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Humain? - Page 296

  • Cette catastrophe humaine que j'annonce depuis des années...

    Ce robot qui nous ressemble tant

    Philip Hanson

     

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    Et si l’Homme devenait robot ? Et si le robot devenait Homme ? Il peut être naturel de se poser ces questions lorsque l’on quitte le stand, sur le salon Laval Virtual, de l’américain Hanson Robotics. L’entreprise de David Hanson a en effet mis au point un robot qui, avec l’apparence d’un humain, peut, en plus de parler, avoir toutes les expressions qui nous sont propres telles que le sourire ou le clin d’œil.

     

     

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    À l’arrière du crâne, un " cerveau " électronique

     

    Pour confectionner ce robot, David Hanson s’est inspiré de l’auteur américain décédé Philip Kindred Dick qui a naturellement donné son nom au robot. Comme un humain pourrait le faire, Philip le robot peut bouger la tête de haut en bas et de gauche à droite, sourire ou encore cligner des yeux. La matière qui le recouvre, autrement dite sa peau, est comparable à celle d’un homme. " C’est étrange comme impression lorsqu’on le touche… " confie un visiteur, vraisemblablement troublé. Encore plus troublant, le robot peut parler et tenir une conversation presque normalement avec un humain. Chose rassurante : le robot ne fonctionne pas sans l’homme. Car c’est bien un homme qui, dans l’ombre, grâce à un capteur, le commande. Mais jusqu’à quand ? Le robot pourra t-il devenir, un jour, la commande et l’homme le jouet ?

     

  • Danger pour l'avenir de l'umanité!

    Cette gogo danseuse est en fait… un robot

    Les gogo danseuses ont du souci à se faire : elles pourront bientôt être remplacées par des robots. Bootylicious robot chante et bouge en rythme… Mais fait peut-être un peu plus peur que les vraies.

    Mini jupe, déhanché incroyable, Bootylicious robot ressemble à s’y méprendre à une vraie gogo-danseuse, en plus métallique peut-être. Ce robot inventé par l’artiste Jordan Wolfon danse en rythme et de manière lascive, bouge les lèvres et fixe même les clients du regard.

    Cette pièce ne sera pas commercialisée, mais bien exposée au David Zwirner Gallery à New York. On n’hésite un peu entre « c’est beau la technologie » et… ça fait peur !

    Vidéo plus bas

     

    J'ai déjà tenté d'avertir l'humanité…

    et, bien sûr, il y aura des robots sexuels…. et, un beau jour, quelques débiles exigeront de pouvoir se marier avec leur robote!

    et c'est partit pour plus de 200 ans de destruction de l'humanité dans ce qu'elle a, justement, d'humain.

    c'est ici

    http://www.legende-des-siecles.com/futur/index.html

     

    Apparemment, la vidéo a été retirée. Désolée.

     

  • No future

    Dans un rapport (en anglais) publié dimanche 9 mars, l'ONG internationale Save The Children décrit un système de santé syrien à l'agonie dont les enfants sont les premières victimes. Depuis le début du conflit en mars 2011, 1,2 millions de mineurs auraient trouvé refuge dans des pays frontaliers. En Syrie, 4,3 millions d'autres requerraient une aide humanitaire.

    Évoquant les limites de son enquête sur un terrain de guerre, Save The Children prévient qu'il est probable que la situation en Syrie soit bien pire que celle présentée dans son rapport...

    Des conditions de travail effroyables

    Décrivant des médecins qui opèrent dans des caves insalubres, l'ONG estime que 60% des hôpitaux et 38% des établissements de soins du pays ont été endommagés ou détruits. Avant le début du conflit, la Syrie disposait pourtant d'un système de santé "opérationnel" et "bien considéré".

    Un manque criant de locaux adaptés, mais aussi de personnel médical. À Alep, il ne resterait que 36 des 5000 médecins présents dans la ville au début du conflit. Citant l'OMS (Organisation mondiale de la santé), Save The Children estime à 2500 le nombre de praticiens nécessaires pour procurer des soins décents aux quelque deux millions d'habitants de la ville.

    Esseulés, les médecins qui subsistent en Syrie sont aussi sous-qualifiés pour procurer des soins d'urgence et pratiquer des actes chirurgicaux complexes. Une étude menée fin 2013 dans 45 hôpitaux publics indiquait ainsi que les médecins urgentistes suffisamment qualifiés ne représentaient que 0,3% du personnel.

    Des pénuries de médicaments

    Presque auto-suffisante avant le début du conflit, la Syrie a vu, indique l'ONG, sa production de médicaments chuter de 70% depuis 2011.

