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histoire - Page 5

  • La plus belle langue du monde!

    Quelle langue parlera-t-on à Bruxelles si ce n’est plus l’anglais ?

     Avec le brexit, la langue anglaise risque d’être beaucoup plus rare au sein des instances européennes. Qu’attend François Hollande pour sortir son clairon et aller y défendre la langue française?

    Par Yves Montenay.

    Hollande ira-t-il bouter l’anglais hors de Bruxelles?

    Comme le savent les personnes de ma génération, l’Europe, je veux dire le machin qui nous dirige de Bruxelles, ne parlait au début que français. Deux raisons à cela : trois pays sur six avaient le français comme langue officielle ou comme une de leurs langues officielles (France, Belgique, Luxembourg), et la plupart des personnalités, éduquées avant la vague américaine de l’après-guerre, parlaient français.

    Pompidou attendit la mort de de Gaulle pour accepter la Grande-Bretagne, et lui demanda de n’envoyer à Bruxelles que des Anglais bilingues (si, ça existe !). La promesse fut respectée pendant 10 ans. Mais ensuite l’époque avait changé, les générations suivantes avaient été élevées avec l’argent américain dès 1945 à l’ouest, et dès 1990 à l’est, avec un grand effort pour faire passer des élèves et les enseignants du russe à l’anglais. Bref, de nombreux responsables actuels d’Europe orientale nés dans les années 1970 ont appris l’anglais au lycée et fait des études supérieures en Amérique, tandis que leurs aînés ont été couverts de bourses pour s’y perfectionner.

    Ce cadeau à l’Angleterre

    La perfide Albion en a profité pour s’engouffrer dans la brèche pour le plus grand bénéfice de ses entreprises: dossiers d’appel d’offres en anglais, lobbying en anglais. J’ai vu de mes yeux arriver à la banque de Roumanie, alors encore largement francophone, un ordinateur apporté par l’ambassade d’Angleterre sur crédits européens avec des modes d’emploi et logiciel en anglais. J’ai bien sûr expliqué que la France avait payé une plus grande part de ce cadeau que l’Angleterre, mais le mal était fait. Les Marocains ou les Croates savent qu’ils n’ont aucune chance d’avoir une aide dans le cadre de "la politique de voisinage" s’ils ne déposent pas leur dossier en anglais. Il n’y a aucune raison juridique à cela, mais c’est ainsi.

    Le rapport Grin et les études qui ont suivi estiment à un gros paquet de milliards d’euros ce que cette colonisation linguistique a apporté à la très pratique Albion. Ça n’a pas empêché Madame Thatcher de réclamer un autre paquet de milliards (vous vous souvenez: "I want my money back"), puis David Cameron, ce printemps de réclamer encore de nouvelles concessions pour que les Anglais votent de rester.

    Je m’attends au pire concernant ce que réclameront des Anglais pour organiser la sortie. Il y aura deux ans de négociation paraît-il, et à ce petit jeu, les Anglais sont les meilleurs. Je le sais pour m’être souvent frotté à eux et avoir entendu : " notre proposition est effectivement moins intelligente que celle proposée par nos amis français, mais c’est la nôtre et nous bloquerons tout autre solution ".

    Et si l’Europe revenait au français?

    La plupart des dirigeants français du public ou du privé ne font pas attention à ces questions linguistiques, budgétaires ou réglementaires. Sauteront-ils sur l’occasion de revenir au français ? Il y a là une magnifique occasion de sauver notre langue en nous alliant avec les Allemands, qui souffrent linguistiquement, et donc commercialement, encore plus que nous. En effet, à Bruxelles, seule l’Irlande aura l’anglais comme langue officielle, la quasi-totalité des cadres anglophones vont partir et le petit personnel est francophone (j’en arrive: tout ce qui était intéressant était en anglais, seuls les panneaux destinés au personnel étaient en français).

    Il y a peut-être là un débouché pour François Hollande qui voit dépérir ses perspectives en France. Qu’il saute sur son cheval, mette le sabre au clair, crie " Montjoie et Saint Denis ! " et fonce sur Bruxelles! Ou qu’il se fasse parachuter avec un commando appuyé par ces soldats tchadiens qui se sont illustrés avec nous au Sahara… l’occasion de montrer à nos amis européens qu’ils auraient mieux faits de nous donner un coup de main en Afrique, là où nous nous battons pour eux, plutôt que de pérorer en mauvais anglais à Bruxelles.

