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Humain? - Page 211

  • Violons en rond, ça fera de la musique!

    OU: comment ils considèrent leurs femmes… donc, pas étonnant que les attaques contre les femmes, partout en Europe, augmentent considérablement

    Pakistan: un violeur est absous de son crime parce qu’il propose en guise de réparation que sa sœur se fasse violer par le frère de la victime

    Un cas choquant de "viol de revanche" impliquant 12 membres de deux familles a été découvert par la police dans la province du Punjab, au Pakistan.

    Un homme a été accusé d’avoir violé une femme à Pir Mahal dans le district de Toba Tek Singh le 20 mars.

    Les informations locales indiquent que la famille du suspect s’est adressée à la famille de la victime pour une "réconciliation".

    La famille de la victime a accepté de gracier le violeur, à condition que "le frère de la victime commette le même acte sur la sœur du suspect", rapporte dawn.com.

    Une douzaine de personnes participant à une réunion entre les deux familles ont accepté les conditions, et le frère a ensuite violé la sœur du suspect le 21 mars.

    Daily Mail

     

  • Quand Corbière pète un câble

    Il s’en passe des choses sur France Inter! Au détour de l’une de ces chroniques d’humoristes-moralisateurs comme il en existe maintenant un peu trop, on découvre une facette jusque là peu explorée d’Alexis Corbière, député de la France Insoumise, qui n’a apparemment pas du tout goûté à la performance comique qui lui était offerte.

    Bon, soit, la performance en question n’était pas vraiment amusante (mais la chroniqueuse ne l’est qu’accidentellement) et son petit côté doux-amer a très manifestement déclenché une crise de poujadicite aigüe de la part du chroniqué: oser insinuer qu’il n’aurait pas payé ses cotisations, lui, le député de la France Soumise Au Fisc et Aux Organismes Sociaux, c’est vraiment insupportable! Il ne pouvait pas rester de marbre devant tant d’insolence!

    Les raisons de la colère de Corbière apparaissent pourtant bien maigres: Charline Vanhoenacker est en effet revenue sur les émoluments touchés par celui qui était alors en campagne électorale pour la France Insoumise, et la chroniqueuse n’a pas pu s’empêcher de noter que notre député s’est fait payer chacune de ses interventions médiatiques sur les plateaux télé, alors même que ces médias sont régulièrement conspués par le Lider Insoumismo, Jean-Luc Mélenchon. Poussant l’impudence encore plus loin, Charline a même dégondé le pauvre Alexis lorsqu’elle s’est fendue d’un commentaire sur le choix tout à fait particulier du statut d’auto-entrepreneur choisi par le député communiste, statut qui permet entre autres de s’affranchir de certaines taxations et cotisations bien spécifiques.

    Une fois l’interjection poujadogène ingérée, Alexis Corbière a tenté une petite explication de ce choix de statut plutôt paradoxal pour un fervent opposant de ce type de contrat et un tendre adorateur des prélèvements sociaux. Pour lui,

    “Le statut d’autoentrepreneur est un statut de merde extrêmement précaire, mais permettait que je facture et qu’à tout moment je puisse dire le mois prochain, moi et l’équipe, on arrête“.

    Voilà qui est croquignolet: c’est un statut tout pourri ("de merde", même), mais cela n’empêche pas Alexis et sa troupe de le choisir consciencieusement pour amoindrir la surface d’attaque financière du fisc (on dirait une optimisation fiscale qui ne veut pas dire son nom, dites donc!) et permettre à la petite entreprise France Insoumise SARL la plus grande souplesse possible quant à ses contrats de travail. Autrement dit, le député Corbière a démontré, par l’exemple, comment tout entrepreneur raisonne, comment toute entreprise qui ne peut se permettre de prendre des risques de trésorerie doit gérer ses contrats, ses prestataires et comment les rares facilités permises par le Code du travail sont immédiatement mises à profit dans ce cadre.

    De ce point de vue, Alexis, Jean-Luc et toute cette fine troupe de collectivistes enragés ont parfaitement mis en application les principes qu’ils combattent âprement une fois le poste et la rente sécurisés. Encore une fois, on assiste ici à la mise en pratique détendue et décomplexée du principe de base de tous les socialistes qui s’emploient toujours à imposer aux autres ce qu’ils disent mais ne comptent surtout pas faire, à combattre publiquement ce qu’ils font en privé et à répéter à l’envi " faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais ".

