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societé - Page 24

  • LA LETTRE DE L'AGRICULTEUR

     

    Monsieur,

    Début 2023, Emmanuel Macron entend proposer un projet de loi " relatif à l'asile, donc à l'immigration dans la République ". Et le premier d'entre nous de préciser (donc de reconnaître…): "Notre politique aujourd'hui est absurde car elle consiste à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui sont dans la plus grande misère, dans les quartiers les plus pauvres. "Avant de plaider" pour une meilleure répartition des étrangers accueillis sur le territoire, dans les espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population".

    Si j'étais de gauche, j'applaudirais des deux mains en approuvant cette généreuse initiative décidée, de surcroît, par celui qui sait si bien différencier "ceux qui ne sont rien" de ceux qui le valent bien. Oui, j'applaudirais des deux mains et je m'empresserais d'accueillir dans ma chambre d'amis ou dans ma petite résidence secondaire (gauche bobo) celles et ceux à qui il faudra forcément fournir la table et le logis.

    Si j'étais de droite, je trouverais bien entendu l'idée inacceptable et j'évoquerais, in petto, les risques liés à l'insécurité, à la soudaine usurpation des emplois locaux, à l'impossible intégration de ces étrangers parmi les ruraux.

    Étant (tout simplement) de la campagne depuis bientôt 59 ans, je préfère analyser cette hypothèse avec le regard de ceux qui sont rompus aux subtilités champêtres. Car, en évoquant "les espaces ruraux qui sont en train de perdre de la population" le président de la République a implicitement reconnu l'abandon de ces territoires isolés où plus personne ne veut venir soigner, investir, enseigner, commercer ou tout simplement s'établir et se reposer car il n'y a pas une seule barre pour téléphoner, pas de réseau pour se connecter, plus de clinique pour accoucher, plus de spécialiste pour diagnostiquer, plus de paysans, d'artisans ou d'industriels pour embaucher et depuis que, confinement oblige, un certain gouvernement les a poussés à plier boutique, plus de bistrot pour se désaltérer, plus de resto pour se sustenter.

    La liste est longue des causes et conséquences ayant précipité la déprise champêtre. Et lorsque je vous entends, monsieur Périco Légasse, décréter ces jours-ci, depuis un studio d'enregistrement parisien: "C'est une formidable idée, on peut allouer un lopin de terre et en faire des paysans. C'est l'avenir de notre ruralité", je me demande ce que vous entendez par "lopin de terre" et j'en viens à me poser quelques questions sur votre capacité à pouvoir évoquer, comme vous le faites régulièrement, le métier d'agriculteur.

    Cette propension à vouloir s'occuper des affaires des autres, à savoir forcément ce qui est bien pour eux et à vouloir "faire des paysans" à tout bout de champ commence à devenir pénible. Que savez-vous, monsieur, du quotidien d'un agriculteur? Ce quotidien que vous idéalisez, cet espace que vous "estimez", sans savoir ce qu'il en coûte de tenir l'outil, non pas pendant quelques secondes devant les caméras, mais durant toute une vie.

    Que savez-vous de ces prêts qu'il faut rembourser, même quand les éléments s'en mêlent, même quand les mercuriales s'effondrent, même quand le sort s'acharne sur ces récoltes qui n'arrivent jamais. Que savez-vous, messieurs Légasse et Macron du vertige qui envahit au moment de déposer le bilan, que savez-vous de la détresse qui gagne quand la grêle, le gel, la sécheresse ou la pluie détruisent les cultures en quelques instants? Que savez-vous de cette concurrence déloyale qui contraint le paysan français, accablé par les normes environnementales, à abdiquer, car il ne parvient plus à garder sa place sur le marché?

    Et vous venez proposer à ces pauvres gens, comme au Moyen Âge au temps des seigneurs et des hobereaux, un lopin de terre ou des "espaces ruraux" afin de les occuper, afin de les éloigner de ces centres urbains et de ces banlieues où vous ne savez plus comment juguler la misère et calmer l'impétrant.

    C'est manquer de respect à la fois à ceux qui pourraient arriver et à ceux qui pourraient les accueillir. Car le monde rural, et a fortiori son agriculture, n'est plus en capacité de fournir ni l'emploi ni les structures appropriées à ceux qui ont dû fuir leur pays.

    Non, monsieur Légasse, nos campagnes ne doivent pas devenir ce tapis où l'on va dissimuler la misère du monde car elle sera devenue moins visible qu'à Paris.

