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Science/Tech - Page 46

  • Recyclage

    Produire de l’énergie avec les déchets nucléaires ?

    La start-up Transatomic Power est parvenue à développer un réacteur nucléaire à sels fondus, pouvant être alimenté uniquement par les déchets nucléaires des autres centrales.

    Centrale nucléaire du Tricastin (Crédits : Sancio83, Image libre de droits)Trois anciens étudiants du MIT (Russ Wilcox, Mark Massie et Leslie Dewan) ont conçu un réacteur nucléaire, capable de produire d’énormes quantités d’électricité rien qu’en consumant les déchets radioactifs issus des centrales conventionnelles, tout en réduisant leur durée de vie radioactive. Pour promouvoir cette solution, ils ont créé en 2010 leur entreprise : Transatomic Power.

    Pour comprendre comment ils s’y sont pris, il est nécessaire de rappeler que les centrales nucléaires classiques ne sont en mesure d’extraire qu’une infime partie de l’énergie contenue dans l’uranium, en moyenne 3 à 5%. C’est justement cette caractéristique qui rend les déchets nucléaires aussi dangereux : l’énergie qu’ils renferment est considérable.

    En exploitant cette énergie résiduelle, la technologie de Transatomic Power permettrait semble-t-il de multiplier par 75 l’électricité produite par tonne d’uranium extrait.

    Et ce, tout en réduisant la durée de vie radioactive des déchets, de plusieurs centaines de milliers d’années à quelques centaines d’années. Certes, on pourra objecter que c’est encore trop, mais une division par 1000 de la durée de conservation des déchets, ce n’est pas rien en matière de coût sur le long terme ! Loin s’en faut…

    La conception design du réacteur est basée sur d’anciennes recherches américaines datant des années 1950 et 1960. Époque à laquelle les réacteurs à sels fondus avaient été envisagés pendant un temps avant d’êtres abandonnés au profit des réacteurs à eau pressurisée, devenus la norme partout dans le monde depuis les années 1980.

    L’équipe de Transatomic Power a amélioré l’idée de départ en modifiant certains des matériaux employés. Un modérateur en hydrure de zirconium au lieu du graphite entraîne une réduction de la taille et donc du coût de construction du réacteur. Et en remplaçant le Flibe par des fluorures de lithium et d’uranium, la combustion d’un uranium très faiblement enrichi devient possible.

    Cela a deux conséquences majeures sur le fonctionnement du réacteur à sels fondus :

    ◾D’une part, étant miniaturisé, il peut désormais être construit à côté des centrales existantes, afin de s’alimenter en déchets nucléaires directement à la source. Ce qui éviterait le fort problématique transport des déchets d’un endroit à un autre…

    ◾D’autre part, lorsqu’il n’a plus de déchets à sa disposition, il fonctionne sur le même modèle que les réacteurs conventionnels, à la différence qu’il accepte de l’uranium enrichi à moins de 2%. Et si jamais l’uranium venait à manquer, le réacteur peut aussi être alimenté en thorium !

    Avec les centaines de milliers de tonnes de déchets nucléaires déjà stockées, les futurs réacteurs de Transatomic Power seraient en mesure de produire assez d’électricité pour la planète entière pendant 72 ans au rythme actuel de consommation. Sans même compter les déchets nucléaires qui seront produits d’ici là et l’uranium encore disponible dans le sous-sol ! Quant au thorium, les ressources sur terre sont suffisantes pour les milliers d’années à venir.

    Côté prix, ces ingénieurs-entrepreneurs pensent pouvoir abaisser le coût de production de l’énergie nucléaire d’au moins 1/3 en se basant sur l’architecture habituelle des centrales, ce qui rendrait l’électricité nucléaire moins chère que celles issues des centrales à charbon. Associée à la diminution du coût du stockage/retraitement des déchets et d’autres innovations, cette technologie pourrait engendrer d’ici quelques années des économies bien plus importantes encore, réduisant le coût de l’électricité nucléaire de moitié voire davantage.

    Bref, ils mettent à notre disposition une solution qui nous débarrasse des déchets nucléaires, et qui est susceptible de produire massivement de l’électricité bon marché.

  • Au bonheur des vaches?

    Pour les vaches: un système d'alimentation en continu

    24h/24 et 7jr/7 avec moins d'effort

    C’est bien connu: l’accès permanent au fourrage frais favorise l’augmentation de la prise de matière sèche et de la production laitière des vaches. Une alimentation fréquente a également un impact positif sur la santé des animaux. Toutefois, il est souvent difficile d’apporter du fourrage frais aux animaux 24h/24 en raison de la charge de travail importante que cela représente. Grâce au Lely Juno, cette contrainte appartient désormais au passé.

