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sociéte - Page 352

  • La super bétise-crasse des syndicats français!

    L’exemple d’aujourd’hui m’est fourni par un aimable lecteur (S.B) — que je remercie au passage — et nous amène du côté de Toulouse, au C.H.U. de Rangueil, et plus spécifiquement au service des grands brûlés de l’hôpital dont l’équipe compte 30 membres. Pour des raisons aussi bien d’organisation que médicales, cette équipe a choisi de caler ses journées sur un temps de présence de 12h. Les roulements et les gardes permettent ainsi, de l’aveu même des personnes concernées, de « mieux répondre aux besoins si particuliers des grands brûlés ».

    D’après Mylène Delile, une des infirmières de l’équipe, cette organisation permet au même intervenant de mettre à l’air et refermer le pansement, évitant ainsi des changements d’équipes intempestifs, ce qui assure un meilleur respect des règles d’hygiène avec, à la clef, une diminution significative du nombre d’infections. En outre, cela entraîne un meilleur contrôle de la nutrition des grands brûlés. Et de façon plus terre-à-terre, un autre avantage dégagé par ces journées de 12h, plébiscitées par l’équipe, est de laisser un vrai temps de pause pour les repas, et de descendre le nombre de week-end de permanence à un par mois au lieu de trois dans la précédente organisation. Pour le Dr. Jacky Laguerre, responsable du service des grands brûlés au CHU Rangueil,

    Le service est transformé, c’est plus calme, plus posé“.

    Un service qui marche comme sur des roulettes, des gens satisfaits, qui s’organisent sans avoir eu besoin de l’intervention de tout une armée de parasites divers ? C’est intolérable ! Heureusement, le syndicat SUD est intervenu et a décidé de porter l’absence de problème devant le tribunal, en déclarant défendre la santé du personnel, pourtant améliorée par cette nouvelle organisation. Il faut comprendre les syndicalistes : ils ont le respect de la loi chevillé au corps, c’est bien connu.

    Las. Après un premier jugement favorable, le tribunal administratif de Bordeaux s’est déclaré favorable en appel à l’organisation en 12 heures au service des grands brûlés. Vraiment, de qui se moque-t-on ? SUD ne se laissera pas faire ! Victor Alava, le syndicaliste pointilleux, lancé dans cette procédure invraisemblable, soutient de façon extraordinairement crédible ne pas mener bataille contre le personnel, et pour appuyer cette évidente volonté de conciliation, a décidé de se pourvoir en cassation, afin, je cite, de défendre

    “… la santé du personnel, la loi, et nous demandons à la direction de mettre en place un moratoire sur les organisations en 12 heures“

    Il faut dire que le petit Victor a un argument de poids : le retour à la précédente organisation (celle qui, apparemment, présentait plus de risques pour la santé des patients, mais dont Alava n’est pas le représentant syndical, faut pas pousser, hein), sanctionnée par la loi, et qui tient en plus en 7h42.

    Oui, vous avez bien compris le tableau : il s’agit de bousculer l’organisation en 12 heures, décidée et choisie par les praticiens et les professionnels du terrain, pour mettre en place une superbe organisation décidée par un groupe syndical et une loi arbitraire, qui tient en 7h42.

    Et immédiatement, on comprend l’importance du combat de notre ami Victor. Car il est clair que 7h42 est à la fois une durée de temps facile à retenir et qu’elle divise de façon fort pratique une journée de 24h en 3,1169 parts égales (soit PI à moins d’un pourcent, mes amis, eh si !). Or ça, on ne le dira jamais assez, cela permet des roulements du feu de Dieu entre équipes. 7h42, vous ajuste automatiquement les petits rythmes circadiens comme il faut ! 7h42, c’est une façon comme une autre de faire rentrer Kafka tout entier avec un pied de biche au milieu d’une mécanique de précision suisse.

    Un régal, non ?

    Ici, on est en droit de s’interroger ce qui est le plus pathétique.