    Contrepoint.org

     

    MOI, JE DIS

     

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  • Retour à la barbarie du bas/Moyen-âge*

    Comme il y a mille ans, notre continent est confronté au problème identitaire. Certains ont décidé de le nier. D’autres d’en faire le cheval de bataille de leur campagne.

    Dans son merveilleux Bilan de l’histoire, René Grousset avait défini le haut Moyen Âge comme une période liée au déclin de l’Empire romain d’Occident et marquée par la baisse de la démographie, d’importants phénomènes migratoires, avec notamment l’invasion du sud de l’Europe par l’islam et le morcellement des empires, se traduisant par un violent affrontement des identités. Curieusement, il y a quelques années, l’essayiste Alain Minc a produit un livre intitulé le Nouveau Moyen Âge. Ouvrage ô combien prémonitoire dans lequel il laissait envisager l’arrêt et le refus de la notion de progrès, et la fin de l’ordre. Aussi bien l’ordre du monde, résultant des traités de Westphalie, du congrès de Vienne et des accords de Yalta, que l’ordre propre au bon fonctionnement de chaque État-nation.

    Ces deux visions émanant de deux personnages très différents nous conduisent à la même conclusion : nous voici aujourd’hui à l’aube d’un nouveau Moyen Âge. Tous les ingrédients sont malheureusement réunis pour que nous renouions avec cette période sombre de notre histoire : la fin de l’Occident, la montée d’un islam conquérant, une démographie faible, des phénomènes migratoires incontrôlés et dangereux, la défiance généralisée envers le progrès, et une forme de désordre mondial, européen, national et sociétal.

    Tout cela peut paraître bien théorique. Mais l’actualité de ces derniers jours est un concentré de tous ces phénomènes. La montée en puissance de cet islam conquérant à travers l’épouvantable attentat qui a frappé Orlando, aux États-Unis, aussitôt revendiqué par les forces obscures de Dae’ch, et l’assassinat de deux policiers français par un djihadiste. L’afflux ininterrompu de migrants venant de l’autre côté de la Méditerranée. Selon les données communiquées par le Haut Commissariat pour les réfugiés : au cours des cinq premiers mois de l’année, 203 981 personnes ont déjà effectué la traversée. Près des trois quarts d’entre elles sont parties depuis la Turquie vers la Grèce avant la fin mars, et quelque 46 714 d’entre elles ont effectué la traversée vers l’Italie.

    Et puis cette installation du désordre à un point que nous n’avons jamais connu en France depuis des épisodes de guerre. Il y a toujours eu des manifestations syndicales. Mais désormais elles sont toutes infiltrées par des jeunes dont le seul but est de détruire et de casser. Et le spectacle donné par les hooligans et certains supporters de l’Euro de foot au cours du week-end dernier, ajouté à l’impéritie des pouvoirs publics, n’avait rien à envier aux hordes de brigands qui infestaient les forêts il y a mille ans. Jules Ferry disait que " l’ordre est la condition du progrès ". Ne nous étonnons donc pas si ce retour de la sauvagerie, de la violence gratuite et de comportements bestiaux s’accompagne chez nos concitoyens d’une méfiance accrue à l’égard de toute forme de progrès.

    Ce n’est pas non plus un hasard si l’explosion des empires — y compris peut-être bientôt de l’Union européenne avec le Brexit —, si l’arrivée incontrôlée de migrants ne voulant pas s’assimiler et si l’absence d’autorité à la tête de nos très molles démocraties davantage gouvernées par l’opinion que par les convictions posent la question principale du moment : celle de l’identité. Dans ces colonnes, Édouard Balladur avait annoncé il y a quelques semaines que la prochaine élection présidentielle se jouerait sur ce seul facteur et non sur les programmes économiques, qui se ressemblent tous. Le message a été bien reçu par François Fillon, qui ne cesse de rappeler les racines chrétiennes de la France, et par Nicolas Sarkozy, qui a largement pointé du doigt le malaise identitaire de nos compatriotes lors d’un important discours effectué il y a une semaine.