    La solution idéale vous est proposée avec le lancement du robot d’affouragement Lely Juno. Sur la base de la technologie éprouvée du robot racleur Lely Discovery, le Lely Juno parcourt automatiquement la totalité de la table d'alimentation en se guidant sur la barre au garrot. Il pousse le fourrage vers la barrière autant que nécessaire, sans déranger le troupeau. Le Lely Juno est un équipement autonome et facile à mettre en place qui ne nécessite aucune modification ou installation spéciale dans votre stabulation. De ce fait, il est adapté à presque tous les types d'exploitations.

    C'est un robot mobile alimenté par batterie, qui retourne à sa station de charge après chaque circuit. La station de charge est disposée sur la table d'alimentation à un endroit facile d'accès. Elle constitue également le point de départ de chaque circuit.

    Le tracé du trajet à suivre par le robot peut être déterminé en utilisant la commande E-Link. Il suffit de le faire une fois seulement, lors de la mise en place du robot d’affouragement. La programmation est très simple et conviviale. Grâce aux différentes possibilités de circuit, il est possible de repousser uniformément l'alimentation à tout moment de la journée et de la nuit, permettant l'accès permanent des vaches au fourrage.

    Le robot ainsi, se dirige sur deux roues et une troisième roue le soutient. Le capteur à ultra-sons dont il est équipé lui permet de suivre le long de l’auge à une distance pré-déterminée.

    Il est équipé d'un détecteur d'élément d'induction qui lui permet de suivre avec précision les circuits programmés à l'avance. Le capteur détecte une barre métallique, disposée à l'avance à proximité de la station de charge, qui matérialise la fin du circuit. Le Lely Juno est adapté à toutes les sortes de table d'alimentation, peut suivre différents types de barres au garrot ou cornadis, et peut pousser des tas de fourrage faisant jusqu'à 65 cm de haut.

    L'optimisation du logiciel de gestion du robot permet une repousse dynamique du fourrage. Le Juno peut ainsi décider de la distance à parcourir pour se rendre vers l’auge, et ce, en fonction de la quantité de fourrage disponible sur le couloir d'alimentation. Un système intelligent qui vous permet de réduire encore plus votre charge de travail! Le robot d’affouragement pousse le fourrage en adaptant son action à votre stratégie alimentaire.

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  • Du rejet de la science et de ses conséquences

     

    Publié dans Sciences et technologies

    Le rejet de la science a des conséquences concrètes, tous les jours. En 2011, 15 000 cas de rougeole ont été recensés, en bonne part à cause du rejet de la vaccination.

    Par Th. Levent.

    Laboratoire à l'université de Cologne (Crédits Magnus Manske Licence Creative Commons)Comme chacun sait, la science et ses applications sont les pires ennemis du genre humain, ne parlons même pas des bêtes. Pour illustrer notre propos, prenons l’exemple de la médecine.

    Le vaccin papillomavirus humain (HPV), particulièrement le Gardasil®, serait un horrible poison si l’on en croit la presse après la plainte d’une jeune fille l’accusant d’être à l’origine d’une maladie neurologique dont elle est victime.

    Bien entendu, personne ne s’intéresse à l’avis de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue française qui rappelle que : " Les données australiennes démontrent que la vaccination HPV des jeunes filles est efficace pour la prévention des lésions précancéreuses de l’utérus et des cancers de l’utérus. L’analyse de risque effectuée par l’European Center for Diseases Control démontre le bénéfice de cette vaccination en termes de santé publique et ne fait pas apparaître de sur-risque de complication neurologique inflammatoire par rapport à la population non-vaccinée, information confirmée par la Food and Drug Agency. Dans l’état actuel des connaissances, aucun lien de causalité n’a été établi entre une vaccination contre le virus HPV et la manifestation d’une maladie neurologique inflammatoire chronique ".

    Il faut dire que ces remarques émanent d’une société savante, autrement dit d’un groupe d’idiots utiles forcément à la solde des grands groupes pharmaceutiques… Cela rappelle furieusement l’analyse d’autre sociétés savantes vis-à-vis de la célèbre non-étude de Séralini, totalement infirmée dans un silence médiatique assourdissant.

    La défiance savamment entretenue envers la vaccination peut avoir un impact très concret. En 2011, 15 000 cas de rougeole ont été notifiés en 2011, 1 000 cas ont présenté une pneumopathie grave, 31 une complication neurologique et 10 sont décédés.
 Ceci est directement lié à une diminution de la couverture vaccinale.