    Est-ce le fait qu’on fasse perdre du temps à la Justice sur des affaires aussi ridicules, qu’on mobilise des juges, des avocats, sur l’organisation d’une équipe de professionnels qui ont décidé, en toute connaissance de cause, de s’organiser entre eux afin d’optimiser leur bien-être et celui de leurs patients ?

    Est-ce le fait qu’un syndicaliste ou qu’un groupe syndical puisse ainsi s’arroger le droit de fourrer son nez dans ces affaires alors que les adultes responsables, en face, ne lui ont rien demandé ? Certes, des lois, génériques et loin des cas particuliers, leur donnent ce genre de latitude relativement iniques, mais comment rappeler à ces individus qu’ils sont normalement au service des salariés et des employés, pas au détriment de ces derniers ?

    Est-ce le ridicule de la contre-proposition (7h42, bordel ! 7h42 – on croirait une proposition de SUD Rail !), qui ne peut que consterner l’individu normal doté de deux sous de bon sens et d’une paire de pouces opposables ? Et puis d’abord, pourquoi 7h42 et pas 8h ? Et surtout, pourquoi pas 7h43, ou o6h57, tellement plus fun dans le principe ?

    Au-delà de cet exemple si caricatural qui serait drôle s’il n’était pas réel, imaginez bien qu’en France, ce pathétique se retrouve à tous les niveaux, dans le public et dans le privé. D’amoncellements normatifs ridicules en syndicalistes arcboutés sur des principes stupides et une déconnexion dramatique (voire carrément dangereuse) au réel, on en arrive à un pays où Kafka n’est plus seulement partout, il règne en maître avec Ubu, par roulements de 7h42.

    Logiquement, 7h42 ou pas, ce pays est foutu.

    http://www.contrepoints.org

  • Juste normal.....

    Des défenseurs des Chrétiens d'Orient portent plainte contre les djihadistes français

    La Coordination pour les chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) a déposé une plainte afin que tout ressortissant français lié à Daech soit poursuivit pour crime contre l'humanité.

    La Coordination pour les chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) passe une nouvelle étape dans son combat pour qualifier les exactions commises par Daech de crime contre l'humanité". L'association de défense des minorités religieuses a déposé lundi une plainte contre X auprès du parquet de Paris pour acte de torture, crime de génocide et crime contre l'humanité". Elle vise les djihadistes français revenus d'Irak ou de Syrie". "Actuellement, rejoindre Daech est considéré comme un simple délit", explique son président Patrick Karam". "Certains ex-djihadistes se promènent en France avec un simple bracelet électronique." Le président de la CHREDO demande donc plus de fermeté". "Les jeunes qui rejoignent l'État islamique doivent prendre conscience qu'ils ne participent pas à une œuvre de libération, mais à un crime contre l'humanité", explique celui qui s'alarme que "10 % des musulmans de France n'aient pas une mauvaise image" de Daech.

    Plainte déjà déposée devant la CPI

    La plainte cite pêle-mêle des assassinats, des conversions forcées, des actes de torture ou encore des réductions en esclavage". "Notre plainte vise tout ressortissant français affilié à Daech".Il est inconcevable que ces personnes aient intégré ces réseaux sans avoir participé directement ou indirectement à des actes de torture ou de génocide", fait valoir Me Samia Maktouf, qui représente la CHREDO.

    "La plainte est à l'analyse, on essaye de déterminer si elle est recevable", explique-t-on au cabinet du procureur". Le fait qu'elle ne vise personne en particulier pourrait cependant rendre son admissibilité compliquée". Mais poursuivre Daech et ses composantes pour crime contre l'humanité revient régulièrement dans les débats publics". "Certains États envisagent de qualifier ces crimes, notamment les massacres de yazidis, de crime contre l'humanité", confirme Me Courcelle-Labrousse, qui plaide régulièrement devant la Cour pénale internationale (CPI).