    Il n’y a cependant rien d’étonnant à ça.

    Eh non puisqu’en effet, la France Insoumise est, par construction même, une sympathique petite boutique tenue par des rentiers de la Révolution collectiviste.

    Car oui, on est bien loin des communistes tourmentés qui se refuseraient à faire la moindre concession au Grand Capital, comme purent y prétendre, de façon au moins crédible si ce n’est 100% du temps, d’anciens indécrottables comme Arlette Laguiller ou les quelques autres phénomènes de foire que la France a comptés dans son Histoire mouvementée. Ici, nos révolutionnaires de Prisunic ont des iPhones et des McBook, des chaussures cousues par des petites mains étrangères, écument des réseaux sociaux trendy et n’hésitent pas à utiliser Google qu’ils dénoncent pourtant dès qu’ils le peuvent.

    Finalement, rien que de très normal pour des gens qui n’ont, comme beaucoup d’individus hantant des organes politiques, qu’un seul intérêt, le leur et qui, pour le suivre au mieux, passent leur temps à trouver des causes perdues pour ensuite vivre dessus comme n’importe quel autre politicien intégré au système politique. Du reste, il faut comprendre que l’Insoumission, slogan très simple braillé entre deux bouchées de quinoa, ne permet pas en elle-même d’assurer la pitance quotidienne.

    Se faisant une raison, Corbière a donc courageusement choisi d’émarger au budget de la campagne, tout comme il a courageusement choisi le statut qui lui permettait de sauvegarder fiscalement ses miches. Après tout, les impôts qui doivent s’abattre comme le glaive séculier et le bras vengeur, c’est pour les autres, les riches et à l’évidence, il ne l’est pas, lui qui n’est que député.

    On retrouve d’ailleurs exactement les mêmes petits arrangements avec l’idéologie chez sa compagne, Raquel Garrido, lorsqu’elle décide, toute Insoumission fermement canalisée, d’aller faire quelques piges juteuses pour les médias du Grand Capital qu’on peut dénoncer et fustiger, mais pas jusqu’au point de cracher sur la main qu’il tend d’autant qu’elle n’est pas vide. No Pasaran certes, sauf moyennant finance. Ah, il est loin le temps où le communisme, la lutte et tout le tralala à base de lendemains qui chantent imposaient au camarade candidat de ne pas en croquer, n’est-ce pas.

    Cependant, je ne voudrais pas charger la barque, fort petite et déjà lourdement lestée, de ces Insoumis à géométrie variable. Ces petits accrocs au combat révolutionnaire ne sont que l’illustration saillante de l’hypocrisie généralisée des révolutionnaires de plateau télé en France.

    Dans le même genre, on pense aussi aux cachets dodus et au salaire très confortable de la très rebelle et très décroissante Polony, pourtant vigoureuse lorsqu’il s’agit de baver à longueur de gros micros mous sur le capitalisme libéral. Je passerai sur les émoluments de Laurent Joffrin, jamais le dernier pour demander qu’on régule (enfin!) le salaire des patrons, comme je glisserai sur un autre rebelle anticapitaliste de plateau télé comme Michel Onfray qui n’oublie cependant pas que si le capitalisme sème la mort, ce n’est pas une raison pour ne pas demander plus de capital pour soi-même, n’est-ce pas.

    Bref, on le comprend: si le petit Alexis est outré, c’est probablement moins parce qu’on l’a serré en pleine hypocrisie que parce qu’on n’a pas encore osé faire la même remarque à tant d’autres avant lui, lui qui croyait parfaitement naturel qu’on puisse se déclarer socialiste, à l’écoute et au contact du peuple dont on se serait extrait par le suffrage pour le défendre sans oublier de se servir au passage.

    Toute proportion gardée (heureusement), on retrouve la même dissonance cognitive avec une autre belle brochette de socialistes qui alimentent d’ailleurs les rêves humides de nos exemplaires français: au Venezuela, difficile d’ignorer que les proches du pouvoir sont aussi les individus les plus riches du pays et profitent allègrement de toutes les facilités du système, tout en se plaçant bien sûr comme les représentants naturels des plus démunis.

    Ah, et aussi, ne l’oublions pas, comme l’avant garde de l’Insoumission à ce système ainsi que de la Révolution prolétarienne si pleine de promesse, bien sûr.