    "Nous avons recueilli des témoignages de médecins qui utilisent de vieux vêtements pour les bandages, et de patients qui choisissent d'être assommés à coups de barre de fer faute de pouvoir être anesthésiés."

    Citant le cas d'enfants d'Alep atteints de thalassémie (une forme d'anémie), l'ONG indique que les établissements de la ville ne disposent ni d'unité de transfusion, ni de systèmes réfrigérants pour le stockage des poches, ni même de matériel pour déterminer le groupe sanguin ou tester et dépister le sang.

    "Dans certains cas, les transfusions sanguines sont réalisées directement de personne à personne car il n'y a pas d'électricité", alerte le rapport.

    Des mises au monde dangereuses

    96% des femmes enceintes bénéficiaient d'une assistance médicale pour leur accouchement avant le début du conflit, indique Save The Children. Trois ans plus tard, une étude menée dans 121 sous-districts du pays montre que moins d'un quart d'entre eux offre un accès régulier à un service de natalité en état de fonctionnement.

    Confrontées à la pénurie d'ambulances et aux difficultés d'accès aux soins (manques moyens matériels et humain, barrages routiers...), les femmes enceintes seraient ainsi contraintes d'accoucher sans aide médicale ou de préférer un accouchement par césarienne dans les difficiles conditions décrites ci-dessus (43% des naissances par césarienne en 2013 contre 19% en 2011).

    Autre effet collatéral du conflit qui déchire la Syrie depuis trois ans, le manque de lait en poudre pour nourrissons. Dans un pays où la pratique de l’allaitement est limitée et où le régime contrôle la distribution du lait de substitution, Save The Children estime que 22% des décès de nouveau-nés pourraient être évités si les bébés étaient allaités dès les premières heures de leur vie.

    Des maladies qui progressent

    Selon Save The Children, toujours davantage d'enfants meurent en Syrie de maladies dont ils auraient pu guérir en temps normal (épilepsie, asthme, diabète, hypertension, insuffisance rénale...).

     

    Durant la première semaine de 2014, écrit Save The Children, 84 cas de rougeole ont été signalés chez des enfants de moins de cinq, dans sept des quatorze gouvernorats du pays. Un chiffre à comparer avec les 26 cas de rougeole signalés dans tout le pays en 2010, toutes tranches d'âges comprises.

    Les mêmes tendances auraient été observées concernant la polio et la méningite, deux maladies pour lesquelles il existe pourtant des vaccins. "Les enfants nés après 2010 n'ont pas été vaccinés depuis deux ans", indique Save The Children, évoquant de "lourdes restrictions" à l'accès aux vaccins.

    Toujours selon l'ONG, les cas de leishmaniose, une maladie transmise à l'homme par les mouches, qui affaiblit le système immunitaire et dévore la peau, connaîtraient une augmentation spectaculaire, passant de 3000 avant le conflit à 100.000 trois ans plus tard.

    Et la faim...

    A ces conditions de soins exécrables s'ajoute la faim. Selon un rapport publié lundi par Amnesty, le régime utilise désormais la faim comme "arme de guerre".

    Le rapport évoque surtout le siège du camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, où selon Amnesty près de 200 personnes sont mortes de privations, dont 128 de faim. Au moins 60% des civils bloqués dans le camp souffrent de malnutrition, et les habitants n'ont plus mangé de fruits et de légumes depuis des mois.

    Parmi les morts, 18 étaient des enfants ou des bébés, et les hôpitaux manquent si cruellement du matériel le plus basique que beaucoup ont dû fermer, a également dénoncé Amnesty.

    Quelque 500.000 personnes, vivant dans des zones inaccessibles, ne reçoivent toujours pas l'aide alimentaire dont elles ont besoin, a par ailleurs indiqué lundi 10 mars à Genève un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM).

     

  • Le robot comme un homme?

    La chose est inquiétante car pendant que l'homme en est de plus réduit à vivre plutôt qu'à fonctionner et s'assimile par là à la machine, on met dans la bouche du robot des paroles où il prétend pouvoir s'élever jusqu'à l'homme et même le dépasser. La trajectoire de l'homme est descendante, celle du robot est ascendante. Elles vont inévitablement se croiser.

    Erewhon de Samuel Butler

    L'intérêt de ce livre tient au fait que l'auteur, Samuel Butler, était un lecteur attentif et critique de Charles Darwin, son compatriote et son contemporain. Là où, à première vue, nous est présentée une simple attitude vis-à-vis des machines, il faut voir souvent un argument pour ou contre tel ou tel aspect de la théorie darwinienne de l'évolution. Et en plus d'être un penseur et un amateur éclairé de biologie, Samuel Butler est un humoriste, ce qui complique encore les choses. On ne sait pas toujours à laquelle de ces trois identités il faut attribuer tel ou tel passage.