    Cette nouvelle plainte s'inscrit dans la continuité de celle déposée devant la CPI par la CHREDO en septembre 2014". "Elle est toujours pendante". Elle aurait besoin de l'appui d'un État pour accélérer son instruction". Saisir le parquet de Paris est une manière de maintenir la pression pour que la France agisse", explique Patrick Karam". Par le biais de la CHREDO, ce dernier est particulièrement actif sur la question des minorités d'Orient". En décembre 2014, il avait participé à une conférence à la grande mosquée d'al-Azhar en Égypte pour condamner l'extrémisme et le terrorisme".

    En France, la CHREDO avait déposé plainte contre la RATP qui invoquait le principe de neutralité pour supprimer la référence aux chrétiens d'Orient sur un affichage publicitaire.

     

    actualité, société, politique, justice

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Hé, les filles Françaises: sauriez-vous prendre une kalach pour vous défendre ici?

    Les femmes yézidies, que les terroristes de l'Etat islamique ont utilisées comme esclaves sexuelles, ont décidé de reprendre Mossoul, une ville dans le nord de l'Irak, l'un des fiefs principaux des terroristes.

    Esclave de Daech: "on nous loue, nous achète et nous offre en cadeau"

    Selon la chaîne de télévision américaine Fox News, pour réaliser cet objectif, un groupe armé de femmes, comprenant une centaine de personnes, a rejoint les milices kurdes (Peshmergas). Ces Yézidies ont déjà été formées et prennent déjà part aux combats, alors que 500 autres se préparent actuellement pour l'entraînement. Leur âge varie de 17 à 37 ans.

    Environ 2.000 femmes yézidies, des représentantes de l'un des groupes religieux kurdes, ont été capturées par l'EI en août 2014, à la suite de l'attaque terroriste sur la ville de Sinjar (nord de l'Irak).

    "Les femmes jetaient leurs enfants de la montagne et puis sautaient elles-mêmes parce que c'était le moyen le plus rapide pour mourir", a rappelé Khatoon Khider, une combattante du groupe armé yézidi.

    Elles se sont échappées de la captivité et ont pris les armes pour se venger de leurs oppresseurs. La plupart de celles, qui ont décidé de fuir, étaient détenues à Mossoul, où beaucoup d'otages sont toujours entre les mains des djihadistes.

    "Nous avons beaucoup de nos femmes détenues à Mossoul en tant qu'esclaves. Leurs familles les attendent. Nous les attendons. La libération de la ville pourrait aider à les ramener chez elles", a déclaré Mme Khider.

    L'EI exécute une centaine de Yézidis en Irak

    Autrefois, près de 650.000 Yézidis habitaient en Irak. Les actions de l'EI, visant l'extermination de ceux qui ne professaient pas l'islam, ont conduit à la mort de milliers de Yézidis, alors qu'au moins 200.000 d'entre eux ont été forcés de quitter le pays. Les femmes capturées ont été obligées de se convertir à l'islam et de se marier avec des islamistes. En cas de refus, elles étaient violées et revendues.

    Les sunnites radicaux de l'Etat islamique considèrent les Yézidis comme des infidèles. En effet, les Yézidis ne constituent pas un peuple mais plutôt une communauté religieuse. Ils pratiquent l'une des plus vieilles religions du monde, antérieure aux monothéismes. Les Yézidis seraient, à l'origine, des Kurdes ayant refusé de se convertir au zoroastrisme, religion répandue dans le Kurdistan au 6e siècle avant Jésus-Christ.

    http://fr.sputniknews.com/international/20160210/1021640744/esclaves-sexuelles-daech-reprendre-mossoul.html#ixzz3zqCcHCoX

     

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    dessin de Josyane JOYCE ©

     

  • PARLONS PEU, PARLONS BIEN: Réforme de l'orthographe: l'Académie française réagit enfin

    L'institution vient de mettre en ligne sur son site un communiqué de mise au point suite aux polémiques sur la réforme de l'orthographe applicable à partir de la prochaine rentrée scolaire.

    Dans un communiqué, l'institution tient à mettre les choses au point concernant la réforme tant décriée qui doit être appliquée à la prochaine rentrée scolaire. Elle insiste notamment sur le fait qu'elle n'est pas à l'origine de ce changement.

