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Science/Tech - Page 45

  • Stocker les énergies renouvelables grâce à l’hydrogène solide

    Publié  le 10 mars 2014 dans Sciences et technologies

    McPhy Energy, une jeune société française spécialisée dans le stockage de l’énergie et la production d’hydrogène solide, va bientôt entrer en bourse.

    Ajuster la production d’électricité à la demande est devenu un véritable casse-tête avec l’essor des énergies renouvelables. La multiplication des sites de production éoliens ou solaires soulève des problèmes de saturation du réseau électrique, et génère des gaspillages importants du fait de leur caractère intermittent. Parvenir à stocker le surplus d’énergie généré pendant les pics de production afin de le consommer durant les mauvaises périodes est donc un enjeu majeur.

    De nombreuses sociétés dans le monde se sont lancées dans une course technologique avec pour objectif de trouver la « solution miracle » au problème du stockage de l’énergie. Alstom par exemple travaille sur la batterie MaxSine eStorage d’une capacité de 12 mégawatts, en cours de test dans le quartier solaire Nice Grid. D’autres ont choisi de se focaliser sur le stockage mécanique, thermique ou électrochimique à base d’hydrogène liquide ou gazeux.

    Mais pour l’heure, le stockage de l’électricité est surtout représenté par les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). C’est-à-dire des barrages hydroélectriques qui sont capables, en cas de surproduction électrique, de transférer l’eau en altitude dans un ou plusieurs réservoirs. Lorsque la demande grimpe, l’eau est ensuite libérée pour récupérer astucieusement l’énergie en se servant de la gravité. Fiable et rentable, cette technique a pour principal défaut de ne pouvoir être utilisée que dans des zones géographiques spécifiques.

    De son côté, la PME française McPhy Energy propose un procédé technique qui pourrait changer la donne. Une solution de stockage sous forme d’hydrogène solide, issue d’une décennie de recherche et développement en association avec le CNRS et le CEA.

    Le concept repose tout d’abord sur la conversion de l’énergie électrique issue des éoliennes et des panneaux photovoltaïques en énergie chimique par électrolyse. Après avoir plongé deux électrodes dans de l’eau, le courant électrique excédentaire est utilisé pour casser les molécules H2O afin de récupérer le dihydrogène, avec un rendement énergétique de 60 à 70%. Autrement dit, les 2/3 de l’énergie électrique qui aurait été perdue sinon serait récupérée pour fabriquer de l’hydrogène.

    Dans un second temps, cet hydrogène est stocké sous forme solide en le fixant sur des galettes de magnésium, un métal abondant sur terre et fort peu coûteux. Le matériau obtenu, que l’on nomme hydrure de magnésium, offre de multiples avantages :

    ◾Il permet un gain de place considérable par rapport au stockage de l’hydrogène liquide ou gazeux. Une seule galette de magnésium de 30 cm de diamètre pour 1,5 cm d’épaisseur peut contenir l’équivalent de 600 litres d’hydrogène !

    ◾La forme solide est beaucoup plus stable et sécurisée que la forme liquide ou gazeuse, ainsi l’énergie stockée est facilement transportable sur un territoire donné.

    ◾Le processus peut être aisément inversé en chauffant les galettes à quelques centaines de degrés, ce qui a pour effet de libérer l’hydrogène avec un rendement de 90%.

    Toutefois, le meilleur reste à venir ! Car le système combiné alliant un générateur d’hydrogène avec une capacité de stockage est aussi bon marché qu’écologique ! D’après les équipes McPhy Energy, il serait possible de produire 1 kilogramme d’hydrogène pour seulement 5 €, en ne consommant que de 10 litres d’eau à peine ! L’hydrogène serait semble-t-il revendu à 9 € le kilo sur le marché…

    Cela ouvre un large éventail de nouvelles applications industrielles très intéressantes. Les galettes d’hydrure de magnésium pourraient notamment être utilisées comme piles à combustible dans des véhicules adaptés. 5 kilogrammes d’hydrogène solide suffirait à offrir aux voitures une autonomie de 500 kilomètres, contre 100 en moyenne pour les modèles électriques actuels. Et le coût de la recharge serait proche du prix d’un plein d’essence d’un véhicule thermique (5 Kg X 9 € = 45 €) !

