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Humain? - Page 238

  • BIEN ENVOYE! Une opinion d'Hamid Zanaz,

    journaliste et essayiste algérien résidant en France.

    " Monsieur, la France n’est pas un pays raciste. Dire le contraire est un mensonge, une connerie. Alors taisez-vous.

    Je suis de culture islamique et universelle, algérien résidant en France depuis plus d’une vingtaine d’années. En vous lisant et en vous écoutant depuis un certain temps sur le sujet de l’islam et des musulmans en France, je me demande, Monsieur Plenel (1), si nous vivons dans le même pays !

    Dans vos articles, dans vos livres, dans vos interventions sur les plateaux de télévision, vous ne cessez de nous présenter, nous les Arabes, les Kabyles, les croyants, les non-croyants, avec éloquence et malice, comme des victimes passives d’un racisme inhérent à la société française. Nous sommes, selon vos analyses, des citoyens de seconde zone, rejetés, discriminés. Non seulement par une majorité de Français, mais par la République française elle-même !

    Permettez-moi, Monsieur l’avocat autoproclamé des pauvres "musulmans", de vous dire que sous l’apparence de votre analyse complexe et de votre indignation scénarisée, vous n’annoncez que des balivernes. N’est-il pas irresponsable et idiot de lancer des mensonges que les faits démentent tous les jours?

    Les Arabes et les musulmans ne vivent pas dans un ghetto en France, ils ne sont pas les juifs du passé comme vous le dites avec légèreté, et sans mesurer les dégâts que pourrait provoquer ce discours calamiteux. Par la vulgarisation du ridicule mot de l’islamophobie, vous avez créé une guerre civile dans l’âme de chaque jeune issu de l’émigration. Depuis des années vous adressez des messages dangereux et irresponsables aux jeunes issus de l’émigration: la France ne veut pas de vous, la France n’aime pas votre religion, la France ne vous considère pas comme des Français à part entière, vous êtes discriminés à l’embauche, la France vous refuse le logement, la France a exploité vos parents, le colonialisme a massacré vos grands-parents, la France refuse de reconnaître ses crimes en Afrique du Nord, etc.

    Comment voulez-vous, après toute cette incitation insidieuse à la haine, que certains de ces jeunes ne prennent pas les armes contre leur propre pays sali par votre discours mensonger?

    Ce discours essentialiste est responsable de l’islamisation des quartiers car vous avez poussé les jeunes dans les bras des Frères musulmans de l’Union des organisations islamiques de France, les amis de votre ami Tarik Ramadan.

    Monsieur, la France n’est pas un pays raciste, dire le contraire est un mensonge, une connerie ni moins ni plus. Et c’est un étranger de culture islamique qui vous le rappelle! Sachez, Monsieur le défenseur d’une cause fictive, que je ne me reconnais absolument pas dans votre discours de victimisation, alors que je ne vous ai rien demandé. Ne me défendez pas, je n’ai pas besoin de vous ni d’aucun autre tuteur. Le temps du paternalisme est révolu.

    "Musulmans", dites-vous? Les musulmans sont-ils tous musulmans, Monsieur l’intellectuel? Les musulmans sont-ils musulmans à perpétuité? Je ne vous permets pas de me désigner par une partie de moi-même, supposée ou réelle! Comme j’ai le devoir de vous dire qu’au moment où les intellectuels dans le monde dit "arabe" luttent avec courage et travaillent pour l’avènement d’une culture post-islamique, vous encouragez ici l’obscurantisme et ses promoteurs tels que Tarik Ramadan.

    Comme tous ceux que vous appelez faussement arabes et musulmans, de France et de Navarre, je suis majeur et vacciné. Ne parlez pas à ma place ! Merci.

     (1) Auteur du livre-plaidoyer "Pour les musulmans" (2014), Edwy Plenel est cofondateur du site d’investigation et d’opinion Mediapart. Il a été récemment la cible de "Charlie Hebdo". Le périodique satirique l’a caricaturé en une sous la forme des singes de la sagesse qui se couvrent la bouche, les oreilles et les yeux pour ne pas voir. Une allusion aux liens de l’homme de presse avec l’islamologue Tariq Ramadan, ciblé par plusieurs dénonciations d’agressions sexuelles voire de viols (dans le cadre du #balancetonporc). En réponse, Plenel a déclaré que cette une fait partie d’une "campagne générale de guerre aux musulmans". Des propos considérés comme un appel au meurtre par la rédaction de l’hebdo.

    http://www.lalibre.be/debats/opinions

  • Où vont vos sous?