    Erewhon est un anagramme de Nowhere. Ce nulle part, Butler le situe par-delà les montagnes en Nouvelle-Zélande. Après avoir franchi une passe dangereuse, on débouche sur une terre habitée par des humains d'une extraordinaire beauté, mais aux mœurs étranges. Ils semblent avoir lu Darwin. Ils considèrent, par exemple, la maladie et la pauvreté comme un crime, ce qui dans la perspective darwinienne de la survivance du plus apte n'est pas dénué de sens. S'avouer malade dans ce pays, c'est plaider coupable. C'est la solution la plus efficace que les Erewhoniens ont trouvée pour échapper aux méfaits encore plus graves de la médicalisation. Ils ont pour les mêmes raisons interdit la pratique de la médecine et si quelques médecins continuent à oeuvrer, au noir, dirons-nous, ils le font à leurs risques et périls. On les a mis à l'écart pour éviter qu'ils n'aient trop de pouvoir sur les familles et les villes entières auprès desquelles ils interviendraient.

    C'est dans un court chapitre intitulé "Le livre des machines" que Butler expose ses idées sur le progrès technique, par la bouche de sages Erewhoniens. Le premier discours nous aide à comprendre pourquoi les Erewhoniens ont détruit toutes leurs machines. À son arrivée dans leur pays, le narrateur portait une montre, ce qui lui valut la prison. C'était un crime en effet que de rester attaché à un tel symbole d'un passé honni.

    Darwin avait adopté le modèle mécaniste. L'évolution résultait à ses yeux du fait que mécaniquement, au hasard des mutations, tel animal était doté d'un caractère nouveau présentant pour lui un avantage dans la lutte pour la survie. Telle était l'interprétation de Butler et de bon nombre de ses contemporains.

    Cet aspect de la doctrine darwinienne, Butler le rejetait toutefois énergiquement. Comment, se demandait-il, la conscience a-t-elle pu apparaître dans ces conditions? Bien des auteurs ayant cru depuis pouvoir répondre à cette question, elle n'est plus aujourd'hui a priori une objection majeure. Mais pour Butler, c'en était une. Et c'est ici qu'intervient l'humoriste. Pourquoi les Erewhoniens ont-ils détruit toutes leurs machines? Parce que, s'il est vrai que dans une première évolution purement mécanique la conscience a pu apparaître, elle devrait apparaître aussi à une étape donnée de l'évolution des machines.1 Et alors qu'adviendrait-il de l'humanité si, ayant pris conscience de leur nombre et de leur force, les machines, aujourd'hui esclaves des hommes, se révoltaient contre leurs maîtres? (Capek décrira cette révolte dans R.U.R).

     "Ou bien, précise le sage Erewhonien, un grand nombre d'actions considérées comme purement mécaniques et inconscientes contiennent plus d'éléments de conscience qu'on ne l'a admis jusqu'ici, ou bien l'être humain descend de choses qui n'ont aucune espèce de conscience. Dans ce cas, il n'y a aucune improbabilité a priori que des machines conscientes, et plus que conscientes, descendent des machines qui existent actuellement."

    Raisonnement impeccable. Aujourd'hui, on invoquerait l'argument de l'auto organisation pour expliquer l'évolution des machines vers la conscience. N'ayant pas cet argument à sa disposition, Butler est obligé de reconnaître que ce sont les hommes qui président à l'évolution des machines, ce qui donne lieu à l'exposition d'une seconde thèse, contredisant la première, où les machines apparaissent comme pouvant être utiles et sans danger aussi longtemps qu'elles sont bien conçues et bien utilisées.

    C'est l'envers de ce tableau toutefois qui est le plus intéressant : ces machines qui les servent si bien, les hommes ne les servent-ils pas encore mieux? Suit un passage éloquent sur le mal que les hommes se donnent pour fabriquer et faire fonctionner les locomotives et les bateaux à vapeur.

    On se demande ce que Butler aurait fait et dit s'il avait su que le charbon produisait des gaz à effet de serre et provoquait ainsi le réchauffement de la planète. Peut-être un nouveau sage erewhonien, émigré dans l'humanité se lèverait-il aujourd'hui parmi les hommes pour soutenir qu'il faudrait, logiquement, soit détruire les machines comme ses ancêtres l'ont fait chez eux, soit en fabriquer de nouvelles qui assumeraient toutes les tâches ingrates.

