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Humain? - Page 300

  • Cocu et pas content... encore et toujours!

    Aventure extra-conjugale : les infidèles très précautionneux vis-à-vis des technologies

    26% des sondés avouent avoir déjà utilisé des applications, des caméras ou des dispositifs de pistage pour une surveillance optimale de leur partenaire.

    26% des sondés avouent avoir déjà utilisé des applications, des caméras ou des dispositifs de pistage pour une surveillance optimale de leur partenaire.

    Pour éviter d'être pris en flagrant délit d'infidélité, mieux vaut prendre toutes ses précautions, et notamment en matière de technologie. C'est le constat établi par un sondage mené par le site de rencontres pour personnes mariées ou en couple à la recherche d'une relation discrète Victoria Milan, qui montre que 71% des infidèles français suppriment toute trace de leurs aventures de leur téléphone portable, et 19% utilisent internet depuis un appareil non-traçable.

    Autre constat, alors qu'elles sont eux-mêmes en faute à l'égard de leur partenaire, les personnes infidèles n'hésitent pas à espionner leur partenaire pour savoir si elles sont trompées. Cela concerne près des deux tiers des sondés (62%), et 26% avouent avoir même déjà utilisé des applications, des caméras ou des dispositifs de pistage pour une surveillance optimale.

    "La technologie a vraiment facilité l'infidélité mais l'a aussi rendue plus risquée. Ce qui est ironique c'est de voir des hommes et des femmes qui trompent leur partenaire utiliser des dispositifs, des applications et plus encore pour surveiller et vérifier qu'il ou elle ne fasse pas la même chose", souligne Sigurd Vedal, fondateur et directeur du site.

    Le sondage a été réalisé auprès de 2.568 infidèles français, utilisateurs de Victoria Milan.

     

  • La modification du génome humain devient réalité

    Une nouvelle technique de modification du génome se répand dans les laboratoires du monde entier, facilitant la suppression ou l’insertion de gènes. Une équipe de chercheurs chinois vient de prouver qu’elle peut être appliquée aux embryons humains, et permettre de corriger des défauts génétiques. Et même pourquoi pas de céder à la tentation eugéniste…

    Considérée comme l’une des plus importantes révolutions médicales de ces dernières années, la technique CRISPR-Cas9 donne la possibilité aux chercheurs de modifier le génome avec précision, en employant des " ciseaux moléculaires " capables de cibler des gènes spécifiques dans les cellules.

    Pour ce faire, les scientifiques fabriquent tout d’abord un ARN artificiel (une méthode désormais éprouvée et maîtrisée) correspondant à la séquence d’ADN à découper, puis se servent d’une protéine bactérienne pour lier l’ARN à l’endroit voulu et retirer la séquence problématique. Dans la majorité des cas, cela se traduit par l’inactivation du gène " défectueux ". Il est également possible d’incorporer dans la cellule un ADN similaire à celui qui a été coupé contenant cette fois la " bonne " séquence.

    Depuis sa découverte, des équipes du monde entier se sont approprié cette technique simple et peu coûteuse de modification du génome en la testant sur des bactéries, sur des cellules de plantes et d’animaux ainsi que sur des cellules humaines somatiques en culture. En quelques mois, elle a fait l’objet de plusieurs centaines d’articles dans des revues scientifiques !

    Une équipe chinoise appartenant à l’université de Sun Yat-sen à Guangzhou vient de franchir une nouvelle étape dans cette course technologique en prouvant qu’il est également possible de modifier le génome d’un embryon humain, ce qui ouvre un champ vertigineux de possibilités.

    En utilisant des embryons humains non viables (pour éviter les critiques), les chercheurs ont supprimé un gène responsable de la thassalémie bêta, une maladie héréditaire provoquant une anémie. Sur les 86 embryons utilisés pour l’expérience, le retrait de la séquence d’ADN problématique a fonctionné sur 28 d’entre eux ! Et quelques embryons ont su utiliser la séquence artificielle pour s’auto-réparer.

    Si les essais cliniques (qui requièrent un taux de réussite proche de 100%) sont encore loin, nul doute que cette méthode va être considérablement améliorée dans les années à venir. Et les visées thérapeutiques sont aussi nombreuses qu’enthousiasmantes : la correction de gènes responsables de certaines afflictions héréditaires ou encore de gènes connus pour favoriser l’apparition de cancers ou d’autres maladies.