    Cette question identitaire n’est pas que française. On la voit surgir en Autriche, en Allemagne, en Grande-Bretagne, surtout depuis que le maire de Londres est musulman, en Espagne avec le problème catalan, en Belgique, en Italie, et même aux États-Unis où elle explique en partie le succès de Trump lors des primaires. Contrairement à ce qu’Alain Juppé — chantre de l’identité heureuse, curieux concept assez éloigné de ce que vivent nos concitoyens — avance, l’identité n’est pas un repli sur soi. C’est d’abord et avant tout la volonté de retrouver le destin de notre futur commun et de ne pas l’abandonner à des technocrates bruxellois, à des fédéralistes européens ou à des apôtres du “vivre-ensemble” avec un islam qui n’est pas compatible avec la République. Pour avoir sombré dans un vaste renoncement, l’Empire romain a plongé l’Europe dans l’obscurité d’un Moyen Âge tourmenté et violent. Le général de Gaulle, dont le père était professeur d’histoire, répétait que "les grands pays le sont pour l’avoir voulu". Mais le voulons-nous encore?

    Valeurs Actuelles

     

    *Bas Moyen-âge: après la Gaule romaine et les rois Fainéants (300) jusqu'à l'avènement de l'amour courtois (vers 1100 – 1200) et l'intronisation des Rois de France à la Basilique St Denis. N'oubliez pas le baptême de Clovis qui a pérennisé la chrétienté en France

    La Bas Moyen-âge est encore le temps des invasions Barbares qui ravagent, détruisent, pillent, massacrent tout et tous. L'âge de l'obscurantisme: celui qu'on veut nous forcer à adopter.

    NDLR: ci-dessus, ces quelques phrases sont un raccourci rapide de cette époque.  La France, deux fois millénaire: origines chrétiennes avérées.

    Notre beau pays possède une à deux églises (et plus) par commune, sans parler des calvaires à chaque carrefour où le voyageur s'arrêtait pour prier avant de poursuivre son chemin.

    Ce n'est pas parce que j'ai cessé de prier depuis l'âge de 12 ans que je méconnais l'âme de Ma France, mon Pays Éternel.

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    avertissement: FRANCE ÉTERNELLE VIVRA ÉTERNELLEMENT COMME ELLE L'A TOUJOURS FAIT, SANS PERDRE SON ÂME

    c'est écrit dans La Marseillaise:

    ... Contre nous de la tyrannie,

    l'étendard sanglant est levé

    entendez-vous dans nos campagnes,

    mugir ces féroces soldats,

    qui viennent jusque dans nos bras

    égorger nos fils et nos compagnes

    Aux armes citoyens!...

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  • Des hominines taillaient déjà des outils il y a 3,3 millions d'années

    Il y a un mois environ, l'annonce de l'archéologue française du CNRS Sonia Harmand, qui codirige le West Turkana Archaeological Project (WTAP), avait fait l'effet d'une bombe en paléoanthropologie. La chercheuse et ses collègues viennent finalement de publier dans Nature un article présentant la découverte des plus vieux outils attribuables à ce jour à la lignée humaine. Trouvés non loin du lac Turkana, au Kenya, ils sont âgés de 3,3 millions d'années et montrent qu’avant l’apparition d’Homo, des hominines taillaient déjà des outils en pierre.

    Par Laurent Sacco, Futura-Sciences

    Jason Lewis voulait être paléoanthropologue et réaliser des fouilles en Afrique orientale depuis l'âge de 13 ans après avoir lu un livre sur Lucy, la célèbre Australopithecus afarensis. On le voit ici en compagnie de Sonia Harmand qui a toujours été passionnée par la quête de nos origines et le rôle des outils dans l'évolution cognitive des hominines. Elle voulait elle aussi travailler dans le berceau de l'humanité, où les premiers chapitres de l'histoire humaine sont préservés. Les voici réunis sur cette photo où ils examinent les plus vieux outils découverts à ce jour.

    Jason Lewis (à droite) voulait être paléoanthropologue et réaliser des fouilles en Afrique orientale depuis l'âge de 13 ans après avoir lu un livre sur Lucy, la célèbre Australopithecus afarensis. En compagnie de Sonia Harmand qui a toujours été passionnée par la quête de nos origines et le rôle des outils dans l'évolution cognitive des hominines. Elle voulait elle aussi travailler dans le berceau de l'humanité, où les premiers chapitres de l'histoire humaine sont préservés.