    En outre, l’hydrogène après inversion du processus pourrait être directement injecté dans le réseau de gaz naturel, à condition de ne pas dépasser 20% du mélange.

    L’entreprise McPhy Energy, qui revendique déjà plus de 1000 clients dans le monde dans le secteur des électrolyseurs, a annoncé sa prochaine introduction en bourse afin de lever une vingtaine de millions d’euros, destinés à accélérer le développement de sa technologie de stockage.

     

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  • Nano pas tout bon dans le corgnolon!

    Nanotechnologies et nanoparticules dans l’alimentation humaine

    Les nanoparticules sont des particules de très petites tailles. Il existe des nanoparticules naturellement présentes dans notre environnement et dans l’alimentation.

    À ce jour, l’industrie alimentaire n’utilise pas de substances pour leurs propriétés particulières liées à leur dimension "nano". Il n’y a donc pas de type particulier d’aliments dans lesquels on peut trouver des nanoparticules.

    Cependant, certains ingrédients utilisés depuis longtemps se retrouvent qualifiés de "nanoparticule" du fait d’une évolution de la définition réglementaire. Ils sont sur le marché depuis des décennies, évalués, sans que des effets néfastes ne leur aient été attribués. La réglementation européenne prévoit une réévaluation à tout moment si des données nouvelles sont disponibles. Il est important de rappeler que le secteur alimentaire est l’un des plus contrôlés et des plus évalués, la sécurité des denrées étant un prérequis à toute mise sur le marché.

    Lors d'un vote en session plénière à Strasbourg le 12 mars dernier, les eurodéputés ont dit non à la définition proposée par l'exécutif européen relative aux nanomatériaux dans la chaîne alimentaire. Selon eux, cette définition exclue les aliments avec des additifs contenant des nanomatériaux, qui sont pourtant déjà commercialisés.

    La résolution précise que compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité des aliments, il serait opportun de fixer une valeur seuil pour les nanoparticules utilisées dans les denrées alimentaires, par exemple 10%.

    Dans quels aliments trouve-t-on des " nanos " ?

    Il est difficile d’apporter une réponse catégorique à cette question du fait de l’absence d’un registre officiel et public. Par exemple, de la nanosilice est utilisée depuis plusieurs années comme additif antiagglomérant (par exemple dans le sel). Toutefois, il semble bien que les utilisations alimentaires soient pour l’instant très limitées.

    Mais les perspectives ne manquent pas… Grâce aux nanos, les industriels pourraient enrichir plus facilement les boissons en arômes ou substances à but nutritionnel. Traditionnellement insolubles dans l’eau, certaines vitamines, une fois "nanoencapsulées", pourraient être ajoutées à votre soda préféré sans en altérer l’aspect. D’autres applications sur la texture des aliments ou le masquage d’odeurs sont évoquées. Aux États-Unis, quelques produits alimentaires ayant impliqué des nanotechnologies sont disponiblessur le marché. Il s’agit principalement de suppléments diététiques.

    Mais c’est sans doute avec des emballages " actifs et intelligents " que les nanos pourraient faire leur entrée dans nos cuisines. Des nanoparticules métalliques incluses dans l’emballage permettraient de capter l’oxygène ou de prévenir le développement de germes. De minuscules capteurs situés au contact de l’aliment pourraient détecter d’éventuels agents pathogènes… De quoi augmenter les durées de conservation et limiter les risques d’intoxication alimentaire.

    Parmi toutes ces innovations, il reviendra au consommateur de distinguer les avancées réelles et utiles des simples " gadgets " dont l’industrie est si friande.

    L’évaluation des risques

    Dans l’Union européenne, le Règlement " Novel Food " établit le cadre légal d’autorisation de toute une série de produits " exotiques " (plancton, larves d’insectes…), mais aussi des aliments produits grâce aux nouvelles technologies comme les nanos.

    Tout ingrédient sous la forme de nanomatériaux ou tout aliment issu d’un moyen de production utilisant des nanotechnologies devra donc faire l’objet d’une évaluation au niveau communautaire. Avant sa mise sur le marché, il devra prouver son innocuité (études de toxicité prouvant qu’il n’y a pas de danger pour le consommateur). Afin de garantir l’information du consommateur, les nano-ingrédient approuvés seront mentionnés sur l’étiquetage alimentaire.