    Cependant, faciliter à ce point le génie génétique pourrait avoir d’autres applications bien plus sensibles et délicates sur le plan éthique. Par exemple, en employant cette technique sur les cellules germinales qui affectent la descendance, il est théoriquement envisageable de créer dans un avenir proche des êtres humains génétiquement " améliorés " dotés de meilleures capacités physiques ou intellectuelles…

    Source : Chinese scientists genetically modify human embryos – Nature

    Par Aymeric Pontier. Contrepoint.org

     

  • Technologies persuasives:

    la bienveillance ne suffit pas

    Les technologies persuasives nous influencent à notre insu dans nos choix quotidiens. Conçues pour nous aider dans nos décisions, elles peuvent aussi empiéter sur nos libertés.

    Une interview rapide accordée à Atlantico vendredi dernier me donne l’occasion de revenir sur la question des technologies persuasives, dont on doit à Fogg d’avoir énoncé le premier l’expression. Mais c’est une formule sans doute inexacte.

    La persuasion est ce que les psycho-sociologues et les publicitaires étudient depuis bien longtemps, et pour lequel le modèle ELM de Petty et Cacioppo est central en faisant du changement d’attitude un processus à double route qu’aiguille une combinaison de motivations et de compétences. Ce sont d’ailleurs ces deux variables que l’on retrouve chez Fogg. L’inexact c’est que pour la publicité la persuasion passe par un changement d’opinion, et que dans le cas des technologies l’action s’opère directement au moment de la décision, dans ce fragment de seconde qui précède l’action, sans forcément demander de changements d’opinion.

    Voilà une différence majeure entre la communication dans l’univers des mass media et celle qui se déroule dans le monde digital entre des consommateurs appareillés et des machines. C’est une question d’échelle : l’une s’adresse à la relation générale qui réside entre ce que nous pensons et ce que nous faisons (cf. la théorie de l’action raisonnée), c’est-à-dire à notre capacité délibérative, l’autre s’adresse aux micro-décisions, à nos réflexes, et très certainement à nos automatismes mentaux. Cette notion de technologie persuasive est convaincante, mais elle mériterait d’être plus proprement dénommée " technologie prescriptive ".

    Examiner les dispositifs techniques et les construire en prenant en compte les biais cognitifs auxquels notre décision est soumise (et ces biais peuvent être nombreux comme l’indique cette liste de wikipedia) constituent la problématique clé de ce domaine de recherche et de conception. Il peut emprunter à la psychologie de la motivation, tout particulièrement à la question du contrôle (locus of control, perceived behavioral control, self-efficacy, level of construct…), à l’économie comportementale qui est en plein essor, tout autant qu’à la philosophie politique du nudge.

    Du côté des dispositifs il y a sans doute une typologie à établir car ceux-ci couvrent une grande variété de formes. Ils jouent sur l’effet d’influence sociale en se matérialisant sous la forme de notes et d’avis. Ils peuvent prendre un caractère prédictif comme dans le cas des moteurs de recommandation qui anticipent les désirs ou du moins les excitent. Ils vont se diffuser à grande échelle sous la forme de boucles de feed-back avec les objets connectés et leurs applications.

    Le problème politique et moral se pose simplement en rappelant la définition du nudge que Sunstein, Thaller et Baltz proposent : un élément de l’architecture du choix qui aide les gens à faire ce qu’ils veulent faire. L’architecte est celui qui conçoit l’environnement du choix : sa connaissance des comportements, des limites cognitives des individus et de leurs buts doit le guider dans la conception de ces dispositifs d’influence.

    Prenons l’exemple élémentaire de la sécurité routière. Pour réduire la vitesse moyenne et les accidents, outre l’option autoritaire des radars, on imagine désormais des dispositifs qui calculent le style de conduite et en informent le conducteur ; certains assureurs sont prêts à récompenser ceux qui adoptent et maintiennent une conduite plus souple et prudente. Le rôle de l’architecte est de concevoir un tel dispositif, de telle manière à ce qu’il produise effectivement – même partiellement – les changements de styles de conduite souhaités.

    Ces dispositifs peuvent varier selon différentes modalités : formulation des options par défaut (dans notre cas, un régulateur de vitesse), évitement des erreurs attendues, feed-back (un cadran de consommation d’essence instantané plus visible que le compteur de vitesse), mapping, structuration des décisions et des incitations (un bonus pour les assurés qui acceptent le système).

     

    Il va de soi que si le souci de faire le bien de l’usager (en réduisant le risque d’accident, la pollution et l’économie d’essence) est légitime, ces mêmes dispositifs peuvent être aussi conçus pour inciter à d’autres actions plus favorables à l’intérêt de l’architecte : l’assureur pourrait être tenté d’infléchir sur le choix de la route dans le but de nous amener sur des parcours moins accidentogènes (l’autoroute) quitte à ce que cela nous coûte plus cher. On imagine que cela pourrait se faire de façon furtive, en biaisant les indications de direction fournies par le GPS. Nous perdrions alors la liberté d’aller au plus court (notre intérêt).