    C'est ce qu'on fait aujourd'hui dans l'ensemble de l'humanité, mais en faisant courir à tous de nouveaux risques dont celui d'abandonner tout le pouvoir aux ingénieurs programmeurs. Leur profession, l'informatique (dont la robotique et la domotique sont des branches), est en effet devenue une méta profession réduisant les autres, toutes sont sous son influence, réduites à un rôle secondaire. Un robot pourrait aujourd'hui pratiquer la médecine, depuis le diagnostic fondé sur des tests et des systèmes experts, jusqu'à la chirurgie où les robots jouent un rôle de plus en plus important. Presque toutes les professions se vident de leur substance dans le nouveau contexte.

    Il y a quelques décennies, quand un touriste entrait dans Rome en voiture, il pouvait facilement recruter un guide qui le pilotait en le précédant en motocyclette. Le GPS a fait tomber les métiers de ce genre en désuétude, ce qui a fait apparaître un nouveau danger pour l'humanité : la substitution de la machine à l'homme dans les tâches les plus humaines.

    C’est le retour en gloire de Samuel Butler. Il faut relire son chef d’œuvre, Erewhon. Cet ouvrage futuriste du XIXème siècle jette un éclairage singulier sur cette question de l'émergence de la conscience, qui vient de quitter la science-fiction pour faire une entrée remarquée sur la scène scientifique

    "C'est dans un court chapitre intitulé ‘’Le livre des machines’’ que Butler expose ses idées sur le progrès technique, par la bouche de sages Erewhoniens. Le premier discours nous aide à comprendre pourquoi les Erewhoniens ont détruit toutes leurs machines. À son arrivée dans leur pays, le narrateur portait une montre, ce qui lui valut la prison. C'était un crime en effet que de rester attaché à un tel symbole d'un passé honni.

    Darwin avait adopté le modèle mécaniste. L'évolution résultait à ses yeux du fait que mécaniquement, au hasard des mutations, tel animal était doté d'un caractère nouveau présentant pour lui un avantage dans la lutte pour la survie. Telle était l'interprétation de Butler et de bon nombre de ses contemporains.

    Cet aspect de la doctrine darwinienne, Butler le rejetait toutefois énergiquement. Comment, se demandait-il, la conscience a-t-elle pu apparaître dans ces conditions? Bien des auteurs ayant cru depuis pouvoir répondre à cette question, elle n'est plus aujourd'hui a priori une objection majeure pour une majorité d’auteurs. Mais pour Butler, c'en était une.(Il importe ici préciser que Butler était aussi un humoriste. Pourquoi les Erewhoniens ont-ils détruit toutes leurs machines? Parce que, s'il est vrai que dans une première évolution purement mécanique la conscience a pu apparaître, elle devrait apparaître aussi à une étape donnée de l'évolution des machines.

    Et alors qu'adviendrait-il de l'humanité si, ayant pris conscience de leur nombre et de leur force, les machines, aujourd'hui esclaves des hommes, se révoltaient contre leurs maîtres? (Capek décrira cette révolte dans R.U.R).

     "Ou bien, précise le sage Erewhonien, un grand nombre d'actions considérées comme purement mécaniques et inconscientes contiennent plus d'éléments de conscience qu'on ne l'a admis jusqu'ici, ou bien l'être humain descend de choses qui n'ont aucune espèce de conscience. Dans ce cas, il n'y a aucune improbabilité a priori que des machines conscientes, et plus que conscientes, descendent des machines qui existent actuellement."

  • Un vrai Robocop conçu par des étudiants américains ?

    Un vrai Robocop conçu par des étudiants américains ?

    Que diriez-vous si vous étiez amenés à vous faire contrôler en voiture par un… robot ?! C'est le projet qui est en train de voir le jour à l'université internationale de Floride.

    Telebot. Voici le nom donné par des étudiants de l'université internationale de Floride (Etats-Unis) à leur création : un robot d' 1 mètre 80 et de 34 kg.

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    Lancé en 2012 grâce au don de 20 000 dollars de Jeremy Robins, un lieutenant de l'armée américaine, le projet est développé par les étudiants du Discovery Lab (laboratoire de découvertes, ndlr) de leur université. Si le robot sera en grande partie inspiré du film Robocop, quelques différences sont tout de même à noter.

    En effet, contrairement au film, Telebot n'est pas une armure dans laquelle se trouve un homme. Le robot sera commandé à distance par "un casque Oculus Rift, une veste et des gants équipés de capteurs de mouvements" selon 20 minutes. Pour percevoir et s'approprier au mieux les espaces environnants, le "pilote" à distance pourra profiter des installations dernier cri dont bénéficie le robot. À savoir, trois caméras HD et une multitude de capteurs.