    Jean-Luc Hauser - Contrepoints.org

  • Alerte officielle sur le "reiki" et la "kinésiologie"

    A Fenouillet, commune du Nord toulousain, une “centre de médecines alternatives“ s'est ouvert. J'ai adressé un courriel au maire pour l'inviter à être vigilant (avec les coordonnées sur site Miviludes)… aucune réponse à ce jour! Pour un maire qui doit être soucieux de la sécurité de ses concitoyens, je trouve sa gestion de ce dossier un peu légère et même irresponsable!

    FAITES PASSER CE MESSAGE... MERCI!

    La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) met en lumière d’étranges pratiques soignantes dans un rapport remis jeudi 22 mars à Matignon. Plus généralement cet organisme dresse un état des lieux des différents courants sectaires, qui incluent certaines mouvances religieuses, une frange de promoteurs de thérapies alternatives fantaisistes, ainsi que des médiums.

    Dans l’introduction du rapport, Serge Blisko, président de la Miviludes insiste sur "la nécessaire défense de la pensée rationnelle" et ce face, notamment, aux " dérives sectaires dans le domaine de la santé où les pseudothérapeutes déviants sont toujours plus nombreux et imaginatifs". Les signalements liés au domaine de la santé ressortent en effet fortement, selon les chiffres communiqués par la Miviludes. En 2016, "plus de 40 % concernent le développement d’offres trompeuses dans le domaine de la santé et du bien-être ainsi que d’abus par des psychothérapeutes déviants".

    " La France a connu au cours des dix dernières années, à l’instar d’autres pays européens, une déferlante de techniques et de méthodes de soins qui sous couvert de bien-être ont envahi le champ de la santé. Comme le rappelle le ministère de la Santé sur son site Internet, "dans la très grande majorité des cas, ces pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité.  "

    Les médecines "complémentaires et alternatives" (609 cas sur la période 2015-2016), la " psychothérapie " et le " développement personnel " (359 cas) arrivent nettement en tête des signalements – avec la mouvance évangélique (407 cas). Mais le rapport met surtout en lumière deux méthodes de soins qui semblent " particulièrement inquiétantes ": le reiki, technique japonaise de " guérison " par imposition des mains, et la kinésiologie, discipline " psychocorporelle " inspirée par la médecine chinoise. Ces techniques " connaissent un développement sans précédent en France, alors qu’elles sont porteuses de risques et non éprouvées ". Extraits du rapport:

    Le reiki.

    " Méthode thérapeutique promue et développée par le japonais Mikao Usui (1865-1926) à la suite d’une révélation mystique qui l’aurait conduit à la fin du XIXème siècle à recevoir les "clefs de la guérison", cette technique de guérison par imposition des mains fait du praticien initié à la technique un simple médium permettant au patient de rétablir la force vitale garante de sa bonne santé. Pour en résumer brièvement le principe: cette technique, nécessairement précédée d’une phase initiatique, entraînerait un mouvement énergétique intérieur. La détente des muscles accélèrerait la guérison et ouvrirait la conscience aux causes de la maladie ou de la douleur. Elle accroîtrait également les capacités d’auto-guérison physique et psychoaffective, en cas de blocages, dépression, anxiété, échecs“.

    La kinésiologie.

    "Fondée dans les années 1960 par un chiropracteur américain, la kiné- siologie est une méthode de thérapie holistique inspirée par la médecine chinoise. Cette technique psycho corporelle recourt à un test musculaire de communication au plan physique et émotionnel. Proposée à tous les âges de la vie et à tous les publics elle permettrait d’optimiser le capital de " ressources personnelles" avec l’accompagnement d’un thérapeute, et de parvenir à l’auto-guérison des difficultés existentielles et des maladies. Mouvance née dans le sillage du New Age, ses adeptes et sympathisants prônent de manière plus ou moins radicale la rupture avec des habitudes de vie jugées néfastes, au profit de choix naturels et authentiques comme l’alimentation biologique, les médecines douces, les thérapies non médicamenteuses ou encore l’écologie. Il existe de nombreuses déclinaisons de cette méthode. La radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives de caractère sectaire dans laquelle la dimension hygiéniste portée au rang de dogme a constitué un facteur déterminant.