    A quoi servent les délégués interministériels, de plus en plus nombreux sous Macron?

    Quasi inconnus du grand public, les délégués interministériels sont de plus en plus nombreux depuis l'élection d'Emmanuel Macron...

    Voici quatre délégués interministériels nommés par le gouvernement ces quatre derniers mois.

    • En quatre mois, quatre délégués interministériels ont été nommés par le gouvernement.
    • Ces délégués, rattachés à plusieurs ministères, ont des missions très différentes et dépendent des moyens alloués par les ministres.
    • Ils permettent au gouvernement d'afficher son volontarisme sur certains sujets, sans surcoût budgétaire.

    Et de quatre! Le gouvernement a nommé ce mercredi un délégué interministériel à la transformation publique, Thomas Cazenave. En à peine quatre mois, Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont nommé une déléguée interministérielle à l’aide aux victimes en août, un délégué interministériel aux Jeux olympiques et un autre pour la reconstruction des îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en septembre. Ils ont créé deux autres délégations interministérielles: l’une à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes a été mise sur pied le 23 octobre dernier, et l’autre aux  restructurations d'entreprises. Deux délégués seront donc désignés sous peu.

    La nomination de Thomas Cazenave (qui travaillait jusqu’à présent dans un cabinet ministériel à Bercy) gonfle un peu plus les rangs d’un gouvernement que le candidat Emmanuel Macron avait promis d’être " très ramassé, avec 15 membres maximum ", mais qui en compte actuellement 29 (dont 19 ministres et 10 secrétaires d’Etat). Si les délégués interministériels ne figurent pas officiellement dans l’organigramme gouvernemental, ils sont rattachés à Matignon. Mais à quoi servent-ils précisément et avec quels moyens travaillent-ils?

    Des missions variées… et des placards

    Les missions sont aussi variées que le nombre de délégations interministérielles : 25 en tout ont déjà été créées selon le Journal officiel, pour gérer des crises (" à la grippe aviaire " ou " à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ") ou des missions aux intitulés parfois abscons ("aux normes", "à la Méditerranée"). Certaines perdurent dans le temps, comme la délégation interministérielle à la sécurité routière (DISR, créée en 1972), d’autres moins, comme celle à la langue française pour la cohésion sociale. "Certains postes sont de vrais placards", siffle un habitué des cabinets ministériels.

    Difficile d’en dire autant pour les postes de délégués interministériels créés sous ce quinquennat. Jean Castex, élu Les Républicains dans les Pyrénées orientales, doit veiller à ce que tout soit prêt à temps pour les jeux Olympiques et Paralympiques 2024 et à faire le lien entre l’Etat et le Comité d’organisation des jeux. Le haut fonctionnaire Philippe Gustin s’est vu confier la reconstruction à St-Martin et St-Barthélémy. Et la magistrate Elisabeth Pelsez a récupéré l’aide aux victimes, qui était confiée à un secrétariat d’Etat sous le quinquennat précédent.

    L’esprit start-up au gouvernement?

    Leur point commun, selon Matignon, est qu'"ils ont à faire travailler et coordonner diverses administrations "dans le but de mener à bien, de façon collégiale, des missions définies par décret. La fiche de poste est en symbiose avec l’esprit start-up affectionné par Emmanuel Macron qui n’aime pas "travailler en silo" mais adore la "transversalité", écrit le journaliste Marc Endeweld*.

    Concrètement, comment travaille-t-on avec plusieurs ministères? Chaque délégation a un référent dans les ministères ou secrétaires d’Etat qui la concerne. Pour la reconstruction de St-Martin et St-Barthélémy, "le champ est très large", souligne Philippe Gustin. " 22 ministères et secrétariat d’Etat étaient autour de la table lors de notre dernière réunion. Il faut trouver sa place, c’est un exercice subtil car il ne faut pas donner l’impression de spolier ou de déresponsabiliser les ministères ", analyse-t-il. S’il reconnaît " parfois quelques lenteurs, du fait de travailler avec autant de ministères ", il n’a " pas le temps d’être frustré ".