     

    Jean-Paul Pelras

    *Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Le Journaliste et le Paysan, est paru aux éditions Talaia en novembre 2018.

    Article du Point

     

    Il y a un pays que la France a quitté sous les huées de gens qui gueulaient "la valise ou le cercueil" qui a offert quelques arpents de terre, six moutons et de quoi cultiver ces mêmes arpents… Ils ont mangé les moutons en méchoui, vendu les outils, semences et autres, vendu la terre et sont partis à la ville pour acheter des gourbis et "foutre  la merde" partout où ils vinrent… une vidéo de Aldo Stérone sur Youtube

  • Solution pérenne????

    Toulouse : les migrants expulsés squattent le collège Bellefontaine, puis sont délogés par les habitants du quartier

    Les mineurs isolés, migrants pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest, qui avaient été expulsés le 26 août de l’ancien Ehpad des Tourelles, à Toulouse, ont tenté, hier, de s’installer dans les locaux de l’ancien collège Bellefontaine, dans le quartier de Reynerie.

    En début d’après-midi, une centaine d’entre eux, soutenus par des collectifs, sont entrés dans les locaux. Ils ont installé une chaîne sur la grille de l’entrée, et posé un drap, sur lequel était inscrit: “Nous avons besoin d’un hébergement collectif“.

    Quelques jets de projectiles, mais un départ dans le calme

    Quelques minutes après leur arrivée, des habitants du quartier de Bellefontaine et Reynerie, dont les immeubles sont situés à quelques mètres de l’entrée du collège, les ont priés de quitter les lieux. Selon nos informations, il n’y aurait pas eu d’échauffourée. En revanche, des jets de projectiles ont fait comprendre aux migrants qu’ils devaient quitter les lieux. La police nationale est intervenue pour sécuriser leur départ, et les migrants sont partis sans heurts.

    […]

    Les migrants, eux, sont repartis en métro. Certains seraient repartis vers le campement des allées Jules-Guesde, où ils dorment dans des tentes depuis le 26 août. Le conseil départemental de Haute-Garonne, propriétaire des locaux de l’ancien collège Bellefontaine, a confirmé hier que ses locaux “accueillent toujours des activités de loisirs pour la jeunesse du quartier”. Le président du conseil départemental, Georges Méric, “rappelle la nécessité de trouver une solution pérenne à l’accompagnement de ces migrants” et appelle à la “pleine et entière mobilisation des acteurs de ce dossier, que sont l’Etat et la mairie de Toulouse”.

    La Dépêche

    Une solution pérenne? expulsion vers leur pays!

  • Comment l'Union Européenne a planté les Français????

    La loi NOME de 2010 organise un marché de l’électricité totalement ouvert à la concurrence, comme l’exigeait l’Union européenne par pur dogmatisme.  Pour nos libéraux, une situation de concurrence se traduit forcément par des prix forcément plus bas qu’une situation de monopole.

    Sauf qu’EDF est une exception: grâce au nucléaire et à l’hydroélectrique, EDF produit l’électricité la moins chère d’Europe, et qui plus est imbattable niveau bilan carbone.

    Dans ces conditions, pour que les fournisseurs alternatifs (FA) soient compétitifs, la loi NOME leur a accordé "un droit d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH)", ce qui leur permet d’acheter des volumes d’électricité à des conditions équivalentes à celles dont bénéficie le fournisseur historique, EDF. Un volume que la loi NOME a fixé au départ à 100 TWh par an, soit un quart de la production nucléaire d’EDF, et que cette dernière a le devoir de fournir à ses concurrents, à leur demande, et à prix coûtant s’il vous plaît, soit 42 € le MWh, un montant qui n’a pas bougé depuis… 2012.

    Cet invraisemblable tour de passe-passe était nécessaire pour qu’EDF aient des concurrents, comme l’exige la Commission européenne!

    On a alors vu se multiplier les FA, véritables sangsues sans aucune utilité (sauf pour leurs actionnaires…): ils ne produisent aucune électricité, ils ne la distribuent pas: ils ne font que spéculer sur son prix et gérer leur bureaucratie, en tentant de limiter leurs coûts internes pour être concurrentiels par rapport à EDF. Ils vendent ainsi l’électricité produite par EDF à la place d’EDF qui sait très bien le faire. Un micmac qui prive EDF d’une partie substantielle de ses recettes qui aurait pu être investie dans l’entretien des centrales nucléaires.