    "Une affaire jugée en juin 2005 par la Cour d’assises de Quimper, illustre ce constat. Des parents, au nom de conceptions idéologiques inhérentes à la pratique de la kinésiologie avaient adopté pour eux-mêmes et leurs enfants le régime végétalien dans leur quête d’une alimentation purifiée. Cette alimentation carencée en protéines animales et en vitamines et leur extrême défiance à l’égard d’un monde médical jugé a priori dangereux allaient causer la mort de leur bébé allaité depuis sa naissance, en état de malnutrition majeure, ancienne et chronique, de l’avis de l’expert médical auprès du tribunal. "

    La kinésiologie a fait l’objet d’un avis sévère du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Il en ressort que " la kinésiologie est une méthode de soin non conventionnelle et que son utilisation constitue une dérive thérapeutique. Pour sa part l’INSERM qui a évalué cette méthode conclut que "ni la kinésiologie appliquée professionnelle, ni la kinésiologie énergétique n’ont fait à ce jour la preuve de leur efficacité". N’importe qui peut, aujourd’hui en France, se déclarer "kinésiologue" ou "maître reiki " – et enseigner ces techniques. 

    On pourrait ici s’étonner et demander ce que font les Ordres et le ministère de la Santé – sans parler de la police.

    https://jeanyvesnau.com

    http://www.derives-sectes.gouv.fr

     

    rapport_miviludes_2017_web_v2_0.pdf

     

     

  • Après le respect du à l'honneur du gendarme…

    Les questions de colère

    Il est dit "franco-marocain". Il y a un pays de trop. C’est parce qu’on accepte la double nationalité qu’on accepte d’avoir des Français de papier dont le pays de cœur est ailleurs, en terre musulmane.

    Comme si une bête pareille pouvait être vraiment française.

    Et les Marocains peuvent bien protester, il ne porte pas un nom français, il agit au nom de l’EI et de l’islam. Rien à voir avec la France.

    http://www.fdesouche.com

    Première erreur

    Un fiché S qui a la double nationalité doit être fichu dehors. Surtout si l'on sait qu'il a fait un tour en prison!!!

    Deuxième erreur :

    Moment de stupeur. Colère et polémique en France. Il semblerait que des erreurs évidentes ont été faites pour empêcher la tuerie. Premier fiasco: l’application pour téléphone mobile SAIP (Système d’alerte et d’information des populations), destinée à diffuser une alerte notamment en cas d’attentat, n’a pas été déclenchée lors de la prise d’otages.

    Troisième erreur :

    Le preneur d’otages, Redouane Lakdim, était suivi par les services de renseignement depuis 2013. Il avait fait un séjour en prison en 2016 pour des faits de droit commun. L’homme était fiché au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste). "Quand le gouvernement va-t-il comprendre que nous sommes en guerre?"

    Les Français sont cons ou bien ils le font exprès?

    Israël n’a pas du tout été surpris par l’attentat. Plus de 240 personnes ont été tuées en France depuis 2015. Les services de renseignements israéliens ont souvent parlé ouvertement des faiblesses des mesures qui existent en place en France pour lutter contre les tueurs de Daesh.

    Bref, tout est dit, on continue à blaguer… mortellement, bien sûr!

    Il y a 17.000 fiché S …connus

    Voire 500.000 inconnus…..

    On fait quoi?

    On attend qu'ils nous crèvent peu à peu?

    Et le sinistre de l'intérieur de s'étonner: “Le quidam était fiché S mais “il est passé à l’acte brusquement, sans radicalisation apparente“.

    Oh mon dieu!!!! Si on ne peut plus faire confiance aux fichés S, où on va?

    Fiché S, sans radicalisation apparente… J’avoue que j’ai du mal… S’il était fiché S, c’était pour sa propension à jouer au tiercé? à visiter des sites pornos?

    Va falloir que quelqu’un se dévoue pour expliquer à Collomb, le Sinistre de l’Intérieur qu'il est d’une naïveté qui confine à la stupidité.

    Son seul but est évidemment de nous obliger à vivre à côté de fanatiques prêts à tuer (mais  chut faut pas le dire, c’est de l’incitation à la haine, m’sieur le juge; faut pas haïr les fichés S, c’est juste de pauvres délinquants que nous n’avons pas aidés, pas compris, pas aimés…).

    Et cette carne de Belloubet qui nous raconte que les délinquants-djihadistes dans la nature sont surveillés…

    Ha ouais?

    Mais, ce n'est pas tout!

    La cité Ozanam où résidait l'assassin islamiste. Une cité bouclée par les forces de l’ordre toute la nuit pour éviter les incidents. De nombreux jeunes encapuchonnés venaient au contact prêt à en découdre et déconseillaient vertement d’approcher.