    Philippe Gustin enchaîne les allers-retours entre Paris et les Caraïbes, et les nuits blanches, car il doit être joignable à tout moment. Cinq personnes travaillent avec lui sur cette mission " très chaude en termes de rythme ", urgence et décalage horaire obligent. Sur les deux îles, il n’est accompagné que d’un seul collaborateur.

    Un statut "un peu bâtard" (comme Macron?)

    Car l’autre point commun des délégués interministériels est qu’ils n’ont pas de budget propre. Ils ne viennent pas alourdir le budget du gouvernement et se voient alloués des moyens et du personnel par les ministères auxquels ils sont rattachés. " J’ai les mêmes attributions que l’ex-secrétariat général ", souligne Elisabeth Pelsez à Libération. La différence c’est que son poste de déléguée interministérielle permet de ne pas ajouter un secrétariat d’Etat à un gouvernement qui compte déjà 30 membres (Edouard Philippe inclus).

    Comment résumer l’utilité du délégué interministériel? Pour Philippe Gustin, " il est le seul à être dans cette tour de pilotage, c’est-à-dire à voir l’intégralité de la problématique, contrairement à chaque ministère qui voit le sujet par le biais de sa compétence. C’est une mission très concrète, ça n’a rien d’intellectuel ". Au final, ce statut est " un peu bâtard : parfois les journalistes m’appellent 'Monsieur le ministre'. On a un rôle d’assemblier, une certaine autorité, mais elle n’est pas hiérarchique ".

    Dans les jours à venir, l’exécutif devrait désigner le nouveau délégué interministériel aux restructurations d’entreprises. Jean-Pierre Floris, ex-patron de Verallia (l’ancienne filiale emballage de Saint-Gobain), est pressenti pour devenir le " monsieur industrie " du gouvernement.

    * L’ambigu Monsieur Macron (Flammarion, 2015).

  • Pour faire chier les laïcards laïcistes et autres islamo-collabo!

    MIRACLE  ANCIEN MAIS DOCUMENTE

    En 1608, à Faverney le 25 mai, jour de la Pentecôte, le Saint Sacrement est exposé; pendant la nuit un incendie brûle la table -reposoir sur laquelle était posé l'ostensoir. Le lundi matin on découvre avec stupéfaction que l'ostensoir se trouve suspendu dans le vide au dessus des restes carbonisés. Pendant trente trois heures le miracle dure et des milliers de personnes en sont témoins.

     

    Faverney, à une vingtaine de kilomètres de Vesoul, était alors une abbaye de Bénédictins. Ils avaient demandé et obtenu d'organiser un triduum eucharistique avec exposition du Saint Sacrement à la Pentecôte 1608. Des indulgences étaient accordées à ceux qui se confesseraient et communieraient.

     

    Le miracle de Faverney se produisit dans la nuit du 25 au 26 mai 1608. Le dimanche de la Pentecôte avait commencé l'adoration et celle ci devait durer trois jours. On avait érigé un "reposoir" contre la grille qui dans les abbayes à l'époque séparait le chœur et la partie réservée aux moines de la nef ouverte aux fidèles. Ce reposoir consistait en une table de bois surmontée d'un gradin de bois et d'une étagère à quatre colonnes, également de bois, rehaussant la table de près d'un mètre.

     

    L'Ostensoir se trouvait donc en haut de cet ensemble. De nombreuses nappes et étoffes de soie recouvraient table et reposoir, avec au dessus, accroché à la grille, un dais festonné d'où descendaient des draperies. La table autel était garnie de fleurs et portait deux chandeliers de cuivre garnis de cierges, et deux chandeliers d'étain portant des lampes d'huile qui devaient brûler jour et nuit devant le saint Sacrement. Jean Garnier, le sacristain, ferma les portes de l'église à huit heures (heure solaire, dix heures du soir aujourd'hui) et revint ouvrir à trois heures (cinq heures pour nous).