    Chapeau, la concurrence libre et non faussée…

    Ces sangsues achètent à EDF (à prix coûtant…) 80% de l’électricité qu’ils facturent à leurs clients. Le reste, ils l’achètent à des producteurs d’énergie renouvelable ou fossile, à des coûts nécessairement supérieurs.

    Dès 2018, les FA ont fait auprès d’EDF des demandes de volumes d’électricité supérieures au plafond autorisée par l’ARENH (100TWh). Il fut alors décidé d’écrêter le dépassement pour le répartir de manière égale sur l’ensemble des FA. Comme ça ne leur suffit pas, les FA vont chercher l’électricité qui leur manque sur des marchés de gros, à des prix nécessairement plus élevés. Plus il y a de FA, et moins ils obtiennent d’électricité au bas prix d’EDF et plus ils sont obligés d’en acheter au prix fort sur les marchés alternatifs. D’où une flambée des prix de l’électricité sur le marché européen…

    En 2019, le dépassement du plafond de l’ARENH a été de 33 TWh. Il a été de 60 TWh en 2021, à répartir sur l’ensemble des FA, les obligeant à acheter plus du tiers de leur électricité sur les marchés européens, à des coûts nettement supérieurs au prix de base d’EDF. En effet, ces marchés prohibent par principe le nucléaire et construisent des centrales au gaz ou au fioul, deux énergies dont les coûts se sont littéralement envolés (entre autres suite aux tensions géopolitiques avec la Russie…): fin décembre, le prix du MWh a atteint 620 euros sur le marché SPOT (marché " au jour le jour ")! Du jamais vu.

    A la suite de l’envolée des prix des marchés alternatifs, la CRE (la commission de régulation de l’énergie) a dû annoncer une l’augmentation du coût du KWh de 40%! La limitation gouvernementale de cette hausse à 4% a donc conduit nombre de FA à la faillite. C’est le cas de Leclerc Energies ou encore de Bulb Energies qui a officiellement demandé à ses clients de… se tourner vers EDF. Les consommateurs imprudents risquent donc de voir leur compteur carrément coupé dans les jours ou semaines qui viennent. Les FA qui tentent de survivre refusent dorénavant tout nouveau client, ou alors à des tarifs dissuasifs. Ils se rattrapent sur l’abonnement qui voit son coût exploser pour l’infortuné consommateur de base.

    Paradoxalement, ce n’est pas une bonne nouvelle pour EDF: la CRE intègre en effet dans les tarifs EDF l’évolution des tarifs des FA, histoire de ne pas couler ces derniers, leur existence étant un des dogmes intangibles de la Commission européenne. Les coûts " nominaux " d’EDF se sont donc eux aussi envolés. La limitation gouvernement à 4% met à mal les finances du fournisseur historique qui doit donc… se tourner vers l’Etat pour y faire face.

     

    Ce scénario s’était déjà produit en 2000, avec l’ouverture du marché de l’électricité à des FA pour de grosses entreprises très consommatrices d’électricité. Les FA se sont  tournées vers les producteurs utilisant des centrales au fioul, à une époque où le pétrole était à très faible coût (20 dollars le baril). Et puis est venue la flambée des cours du brut: le pétrole est monté à 150 dollars en 2008…) provoquant l’explosion du coût de l’électricité proposée par les FA. Les entreprises lésées ont voulu retourner chez EDF. " Niet! " leur a répondu la Commission européenne: hors de question de renouer avec le monopole! La Commission européenne a préféré l’explosion des factures plutôt qu’un retour au monopole d’EDF. Vous avez dit dogmatisme ? Pour faire face au problème qui mettaient leur existence en péril, certaines entreprises ont choisi de produire elles-mêmes leur électricité avec… des groupes électrogènes fonctionnant au fioul!

    La politique énergétique bruxelloise conduit donc à relancer la construction de centrales au charbon, au gaz ou au fioul, et à contraindre des entreprises à utiliser des générateurs au fioul. Vous avez dit écologie ?

    Une situation ubuesque quand on sait qu’avec EDF, la France consomme une électricité carbo-propre, en quantité supérieure à ce dont le pays a besoin. Cette flambée des coûts ne sert qu’à maintenir l’existence de FA parfaitement parasitaires.

