen crée un cortex cérébral "en boîte" et lance un nouveau courant de recherche dans les zones obscures du cerveau.

    Tous les exemples présentés ici, et bien d’autres encore, montrent combien nos chercheurs excellent dans leur combat contre les maladies de notre siècle.

    Jean-Marie Saint-Remy précise: trois injections suffisent. Trois coups avant un lever de rideau. Changement de décor. Le cercle vicieux est transformé en cercle vertueux, le processus inflammatoire est enrayé, une phase de récupération s’enclenche. Le visage de Saint-Remy s’illumine, il est formel: "Le patient est sûr de pouvoir récupérer ses fonctions altérées! Du moins en partie."

    Cette thérapie cellulaire, dite autologue, consiste en une prise de sang pour prélever des cellules sanguines du patient. En culture, l’équipe médicale effectue son opération de désinformation. Quatre stimulations permettent d’obtenir une sélection homogène de cellules à activité thérapeutique. Une fois que les lymphocytes T, porteurs du message imposé par le code CXXC, sont transformés en tueurs de messagers, ils sont réinjectés et le miracle s’accomplit.

    Il faut compter deux mois environ, entre la prise de sang et la réinjection. Dont 24 h de test et 4 à 6 semaines de mise en culture. Le schéma a été validé, standardisé, s’appuyant sur un modèle animal de thérapie cellulaire. Quelques souris ont été induites en maladie, un minimum, mais avec des protocoles qui miment, au maximum, le modèle humain.

    Le premier patient, qui aujourd’hui se prête à l’essai clinique, a été recruté en janvier et recevra l’injection en juin, à Bruxelles, aux cliniques Saint-Luc. D’autres patients seront recrutés entre-temps dans les trois hôpitaux belges avec lesquels ImCyse collabore : Saint-Luc (UCL), Sart-Tilman (ULg), Gasthuisberg (KUL). Pour suivre le même protocole et confirmer les données.

    L’horizon? Fin 2016, si tout va bien, les résultats complets de cette première étude seront connus. La population visée en première instance? Les patients victimes de la forme récurrente de la maladie, chez qui la sclérose n’a pas encore trop lourdement affecté l’organisme.

    Une fois le principe acquis, le développement complet prendra encore plusieurs années. La question qui se posera à ImCyse sera celle de l’échelle, du déploiement d’une technique désormais éprouvée. Le professeur évoque des campagnes de vaccination directe auprès de populations à risques, dont il reste à définir le profil (hérédité, environnement…).

    Développement

    Jean-Marie Saint-Remy conclut: "ImCyse est une plateforme technologique, pas un nouvel emballage pour une babelutte!" C’est-à-dire un vivier de solutions. Et la technique qu’il est en train de valider pour la sclérose en plaques vaut pour d’autres maladies auto-immunitaires. Au premier rang desquelles… le diabète insulino-dépendant.

    Effectivement, on imagine la pression. L’enjeu de l’essai clinique en cours est considérable. "Il s’agit d’une technologie de rupture, révolutionnaire, et nous avons l’ambition de la développer dans de nombreux domaines", nous glisse Pierre Vandepapelière, CEO d’ImCyse.

    Une porte s’ouvre. Les investisseurs commencent à s’y presser: Meusinvest, Biogenosis… Un premier plan d’investissements a été lancé en 2012. Après la Flandre – ImCyse est devenue spin-off de la KUL en 2011, six mois après sa création –, la Région wallonne est venue la soutenir et l’Europe lui a accordé un gros subside pour son projet dans le diabète. "Le but est d’arriver à guérir ces maladies sévères, on a le potentiel. ImCyse peut devenir un leader mondial de l’immunothérapie."

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    Pr Saint-Rémy