     

    Il trouva alors l'église remplie de fumée et voit les décombres du reposoir incendié. Il s'évanouit puis se relève et appelle en craint: les moines accourent et se précipitent vers les débris fumants jonchant le sol. On n'y aperçoit rien qui reste de l'ostensoir. Cependant un novice s'écrie: il a découvert l'ostensoir suspendu en l'air, légèrement penché vers la grille. L'ostensoir n'est supporté ni retenu par rien; la grille elle branle chaque fois qu'on la touche tandis que l'ostensoir reste immobile.

     

    Pendant trente trois heures l'ostensoir va demeurer suspendu en l'air et des milliers de personnes arrivent de partout au bruit du miracle et en sont témoins elles aussi. Au bout de ces trente trois heures l'ostensoir descend doucement, comme porté par une main, et se pose sur le "corporal" (linge spécial de la liturgie sur lequel on pose le calice pendant la messe et le Saint sacrement dans les expositions) qui avait été disposé en dessous. C'était le moment où un prêtre à l'autel principal déposait l'hostie sur après l'élévation (pendant la messe "l'élévation" est le moment où le prêtre, après avoir consacré l'hostie, qui devient alors le corps du Christ, l'élève pour la montrer aux fidèles et la présenter à leur adoration).

     

    La Commission d'enquête ordonnée par l'archevêque de Besançon entendit dès le 30 mai recueillit les dépositions concordantes des témoins, elle s'arrêta au nombre de 54. Aussi Amédée Thierry, professeur à d'université de Besançon, qui a étudié ces faits avec la rigueur de la critique historique, conclut: " S'il est un fait matériellement prouvé, c'est incontestablement celui là.

     

    Il y avait deux hosties: l'une est conservée à Faverney jusqu'à aujourd'hui. Chaque année depuis 1608 l'hostie était portée en procession dans la petite ville de Faverney, avec le concours de processions venant des villages voisins. En 1725 et en 1753, lors d'incendies, on fit une bénédiction de la ville avec l'hostie miraculeuse et les incendies cessèrent de s'étendre. A la Révolution, l'abbaye de Faverney fut fermée, volée par l'état et déclarée "Bien National" elle fut vendue et bientôt découpée en nombreuses propriétés.

     

    Le Maire voulut faire brûler l'hostie. Mais sa propre femme eut le courage de s'en emparer et de la remettre à des personnes sûres. Grâce à elle, elle est toujours là: petit rond tout brun de 41 millimètres de diamètre. 300 ans après le miracle, en 1908, un Congrès Eucharistique réunit à Faverney 20.000 personnes dont une dizaine d'évêques et plusieurs centaines de prêtres. De nombreuses processions continuent d'avoir lieu à Faverney et à Dole. Le Lundi de la Pentecôte l'hostie sauvée miraculeusement des flammes est exposée.

     

    Transfert à Dole de la seconde hostie. La ville de Dole était alors la capitale de la Franche Comté; d'archiduc Albert, Gouverneur, soutint la demande de Dole, et cette seconde hostie fut transférée dans la capitale le 18 décembre 1608 en grande cérémonie, dont on nous a conservé la description. Cette hostie fut volée, probablement avec son reliquaire, pendant la Révolution.

     

    Cependant jusqu'à une époque récente, Dole fêtait le Saint Sacrement par une magnifique procession, avec l'hostie conservée à Faverney: après la seconde guerre mondiale l'une de ces processions fut présidée par Mgr Roncalli, Nonce en France, qui plus tard deviendra le Pape Jean XXIII.

     

    Les effets de ce miracle eucharistique furent sensibles dans cette région: il enraya les progrès du Protestantisme alors importants autour du pays de Montbéliard. Il suscita la fondation de Confréries du Saint Sacrement dans presque toutes les paroisses; favorisa ainsi l'assistance à la messe en semaine, la communion plus fréquente, l'Adoration perpétuelle

     

  • Pourtant, ils nous avaient asséné, assuré, répété que non!