    En ce qui concerne les emballages comprenant des nanomatériaux, l’Autorité européenne de sécurité des aliments sera chargée d’en évaluer la toxicité, comme pour toute nouvelle substance destinée à entrer en contact avec les denrées alimentaires.

    En raison de nombreuses zones d’ombre sur les propriétés des nanomatériaux et de leur effet sur la biologie et la santé humaine, la question des risques éventuels pour la santé et l’environnement reste posée. Ainsi, dans son rapport sur les nanotechnologies alimentaires, rendu public le 14 octobre 2008, l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments pointait de nombreuses incertitudes tant en ce qui concerne la détection des nanoparticules dans l’alimentation que l’évaluation de leurs éventuels effets toxiques.

    La plus grande prudence et le choix

    La CLCV demande un affichage de la présence de nanotechnologies dans les produits de grande consommation. En ce qui concerne l’alimentation, compte tenu des incertitudes existant sur les conditions d’utilisation et le manque de données sur les conséquences sanitaires, l’utilisation des nanotechnologies paraît prématurée. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) soutient qu’il " faut adapter le cadre législatif européen de manière à assurer une utilisation sûre des nanomatériaux, dans les produits de consommation en particulier, comme la nourriture et les cosmétiques ".

    De son côté, le Conseil national de l’alimentation, dans un avis du 19 juin 2009, recommande, concernant les composants et les aliments issus des nouvelles technologies, " qu’en cas d’absence de méthodologie d’évaluation des risques ou de données reconnues comme suffisamment fiables (ce qui est le cas aujourd’hui des nanomatériaux manufacturés), la mise sur le marché de toute denrée alimentaire, additif, arôme, enzyme, emballage et objet au contact des denrées alimentaires issu de ces nouvelles technologies, ne soit pas autorisée ".

    DÉJÀ DANS LES EMBALLAGES ET LES ADDITIFS ALIMENTAIRES

    Mais elles sont aussi, et de plus en plus, présentes dans le secteur alimentaire pour les innombrables propriétés qu'elles font miroiter – pour les emballages en particulier. Enfin, elles sont directement incorporées dans les aliments via les additifs alimentaires. La silice par exemple. Selon le ministère de l'agriculture, "des produits à l'échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années enEurope et en France dans les aliments courants : la silice, autorisée au niveau européen depuis des années, est produite sous forme nano comme additif anti-agglomérant".

    Or, cet ingrédient – noté E 551 sur les emballages, par exemple dans des sauces tomates et vinaigrées – n'est pas identifié comme "nano", notait l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, devenue Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) dans un rapport de 2008 (PDF). Car l'organisme européen en charge des additifs alimentaires considère qu'il n'est pas conçu comme un nanomatériau visant à obtenir des propriétés bien spécifiques, différentes de celles de son cousin aux particules plus grandes. D'après lui, d'ailleurs, "il n'y a pas d'additifs alimentaires produits par les nanotechnologies". Néanmoins, note l'Anses, "il fautsouligner que les agrégats et agglomérats de SAS [silices amorphes synthétiques] doivent être considérés comme des entités nano-structurées".

    En Europe, les nanomatériaux conçus intentionnellement pour l'industriealimentaire sont encore assez marginaux, et plutôt au stade de recherche & développement. Aux Etats-Unis par contre, une étude publiée par Environmental Science & Technology montre qu'ils ont déjà fait leur entrée dans les garde-manger : un Américain consommerait chaque jour des nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant blanc (E171) dans de nombreux dentifrices et aliments – en particulier les friandises, comme les chewing-gums Trident, les M&M's ou les Mentos. Du coup, les enfants y sont encore plus exposés.

    DANS QUELS ALIMENTS TROUVE-T-ON DES NANOPARTICULES ?

    Les industriels n'étant pas sommés, jusqu'ici, de déclarer les produits contenant des nanoparticules, l'information à ce sujet se fait rare et partielle. S'il existeplusieurs inventaires de ces produits dans le commerce, ils se fondent uniquement sur ce qu'affichent les entreprises – or, l'usage des nanotechnologies est de moins en moins brandi comme argument commercial – sans vérification possible.