    Dernière nouveauté, la fonction du robot. Alors que Robocop est connu pour faire respecter l'ordre en tant que flic, Telebot sera lui aussi bien commandé par des militaires que des policiers invalides. Après les drones commandés par la gestuelle, voilà une nouvelle invention qui confirme notre passage dans une nouvelle ère technologique.

    D'ailleurs, à tous les passionnés, le concours Open Web est le principal révélateur des talents des nouvelles technologies. Pensez-y !

  • Hier, aujourd'hui, demain, l'homme sera-t-il?

    Stopper la montée de l’insignifiance

    IL manque la voix de Cornelius Castoriadis, ce dissident essentiel, en ces temps de" non-pensée". Il n’a pas sombré dans le renoncement esthète, ni dans le cynisme ni dans cette apathie repue qui dit :" Tout se vaut, tout est vu, tout est vain."  Il dénonce une élite politique réduite à appliquer l’intégrisme néolibéral, mais souligne aussi la responsabilité du" citoyen" que la précarité désengage de l’activité civique. Silencieusement, s’est mise en place cette formidable régression : une non-pensée produisant cette non-société, ce racisme social. Jusqu’au bout Castoriadis a recherché une radicalité :" Je suis un révolutionnaire favorable à des changements radicaux, disait-il quelques semaines avant sa mort.  Je ne pense pas que l’on puisse faire marcher d’une manière libre, égalitaire et juste le système français capitaliste tel qu’il est."

    par Cornelius Castoriadis, août 1998

    Ce qui caractérise le monde contemporain ce sont, bien sûr, les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, mais ce qui me frappe surtout, c’est l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Elle a perdu son sens. Les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes français ont fait une politique, puis M. Balladur a fait la même politique ; les socialistes sont revenus, ils ont fait, avec Pierre Bérégovoy, la même politique ; M. Balladur est revenu, il a fait la même politique ; M. Chirac a gagné l’élection de 1995 en disant :" Je vais faire autre chose" et il a fait la même politique.

    Les responsables politiques sont impuissants. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultralibérale à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose, une fois revenus au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques, mais des politiciens au sens de micropoliticiens. Des gens qui chassent les suffrages par n’importe quel moyen. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout.

    Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance.

    La politique est un métier bizarre. Parce qu’elle présuppose deux capacités qui n’ont aucun rapport intrinsèque. La première, c’est d’accéder au pouvoir. Si on n’accède pas au pouvoir, on peut avoir les meilleures idées du monde, cela ne sert à rien ; ce qui implique donc un art de l’accession au pouvoir. La seconde capacité, c’est, une fois qu’on est au pouvoir, de savoir gouverner.

    Rien ne garanti que quelqu’un qui sache gouverner sache pour autant accéder au pouvoir. Dans la monarchie absolue, pour accéder au pouvoir il fallait flatter le roi, être dans les bonnes grâces de Mme de Pompadour. Aujourd’hui dans notre" pseudo- démocratie", accéder au pouvoir signifie être télégénique, flairer l’opinion publique.

    Je dis" pseudo-démocratie" parce que j’ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n’est pas une vraie démocratie. Jean-Jacques Rousseau le disait déjà : les Anglais croient qu’ils sont libres parce qu’ils élisent des représentants tous les cinq ans, mais ils sont libres un jour pendant cinq ans, le jour de l’élection, c’est tout. Non pas que l’élection soit pipée, non pas qu’on triche dans les urnes. Elle est pipée parce que les options sont définies d’avance. Personne n’a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit :" Votez pour ou contre Maastricht". Mais qui a fait Maastricht ? Ce n’est pas le peuple qui a élaboré ce traité.

    Il y a la merveilleuse phrase d’Aristote :" Qui est citoyen ? Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné." Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu’il y a des experts à qui il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre ou à voter pour des options que d’autres leur présentent. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques.

    Dans les sociétés modernes, depuis les révolutions américaine (1776) et française (1789) jusqu’à la seconde guerre mondiale (1945) environ, il y avait un conflit social et politique vivant. Les gens s’opposaient, manifestaient pour des causes politiques. Les ouvriers faisaient grève, et pas toujours pour de petits intérêts corporatistes. Il y avait de grandes questions qui concernaient tous les salariés. Ces luttes ont marqué ces deux derniers siècles.

    On observe un recul de l’activité des gens. C’est un cercle vicieux. Plus les gens se retirent de l’activité, plus quelques bureaucrates, politiciens, soi-disant responsables, prennent le pas. Ils ont une bonne justification :" Je prends l’initiative parce que les gens ne font rien."  Et plus ils dominent, plus les gens se disent :" C’est pas la peine de s’en mêler, il y en a assez qui s’en occupent, et puis, de toute façon, on n’y peut rien."