    Traité CETA :

    le ministre de l’agriculture confirme qu’il risque d’y avoir du bœuf aux hormones en France

    Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation

     #EXTRAIT #CETA – "Si du bœuf aux hormones vient sur le sol français, il va falloir informer les consommateurs, évaluer les quantités, identifier d’où il vient et nous travaillerons donc sur l'étiquetage. " ► @StTRAVERT min Agriculture & Alimentation ce matin sur @RFI cc @afpfr pic.twitter.com/YEv7IDSpB7

     

        — Frédéric Rivière (@FredRiviereRFI) 14 novembre 2017

     

    En tout état de cause, ce sont TOUS des MENTEURS!

     

  • Très fort, ce Macrouille!

    On a un vrai président, énergique, dynamique et tout et tout.

    Quelques exemples:

    Une attitude très ferme face au terrorisme islamique. Le lâcher de ballons d’avant-hier en est une nouvelle preuve. Un signal fort a été adressé aux terroristes: " Si vous continuez à commettre des attentats, nous continuerons à lâcher des ballons. On verra bien qui se lassera le premier. C’est vrai, ça, non mais sans blague".

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    Une initiative astucieuse en faveur de l’environnement et pour se débarrasser de Ségolène. Il a nommée la chabichoute ambassadrice des pôles (une manière, comme je l’ai lu quelque part dans un commentaire, de reconnaître officiellement qu’elle est bipolaire). Ségo est une preuve vivante du fait qu’on peut bien travailler à l’école et être folle à lier (sans parler d’être une emmerderesse militante). Voici donc confortablement recasée grâce à Macron une énarque dont on ne savait plus quoi faire et qu’on ne voulait plus avoir dans les jambes.

    Une idée très originale qu’ont eue avant lui tous les gouvernements depuis des décennies et qui, toujours annoncée à sons de trompe, s’est à chaque fois révélée inefficace dans son application tout en coûtant la peau du dos: un nouveau " plan banlieues ". Là aussi, comme avec Ségo, Macron fait d’une pierre deux coups (il y a là une contrepèterie), en recasant Borloo, un autre personnage encombrant que n’intéressait plus l’électrification de l’Afrique et qui, grâce à Ségo (cf le paragraphe précédent) pourra trouver des glaçons pour son whisky.

    Comme on le voit, Macron est un grand homme d’Etat. Il n’a pas fini de nous étonner. Quelle chance nous avons!

     (photo piquée chez Corto)

    https://panglosshuron.wordpress.com/2017/11/15/il-est-tres-fort-ce-macron

  • Prières de rues...

    Céline Pina interpelle le ministre de l'Intérieur au sujet des prières de rue, organisées chaque semaine depuis huit mois à Clichy, et qui ont conduit les élus locaux à manifester. Pour l'essayiste, il est de la responsabilité de l'État de rétablir l'ordre public.

    FIGAROVOX/TRIBUNE

    Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de "la femme musulmane" de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero, 2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de Viv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l'indispensable universalité de nos valeurs républicaines.

    Monsieur le ministre de l'intérieur,

    Comme vous ne pouvez pas l'ignorer, à Clichy, depuis 8 mois, tous les vendredis, des individus envahissent la voie publique par centaines, déplient des tapis de prière, perturbent ostensiblement la circulation afin de mettre en scène des prières de rue, censées faire croire que les musulmans ne disposent d'aucun lieu de culte pour se réunir dans cette ville. Un spectacle qui a pour objet d'installer dans les têtes l'image d'un pays persécutant une religion afin d'accréditer le discours des militants de l'islam politique.

    Ceux-ci construisent leur démarche de sectarisation et leur politique de recrutement sur la haine et le ressentiment. Or rien de mieux que l'appel à défendre une religion et des fidèles, présentés comme humiliés dans leur foi par une société intolérante, pour susciter l'indignation et lier toute une communauté. La victimisation est souvent la première marche de la radicalisation.

    Et pour cela tous les moyens sont bons: c'est ainsi qu'à Clichy, ce chantage s'exerce, alors même que la ville dispose de deux mosquées, que lors de certains prêches en plein air des discours très radicaux ont été entendus et qu'une partie des manifestants ne sont pas Clichois, mais participent à une démarche militante.

    Monsieur le ministre, vous avez une autorité hiérarchique sur le préfet. A tel point qu'aujourd'hui sa démission est devenue la vôtre.