    Dans l’affaire qui n’en est pas une du Gardasil®, les notions de biais, de facteurs confondants, de limites d’interprétation épidémiologiques… etc., sont largement effacées des écrans radar. Trop compliqué nous dit-on. Sauf que ces informations sont fondamentales pour ne pas gober n’importe quoi.

    C’est donc sur l’ignorance et l’absence de culture scientifique, que jouent nombre de nostalgiques du " c’était mieux avant, la science c’est dangereux, on nous ment, le livre noir du scientisme est ouvert… ". Dézinguons avec application notre savoir-faire en biotechnologie, nanotechnologie et autres recherches sur la manière d’extraire au mieux les gaz de schiste par exemple. Jetons dans les poubelles de l’histoire les vaccins et antibiotiques, la chimie, les ondes hertziennes et les électrons qui ne sont pas verts au motif que tout ceci n’est pas très naturel et peut-être dangereux. La pusillanimité générale inhérente au principe de précaution constitutionnalisé défendu bec et ongle par nos visionnaires Verts tout particulièrement, commence à faire des ravages en gélifiant toute velléité de la moindre prise de risque. La sclérose administrative et psychologique est telle que de plus en plus de nos jeunes très bien formés en France en grande partie sur fonds publics, migrent vers des cieux plus riants, dynamiques et moins pleurnichards. Cela nous coûte la bagatelle de 10 milliards d’euros par an. Encore bravo s’exclament les pays accueillants qui finalement adorent la France.

    Il faut dire que rien n’est fait pour nous faire aimer et comprendre la science et son intérêt, à commencer par la formation scientifique de nos élites dirigeantes toutes ou presque sorties de l’ENA (des administrateurs) ou de HEC Paris (des commerciaux). Bref, tout sauf des créateurs et des chercheurs. Le Japon, l’Allemagne où la Chine n’hésitent pas à promouvoir des scientifiques au gouvernement. La France quant à elle, n’a pas de pétrole, mais possède des scientifiques de haut niveau qu’elle n’écoute pas, même en leur commandant des rapports tous plus instructifs et pragmatiques les uns que les autres (rapports Gallois, Lauvergeon… ) qui finissent tous dans les tiroirs. Un suicide à répétition.

    Deux rayons de soleil éclairent néanmoins cette fin d’année 2013 morose.

    Gilles-Éric Séralini va peut-être devoir passer à la caisse et rembourser les sponsors de la grande distribution qui avaient soutenus " en toute indépendance " l’inoubliable étude qui avait fait la Une du Nouvel Observateur (toujours en toute indépendance) sur la toxicité des OGM (tumeurs à tous les étages). La revue Food and Chemical Toxicology a retiré de sa publication cette étude, qui n’existe donc plus, après réexamen par un comité d’experts qui, de nouveau, confirme la nullité méthodologique des analyses statistiques[1]. Un minimum de recul, de connaissance et d’analyse scientifique journalistique n’aurait certainement pas nui au débat et à l’intelligence des lecteurs. Corinne Lepage, la Brigitte Bardot des chromosomes torturés, reste étrangement silencieuse pour une fois. Seul l’hebdomadaire Marianne a relayé cette information écolo-incompatible.

    Michel Serres, philosophe au savoir immense, persiste à s’émerveiller devant les mutations technologiques, celles de l’information en particulier[2]. Cela nous change du discours catastrophiste habituel des rabougris de l’innovation.

    Tout n’est peut-être pas perdu.

    1.Marianne, n°868 du 7 au 13 décembre 2013.

    2.Serres Michel, Petite poucette, Éditions Manifestes Le Pommier, 2013.

     

  • Innorobo 2014: robots en agriculture

     

    L’édition 2014 d’Innorobo, le rendez-vous européen de l’innovation robotique,  vient de s’achever à Lyon. Les robots s’infiltrent dans tous les domaines des activités agricoles. Depuis toujours, les agriculteurs cherchent à mécaniser leurs tâches, à la fois pour permettre des travaux pénibles et pour augmenter la productivité. Submergés par des obligations réglementaires de plus en plus nombreuses (documentation, traçabilité…), ils trouvent aujourd’hui dans la robotique un moyen d’accélérer la modernisation de leur outil de production grâce à des robots simples d’utilisation et d’entretien, capables non seulement de les soulager, mais aussi de les aider à prendre des décisions dans une logique de développement durable.