    La seconde raison, liée à la première, c’est la dissolution des grandes idéologies politiques, soit révolutionnaires, soit réformistes, qui voulaient vraiment changer des choses dans la société. Pour mille et une raisons, ces idéologies ont été déconsidérées, ont cessé de correspondre aux aspirations, à la situation de la société, à l’expérience historique. Il y a eu cet énorme événement qu’est l’effondrement de l’URSS en 1991 et du communisme. Une seule personne, parmi les politiciens - pour ne pas dire les politicards - de gauche, a-t-elle vraiment réfléchi sur ce qui s’est passé ? Pourquoi cela s’est- il passé et qui en a, comme on dit bêtement, tiré des leçons ? Alors qu’une évolution de ce type, d’abord dans sa première phase - l’accession à la monstruosité, le totalitarisme, le Goulag, etc. - et ensuite dans l’effondrement, méritait une réflexion très approfondie et une conclusion sur ce qu’un mouvement qui veut changer la société peut faire, doit faire, ne doit pas faire, ne peut pas faire. Rien !

    Et que font beaucoup d’intellectuels ? Ils ont ressorti le libéralisme pur et dur du début du XIXe siècle, qu’on avait combattu pendant cent cinquante ans, et qui aurait conduit la société à la catastrophe. Parce que, finalement, le vieux Marx n’avait pas entièrement tort. Si le capitalisme avait été laissé à lui-même, il se serait effondré cent fois. Il y aurait eu une crise de surproduction tous les ans. Pourquoi ne s’est-il pas effondré ? Parce que les travailleurs ont lutté, ont imposé des augmentations de salaire, ont créé d’énormes marchés de consommation interne. Ils ont imposé des réductions du temps de travail, ce qui a absorbé tout le chômage technologique. On s’étonne maintenant qu’il y ait du chômage. Mais depuis 1940 le temps de travail n’a pas diminué.

    Les libéraux nous disent :" Il faut faire confiance au marché." Mais les économistes académiques eux-mêmes ont réfuté cela dès les années 30. Ces économistes n’étaient pas des révolutionnaires, ni des marxistes ! Ils ont montré que tout ce que racontent les libéraux sur les vertus du marché, qui garantirait la meilleure allocation possible des ressources, la distribution des revenus la plus équitable, ce sont des aberrations ! Tout cela a été démontré. Mais il y a cette grande offensive économico- politique des couches gouvernantes et dominantes qu’on peut symboliser par les noms de M. Reagan et de Mme Thatcher, et même de François Mitterrand ! Il a dit :" Bon, vous avez assez rigolé. Maintenant, on va vous licencier", on va éliminer la" mauvaise graisse", comme avait dit M. Juppé !" Et puis vous verrez que le marché, à la longue, vous garantit le bien-être." A la longue. En attendant, il y a 12,5 % de chômage officiel en France !

    La crise n’est pas une fatalité

    ON a parlé d’une sorte de terrorisme de la pensée unique, c’est-à-dire une non-pensée. Elle est unique en ce sens qu’elle est la première pensée qui soit une non-pensée intégrale. Pensée unique libérale à laquelle nul n’ose s’opposer. Qu’était l’idéologie libérale à sa grande époque ? Vers 1850, c’était une grande idéologie parce qu’on croyait au progrès. Ces libéraux-là pensaient qu’avec le progrès il y aurait élévation du bien-être économique. Même quand on ne s’enrichissait pas, dans les classes exploitées, on allait vers moins de travail, vers des travaux moins pénibles : c’était le grand thème de l’époque. Benjamin Constant le dit :" Les ouvriers ne peuvent pas voter parce qu’ils sont abrutis par l’industrie [il le dit carrément, les gens étaient honnêtes à l’époque !],  donc il faut un suffrage censitaire."

    Par la suite, le temps de travail a diminué, il y a eu l’alphabétisation, l’éducation, des espèces de Lumières qui ne sont plus les Lumières subversives du XVIIIe siècle mais des Lumières qui se diffusent tout de même dans la société. La science se développe, l’humanité s’humanise, les sociétés se civilisent et petit à petit on arrivera à une société où il n’y aura pratiquement plus d’exploitation, où cette démocratie représentative tendra à devenir une vraie démocratie.

    Mais cela n’a pas marché ! Donc les gens ne croient plus à cette idée. Aujourd’hui ce qui domine, c’est la résignation ; même chez les représentants du libéralisme. Quel est le grand argument, en ce moment ?" C’est peut-être mauvais mais l’autre terme de l’alternative était pire." Et c’est vrai que cela a glacé pas mal les gens. Ils se disent :" Si on bouge trop, on va vers un nouveau Goulag." Voilà ce qu’il y a derrière cet épuisement idéologique et on n’en sortira que si vraiment il y a une résurgence d’une critique puissante du système. Et une renaissance de l’activité des gens, d’une participation des gens.