    Non mais, où on est là?????

  • Un monde sans Poutine ???

    Ce dimanche 18 mars, les Russiens [1] se rendent aux urnes. Ils s’apprêtent à réélire Vladimir Poutine à une écrasante majorité. Mais s’ils se ravisaient? Si une soudaine révolution colorée venait balayer le maître incontesté du Kremlin? S’il s’empoisonnait lui-même par accident? Qu’adviendrait-il de la Russie? Qu’adviendrait-il de nous? Et d’abord, de moi-même?

    Je me posais cette question voici quelques jours en arpentant les rues d’une capitale est-européenne en proie elle aussi à la fièvre électorale. En regard de l’enjeu russe, pourtant, cette élection était presque futile. Plus exactement, elle y était subordonnée. Si la Russie changeait de main, les pouvoirs seraient rebrassés dans le monde entier, même sur un plan interne. Même au niveau municipal, comme ici.

    Projection

    A quoi ressemblerait un monde sans Poutine? Commençons par la Russie. Le départ de l’homme du KGB signifierait sans faute l’arrivée d’un homme de la CIA, tenu par une laisse plus ou moins visible, plus ou moins longue. La Russie retomberait dans le chaos et le pillage des années Perestroïka, où des directeurs de théâtre s’improvisaient exportateurs de cuivre ou de nickel en gros. Selon le cinéaste Stanislav Govoroukhine, qui avait réalisé une enquête sidérante (et confisquée) sur la Grande Révolution criminelle des années 1990, le bradage frénétique des ressources russes en ces temps-là avait contribué au redressement des économies occidentales après le krach de 1988.

    Les médias et le système éducatif seraient immédiatement reprogrammés. Le patriotisme et la relative liberté d’expression feraient place à une dérussisation sans failles. Nul Navalny, nul Kasparov — mais de l’autre bord — ne serait plus autorisé à défier le nouveau pouvoir démocratique dans la rue. (Lorsque la Douma nationaliste s’opposa à Eltsine en 1993, Eltsine la fit démolir au canon, tuant mille insurgés, députés et autres civils de passage dans le silence approbateur des médias d’Occident.)

    Le défilé du Régiment immortel du 9 mai, avec ses petites pancartes ringardes à l’effigie des ancêtres morts pour la patrie, serait remplacé par une tonitruante gay pride où des femen équipées de godemichés géants sodomiseraient en cadence le patriarche Cyrille — ou du moins son effigie. Les crimes du nazisme eux-mêmes — du moins sur le front de l’Est — seraient minimisés en regard des horreurs du poutinat. Une reprogrammation qui s’arrête aux confins du vraisemblable et du raisonnable n’est pas une reprogrammation. La «sixième colonne» russe — cette élite loyale au pouvoir quel qu’il soit — se chargerait de présenter aux reprogrammeurs des gages de parfaite réceptivité au sein de la masse populaire.

    Ce peuple aussi criminel que veule ne saurait, bien évidemment, rester assis sur le sixième des terres émergées et les trésors qu’elles recèlent. Le plan de partition du territoire esquissé par «Zbig» Brzezinski serait rapidement mis en place, d’autant plus rapidement que l’économie du bassin atlantique marque le pas. La Crimée serait livrée à l’Ukraine sans aucune consultation de ses habitants et la rébellion du Donbass matée avec l’aide du Kremlin lui-même. Comme tout cela susciterait quand même quelques tensions, le nouveau gouvernement fédéral accueillerait avec soulagement des «soldats de la paix» dont le bivouac se transformerait aussitôt en bases permanentes de l’OTAN au cœur du monde. Comme aujourd’hui au Kosovo et dans les Balkans, la gestion politique de ces nouveaux États-croupions serait déléguée aux mafias locales et exercée de fait par des préfets occidentaux. Comme au Kosovo, les ministres, secrétaires d’État, barbouzes, chefs militaires (voir l’exemplaire cas Petræus) des forces de libération se transformeraient du jour au lendemain en investisseurs et magnats des hydrocarbures, des diamants ou des médias.