    Néanmoins, l'inventaire le plus complet est celui du "Project on emerging nanotechnologies"  réalisé par le think tank Woodrow Wilson Institute. En 2011, il recensait 1 371 produits dans le monde, dont 367 en Europe. Près d'un sur dix concernait le secteur alimentaire : revêtement intérieur des bouteilles de bière Corona, eau pour femmes enceintes et bébés (de La Posta del Aguila), nombreux compléments alimentaires, vitamines et produits amaigrissants... En France – où l'inventaire se borne à des produits cosmétiques, comme le parfum Coco Mademoiselle de Chanel –, il existe une autre base de données de l'Anses, Nano3... qui n'est pas ouverte au public.

    Selon un rapport des Amis de la Terre – qui cite aussi de nombreux produits, de la vitamine E soluble de BASF au revêtement intérieur des réfrigérateurs LG Electronics – "beaucoup des plus grandes entreprises de l'industrie alimentaire, dont Nestlé, Unilever et Kraft, font des recherches en nanotechnologies pour la transformation et l'emballage des aliments". D'après l'association, BASF, Cadbury Schweppes, Danone, Mars Inc. ou encore Pepsico font aussi partie des principales firmes qui investissent dans la recherche sur ces nanomatériaux.

    DES APPLICATIONS VARIÉES

    Les nanoparticules sont à peu près bonnes à tout faire, pour des applications plus ou moins utiles. Dans les emballages alimentaires, elles peuvent servir à barrer la route aux UV, à imperméabiliser un contenant, mais aussi de filtre anti-microbien, d'agent anti-odeurs, de capteur d'humidité... Le nano-aluminium, par exemple, rend le papier aluminium plus réfléchissant et moins collant. De manière générale, noteun rapport de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elles améliorent "la sûreté, la traçabilité et la durée de conservation des produits alimentaires".

    Au sein des aliments, leurs propriétés sont tout aussi variées. Elles peuventrenforcer les arômes ou les effets nutritionnels d'un aliment, et, selon les Amis de la Terre, réduire les graisses et les calories qu'il contient, augmenter le nombre de fibres, de protéines, ou encore de vitamines, changer sa couleur... "La réduction à l'échelle nanométrique des substances bioactives améliorerait aussi l'acceptation, l'absorption et la biodisponibilité dans l'organisme", notent la FAO et l'OMS.

    UNE INFORMATION RARE

    Malgré toutes ces promesses et cette "entrée silencieuse dans l'alimentation" des nanoparticules, les identifier et les recenser relève toujours du casse-tête. Dans un rapport de 2009, l'ex-Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, fusionnée avec l'Afsset pour devenir l'Anses) constatait par exemple qu'il n'était "pas possible d'identifier les produits commercialisés relevant des nanotechnologies à partir de notifications ou d'autorisations existantes en l'état actuel de la réglementation dans le champ alimentaire". Et que, "considérant ces incertitudes, l'agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules".

    Face à ces lacunes, les initiatives se multiplient pour renforcer l'expertise dans ce domaine : mise en place d'un groupe de travail permanent à l'Anses en novembre,création d'une plateforme de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) en décembre... Avec parfois un succès mitigé pour gagner la confiance du public : en mai dernier, l'Allemagne annonçait le lancement d'une étude d'une ampleur sans précédent sur les dangers des nanoparticules sur la santé humaine, afin d'établir, si besoin est, des seuils maximaux d'exposition. Elle l'a confiée à la firme BASF, géant de la chimie, en pointe dans le secteur des nanotechnologies

    SOUPÇONS SUR LES RISQUES POUR LA SANTÉ HUMAINE

    La première question qui se pose est celle de l'infiltration, au fin fond de notre corps, des nanoparticules que l'on mange. Plusieurs études montrent qu'elles peuvent franchir les barrières de protection physiques, interférer sur le système immunitaire, pénétrer dans les vaisseaux sanguins, le système lymphatique et divers organes. Selon l'Afssa, "le foie et la rate seraient des organes cible, mais certaines nanoparticules sont retrouvées dans les reins, les poumons, la mœlle osseuse et le cerveau". En outre, la taille des nanoparticules est déterminante dans leurs pérégrinations à travers notre organisme, comme le montre une étude menée sur des souris et citée par l'OMS et la FAO : "Les plus petites particules [d'or] ont été retrouvées dans les reins, le foie, la rate, les poumons et le cerveau, alors que les plus grandes sont presque entièrement restées dans l'appareil digestif."