    L'Académie française passe à l'offensive. L'institution vient de mettre en ligne sur son site un communiqué de mise au point suite aux polémiques sur la réforme de l'orthographe applicable à partir de la prochaine rentrée scolaire. Une réforme décidée il y a plus de vingt-six ans! Plusieurs points sont soulevés après que le ministère de l'Éducation nationale a publié son propre communiqué soulignant que l'Académie avait accepté toutes les "rectifications" en 1990. En premier lieu, la vénérable institution a tenu à souligner qu'elle n'est pas à l'origine de la réforme de l'orthographe. Ensuite, pour elle, il s'agissait surtout de débattre. Enfin, le communiqué dit bien que la Compagnie est opposée à toute simplification de l'orthographe. Voici les principaux points.

    • Pas à l'origine de la réforme

    "L'Académie française tient tout d'abord à rappeler qu'elle n'est pas à l'origine de ce qui est désigné sous le nom de “réforme de l'orthographe”, dont la presse se fait l'écho depuis quelques jours, et qui devrait être appliquée dans les programmes scolaires à compter de la prochaine rentrée".

    • Une invitation à la mesure et à la prudence

    "Le texte auquel il est fait allusion émane du Conseil supérieur de la langue française: il a été publié dans les “Documents administratifs” du Journal officiel le 6 décembre 1990. Étant donné la mission de défense et d'illustration de la langue française assignée à l'Académie par son fondateur, il était naturel que Maurice Druon, Secrétaire perpétuel à cette date, fût étroitement associé à la préparation de ce rapport. Alors qu'elle ne disposait pas encore du texte du rapport, l'Académie, dans sa séance du 3 mai 1990, a été informée des idées directrices du projet, dont elle a approuvé l'inspiration et le principe. Dès que le document leur a été communiqué, les membres de l'Académie se sont attachés, dans la séance du 10 janvier 1991, à étudier les dispositions prévues par le Conseil et ont ouvert un large débat sur cette question, où s'est exprimée une grande diversité d'opinion. Au terme de cet échange de vues, l'Académie a assorti son approbation d'une invitation à la mesure et à la prudence dans la mise en œuvre des mesures préconisées, mettant en garde contre toute imposition impérative des recommandations".

    • Opposition à toute simplification de l'orthographe

    "La Compagnie a rappelé à cette occasion son attachement au principe selon lequel doivent être exclues toute réforme et même toute simplification de l'orthographe. Ce principe est conforme à sa position constante: hostile à toute réforme visant à modifier autoritairement l'usage, l'Académie n'a jamais été pour autant fermée à des ajustements appelés par les évolutions de la langue, et que les différentes éditions de son Dictionnaire se sont attachées à refléter".

    • 2000 mots sur 59.000 entrées

    "C'est bien improprement que le terme de “réforme” est employé pour désigner les “rectifications” orthographiques proposées par le Conseil supérieur, qui ont été approuvées par l'Académie, et qu'elle a choisi de mentionner dans la neuvième édition de son Dictionnaire, en tenant compte pour chaque cas des évolutions réelles de l'usage. Il convient d'observer que ces ajustements ne concernent que quelque 2000 mots (soit 3 à 4% du lexique français) - la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie, en cours de publication, comptera environ 59.000 entrées".

    • L'usage ne saurait être modifié par décret

     "L'Académie a constaté que ces ajustements étaient conformes, dans leurs principes et dans leur effet, à ceux qu'elle a elle-même pratiqués à plusieurs reprises dans la troisième édition du Dictionnaire (1740), la sixième (1835), la septième (1878) et la huitième (1935). En effet, les rectifications proposées ne consistent en aucune manière à simplifier des graphies résultant d'une évolution étymologique ou phonétique, mais visent à mettre fin à une anomalie, à une incohérence, ou, simplement, à une hésitation, et ainsi à permettre l'application sans exceptions inutiles d'une règle simple, à souligner une tendance phonétique ou graphique constatée dans l'usage, ou encore à faciliter la création de mots nouveaux, notamment dans les domaines scientifique et technique, et, de manière générale, à rendre plus aisés l'apprentissage de l'orthographe et sa maîtrise.