    Premier exemple: la traite. Tâche répétitive par excellence, dévoreuse de temps et de main-d’oeuvre, elle fut pionnière dans le domaine de l’automatisation, qui remonte aux années 1980. Elle connaît de nombreux développements effectués par les grands du secteur, qu’il s’agisse de Lely (Pays-Bas), de GEA Farm Technologies (Allemagne), DeLaval (Suède) ou, plus récemment, de Sac Christensen (Danemark). La difficulté principale concerne le repérage de la disposition des tétines de la vache, très variable d’un animal à l’autre, mais aussi pour la même vache en fonction de la période. Sac Christensen a ainsi mis au point un bras robotisé industriel qui repère les trayons grâce à son système de vision doté d’un laser et d’une caméra, et assure le branchement des vaches dans deux stalles parallèles. Le système, baptisé Rds FutureLine, permet la traite de 120 vaches laitières à raison de trois traites par jour.

    Ces constructeurs ont enrichi leur offre avec des robots mobiles, aussi appelés drones terrestres, tels que Robagro, développé par BA Systèmes, capable de se déplacer librement dans l’étable pour rechercher du fourrage et des céréales dans des conteneurs dédiés et de les acheminer au pied des vaches laitières. Le robot Jeantil Automatic Feeding, proposé par la PME bretonne du même nom, embarque, lui, un mélangeur qui prépare automatiquement les rations à l’aide d’un logiciel dédié et les distribue dans la journée au rythme prévu par l’éleveur. À l’aide d’un collier présent sur la vache, certains drones peuvent même réaliser une portion personnalisée en fonction de l’animal et des paramètres saisis par l’exploitant.

    Avec le Lely Juno, la corvée de raclage du sol et de repousse du fourrage le long des couloirs d’alimentation est éliminée. Juno se repère à l’aide de capteurs à ultrasons et d’une bande métallique qu’il peut suivre pour retourner automatiquement à sa station de recharge. Le nettoyage des bâtiments, tâche ingrate et chronophage, a aussi trouvé sa solution : le robot mis au point par Dussau Distribution en Aquitaine parcourt la stabulation et nettoie quasiment en temps réel les déjections animales. Son bras articulé portant la buse de nettoyage comprend une tête sensitive qui lui permet de contourner les obstacles.

    Dans le domaine de la céréaliculture ou du maraîchage, l’automatisation à l’aide de drones terrestres n’est pas encore aussi présente que dans le domaine de l’élevage. Des PME innovantes commencent néanmoins à investir le marché. La société française Naïo Technologies a lancé, en 2013, son premier robot autonome, baptisé Oz. Équipé d’un capteur laser, il identifie les rangées de légumes et les suit pour effectuer un désherbage mécanique. Outre le gain de temps — d’après le constructeur, cinq minutes suffisent pour désherber mécaniquement une rangée de 100 mètres, contre quatre heures pour un humain —, le robot évite l’épandage de produits chimiques. Pourvu d’une autonomie de quatre heures, il se recharge simplement sur une prise électrique…

    Plus innovant encore, l’entomologiste américain David Dorhout s’est inspiré de la communication chimique chez les fourmis pour mettre au point des engins autonomes capables d’améliorer le rendement des terres agricoles en optimisant les techniques d’ensemencement. Nommés Prospero, ces robots communiquent entre eux par infrarouge et se déplacent en “horde” — jusqu’à une centaine d’unités selon la taille de la parcelle — pour disperser les graines de façon optimale. Chaque robot marque la position de ses graines par un point blanc, puis enregistre précisément cette position afin de pouvoir lui appliquer par la suite différents engrais et insecticides et éviter que d’autres machines plantent au même endroit.

    Les fruits bénéficient aussi de la robotisation, pour en réduire le coût d’exploitation mais aussi pour les mettre à disposition sans stockage et sans conservateurs, en étant cueillis à la demande : le Citrus Robot ou le projet Vision Robotics permettent ainsi de repérer et de récolter les agrumes. L’espagnol Agrobot et le japonais Shibuya Seiki ont conçu des modèles capables de ramasser les fraises à maturité. Leurs caméras reconnaissent les fruits parmi les feuilles et jugent s’ils sont mûrs en fonction de leur couleur. Ils calculent leur emplacement et avancent leurs pinces pour les cueillir délicatement. Ces robots peuvent travailler la nuit (avec des lampes) et fournir des fraises vraiment fraîches pour le marché du lendemain. Des recherches sont en cours pour étendre leur utilisation à d’autres fruits et légumes, tels que le raisin ou la tomate, où la couleur joue un rôle important.