    La seconde question est celle de l'effet de ces nanoparticules sur notre santé. Question complexe, et jusqu'ici, pas entièrement résolue. En effet, selon Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, "il est difficile de généraliser sur la toxicité des nanoparticules, car elle dépend de divers paramètres : leur taille, leur morphologie, leur composition chimique... Il suffit qu'un paramètre change pour que leur toxicité change."

    Du côté des nanoparticules de silice par exemple, l'Afsset cite des études montrant que, si elles ne semblent ni cancérogènes ni génotoxiques, elles produisent un effet sur nos cellules : "L'interférence avec [certains constituants cellulaires] peut mener à un dysfonctionnement de la division cellulaire et perturberle trafic cellulaire." Une autre étude publiée en 2012 dans Toxicological Sciences a testé l'effet du nano-argent in vitro et in vivo, injecté dans le sang de rats. Conclusion : les nanoparticules ont été retrouvées jusque dans le noyau des hépatocytes, des cellules du foie, et sont hautement cytotoxiques (altérant des cellules) dans cet organe vital. "Cette étude présente des preuves de la toxicité et du caractère inflammatoire potentiel des nanoparticules d'argent dans le foie, après ingestion.

     

     

  • Une start-up américaine conçoit un drone armé d'un taser

     

    Une start-up texane souhaite lancer le débat sur la légalisation des drones armés en présentant un engin volant capable de neutraliser une personne à coup de décharges électriques.

    Imaginez un monde où votre maison sera gardée par un engin volant équipé de caméras et d'un puissant taser. Ce drone serait capable de détecter toute intrusion dans votre propriété, d'appeler la police et d'immobiliser si besoin l'intrus à coup de décharges électriques. Cette vision quelque peu effrayante du futur est déjà une réalité à en croire la start up Chaotic Moon, qui a présenté un prototype en début de semaine à Austin (Texas), dans le cadre du festival des nouvelles technologies South by South West.

    L'objet volant, nommé ironiquement CUPID (Cupidon en anglais), a été présenté à la presse dans les locaux de Chaotic Moon. Un stagiaire de la société a servi de cobaye: après avoir été repéré par le drone, il est tasé alors qu'il fait mine de s'enfuir. Selon Chaotic Moon, le taser est capable de délivrer une charge de 80.000 volts, alors que les appareils utilisés par les forces de police ne montent qu'à 50.000 volts.

    "Il est temps de lancer un vrai débat sur ces drones"

    Longuement interrogé par le site américain The Verge, William Hurley, co-fondateur de la société, explique que CUPID requiert une validation humaine avant de passer à l'action. "Une personne pénètre dans votre propriété. Le drone s'active, prend des vidéos de l'intrus, et vous envoie une notification par téléphone: "Autoriser cette personne, ou l'arrêter?"", explique-t-il. "Si vous dites "arrêter", le drone va devenir semi-autonome. Il va prévenir la police et demander à l'inconnu de s'arrêter. Si la personne fait demi-tour, le robot va voir que la menace s'éloigne et va laisser faire. Par contre, si l'intrus persiste, là le drone décidera de déployer son taser et ce autant de fois que nécessaire avant l'arrivée de la police".

    CUPID n'en est qu'au stade du prototype. D'ailleurs, Chaotic Moon n'envisage pas de le commercialiser. Cette réalisation doit être plus prise comme une provocation, selon la société, qui souhaite créer un choc dans la sphère high tech, politique et judiciaire. "On parle beaucoup en ce moment de l'autorisation des drones, de savoir s'ils peuvent ou non être armés ... On a voulu faire de ces questions théoriques quelque chose de très concret", explique à The Verge William Hurley. "On démontre que les drones de sécurité, c'est possible. Il est temps de lancer un vrai débat: qu'en pensent les citoyens? Les élus? Les policiers? Sont-ils à l'aise avec l'existence de tels drones?". Selon lui, la question esssentielle est "si vous avez besoin de sécuriser votre domicile, préférez-vous avoir un drone avec un taser, ou bien un être humain armé d'un pistolet? Si nous sommes capables de construire de tels drones, devons nous le faire pour autant?"