    Certaine que l'usage ne saurait être modifié par décret, l'Académie, opposée à toute prescription de caractère obligatoire en matière d'orthographe, a préféré, pour présenter ces modifications limitées et mesurées, suivre la voie de la recommandation: elle a approuvé la résolution selon laquelle, dans tous les cas, les deux graphies - la graphie actuelle et la graphie proposée par le Conseil supérieur - devront être admises. L'Académie a donné son aval à ces recommandations, mais en demandant qu'elles soient soumises à l'épreuve du temps. Concernant la plupart des cas, elle s'en tient, dans la neuvième édition de son Dictionnaire, à présenter la graphie traditionnelle à l'entrée principale, tout en mentionnant la possibilité d'une graphie rectifiée.

    Elle s'est proposée, selon une procédure qu'elle a déjà suivie à plusieurs reprises, de juger à terme des graphies que l'usage, législateur suprême, aura retenues et de confirmer ou infirmer les modifications recommandées".

  • Triple infection

    par le virus de la dengue, du chikungunya et Zika chez un même patient?

    Des spécialistes en infectiologie colombiens rapportent ce qu’ils pensent être un cas de triple infection par les virus de la dengue, du chikungunya et Zika. Une première, selon eux, en Colombie, et plus généralement en Amérique latine.

    Publiée en ligne dans la revue Journal of Infection and Public Health, cette observation clinique concerne un homme de 49 ans de Sincelejo, chef-lieu du département de Sucre.

    Ce patient a présenté une fièvre à 38 °C, des yeux rouges (conjonctivite bilatérale) et une éruption cutanée (rash maculo-papuleux, autrement dit des « boutons » confluant par endroits en placards) qui le démangeait dans le haut du dos et sur les bras, avant qu’il ne consulte quatre jours plus tard.

    Des anticorps (IgM) dirigés contre les virus de la dengue et du chikungunya ont été détectés dans les échantillons sanguins. Le patient n’était pas infecté par le paludisme. Il avait voyagé au cours du mois précédent dans plusieurs localités du département de Sucre et de Bolivar, notamment dans des zones où circulent les virus de la dengue et du chikungunya, et depuis peu le virus Zika.

    La détection du génome du virus Zika par la technique RT-PCR fut positive. Ce patient ne présenta pas de signes hémorragiques ou neurologiques (notamment pas de syndrome de Guillain-Barré qui se traduit par une atteinte des nerfs avec des paralysies d'intensité variable, parfois respiratoire).

    Il avait un léger œdème des membres inférieurs, ce qui n’est pas rapporté en cas d’infection par le virus de la dengue ou du chikungunya, une conjonctivite qui est peu décrite dans l’infection au chikungunya et une éruption cutanée qui est plus fréquente lors d’une infection par Zika que par le virus de la dengue ou celui du chikungunya. Traité pour ces divers symptômes, le patient connut une évolution favorable et récupéra.

    Jusqu’en 2014, en Amérique latine, le virus de la dengue était l’unique virus transmissible par les moustiques du genre Aedes. Cette année-là vit l’apparition d’une autre maladie, le chikungunya, elle aussi transmise par un arbovirus de la même espèce de moustique. Pourtant, pendant plus d’un an, on ne rapporta pas de cas de co-infection par les virus de la dengue et du chikungunya.

    Se surajoutent à cela, à partir de septembre 2015, les premiers cas d’infection au virus Zika en Colombie. A compter de cette date, on observe dans cette région la circulation de trois virus transmissibles par les moustiques Aedes, une situation non décrite auparavant dans le monde, ni dans le Pacifique, ni en Asie.

    A ce jour, une triple infection par les virus de la dengue, du chikungunya et par le parasite du paludisme avait été rapportée chez un étudiant de retour en Inde après un voyage au Nigeria, une région endémique pour ces trois agents infectieux.