    Dès lors, les bastions de résistance au capitalisme du désastre s’effondreraient comme châteaux de cartes, à commencer par le nœud pétrolier crucial de la Syrie. L’Iran serait attaqué dans la foulée avec l’aide de la Turquie soudain réalignée et qui n’en serait pas à son premier retournement de veste. En guise de récompense, Erdogan serait autorisé à régler durablement la question kurde et à dégazer quelques millions de réfugiés en direction de l’Europe. Car tout ce remue-ménage se solderait par un exode autrement plus massif que ceux qu’on a connus jusqu’ici, sans compter les masses africaines pas directement concernées qui profiteraient du brouhaha pour s’engouffrer dans le sillage.

    Sur le Vieux Continent, les quelques États d’Europe centrale tacitement adossés à la Russie pour défendre leur souveraineté et refuser le saupoudrage migratoire seraient mis au pas et gratifiés de quotas punitifs de réfugiés pour mieux savourer la «chance» dont ils s’étaient privés jusqu’alors. Pris en tenailles entre le flux humain et les grognements croissants de leur population, les satrapes de l’UE s’empresseraient, en échange d’un relâchement de la pression, de signer avec les USA les contrats de libre-échange léonins qui officialiseraient la transformation de l’Europe en marché de dumping américain. Dès lors, tout en achetant massivement appartements et placements outre-Atlantique, ils renforceraient les programmes d’éducation-à-l’acceptation-de-l’Autre à l’égard des indigènes. Les Botho Strauss [2] et autres Renaud Camus auraient enfin de bonnes raisons de ne plus reconnaître leur propre pays en sortant de chez eux.

    Ils auraient d’encore meilleures raisons de ne plus s’en plaindre, puisqu’à la suite des lois sur les «fake news» françaises et allemandes et de la transformation de la paranoïa Russiagate en programme de censure officiel, l’Euroland adopterait des dispositifs assimilant toute résistance à la tiers-mondisation du continent à du nationalisme d’inspiration poutinienne.

    C’est ainsi que l’auteur de ces lignes, sitôt qu’il remettrait les pieds en France, ou dans la préfecture otanienne qui en tiendrait lieu, serait convoqué pour entretien à cause du présent article, et plus encore de son virulent Syndrome Tolstoïevsky qui commençait par:

     «Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.»

    Réfutation

    Implacable, non? Or je ne veux pas croire à ce scénario. Il ne me convainc pas et je n’ai pas envie d’y penser. Ceci pour deux raisons. La première est générale, la seconde personnelle.

    La raison générale, c’est que ce pronostic est tendancieux. A chaque embranchement, il fait le choix du pire. Il ne convainc que ceux qui ont envie de malheur. D’autre part, on n’est plus en 1993. L’Empire atlantique n’est plus seul maître du monde. Bien au contraire, il est dressé sur ses pattes arrière, les babines retroussées, face à deux challengers qui se tiennent les coudes. En 2018, les États-Unis cherchent à refermer les marchés quand la Chine ne demande qu’à les ouvrir. Les États-Unis connaissent une guerre civile virtuelle entre leur présidence et leurs élites quand la Chine octroie sans un pli le pouvoir à vie à son Xi, redevenant de fait une monarchie impériale. Les États-Unis s’enlisent dans des opérations de police globale ruineuses et sans but défini quand la Russie fait la démonstration d’une efficacité sidérante avec quelques dizaines d’avions et quelques milliers d’hommes en Syrie, coordonnés par des missions rigoureusement délimitées. Les États-Unis engloutissent des budgets faramineux — au prix de leur sacro-saint niveau de vie — dans des projets d’armes ésotériques dont le but réel n’est que d’assurer la survie de quelques corporations boulimiques, tandis que la Russie officialise des drones nucléaires sous-marins qui mettent à nu l’Amérique côtière — autrement dit toute l’Amérique.

    Par conséquent, il n’y a pas que la CIA qui pourrait convoiter le trône du Kremlin. Les camarades beaucoup plus discrets du Guoanbu pourraient être déjà assis dessus avant que le premier agent U. S. n’entre dans la salle.

    De plus, les Yankees et leurs moucherons se sont intoxiqués avec leurs propres affabulations. Attribuer la responsabilité de ces renversements historiques à l’action d’un seul homme, et croire que son élimination permettrait de ramener le monde vingt ans en arrière, est une tournure rhétorique qui certes permet de simplifier efficacement la story à l’adresse du grand public, mais qui fait oublier qu’on a affaire non à des chefs de bandes, mais à des systèmes évolués.