     

  • Stocker les énergies renouvelables grâce à l’hydrogène solide

    Publié  le 10 mars 2014 dans Sciences et technologies

    McPhy Energy, une jeune société française spécialisée dans le stockage de l’énergie et la production d’hydrogène solide, va bientôt entrer en bourse.

    Ajuster la production d’électricité à la demande est devenu un véritable casse-tête avec l’essor des énergies renouvelables. La multiplication des sites de production éoliens ou solaires soulève des problèmes de saturation du réseau électrique, et génère des gaspillages importants du fait de leur caractère intermittent. Parvenir à stocker le surplus d’énergie généré pendant les pics de production afin de le consommer durant les mauvaises périodes est donc un enjeu majeur.

    De nombreuses sociétés dans le monde se sont lancées dans une course technologique avec pour objectif de trouver la « solution miracle » au problème du stockage de l’énergie. Alstom par exemple travaille sur la batterie MaxSine eStorage d’une capacité de 12 mégawatts, en cours de test dans le quartier solaire Nice Grid. D’autres ont choisi de se focaliser sur le stockage mécanique, thermique ou électrochimique à base d’hydrogène liquide ou gazeux.

    Mais pour l’heure, le stockage de l’électricité est surtout représenté par les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). C’est-à-dire des barrages hydroélectriques qui sont capables, en cas de surproduction électrique, de transférer l’eau en altitude dans un ou plusieurs réservoirs. Lorsque la demande grimpe, l’eau est ensuite libérée pour récupérer astucieusement l’énergie en se servant de la gravité. Fiable et rentable, cette technique a pour principal défaut de ne pouvoir être utilisée que dans des zones géographiques spécifiques.

    De son côté, la PME française McPhy Energy propose un procédé technique qui pourrait changer la donne. Une solution de stockage sous forme d’hydrogène solide, issue d’une décennie de recherche et développement en association avec le CNRS et le CEA.

    Le concept repose tout d’abord sur la conversion de l’énergie électrique issue des éoliennes et des panneaux photovoltaïques en énergie chimique par électrolyse. Après avoir plongé deux électrodes dans de l’eau, le courant électrique excédentaire est utilisé pour casser les molécules H2O afin de récupérer le dihydrogène, avec un rendement énergétique de 60 à 70%. Autrement dit, les 2/3 de l’énergie électrique qui aurait été perdue sinon serait récupérée pour fabriquer de l’hydrogène.

    Dans un second temps, cet hydrogène est stocké sous forme solide en le fixant sur des galettes de magnésium, un métal abondant sur terre et fort peu coûteux. Le matériau obtenu, que l’on nomme hydrure de magnésium, offre de multiples avantages :

    ◾Il permet un gain de place considérable par rapport au stockage de l’hydrogène liquide ou gazeux. Une seule galette de magnésium de 30 cm de diamètre pour 1,5 cm d’épaisseur peut contenir l’équivalent de 600 litres d’hydrogène !

    ◾La forme solide est beaucoup plus stable et sécurisée que la forme liquide ou gazeuse, ainsi l’énergie stockée est facilement transportable sur un territoire donné.

    ◾Le processus peut être aisément inversé en chauffant les galettes à quelques centaines de degrés, ce qui a pour effet de libérer l’hydrogène avec un rendement de 90%.

    Toutefois, le meilleur reste à venir ! Car le système combiné alliant un générateur d’hydrogène avec une capacité de stockage est aussi bon marché qu’écologique ! D’après les équipes McPhy Energy, il serait possible de produire 1 kilogramme d’hydrogène pour seulement 5 €, en ne consommant que de 10 litres d’eau à peine ! L’hydrogène serait semble-t-il revendu à 9 € le kilo sur le marché…

    Cela ouvre un large éventail de nouvelles applications industrielles très intéressantes. Les galettes d’hydrure de magnésium pourraient notamment être utilisées comme piles à combustible dans des véhicules adaptés. 5 kilogrammes d’hydrogène solide suffirait à offrir aux voitures une autonomie de 500 kilomètres, contre 100 en moyenne pour les modèles électriques actuels. Et le coût de la recharge serait proche du prix d’un plein d’essence d’un véhicule thermique (5 Kg X 9 € = 45 €) !

    En outre, l’hydrogène après inversion du processus pourrait être directement injecté dans le réseau de gaz naturel, à condition de ne pas dépasser 20% du mélange.

    L’entreprise McPhy Energy, qui revendique déjà plus de 1000 clients dans le monde dans le secteur des électrolyseurs, a annoncé sa prochaine introduction en bourse afin de lever une vingtaine de millions d’euros, destinés à accélérer le développement de sa technologie de stockage.