    Or, bien que la situation soit de notoriété publique et dure depuis fort longtemps, ni le préfet, ni la députée de la circonscription ne s'en émeuvent. Ils ont laissé le rapport de force s'installer, les habitants subir cette pression. Or, Monsieur le ministre, si vous ne pouvez rien faire pour inciter la députée à prendre ses responsabilités, vous avez une autorité hiérarchique sur le préfet. A tel point qu'aujourd'hui sa démission est devenue la vôtre.

    Or comme tous les habitants peuvent le constater l'absence de réaction de l'Etat comme celle, fort tardive, des élus, démontre, tous les vendredis, qu'à Clichy la force met en pièce le droit pendant que ceux chargés de le faire respecter détournent les yeux. A se demander à quoi servent les institutions si la virulence, la violence et le chantage suffisent pour s'approprier, contrôler des portions de territoire et faire un pied de nez aux autorités en investissant des lieux symboliques. Ici un boulevard très passant non loin de la mairie, histoire d'être visible et de démontrer qui a le pouvoir. Le vrai. Celui qui s'affranchit de toute obligation autre que ses propres intérêts, celui qui exerce son bon vouloir sans frein ni limite, en s'offrant en prime le luxe de se transformer en accusateur public et de passer pour l'offensé. En ignorant ces provocations, Monsieur le Ministre de l'intérieur, vous n'envoyez pas un message de retenu et de maîtrise mais de lâcheté et d'abandon.

    Il faut dire que cette affaire de Clichy n'est pas qu'un épiphénomène local, elle nous parle de ce qui traverse notre société jusqu'à la déchirure: ce conflit larvé entre logique tribale et Etat de droit. Elle démontre par l'exemple l'impasse du clientélisme quand il s'agit de faire émerger l'esprit citoyen et le danger qu'il représente pour l'équilibre d'une société. Quand il se heurte à une communauté constituée, le clientélisme la renforce dans sa logique de différenciation et de partition. Il montre en acte que l'égalité et la justice n'est pas la mesure de l'action publique quand elle sombre dans l'électoralisme. Il accompagne la fragilisation de notre contrat social, car il prouve qu'il existe un chemin pour faire passer ses dogmes religieux, traditions, règles et tabous au-dessus de la norme républicaine. Ce chemin c'est celui de la force et de l'incivisme. Or c'est à ce chemin de violence et de domination pure que vous êtes censée vous opposer en tant que membre de l'exécutif, responsable de notre sécurité. En délégant à l'Etat notre part de souveraineté, nous lui avons donné le droit d'exercer le monopole de la violence légitime, cette violence dont seul l'Etat peut faire usage dans le cadre du droit pour assurer la protection des habitants et la pérennité des valeurs, principes et idéaux qui fondent notre nation. En ne le faisant pas, vous dénouez petit à petit la promesse républicaine qui nous lie. Si la force n'est plus à la loi, alors nous sommes tous à la merci les uns des autres et nous ne sommes plus un peuple ni une nation.

    La municipalité de Clichy: de l'art de déplorer les effets dont on chérit les causes

    Ainsi, cette dérive, qui a commencé au niveau local, est bien relayée par votre incurie, celle du préfet comme le manque d'esprit critique d'une certaine presse. En effet, alors qu'hier, enfin, des élus décidaient de réagir, la plus grande partie de la presse reprenait un titre qui donne une idée du degré de confusion mentale de certains journalistes: "Clichy, la manifestation des élus perturbe la prière de rue". Il semble à cette lecture que la prière de rue soit légitime et la présence des élus, incongrue. De l'art d'inverser le sens d'un évènement…

    Une confusion entretenue à dessein: la prière de rue a déjà été utilisée comme mode de conquête territoriale. Dans son livre, rue Jean-Pierre Timbaud, Géraldine Smith raconte comment, alors que la mosquée était moitié vide, des prières étaient organisées dans la rue pour marquer le territoire, montrer qui étaient les maîtres et faire pression sur les élus, mais aussi les habitants qui comprennent vite qui détient le pouvoir de leur nuire au quotidien.

    En effet, quoi de mieux qu'une promesse de mosquée, dont on confie la gestion à des associations dûment identifiées pour qu'elles fassent voter leurs membres et affiliés.