    La Russie, une fois rentrée dans son assiette historique et administrative, est un système stable, centralisé, qui peut compter sur une obéissance sans faille de ses sujets, sur une abnégation d’un autre temps et sur un patriotisme élevé au rang de religion. C’est ce consentement à la destinée commune que les Occidentaux appellent une dictature, eux-mêmes préférant gouverner leurs masses par la diversion et le simulacre.

     

    Malgré l’immensité du territoire, les différences dialectales à l’intérieur de la langue russe sont anecdotiques — bien moindres qu’en Italie ou dans l’aire germanique — et les villes sont organisées selon une même charte de Kaliningrad à Vladivostok, charte édictée par la grande Catherine en personne. Par-dessus tout, l’ordre y est assuré depuis des siècles par des forces de sécurité redoutables qui assurent, avec l’Église orthodoxe, la survie de l’organisme dans les conditions les plus extrêmes.

    L’irruption out of nowhere du jeune officier Poutine au tournant de l’an 2000 ne signifiait rien d’autre que le retour aux affaires de ces forces-là après une déstabilisation en profondeur qui avait failli faire imploser le pays. Le blondinet a accompli son mandat sans faille et, vu son esprit méthodique, il aura assuré sa succession de longue date. Il faudrait bien plus d’imagination qu’on n’en a aujourd’hui, et bien d’autres rapports de force, pour répéter le piège de la Perestroïka. Et il faut avoir étudié la fracture des destinées individuelles, le marasme démographique, la terrainvaguisation du paysage urbain et rural et l’ensauvagement apocalyptique d’une génération perdue pour entrevoir l’ampleur de ce cataclysme si superficiellement évoqué chez nous. Les Russes ne veulent plus revivre ça, à aucun prix. Mais que savons-nous de ce que veulent les Russes? Et qu’est-ce que cela nous fait?

    Confession

    Ceci m’amène à ma raison personnelle. Je n’ai plus envie de combattre les moulins à vent de la propagande officielle. Je l’ai fait voici bientôt trente ans, excédé par la bêtise ignare et raciste qui tenait lieu d’information au sujet du conflit qui dévasta mon pays natal, la Yougoslavie. Cela m’a détourné de mes études, coupé de mes intérêts réels, et m’a poussé vers un univers dont je n’eusse jamais songé à me rapprocher: la politique.

    Les rapports sociaux sont régis par la loi de l’osmose. Qui se ressemble s’assemble, certes — mais l’inverse est aussi valable: qui s’assemble se ressemble. A force de ferrailler contre la simplification, on se simplifie. A force de pourfendre les a priori politiques, on se politise. A force de s’opposer à un parti, on crée le sien. Quiconque s’immisce dans le débat public s’expose à fédérer des «partisans» dont les motivations n’ont pas grand-chose à voir avec les siennes propres. On vous attire — ou l’on vous pousse — dans des cénacles «amis» avec qui vous n’avez souvent en commun que des rejets. Dans le même temps, certains milieux où vous attireraient vos affinités se referment. Bref, vous êtes «marqué», comme un bovin d’élevage. On vous identifiera désormais par votre étiquette.

    C’est ainsi. Je ne suis pas l’éditeur de dizaines d’auteurs originaux, ni l’auteur de romans primés publiés par Gallimard. Je suis en premier lieu le souverainiste prorusse, proserbe et antiatlantiste de service. A ce titre, je suis sûr de ne prêcher que les convaincus, alors qu’en tant qu’éditeur ou romancier je touche un public aussi inclassable qu’inattendu.

    Le plus élémentaire bon sens, hormis l’intérêt de carrière, me commande de ne plus me laisser enfermer dans ce rôle. Mais ce n’est pas qu’une affaire de stratégie de communication. Cela touche aussi à la qualité et à la substance de ce que je peux comprendre et exprimer.