    Le gouvernement français aurait peu dire " merde " (langage macronien…) à la Commission européenne qui l’oblige à faire des pieds et des mains pour maintenir les FA la tête hors de l’eau. Il a choisi de s’aplatir devant Bruxelles en finançant aux frais de l’Etat (donc à ceux du contribuable) l’énorme trou (16 milliards d’euros) qu’implique la soumission au dogme ultra-libéral de Bruxelles, qui exclut le monopole et impose une concurrence totalement artificielle. Sur ces 16 milliards, 8 seront à la charge de l’Etat (donc du contribuable), et 8 seront à la charge d’EDF, qui va donc devoir procéder à une augmentation de capital, alors que l’entreprise nationale n’a strictement rien  se reprocher en terme de coût de production, le plus bas d’Europe…

    Si les prix de l’électricité ne retrouvent pas un niveau " normal " à la fin de cet hiver, l’Etat français en sera quitte à remettre des sous (les nôtres donc) pour un nouveau tour de manège.

    " Le marché européen unique de l’électricité ne marche pas: il est aberrant ", avouait Bruno Lemaire le 24 septembre dernier sur Public Sénat. Ajoutant: " Nous, on s’approvisionne en électricité à partir de centrales nucléaires et de l’hydraulique. Donc on a une énergie qui est décarbonée et à un coup très bas. Mais le marché unique de l’électricité européen fait qu’il y a un alignement des prix de l’électricité en France sur les prix du gaz. Donc on prend de plein fouet cette augmentation des prix du gaz, alors même qu’on a notre indépendance en matière de production électrique. C’est totalement aberrant, on ne va pas continuer comme ça! D’abord c’est coûteux pour les ménages, c’est coûteux pour le consommateur français, qui du coup ne comprend pas. Et puis il y a une deuxième conséquence, c’est qu’on va avoir de plus en plus besoin d’électricité, notamment pour la voiture électrique, si on a encore l’alignement des prix de l’électricité sur les prix du gaz, ça va devenir ingérable! "

    Un constat absolument imparable. On a envie de dire " Bravo, M. Lemaire! "

    Mais la suite est consternante:

    "Dès lundi [27 septembre 2021], à la réunion des ministres des finances [de l’Union européenne], je vais poser la question sur la table. Et je vais dire que le marché européen unique de l’électricité fonctionne selon des règles qui sont obsolètes. Il faut revoir de fond en comble le fonctionnement de ce marché unique de l’électricité. Parce qu’on voit bien aujourd’hui que les Français en paient la facture, d’une manière qui est incompréhensible pour eux, et totalement inefficace "

    Que croyez-vous qu’il arriva ce lundi 27 septembre ? M. Lemaire a bien entendu demandé à ses collègues européens de changer les règles du jeu, mais ces derniers lui ont poliment répondu d’aller se faire f***. Ils ne sont pas producteurs d’électricité nucléaire et n’ont rien à faire des états d’âme du ministre français. On peut même imaginer le sourire narquois du ministre allemand lors de l’exposé de Lemaire…

     

    Il n’y aura jamais de réforme de ce système perdant-perdant pour le consommateur français. La seule solution est de quitter l’union européenne.

     

  • Moi, l'auteur du blog, née en 1950

    Cet article pour me rebeller!!!

     

    Est-il juste et réfléchi, de traiter de profiteurs égoïstes tous les gens nés aux alentours de 1950?

    La raison de cette accusation est assez astucieuse, en vérité. En accusant toute une génération, on détourne les reproches justifiés qui devraient viser la gauche. Rappelons un seul chiffre: le nombre de candidats au bac en 1968 est de 208 000, soit un peu moins que le quart des naissances en 1950: 862 000.

    Autant dire que le mouvement, d’abord estudiantin et qui l’est resté pour une bonne part, au moins dans ses manifestations violentes, ne concernait qu’une minorité des personnes de l’époque.

    J'ai commencé à l'usine à 14 ans! et je travaille encore!

    es manifestants et agitateurs qui "foutaient le bordel", selon les mots de la bourgeoisie de droite d’alors, étaient surtout des jeunes bourgeois de gauche, souvent enfants des premiers. Souvenons-nous de ce père, bourgeois de droite exaspéré, incendiant lui-même la voiture qu’il avait offerte à son fils, très impliqué dans le mouvement libérateur.

    Il serait injuste de jeter tout ce qui est arrivé en 1968, l’ambiance récré, les gens qui se mettaient à se parler, l’augmentation des bas salaires, misérables à l’époque, même si elle fut vite avalée en partie par l’inflation.

    On en profitera pour dire, comme beaucoup l’ont oublié, qu’une large proportion de la population restait pauvre à l’époque, même si la prospérité, à grand renfort de voitures, télévisions, machines à laver, etc. commençait à se diffuser dans le pays depuis le début et surtout le milieu des années 1960. Ceux qui croient que la richesse matérielle de la France remonte à loin ont la mémoire courte.