    De même, des cas de co-infection par les virus de la dengue et Zika ont été décrits en Nouvelle-Calédonie. Enfin, un cas de co-infection par le virus de la dengue et du chikungunya a été décrit chez une femme de retour, en janvier 2014, au Portugal après un séjour en Angola. De tels cas de co-infections dengue-chikungunya ont rarement été notifiés dans le passé.

    Mais revenons au cas rapporté par Alfonso Rodriguez-Morales et ses collègues de l’hôpital universitaire de Sincelejo et de la faculté des sciences de la santé de l’université technique de Pereira, capitale du département de Risaralda.

    Peut-on affirmer qu’il s’agit avec certitude d’un cas de co-infection par les virus de la dengue et Zika et celui du chikungunya? A vrai dire, les choses apparaissent plus compliquées qu’elles n’y paraissent, estiment d’autres chercheurs colombiens, spécialistes en infectiologie à Bogota.

    Il existe en effet de fortes homologies entre les virus de la dengue et Zika d’une part et celui du chikungunya d’autre part. Une situation qui peut conduire à des réactions sérologiques croisées. En d’autres termes, il arrive que les anticorps dirigés contre le virus responsable d’une récente infection d’un patient soient pris pour ceux spécifiques d’une infection due à un virus proche du premier.

    Ainsi, Álvaro Faccini-Martinez et ses collègues font remarquer que la recherche d’anticorps anti-virus de la dengue peut conduire à des résultats faussement positifs. Cette situation, qui peut amener à penser qu’un patient présente une infection aiguë par le virus de la dengue alors qu’il n’en est rien, survient principalement chez des patients infectés par Zika (infection confirmée par la présence du matériel génétique) mais qui ont déjà rencontré le virus de la dengue.

    Une situation qui pourrait correspondre à celle du patient résidant dans le département de Sucre et dont le cas est rapporté dans le Journal of Infection and Public Health. En effet, cette région où circule aujourd’hui largement le virus Zika, est aussi une zone où le virus de la dengue est endémique, et ce depuis longtemps.

    Par conséquent, la recherche positive d’anticorps pour le virus de la dengue pourrait parfois ne traduire qu’une ancienne infection par ce même virus.

    En réalité, seule la recherche du génome viral permet d’affirmer avec certitude la présence de l’agent infectieux. De fait, il est également arrivé que la recherche d’anticorps dirigés contre le virus du chikungunya conduise à des résultats faussement positifs pour la dengue, dans la mesure où le génome de ce virus était indétectable.

    Par ailleurs, il importe de souligner que les anticorps IgM anti-chikungunya qui apparaissent généralement à partir du 7ème jour de la maladie peuvent persister à des taux détectables 3 ou 4 mois plus tard, et même jusqu’à 2 ans chez les patients présentant une symptomatologie chronique.

    En matière de diagnostic d’infection au virus Zika, de la dengue et du chikungunya, les examens sérologiques, visant à rechercher dans le sang la présence d’anticorps IgM dirigés contre ces trois virus, doivent donc être interprétés avec prudence, en tenant compte de la cinétique d’apparition et de disparition des anticorps spécifiques pour chaque maladie et en faisant plus fréquemment appel aux techniques de détection du génome du virus ou de ses protéines (antigènes viraux). Ceci permettrait de lever les doutes.

    En pratique, l'émergence du virus Zika dans une zone de co-circulation d'autres arbovirus imposera donc d'avoir le plus souvent recours à la biologie moléculaire afin d'identifier précisément la cause de l'infection virale.

    Rapportera-t-on en Amérique latine, dans les mois ou années à venir, de plus en plus de cas cliniques de co-infection virale dans les zones de distribution des moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, vecteurs de ces trois virus ? Une chose est sûre : la recherche de techniques de détection sophistiquées et de protocoles permettant de discriminer chacune des trois pathologies virales devrait s’amplifier.

    Marc Gozlan, journaliste à Sciences et Avenir