     

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  • Nano pas tout bon dans le corgnolon!

    Nanotechnologies et nanoparticules dans l’alimentation humaine

    Les nanoparticules sont des particules de très petites tailles. Il existe des nanoparticules naturellement présentes dans notre environnement et dans l’alimentation.

    À ce jour, l’industrie alimentaire n’utilise pas de substances pour leurs propriétés particulières liées à leur dimension "nano". Il n’y a donc pas de type particulier d’aliments dans lesquels on peut trouver des nanoparticules.

    Cependant, certains ingrédients utilisés depuis longtemps se retrouvent qualifiés de "nanoparticule" du fait d’une évolution de la définition réglementaire. Ils sont sur le marché depuis des décennies, évalués, sans que des effets néfastes ne leur aient été attribués. La réglementation européenne prévoit une réévaluation à tout moment si des données nouvelles sont disponibles. Il est important de rappeler que le secteur alimentaire est l’un des plus contrôlés et des plus évalués, la sécurité des denrées étant un prérequis à toute mise sur le marché.

    Lors d'un vote en session plénière à Strasbourg le 12 mars dernier, les eurodéputés ont dit non à la définition proposée par l'exécutif européen relative aux nanomatériaux dans la chaîne alimentaire. Selon eux, cette définition exclue les aliments avec des additifs contenant des nanomatériaux, qui sont pourtant déjà commercialisés.

    La résolution précise que compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité des aliments, il serait opportun de fixer une valeur seuil pour les nanoparticules utilisées dans les denrées alimentaires, par exemple 10%.

    Dans quels aliments trouve-t-on des " nanos " ?

    Il est difficile d’apporter une réponse catégorique à cette question du fait de l’absence d’un registre officiel et public. Par exemple, de la nanosilice est utilisée depuis plusieurs années comme additif antiagglomérant (par exemple dans le sel). Toutefois, il semble bien que les utilisations alimentaires soient pour l’instant très limitées.

    Mais les perspectives ne manquent pas… Grâce aux nanos, les industriels pourraient enrichir plus facilement les boissons en arômes ou substances à but nutritionnel. Traditionnellement insolubles dans l’eau, certaines vitamines, une fois "nanoencapsulées", pourraient être ajoutées à votre soda préféré sans en altérer l’aspect. D’autres applications sur la texture des aliments ou le masquage d’odeurs sont évoquées. Aux États-Unis, quelques produits alimentaires ayant impliqué des nanotechnologies sont disponiblessur le marché. Il s’agit principalement de suppléments diététiques.

    Mais c’est sans doute avec des emballages " actifs et intelligents " que les nanos pourraient faire leur entrée dans nos cuisines. Des nanoparticules métalliques incluses dans l’emballage permettraient de capter l’oxygène ou de prévenir le développement de germes. De minuscules capteurs situés au contact de l’aliment pourraient détecter d’éventuels agents pathogènes… De quoi augmenter les durées de conservation et limiter les risques d’intoxication alimentaire.

    Parmi toutes ces innovations, il reviendra au consommateur de distinguer les avancées réelles et utiles des simples " gadgets " dont l’industrie est si friande.

    L’évaluation des risques

    Dans l’Union européenne, le Règlement " Novel Food " établit le cadre légal d’autorisation de toute une série de produits " exotiques " (plancton, larves d’insectes…), mais aussi des aliments produits grâce aux nouvelles technologies comme les nanos.

    Tout ingrédient sous la forme de nanomatériaux ou tout aliment issu d’un moyen de production utilisant des nanotechnologies devra donc faire l’objet d’une évaluation au niveau communautaire. Avant sa mise sur le marché, il devra prouver son innocuité (études de toxicité prouvant qu’il n’y a pas de danger pour le consommateur). Afin de garantir l’information du consommateur, les nano-ingrédient approuvés seront mentionnés sur l’étiquetage alimentaire.

    En ce qui concerne les emballages comprenant des nanomatériaux, l’Autorité européenne de sécurité des aliments sera chargée d’en évaluer la toxicité, comme pour toute nouvelle substance destinée à entrer en contact avec les denrées alimentaires.

    En raison de nombreuses zones d’ombre sur les propriétés des nanomatériaux et de leur effet sur la biologie et la santé humaine, la question des risques éventuels pour la santé et l’environnement reste posée. Ainsi, dans son rapport sur les nanotechnologies alimentaires, rendu public le 14 octobre 2008, l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments pointait de nombreuses incertitudes tant en ce qui concerne la détection des nanoparticules dans l’alimentation que l’évaluation de leurs éventuels effets toxiques.