    Ainsi, les boomers aujourd’hui mis en accusation ont pour la plupart beaucoup travaillé, pour de petits salaires au début de la période. S’ils n’ont pas connu le chômage, c’est justement parce qu’ils bossaient, fréquemment depuis l’âge de 14 ans. Cela relativise les remarques sur les jeunes d’aujourd’hui, génération sacrifiée qui poursuit des études souvent hasardeuses jusqu’à un âge avancé, quand ce ne sont pas de pures études d’agrément…

    Ajoutons que les retraités boomers, qui ont beaucoup cotisé, ont des retraites beaucoup moins avantageuses que celles de la génération précédente, retraites par ailleurs quasiment bloquées depuis six ans au moins, ce qui est une véritable spoliation.

    Si aujourd’hui la France va mal, ce n’est pas à l’ensemble des "boomers" qu’il faut le reprocher. En revanche, la gauche notamment issue de mai 68 a une responsabilité écrasante dans la faillite politique, économique et morale que connaît notre pays. Les "petits maîtres" de la gauche soixante-huitarde, comme on les a justement appelés, ont pris le pouvoir en politique mais surtout se sont arrogé le pouvoir moral, relayé par tous les médias, en passant par Libé, Le Monde, Télérama, pour ne citer que ceux-là.

    Le pire dans cette affaire, c’est que même les partis dits de droite ont été presque totalement contaminés par les idées les plus destructrices, notamment dans le domaine dit "sociétal". Déjà Maurice Druon notait il y a longtemps: en France, il y a deux grands partis, tous deux de gauche, mais dont l’un est appelé "de droite" par convention.

    Nul n’ignore par ailleurs que les petits maîtres ont envahi l’Éducation nationale, réinventant pour les enfants une histoire de France honteuse, esclavagiste, colonialiste, collabo etc. On a bâti une France collabo, où tous ceux qu’on allait bientôt appeler les "Franchouillards" ne pensaient qu’à s’enrichir au marché noir et à obéir servilement aux Allemands.

    Tout cela est faux, l’immense majorité des Français détestaient les Boches et s’efforçaient de pratiquer une résistance passive. Il fallait élever ses gosses, et tout le monde n’est pas un héros. Et malgré un antisémitisme très répandu à l’époque, beaucoup de Français ont sauvé leurs voisins juifs.

    Aujourd’hui, il est bien commode d’accuser les boomers de tous les maux. Accusons-les, oui, mais en désignant ceux qui ont bâti cette gauche méprisante (qu’on se rappelle le film " Dupont la Joie "), arrogante, se croyant supérieure en tout, et détestant ce peuple qu’elle était censée défendre, mais qu’elle trouvait " pue-la-sueur ", ridicule avec son goût pour le camping et la bière à bon marché.

    Certes, les boomers dans leur ensemble n’ont pas su transmettre le merveilleux patrimoine de la culture française et l’amour légitime du pays. Mais il était bien difficile de défendre les enfants et les jeunes contre les puissants "éducateurs" du temps: l’école, la télé, la radio, puis l’ordinateur, le téléphone etc. Beaucoup ont été faibles, lâches, c’est vrai. Beaucoup avaient honte de ne pas avoir les "bonnes idées".

    Et c’est d’autant plus terrible qu’une large majorité, sans doute, n’épousait pas les idées et commandements en vigueur. C’est ainsi qu’on a laissé les jeunes s’éprendre d’une vaste entreprise commerciale à succès à base de vulgarité, d’obscénité souvent, de haine presque toujours et, peut-être surtout, de laideur: le rap. Les vieux croyants vous diront que le goût voire le culte de la laideur est "satanique". Mais on sait que la plus grande ruse de Satan est de faire croire qu’il n’existe pas.

    Aujourd’hui encore, bouclant la boucle, les enfants de la "gauche caviar", si bien nommée et si désastreuse, font souvent le même choix que la jeunesse dorée de 1968, celui de l’extrême-gauche, des pavés, de la violence et de la casse. Peut-être faut-il en passer par là pour changer d’époque.

    On rappellera en passant ce mot du cinéaste italien Pasolini, lequel, sans aimer spécialement la police, déclarait ceci lors de manifs de la jeunesse: "entre les étudiants manifestants et la police, je choisis les policiers, car ce sont eux les vrais fils du peuple".

    Mais où sont aujourd’hui les fils du peuple, où est le peuple?

    Didier Blonay

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