    C’est une découverte majeure, l’une de celles qui marquent une vie de chercheur et qui fait date dans l’histoire des sciences. Elle a été réalisée un matin du 9 juillet 2011 par l’archéologue française Sonia Harmand et son collègue Jason E. Lewis, également en poste à l’université de Stony Brook (États-Unis). Tous deux directeurs du  West Turkana Archaeological Project (WTAP) et respectivement Research Associate Professor et Research Assistant Professor au Turkana Basin Institute (TBI), ils s’étaient écartés par erreur de leur de chemin alors qu’ils menaient une campagne de fouilles dans le nord du Kenya, sur la berge ouest du lac Turkana. Tout en cherchant à retourner sur sa route, l’équipe examinait le sol à l'endroit qui allait être baptisé plus tard le site de Lomekwi 3. Les archéologues ont fini par découvrir avec l'aide d'un indigène, Sammy Lokorodi, des outils taillés dont l’âge était encore indéterminé à ce moment-là.

    La vallée du Grand Rift est un espace privilégié pour les recherches archéologiques et paléoanthropologiques qui permettent d'en apprendre davantage sur les origines de l'Homme. La " Mission Préhistorique " au Kenya, un projet franco-kenyan, a mené des fouilles sur la rive ouest du lac Turkana. En 1997, elle y fait une découverte majeure en mettant au jour les plus anciens outils taillés au Kenya. Aujourd'hui, le record est battu. Ces images donnent une bonne idée de ce que représentent les fouilles ayant conduit à la découverte de Lomekwi 3.

    L’étude de ces outils et leur datation allaient occuper pendant des années une équipe internationale de 19 chercheurs, dont certains sont membres du CNRS, de l'Inrap et de l'université de Poitiers. Jusqu’à présent, on attribuait une telle industrie lithique à des membres du genre Homo, comme Homo habilis. Mais certains se demandaient si des hominines, tels les fameux australopithèques comme Lucy, n’étaient pas déjà capables d’une telle prouesse il y a plus de 3 millions d'années. Encore fallait-il dater de façon fiable les outils trouvés sur Lomekwi 3 (voir les images des fouilles sur Flickr) et convaincre ainsi l’ensemble de la communauté scientifique. Il s'agissait là d'une démarche nécessaire pour pouvoir attribuer ces artefacts à certains des hominines qui vivaient dans la région du lac Turkana il y a quelques millions d’années.

    Le site de Lomekwi 3. Le chantier de fouille se trouve dans la zone triangulaire.

    Les outils ont été trouvés sur le site de Lomekwi 3, au Kenya. Le chantier de fouille se trouve dans la zone triangulaire, au milieu sur l'image. © MPK-WTAP

     

    Des outils datés indirectement par téphrostratigraphie

    Pour dater ces outils, les chercheurs ont eu recours à une méthode bien connue qu'il est possible d'employer lorsque l’on dispose d’une couche de sédiments prise en sandwich entre deux couches de cendres volcaniques. Les principes de la stratigraphie permettent en effet d'établir une chronologie relative : sauf perturbation géologique, une strate est toujours plus vieille que celle qui la recouvre. Dater deux couches de cendres entre lesquelles s’intercale une couche sédimentaire dans laquelle peut se trouver des fossiles ou des outils permet donc, en principe, d’encadrer l’âge de la couche sédimentaire et ce qu’elle contient.

    Dans le cas du site de Lomekwi 3, la téphrostratigraphie a pu être mise en pratique. Cette technique rend possible la datation des couches de cendres par des procédés physico-chimiques. Elle permet de corréler les couches étudiées à d'autres couches de cendres datées par radiométrie. Afin de consolider les estimations des âges obtenues, la mémoire magnétique des sédiments entourant les outils a été consultée. La chronologie des inversions magnétiques permet en effet de dater des roches grâce à la science du paléomagnétisme.

    Le site de Lomekwi 3 est visible sur Google Maps. © Google

    Homo habilis n'était pas le premier hominine taillant la pierre

    Il a alors fallu se rendre à l’évidence. Comme l’expliquent les 19 archéologues, géologues, paléontologues et paléoanthropologues dans un article tout juste publié dans Nature, les outils de Lomekwi 3 sont âgés de… 3,3 millions d’années environ. Ce sont les plus anciens découverts à ce jour. Ils sont trop vieux pour être attribués à des représentants du genre Homo connus, en particulier Homo habilis, que l'on croyait être le premier à tailler des outils.