    Extension

    La réflexion politique, qu’elle aille dans le sens du poil ou à rebours, ne fait qu’effleurer la surface des choses. Or elle tend à occuper toute la place, au détriment de l’observation et du témoignage saisi au ras du sol. Revenons quelques instants au début de ce texte et dans cette capitale étrangère où j’avais entamé ma réflexion. Je remontais une vieille rue artisanale en direction du centre. La plupart des vitrines semblaient destinées à illustrer les effets conjugués du soleil et du temps qui passe sur des marchandises passées auxquelles leurs producteurs eux-mêmes ne croyaient plus. Je me suis arrêté devant une boutique de sellier-maroquinier qui m’avait toujours attendri. Le vieil homme, moustache poivre-et-sel, était debout derrière son comptoir, en bleu de travail, l’air éternellement désœuvré. Qui aurait acheté ces ceintures inusables en cuir rigide ou ces sacs bandoulière anguleux à fermeture dorée tout droit sortis d’une pub Dunhill de 1975 (avec le mannequin à favoris et costume rayé et la Jensen Interceptor à l’arrière-plan)? A notre époque, entre la camelote industrielle et le luxe onirique, il n’y a plus beaucoup de place pour les objets réels. C’est la marque qui justifie le prix, et après elle le design. La qualité des matières, le soin de l’exécution ou la durabilité n’entrent pratiquement plus en jeu — encore moins la «patte» du fabricant. Les produits de cette boutique étaient faits pour une clientèle et une société qui n’existent plus. Son patron était lui-même une relique. Ni son habileté, ni son imagination, ni même un sens aigu du commerce n’y changeraient rien.

     

    Trois cents mètres plus haut, la rue artisanale s’embranche sur une artère marchande du centre ville. Soudain, les loyers explosent, la foule se densifie, l’éclairage triple d’intensité. Plus question de mouches mortes ni de plantes en pot dans les vitrines. Une marque de sport bien connue vend des chaussures de course hypertechniques aux joggeurs du dimanche. Et elles s’arrachent, comme les montres de plongée parmi les cols blancs. Un euro de matière plastique, moulé et thermocollé par des robots, pour 200 euros affichés, soit le tiers du salaire moyen local. Ce qui justifie ces 20’000 % d’écart entre le prix de revient et le prix de vente? Le rêve, autrement dit le marketing, autrement dit la pensée magique. Pour le prix de cette chimie éphémère et malodorante, ou à peine davantage, j’achète auprès d’une petite usine française des chaussures de sport en cuir et semelles de gomme que je change toutes les années bissextiles… quand je ne les fais pas ressemeler. Et l’on me dit que j’ai «des goûts de luxe». Tandis que les ados qui ruinent leurs parents pour les pouponnières à bactéries griffées qu’ils portent aux pieds, eux, ont des goûts normaux.

    Je ne suis pas du côté des selliers et des cordonniers parce que je suis réac et souverainiste. Je suis réac et souverainiste parce que je suis du côté des selliers et des cordonniers. Entre la boutique vermoulue de la rue pavée et le flagship store de l’artère commerciale, c’est une bataille titanesque qui se livre, bien plus féroce que toutes les guerres du pétrole. Elle oppose les mammifères vivant de et sur la terre, ou ce qu’il en reste, à des androïdes vivant dans les branchages de la réalité virtuelle, sans contact avec le sol, telle une population de perruches dans les forêts d’Amazon.

    1. Poutine aimerait peut-être bien, lui aussi, jucher son vaste pays dans ces frondaisons chatoyantes. Le hic est qu’on ne le lui permet pas — ou seulement sans drapeau, à l’échelle des particuliers, comme aux derniers JO d’hiver. Il reste donc — lui, son sosie ou son successeur préparé par les Services — un semblant de recours des mammifères enracinés face à la volière psychédélique qu’est en train de devenir le monde régi par le capitalisme du désastre.

    Je me joins donc au chœur de ceux qui voudraient dépoutiniser le monde. Mais peut-être pas pour la même raison. J’aimerais qu’on cesse de réduire des peuples à des Poutine, des Trump, des Macron® et des Xi, et qu’on commence à éprouver et méditer les réalités humaines qui se cachent derrière ces ombres chinoises.

    PS — D’aucuns m’ont suggéré de commenter l’épisode de l’empoisonnement britannique. Je n’ai rien à dire là-dessus. L’affaire est trop claire. Il va de soi que M. Poutine n’a rien de plus pressé que de liquider un espion au rebut, sur le sol du pays qui jappe le plus contre lui, avec un produit qui le «signe», et ce à la veille de ses élections et de son Mondial de foot. Il aurait tout aussi bien pu laisser sa carte d’identité sur les lieux du crime. C’est à la mode, parmi les débiles mentaux.

    NOTES

    1.Les Russiens désigne tous les citoyens de Russie, groupe bien plus nombreux que les Russes ethniques.

    2.Voir Botho Strauss, «Le dernier des Allemands», Antipresse N° 14, 6.3.2016.

    https://medium.com/antipresse/ap120-bt-5e1e2e55ab7