    Çà et là, on commence quand même à comprendre que la" crise" n’est pas une fatalité de la modernité à laquelle il faudrait se soumettre," s’adapter" sous peine d’archaïsme. On sent frémir un regain d’activité civique. Alors se pose le problème du rôle des citoyens et de la compétence de chacun pour exercer les droits et les devoirs démocratiques dans le but - douce et belle utopie - de sortir du conformisme généralisé.

    Pour en sortir, faut-il s’inspirer de la démocratie athénienne ? Qui élisait-on à Athènes ? On n’élisait pas les magistrats. Ils étaient désignés par tirage au sort ou par rotation. Pour Aristote, souvenez-vous, un citoyen, c’est celui qui est capable de gouverner et d’être gouverné. Tout le monde est capable de gouverner, donc on tire au sort. La politique n’est pas une affaire de spécialiste. Il n’y a pas de science de la politique. Il y a une opinion, la  doxa des Grecs, il n’y a pas d’épistémè (1).

    L’idée selon laquelle il n’y a pas de spécialiste de la politique et que les opinions se valent est la seule justification raisonnable du principe majoritaire. Donc, chez les Grecs, le peuple décide et les magistrats sont tirés au sort ou désignés par rotation. Pour les activités spécialisées - construction des chantiers navals, des temples, conduite de la guerre -, il faut des spécialistes. Ceux-là, on les élit. C’est cela, l’élection. Election veut dire" choix des meilleurs". Là intervient l’éducation du peuple. On fait une première élection, on se trompe, on constate que, par exemple, Périclès est un déplorable stratège, eh bien on ne le réélit pas ou on le révoque.

    Mais il faut que la doxa soit cultivée. Et comment une doxa concernant le gouvernement peut-elle être cultivée ? En gouvernant. Donc la démocratie - c’est important - est une affaire d’éducation des citoyens, ce qui n’existe pas du tout aujourd’hui.

    « Se reposer ou être libre"

    RÉCEMMENT, un magazine a publié une statistique indiquant que 60 % des députés, en France, avouent ne rien comprendre à l’économie. Des députés qui décident tout le temps ! En vérité, ces députés, comme les ministres, sont asservis à leurs techniciens. Ils ont leurs experts, mais ils ont aussi des préjugés ou des préférences. Si vous suivez de près le fonctionnement d’un gouvernement, d’une grande bureaucratie, vous voyez que ceux qui dirigent se fient aux experts, mais choisissent parmi eux ceux qui partagent leurs opinions. C’est un jeu complètement stupide et c’est ainsi que nous sommes gouvernés.

    Les institutions actuelles repoussent, éloignent, dissuadent les gens de participer aux affaires. Alors que la meilleure éducation en politique, c’est la participation active, ce qui implique une transformation des institutions qui permette et incite à cette participation.

    L’éducation devrait être beaucoup plus axée vers la chose commune. Il faudrait comprendre les mécanismes de l’économie, de la société, de la politique, etc. Les enfants s’ennuient en apprenant l’histoire alors que c’est passionnant. Il faudrait enseigner une véritable anatomie de la société contemporaine, comment elle est, comment elle fonctionne. Apprendre à se défendre des croyances, des idéologies.

     

    Aristote a dit :" L’homme est un animal qui désire le savoir." C’est faux. L’homme est un animal qui désire la croyance, qui désire la certitude d’une croyance, d’où l’emprise des religions, des idéologies politiques. Dans le mouvement ouvrier, au départ, il y avait une attitude très critique. Prenez le deuxième couplet de  L’Internationale, le chant de la Commune :" Il n’est pas de Sauveur suprême, ni Dieu - exit la religion -  ni César, ni tribun" - exit Lénine !

    Aujourd’hui, même si une frange cherche toujours la foi, les gens sont devenus beaucoup plus critiques. C’est très important. La scientologie, les sectes, ou le fondamentalisme, c’est dans d’autres pays, pas chez nous, pas tellement. Les gens sont devenus beaucoup plus sceptiques. Ce qui les inhibe aussi pour agir.

    Périclès dans le discours aux Athéniens dit :" Nous sommes les seuls chez qui la réflexion n’inhibe pas l’action." C’est admirable ! Il ajoute :" Les autres, ou bien ils ne réfléchissent pas et ils sont téméraires, ils commettent des absurdités, ou bien, en réfléchissant, ils arrivent à ne rien faire parce qu’ils se disent, il y a le discours et il y a le discours contraire." Actuellement, on traverse une phase d’inhibition, c’est sûr. Chat échaudé craint l’eau froide. Il ne faut pas de grands discours, il faut des discours vrais.