    Bien sûr ces auteurs inscrivent le nudging dans la perspective d’un paternalisme bienveillant et libertarien dont nous pensons qu’elle mérite plus d’écho à la fois parce qu’elle permet, face à la crise démocratique, de réfléchir aux nouvelles justifications et aux nouveaux rôles de l’action publique, mais surtout parce qu’elle est essentielle pour penser les interférences du digital dans nos décisions qui, pour suivre Raphaël Suire par exemple, peuvent détruire l’espace de liberté qu’est ou que fut internet.

    Pour s’en tenir aux technologies persuasives, l’architecture du choix n’exige pas simplement le consentement des personnes vulnérables dont on veut prendre soin (à supposer qu’elles ne sont pas toujours en condition de faire les meilleurs choix pour elles-mêmes), mais aussi un moyen de contrôle sur ces dispositifs, au minimum la connaissance de leur existence et de leurs mécanismes, la transparence algorithmique.

    Mais ce n’est pas tout. Les technologies persuasives dans le monde digital ne sont pas uniquement développées pour aider des consommateurs limités cognitivement à faire de meilleurs choix, elles le sont aussi pour inciter à des comportements qui rendent plus attractives les collectivités qui habitent les plateformes. Quand facebook expérimente sur des centaines de milliers de sujets l’effet d’un algorithme de filtrage qui favorise un contenu positif, le problème n’est pas simplement celui d’une éthique de l’expérimentation qui interdit que les sujets de l’expérience n’en soient pas informés, mais celui de la finalité de la technique (le filtrage) qui ne correspond pas de manière évidente à l’intérêt propre des individus. La gouvernementalité de l’algorithmie à l’œuvre viole ici clairement la liberté en intervenant de manière arbitraire dans la décision.

    On comprendra qu’en parallèle de l’effort de recherche visant à développer des nudges et autres technologies prescriptives, dont l’utilité ne doit pas être mise en cause dans la mesure où la science a désormais établi que nous ne sommes pas toujours en condition de prendre des décisions informées et optimales, une réflexion politique, morale et juridique doit en accompagner le développement.

    Christophe Benavent free (Benavent C) / CC BY-NC-ND 3.0

    contrepoints.org

  • Vers la création de nouveaux sens pour les humains

    Pour le neuroscientifique David Eagleman, les technologies peuvent élargir les perceptions sensorielles humaines.

    Lors de la dernière conférence TED qui s’est tenue du 16 au 20 mars à Vancouver, le neuroscientifique David Eagleman membre du Collège de médecine Baylor (à Houston) est venu présenter ses travaux sur la réparation et l’augmentation des sens. Ce spécialiste de la perception du cerveau est convaincu que les technologies peuvent nous permettre de substituer des sens perdus ou de nous munir de nouveaux sens.

    Durant son intervention, il est tout d’abord revenu sur le fonctionnement du cerveau : un formidable outil d’analyse capable d’extraire des informations à partir des données qu’il reçoit et de leur attribuer des significations précises en se basant sur les données déjà stockées dans les neurones.

    Le cerveau a pour particularité intéressante de pouvoir décrypter des signaux quelle que soit leur origine (après un entraînement), du fait de sa grande plasticité. C’est notamment le cas des aveugles qui apprennent à lire le Braille, ou qui développent un sens du toucher étendu au fil du temps. Dès lors, il serait a priori possible de fournir au cerveau des données provenant de dispositifs de perception artificiels. Autrement dit, d’offrir à l’être humain des sens radicalement nouveaux !

    Pour prouver cette théorie, David Eagleman a lancé un projet de recherche visant à accroître le champ de perception des humains à l’aide d’une veste bourrée de petits nodules motorisés qui convertissent des informations en vibrations : le Versatile extra-sensory transducer (VEST) ou Transducteur de variables extra-sensorielles (en français). Un dispositif de substitution sensorielle qui a d’ailleurs fait l’objet d’une campagne Kickstarter l’année dernière.

    L’un des principaux objectifs de cette "veste" est de permettre aux sourds de retrouver l’ouïe sans passer par la chirurgie (implant cochléaire) en convertissant les mots prononcés en vibrations, que le cerveau apprend à décrypter de la même manière que les aveugles apprennent à lire les lettres en braille. Les essais réalisés jusqu’ici montrent que quelques semaines suffisent pour que le porteur commence à maîtriser au moins partiellement le "langage par vibration" .

    Cependant, cette technologie prometteuse pourrait à terme aller beaucoup plus loin en passant de la simple substitution des sens à leur augmentation :

    Accroître les capacités visuelles des humains en leur permettant de voir en infrarouge ou en ultraviolet, ou en leur offrant une vision à 360 degrés.