    La plus grande prudence et le choix

    La CLCV demande un affichage de la présence de nanotechnologies dans les produits de grande consommation. En ce qui concerne l’alimentation, compte tenu des incertitudes existant sur les conditions d’utilisation et le manque de données sur les conséquences sanitaires, l’utilisation des nanotechnologies paraît prématurée. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) soutient qu’il " faut adapter le cadre législatif européen de manière à assurer une utilisation sûre des nanomatériaux, dans les produits de consommation en particulier, comme la nourriture et les cosmétiques ".

    De son côté, le Conseil national de l’alimentation, dans un avis du 19 juin 2009, recommande, concernant les composants et les aliments issus des nouvelles technologies, " qu’en cas d’absence de méthodologie d’évaluation des risques ou de données reconnues comme suffisamment fiables (ce qui est le cas aujourd’hui des nanomatériaux manufacturés), la mise sur le marché de toute denrée alimentaire, additif, arôme, enzyme, emballage et objet au contact des denrées alimentaires issu de ces nouvelles technologies, ne soit pas autorisée ".

    DÉJÀ DANS LES EMBALLAGES ET LES ADDITIFS ALIMENTAIRES

    Mais elles sont aussi, et de plus en plus, présentes dans le secteur alimentaire pour les innombrables propriétés qu'elles font miroiter – pour les emballages en particulier. Enfin, elles sont directement incorporées dans les aliments via les additifs alimentaires. La silice par exemple. Selon le ministère de l'agriculture, "des produits à l'échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années enEurope et en France dans les aliments courants : la silice, autorisée au niveau européen depuis des années, est produite sous forme nano comme additif anti-agglomérant".

    Or, cet ingrédient – noté E 551 sur les emballages, par exemple dans des sauces tomates et vinaigrées – n'est pas identifié comme "nano", notait l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, devenue Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) dans un rapport de 2008 (PDF). Car l'organisme européen en charge des additifs alimentaires considère qu'il n'est pas conçu comme un nanomatériau visant à obtenir des propriétés bien spécifiques, différentes de celles de son cousin aux particules plus grandes. D'après lui, d'ailleurs, "il n'y a pas d'additifs alimentaires produits par les nanotechnologies". Néanmoins, note l'Anses, "il fautsouligner que les agrégats et agglomérats de SAS [silices amorphes synthétiques] doivent être considérés comme des entités nano-structurées".

    En Europe, les nanomatériaux conçus intentionnellement pour l'industriealimentaire sont encore assez marginaux, et plutôt au stade de recherche & développement. Aux Etats-Unis par contre, une étude publiée par Environmental Science & Technology montre qu'ils ont déjà fait leur entrée dans les garde-manger : un Américain consommerait chaque jour des nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant blanc (E171) dans de nombreux dentifrices et aliments – en particulier les friandises, comme les chewing-gums Trident, les M&M's ou les Mentos. Du coup, les enfants y sont encore plus exposés.

    DANS QUELS ALIMENTS TROUVE-T-ON DES NANOPARTICULES ?

    Les industriels n'étant pas sommés, jusqu'ici, de déclarer les produits contenant des nanoparticules, l'information à ce sujet se fait rare et partielle. S'il existeplusieurs inventaires de ces produits dans le commerce, ils se fondent uniquement sur ce qu'affichent les entreprises – or, l'usage des nanotechnologies est de moins en moins brandi comme argument commercial – sans vérification possible.

    Néanmoins, l'inventaire le plus complet est celui du "Project on emerging nanotechnologies"  réalisé par le think tank Woodrow Wilson Institute. En 2011, il recensait 1 371 produits dans le monde, dont 367 en Europe. Près d'un sur dix concernait le secteur alimentaire : revêtement intérieur des bouteilles de bière Corona, eau pour femmes enceintes et bébés (de La Posta del Aguila), nombreux compléments alimentaires, vitamines et produits amaigrissants... En France – où l'inventaire se borne à des produits cosmétiques, comme le parfum Coco Mademoiselle de Chanel –, il existe une autre base de données de l'Anses, Nano3... qui n'est pas ouverte au public.

    Selon un rapport des Amis de la Terre – qui cite aussi de nombreux produits, de la vitamine E soluble de BASF au revêtement intérieur des réfrigérateurs LG Electronics – "beaucoup des plus grandes entreprises de l'industrie alimentaire, dont Nestlé, Unilever et Kraft, font des recherches en nanotechnologies pour la transformation et l'emballage des aliments". D'après l'association, BASF, Cadbury Schweppes, Danone, Mars Inc. ou encore Pepsico font aussi partie des principales firmes qui investissent dans la recherche sur ces nanomatériaux.