    De toute façon il y a un irréductible désir. Si vous prenez les sociétés archaïques ou les sociétés traditionnelles, il n’y a pas un irréductible désir, un désir tel qu’il est transformé par la socialisation. Ces sociétés sont des sociétés de répétition. On dit par exemple :" Tu prendras une femme dans tel clan ou dans telle famille. Tu auras une femme dans ta vie. Si tu en as deux, ou deux hommes, ce sera en cachette, ce sera une transgression. Tu auras un statut social, ce sera ça et pas autre chose."

    Or, aujourd’hui, il y a une libération dans tous les sens du terme par rapport aux contraintes de la socialisation des individus. On est entré dans une époque d’illimitation dans tous les domaines, et c’est en cela que nous avons le désir d’infini. Cette libération est en un sens une grande conquête. Il n’est pas question de revenir aux sociétés de répétition. Mais il faut aussi - et c’est un très grand thème - apprendre à s’autolimiter, individuellement et collectivement. La société capitaliste est une société qui court à l’abîme, à tous points de vue, car elle ne sait pas s’autolimiter. Et une société vraiment libre, une société autonome, doit savoir s’autolimiter, savoir qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire ou qu’il ne faut même pas essayer de faire ou qu’il ne faut pas désirer.

    Nous vivons sur cette planète que nous sommes en train de détruire, et quand je prononce cette phrase je songe aux merveilles, je pense à la mer Egée, je pense aux montagnes enneigées, je pense à la vue du Pacifique depuis un coin d’Australie, je pense à Bali, aux Indes, à la campagne française qu’on est en train de désertifier. Autant de merveilles en voie de démolition. Je pense que nous devrions être les jardiniers de cette planète. Il faudrait la cultiver. La cultiver comme elle est et pour elle-même. Et trouver notre vie, notre place relativement à cela. Voilà une énorme tâche. Et cela pourrait absorber une grande partie des loisirs des gens, libérés d’un travail stupide, productif, répétitif, etc. Or cela est très loin non seulement du système actuel mais de l’imagination dominante actuelle. L’imaginaire de notre époque, c’est celui de l’expansion illimitée, c’est l’accumulation de la camelote - une télé dans chaque chambre, un micro-ordinateur dans chaque chambre -, c’est cela qu’il faut détruire. Le système s’appuie sur cet imaginaire- là.

    La liberté, c’est très difficile. Parce qu’il est très facile de se laisser aller. L’homme est un animal paresseux. Il y a une phrase merveilleuse de Thucydide :" Il faut choisir : se reposer ou être libre." Et Périclès dit aux Athéniens :" Si vous voulez être libres, il faut travailler." Vous ne pouvez pas vous reposer. Vous ne pouvez pas vous asseoir devant la télé. Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libres en zappant comme un imbécile, vous n’êtes pas libres, c’est une fausse liberté. La liberté, c’est l’activité. Et la liberté, c’est une activité qui en même temps s’autolimite, c’est- à-dire sait qu’elle peut tout faire mais qu’elle ne doit pas tout faire. C’est cela le grand problème de la démocratie et de l’individualisme.

    ( Propos recueillis par Daniel Mermet.Le texte intégral de cet entretien est disponible à : France-Inter, émission" Là-bas si j’y suis", pièce 5463, 116, avenue du Président-Kennedy, 75220 Paris Cedex 16. Sous le titre  Post-scriptum sur l’insignifiance, il sera publié fin 1998 aux Editions de l’Aube, 84240 La Tour-d’Aigues.)

    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CASTORIADIS/10826

    Cornelius Castoriadis

    Philosophe, sociologue, historien, Cornelius Castoriadis fut aussi économiste et psychanalyste." Un titan de la pensée, énorme, hors norme", a dit de lui Edgar Morin. Il est mort le 26 décembre 1997. Né en 1922 en Grèce, il s’installe à Paris en 1945, où il crée la revue  Socialisme ou barbarie. En 1968, avec Edgar Morin et Claude Lefort, il publie  Mai 68 : la brèche (Fayard, Paris). En 1975 paraît  L’Institution imaginaire de la société (Seuil, Paris), sans doute son ouvrage le plus important. En 1978, il entreprend la série  Les Carrefours du labyrinthe. C’est à la suite de la publication de  La Montée de l’insignifiance (Seuil, Paris, 1996) qu’il accorda un entretien, en novembre 1996, à Daniel Mermet, producteur de l’émission" Là-bas si j’y suis" sur France-Inter, d’où est tiré ce texte.