    Donner la possibilité aux investisseurs de ressentir les fluctuations boursières en temps réel, aux astronautes de connaître l’état de santé de la Station spatiale internationale ou aux soldats de déterminer la position de leurs alliés les plus proches sur le champ de bataille, etc.

    Durant la conférence TED, David Eagleman a testé lui-même la veste pour ressentir les conversations Twitter relatives à son intervention en direct : les messages postés par les spectateurs lui ont été transmis sous forme de vibrations dont le motif variait selon le caractère positif ou négatif des mots employés !

     

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    Par Aymeric Pontier

    Contrepoint.org

  • Quoi ma tête? qu'est-ce qu'elle a ma tête?

    Changer de corps (ou de tête), c'est pour demain

    Le médecin italien Sergio Canavero assure pouvoir bientôt greffer un corps entier sur une tête. Des patients sont prêts à faire l'expérience.

    "Si on peut reconnecter vaisseaux, muscles et nerfs sur une jambe ou un poignet, on peut le faire au niveau du cou", assure le neurochirurgien Sergio Canavero. © Alberto

    Pour ceux d'entre nous qui ont la rate qui se dilate, le foie pas droit, l'estomac bien trop bas, le thorax qui se désaxe ou les hanches qui se déhanchent, une solution est peut-être en vue pour résoudre tous nos maux : changer de corps. Le neurochirurgien turinois Sergio Canavero a en effet annoncé jeudi qu'il sera possible, d'ici deux ans, de greffer un corps à une tête. Les travaux du docteur Canavero ont été publiés par la très sérieuse revue scientifique New Scientist.

    C'est en observant les effets de la guillotine que le médecin français Julien Jean César Le Gallois soutint le premier, au début du XVIIIe siècle, qu'une tête coupée, à condition qu'elle soit correctement irriguée de sang oxygéné, pouvait survivre. Depuis, la théorie avait davantage intéressé les auteurs de science-fiction ou de littérature gore que les chercheurs. Mais avec les progrès de la médecine, le rêve de Victor Frankenstein semble à portée de main. La méthode du docteur Canavero consiste à d'abord congeler le corps du "donneur" et la tête du "receveur". Les deux cous sont ensuite tranchés et le corps du donneur est greffé sur la tête du receveur.

    Banane et spaghettis

    Pour illustrer l'intervention, assez simple dans son principe, Sergio Canavero coupe en deux une banane. Dans un des deux morceaux de la banane qu'il vient de trancher, il enfile une poignée de spaghettis (crus, et donc rigides) qui représentent les vaisseaux, les fibres musculaires et les nerfs. "Si on peut reconnecter vaisseaux, muscles et nerfs sur une jambe ou un poignet, on peut le faire au niveau du cou."

    Reste l'épineuse question de la moelle épinière. Selon le docteur Canavero, le polyéthylène glycol permettra aux deux moelles de "fusionner". Le patient sera ensuite tenu en coma artificiel pendant trois ou quatre semaines alors que des électrodes, préalablement placées dans son corps, stimuleront la fusion des moelles épinières. "Au réveil, le patient sera capable de bouger et de parler. Au bout d'un an de physiothérapie, il devrait pouvoir marcher, assure le médecin. J'ai déjà une cinquantaine de candidats atteints de dystrophie musculaire, de tétraplégie ou encore transsexuels."

    Une question d'habitude

    Quant au risque de rejet, le chercheur turinois est catégorique : "Le seul rejet à redouter est d'ordre psychologique. Mais j'y ai pensé. Pour faire accepter au patient son nouveau corps, il portera avant l'opération pendant six mois des lunettes qui, virtuellement, lui feront percevoir sa tête placée sur un autre corps que le sien." Eurêka !

    En 1970, une telle opération fut tentée sur un singe. Sans grands résultats. Le macaque ne put jamais bouger et il mourut au bout de neuf jours lorsque le corps rejeta sa tête - à moins que ça n'ait été le contraire ? "Mais nous avons énormément progressé depuis, et les obstacles techniques sont aujourd'hui surmontables", rétorque l'imperturbable chercheur.

    Le médecin turinois est contesté par la communauté scientifique. Toutefois, New Scientist révèle dans son article que la Harbin Medical University, en Chine, travaille sur le même protocole que lui et qu'elle va passer aux expérimentations sur les rats et sur les singes. "Si mes pairs ne veulent pas me laisser opérer en Europe ou aux États-Unis, l'expérience se fera ailleurs", affirme Sergio Canavero. Et d'annoncer une date: 2017.