    La question de la légalisation des drones est prégnante aux Etats-Unis. L'an passé, l'Etat de Virginie a décrété une interdiction de leur utilisation durant deux ans. En janvier, l'Etat de Californie a lui décidé d'autoriser les drones sous des conditions strictes: interdiction de les armer, destruction des données collectées sous six mois, nécessité d'avoir un mandat pour les forces de police. En France, les drones civils dits "de loisir" sont autorisés. Mais pour des questions de protection de la vie privée, il est interdit de les utiliser pour prendre des photos ou des vidéos. Des dérogations sont néanmoins possibles, mais nécessitent des autorisations préfectorales voire du ministère chargé de l'aviation civile.

     

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  • L'imprimante 3D recycle les bouteilles de lait

     

    Écologique, originale et économique

    Fabriquer des filaments de plastique — matière première des imprimantes 3D — à partir de bouteilles de lait, telle est la dernière trouvaille des chercheurs de l'université du Michigan.

     

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    Filament lait

     Voilà une idée écologique, originale et économique. En partant du constat qu'enterrer les bouteilles de lait dans un site d'enfouissement ou les recycler est tout aussi onéreux que de produire les filaments de plastique, pourquoi ne pas utiliser ces bouteilles pour produire de la matière qui servirait à fabriquer des pièces à partir de plastique recyclé ? La plupart des imprimantes 3D actuelles fonctionnent en effet sur un principe d'extrusion à chaud d'un fil de plastique (de type ABS, à base de pétrole, ou PLA, d'origine végétale). Ce dernier est ainsi déposé couche après couche sur un plateau, de manière à fabriquer toutes sortes d'objets.

     

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    Bouteille

    Afin de fabriquer ces fameuses bobines en plastique recyclé, directement à partir des bouteilles, le groupe de Joshua Pearce a décidé de proposer sa propre unité de recyclage, baptisée le RecycleBot (300 dollars). "L’un des obstacles à une utilisation encore plus large a été le coût du filament. Bien que considérablement moins cher que la plupart des produits manufacturés, le filament synthétique que les imprimantes 3D transforment en objets utiles n’est pas gratuit", rapporte le professeur agrégé de science des matériaux.

     Il s'agit donc au préalable de collecter les bouteilles de lait, les nettoyer, enlever les étiquettes puis déchiqueter la matière, pour ensuite faire fondre le tout et obtenir l'équivalent de ce que l'on peut voir sur les bobines de fil en photo ci-dessus. Thingiverse fournit le processus de fabrication d'un RecycleBot en open source.

    Si l'idée de pouvoir recycler le plastique afin de produire des objets à partir de déchets est séduisante, elle n'est pas sans contrainte. En effet, le plastique est une des matières les plus difficiles à recycler. Les bouteilles de lait contiennent du polyéthylène haute densité (PEHD), une matière qui n'est pas des plus appropriées pour le recyclage, d'après Joshua Perce. L'homme se montre pourtant rassurant et précise que ces difficultés ne sont pas insurmontables.

     On imagine aisément à quel point la réutilisation de matière à partir de déchets pourrait se montrer utile pour les plus défavorisés, si l'impression 3D tendait à se démocratiser largement et mondialement. Les détenteurs d'une imprimante 3D du type de l'Easy 120 seront contents d'apprendre que 20 bouteilles de lait permettent d’obtenir 1 kilogramme de filament en plastique, qui se vend actuellement entre 30 et 50 dollars sur les sites en ligne. Reste à voir si la qualité finale du matériau est aussi bonne que celle des produits manufacturés habituels.

    Source :  ars technica

  • Dispositif d'accompagnement développé

    Dans le cadre du projet DALi financé par l'Union Européenne, Siemens développe un déambulateur d'accompagnement pour guider les personnes porteuses de handicap à travers les bâtiments publics. Les aéroports et centres commerciaux peuvent générer des problèmes pour les publics âgés, à cause de certains obstacles, ou la perte de repères dans une foule compacte.

     

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     Crédits : Siemens press picture

     

     Le système, appelé "c-Walker" est composé de différents capteurs vidéo, comprenant notamment un capteur Kinect développé par Microsoft pour une console de jeux. L'appareil repère sa position à tout moment, ainsi que le mouvement des personnes et les panneaux d'indication. Siemens prévoit également d'utiliser cette technologie dans des environnements industriels. Par exemple, les dispositifs pourraient avertir les employés d'une chaîne de production de l'entrée dans une zone de danger et interagir avec les machines présentes, pour assurer un itinéraire sûr à travers l'usine.