    Certes cela s'explique aussi par un positionnement pour le moins malheureux du maire. Sous les mandats de Gilles Catoire, le maire précédent, la ville avait déjà sombré dans le clientélisme. Le problème de ce type de structuration politique est le même que quand on veut mener une guerre en s'appuyant sur des mercenaires: le jour où le camp ennemi paye mieux, vos troupes se débandent et vos alliés tournent les armes contre vous. A trop investir sur les intérêts privés au détriment de l'intérêt général, on perd toute légitimité et on est à la merci d'un retournement de conjoncture. Et Gilles Catoire a péri de ce par quoi il avait longtemps assuré sa survie.

    La campagne électorale de Clichy n'aura pas fait exception à ce qui se passe sur tous ces territoires gangrénés par l'électoralisme où l'enjeu d'un supposé vote musulman suscite toutes les convoitises. Vous avez été élu local, vous savez très bien de quoi je parle. En effet, quoi de mieux qu'une promesse de mosquée, dont on confie la gestion à des associations dûment identifiées pour qu'elles fassent voter leurs membres et affiliés, le but du jeu étant de détourner une partie des votes de leur allégeance précédente pour emporter la mise grâce à un classique renversement d'alliance. Cette fois-ci c'est Rémi Muzeau, le candidat LR, qui a su être le plus convaincant, s'engageant sur un bail emphytéotique (petite astuce permettant de ne pas payer le terrain sur lequel la mosquée est construite), tout comme son adversaire d'ailleurs.

    En période d'attaques terroristes et d'alerte vigipirate maximale, nous mobilisons nombre de policiers pour protéger des prières de rue illégales, qui durent depuis plusieurs mois…

    Finalement, un lieu de prière a bel et bien été construit, mais il ne permet pas de montrer ses muscles et sa puissance: il n'est pas en centre-ville. Or les mouvements liés à l'Islam politique sont très attachés à la visibilité et à la centralité, c'est parce qu'elles maîtrisent parfaitement les codes symboliques du pouvoir.

    Ce qui se joue à Clichy n'est donc pas une lutte pour que les musulmans puissent pratiquer leur culte dans de bonnes conditions, ce qui serait tout à fait entendable, mais un rapport de force où il convient de montrer que la puissance de la foi et le refus d'obéir à la loi font reculer toutes les autorités constituées. La chose est en passe d'être démontré puisqu'en période d'attaques terroristes et d'alerte vigipirate maximale, nous mobilisons nombre de policiers pour protéger des prières de rue illégales, qui durent depuis plusieurs mois… Cela ne vous dérange vraiment pas?

    C'est à cause de cela que les militants de forces laïques et leur leader, Laurence Marchand-Taillade ont manifesté le 3 novembre et que des élus se sont mobilisés le 10 autour de Rémi Muzeau pour manifester contre ces démonstrations de force. Que Rémi Muzeau ait largement alimenté le clientélisme qu'il se prend en boomerang est vrai. Pour autant il est temps que la préfecture et le ministère de l'Intérieur arrêtent de jouer avec le feu et rétablissent l'ordre à Clichy. En laissant depuis 8 mois un groupe constitué occuper l'espace public et faire étalage de sa force et de son incivisme aux yeux de tous, c'est notre contrat social que l'on affaiblit. Car si la force et l'incivisme gagnent à Clichy alors ce petit jeu se mènera ailleurs. Et c'est bien maille à maille, par cette autre forme de violence qu'est le refus de la civilité, que l'on détricote la démocratie. A refuser d'ouvrir les yeux sur ses phénomènes, vous nous exposez tous.

    Certes l'erreur est humaine et nous vous pardonnerions bien volontiers d'avoir tardé à ouvrir les yeux si la prise de conscience intervient maintenant. Mais c'est en désespoir de cause que j'écris cela, car en la matière le nouveau pouvoir auquel vous appartenez ressemble trait pour trait à cet ancien monde tant décrié dont vous étiez également un représentant. Ceci étant dit, n'hésitez pas à me donner tort sur cette question en faisant preuve de fermeté et de réactivité et je serai heureuse de saluer votre action.

    Céline Pina