    DES APPLICATIONS VARIÉES

    Les nanoparticules sont à peu près bonnes à tout faire, pour des applications plus ou moins utiles. Dans les emballages alimentaires, elles peuvent servir à barrer la route aux UV, à imperméabiliser un contenant, mais aussi de filtre anti-microbien, d'agent anti-odeurs, de capteur d'humidité... Le nano-aluminium, par exemple, rend le papier aluminium plus réfléchissant et moins collant. De manière générale, noteun rapport de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elles améliorent "la sûreté, la traçabilité et la durée de conservation des produits alimentaires".

    Au sein des aliments, leurs propriétés sont tout aussi variées. Elles peuventrenforcer les arômes ou les effets nutritionnels d'un aliment, et, selon les Amis de la Terre, réduire les graisses et les calories qu'il contient, augmenter le nombre de fibres, de protéines, ou encore de vitamines, changer sa couleur... "La réduction à l'échelle nanométrique des substances bioactives améliorerait aussi l'acceptation, l'absorption et la biodisponibilité dans l'organisme", notent la FAO et l'OMS.

    UNE INFORMATION RARE

    Malgré toutes ces promesses et cette "entrée silencieuse dans l'alimentation" des nanoparticules, les identifier et les recenser relève toujours du casse-tête. Dans un rapport de 2009, l'ex-Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, fusionnée avec l'Afsset pour devenir l'Anses) constatait par exemple qu'il n'était "pas possible d'identifier les produits commercialisés relevant des nanotechnologies à partir de notifications ou d'autorisations existantes en l'état actuel de la réglementation dans le champ alimentaire". Et que, "considérant ces incertitudes, l'agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules".

    Face à ces lacunes, les initiatives se multiplient pour renforcer l'expertise dans ce domaine : mise en place d'un groupe de travail permanent à l'Anses en novembre,création d'une plateforme de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) en décembre... Avec parfois un succès mitigé pour gagner la confiance du public : en mai dernier, l'Allemagne annonçait le lancement d'une étude d'une ampleur sans précédent sur les dangers des nanoparticules sur la santé humaine, afin d'établir, si besoin est, des seuils maximaux d'exposition. Elle l'a confiée à la firme BASF, géant de la chimie, en pointe dans le secteur des nanotechnologies

    SOUPÇONS SUR LES RISQUES POUR LA SANTÉ HUMAINE

    La première question qui se pose est celle de l'infiltration, au fin fond de notre corps, des nanoparticules que l'on mange. Plusieurs études montrent qu'elles peuvent franchir les barrières de protection physiques, interférer sur le système immunitaire, pénétrer dans les vaisseaux sanguins, le système lymphatique et divers organes. Selon l'Afssa, "le foie et la rate seraient des organes cible, mais certaines nanoparticules sont retrouvées dans les reins, les poumons, la mœlle osseuse et le cerveau". En outre, la taille des nanoparticules est déterminante dans leurs pérégrinations à travers notre organisme, comme le montre une étude menée sur des souris et citée par l'OMS et la FAO : "Les plus petites particules [d'or] ont été retrouvées dans les reins, le foie, la rate, les poumons et le cerveau, alors que les plus grandes sont presque entièrement restées dans l'appareil digestif."

    La seconde question est celle de l'effet de ces nanoparticules sur notre santé. Question complexe, et jusqu'ici, pas entièrement résolue. En effet, selon Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, "il est difficile de généraliser sur la toxicité des nanoparticules, car elle dépend de divers paramètres : leur taille, leur morphologie, leur composition chimique... Il suffit qu'un paramètre change pour que leur toxicité change."

    Du côté des nanoparticules de silice par exemple, l'Afsset cite des études montrant que, si elles ne semblent ni cancérogènes ni génotoxiques, elles produisent un effet sur nos cellules : "L'interférence avec [certains constituants cellulaires] peut mener à un dysfonctionnement de la division cellulaire et perturberle trafic cellulaire." Une autre étude publiée en 2012 dans Toxicological Sciences a testé l'effet du nano-argent in vitro et in vivo, injecté dans le sang de rats. Conclusion : les nanoparticules ont été retrouvées jusque dans le noyau des hépatocytes, des cellules du foie, et sont hautement cytotoxiques (altérant des cellules) dans cet organe vital. "Cette étude présente des preuves de la toxicité et du caractère inflammatoire potentiel des nanoparticules d'argent dans le foie, après ingestion.