    Plus généralement, ce projet s'inscrit dans la vision de Siemens de développer des technologies pour un environnement industriel dit "intelligent", où l'interaction homme-machine permet une efficacité accrue.

    Sources :

     "A Smart Walker That Looks Ahead", dépêche idw, communiqué de presse de la société Siemens - 02/12/2013 - http://idw-online.de/pages/en/news564344

    Rédacteurs :

    Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr - http://www.science-allemagne.fr

  • Une imprimante 3D donne une nouvelle main à une victime de guerre

     Comment une imprimante 3D a permis à un jeune adolescent amputé par l’explosion d’une bombe de retrouver un bras – et une raison de vivre.

    Par Alyssa Hertig.

     

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    Daniel Omar avec sa nouvelle prothèse de bras, qui a été créé par une imprimante 3D à un coût coût modique.

    Daniel Omar a perdu ses bras en mars 2012 quand il n’avait que 14 ans durant un bombardement exécuté par des avions soudanais, cette attaque faisant partie de la tentative du gouvernement visant à réprimer des rebelles. Daniel s’est abrité derrière un arbre pour se protéger des explosions, mais quand le vacarme a cessé ses deux mains avaient disparu. Selon The Guardian, " conscient du poids qu’il représentait pour sa famille, en 2012, Daniel Omar a déclaré à un envoyé spécial du Time qu’il aurait dû mourir sous les avions Antonov de l’État lorsqu’ils ont largué leur charge mortelle. " Il pensait ne jamais pouvoir reprendre une simple cuillère de sa vie.

    Cependant, l’imprimante 3D apporte une solution incroyablement simple et économique. Mick Ebeling, qui dirige la start-up nommée avec optimisme Not Impossible Labs, était horrifié à la lecture de l’histoire de Daniel Omar. Après l’avoir trouvé dans les montagnes de Nouba, Ebeling a enfilé sur le moignon de Daniel une prothèse de bras réalisée par impression 3D. Sa conception a coûté à Ebeling un peu moins de 100$. " Project Daniel " apporte de l’espoir à plus de 50.000 personnes amputées durant les périodes de troubles soudanaises et nous donne un aperçu des futures possibilités qui nous sont offertes par cette machine.

    The Guardian raconte :

    “C’était un moment fabuleux de voir ce garçon sortir de sa coquille ", a déclaré Ebeling, se rappelant du moment où Daniel prenait une cuillère pour la première fois depuis son accident. " Permettre à Daniel de pouvoir se nourrir par lui-même était un accomplissement personnel aussi important à mes yeux que la naissance de mes enfants."

    Le Sud du Soudan a été brisé par une sombre guerre civile entre ethnies divisées depuis une prise de pouvoir en suspens commencée en décembre 2013. La situation est si déplorable que des groupes humanitaires comme Médecins Sans Frontières ne peuvent endiguer la propagation des cas d’amputations violentes.

    Ebeling est d’ailleurs déçu par l’insuccès des campagnes étrangères de soutien et cherche à produire une solution alternative. Il est retourné chez lui à Los Angeles, mais il a laissé derrière lui quelques imprimantes 3D afin que les locaux autochtones puissent apprendre à les utiliser. Ils arrivent à présent à assembler un membre par semaine pour les personnes accidentées de la région.

    Harry McCracken dans le Time :

    “Cette innovation ne parviendra pas à obtenir la moindre attention à côté des télévisions 4K, tablettes et autres gadgets durant l’émission de cette semaine – il est pourtant difficile d’imaginer d’autres dispositifs susceptibles de rendre le monde meilleur.

    L’attention des masses a surtout été orientée vers les applications controversées de cette technologie innovante, mais les gens peuvent utiliser des imprimantes 3D avec d’autres objectifs que la production artisanale d’armes à feu. Elle est au cœur de nombreux développements révolutionnaires dans une grande variété de domaines : soins dentaires, biotechnologies, lunettes, art, cuisine, géographie et architecture.

    Dans un monde aux disparités économiques, politiques et technologiques importantes, l’imprimante 3D délivre une lueur d’espoir pour des citoyens piégés dans des régions politiquement fragilisées.