    C’est une révolution, non seulement parce que cela repousse d’au moins 700.000 ans dans le passé les débuts de l’industrie lithique chez les hominines mais aussi parce que cela indique qu’elle a débuté avant l’apparition du genre Homo. Il semble donc que l’on soit actuellement en présence d’un changement de paradigme au sens de Thomas Kuhn, bien que celui-ci pointait rétrospectivement le bout de son nez depuis quelques années déjà. Ce qui est certain c’est que, comme l’explique Sonia Harmand, " ces outils mettent en lumière une période inattendue et inconnue de l’histoire du comportement des hominines et ils peuvent nous apprendre beaucoup sur le développement cognitif de nos ancêtres que nous ne pouvions comprendre uniquement à partir de leurs fossiles ".

    Jason Lewis fait quant à lui remarquer : " La conception habituelle de l’évolution humaine supposait que l’origine de l’industrie lithique était liée à l’émergence du genre Homo. Le développement de cette technologie était aussi supposé être connecté au changement climatique ayant provoqué le développement de la savane. L’hypothèse était donc que seule notre lignée avait accompli le bond cognitif consistant à faire se percuter des pierres pour en tirer des éclats et que cela avait été à la source du succès de notre processus évolutif ".

    Cette découverte est celle des plus vieux outils taillés par des hominines connus aujourd'hui. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression " Traduire les sous-titres ". Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez " français ", puis cliquez sur " OK ". © YouTube, sbcomm

    Une industrie lithique initiée dans la forêt ?

    On reconnaît dans la réaction de Jason Lewis la formulation de la théorie de l’East Side Story d’Yves Coppens. Bien qu’ayant perdu beaucoup de terrain ces dernières années à la suite de découvertes de fossiles d’hominines au point que son auteur l’ait abandonnée, elle supposait que le changement climatique avait conduit des forêts à se transformer en savane. Nos ancêtres aurait ainsi dû se redresser pour marcher d’une zone restée boisée à une autre et pour repérer au loin la présence de prédateurs ou de nourriture, ce qui avait conduit à la libération des mains, les rendant disponibles pour fabriquer et utiliser des outils.

    Mais l’étude des outils de Lomekwi 3 ainsi que la reconstitution de l’environnement où les hominines les ont taillés dans des blocs de lave lourds et volumineux conduit à une tout autre image. La région autour du site de Lomekwi 3 était en effet plutôt boisée il y a 3,3 millions d’années. " Les hominines qui y vivaient ne devaient probablement pas se trouver dans la savane ", selon Jason Lewis. Sonia Harmand ajoute d’ailleurs que l’étude de la taille des outils fait apparaître l'utilisation de gestes qui rappellent ceux des chimpanzés utilisant des pierres pour ouvrir des fruits à coque. On est donc peut-être en présence d’une technologie en transition, utilisée pour exploiter des plantes en forêt et précédant celle utilisée par Homo habilis pendant l’Oldowayen, il y a entre 2,6 et 1,7 millions d’années environ.

    Nous ne sommes probablement pas encore au bout de nos surprises. Sonia Harmand est certaine que les outils trouvés ne sont pas les tout premiers produits par des hominines. Bien que rudimentaires par certains côtés, ils sont trop complexes pour être le produit de chocs au hasard et il doit donc exister des outils plus anciens encore. Les recherches vont donc continuer dans le fascinant bassin du Turkana.

     

     

  • Australie : découverte du plus grand cratère d’impact au monde

     

    Avec ces 400 kilomètres de diamètre, le cratère découvert en Australie est le plus grand dû à un impact d’un astéroïde.

    C’est par hasard, en faisant des recherches géothermiques, que des scientifiques ont découvert un gigantesque cratère d’impact sous la surface de l’Australie. Il a une taille de 400 kilomètres de diamètre et aurait été créé par un astéroïde qui aurait percuté la Terre il y a plus de 300 millions d’années.

    Alors que l’on sait que notre planète a déjà été percutée par des astéroïdes, cette découverte est majeure vu qu’elle démontre que l’histoire de la Terre a été plus mouvementée que prévu, bien avant l’apparition de l’homme.

    C’est en Australie, dans le centre du pays, que cette découverte record a été faite. D’après les estimations, le cratère mesurerait 400 kilomètres et aurait, avec le temps, été enterré sous la surface, devenant invisible. C’est en réalisant des forages à deux kilomètres de profondeur, dans le Warburton Basin, qu’il a été mis en évidence lorsque les scientifiques sont tombés sur des morceaux de roche ayant visiblement été changés en verre, ce qui suggère des conditions extrêmes de température et de pression pour permettre cette transformation, des conditions que l’impact d’un énorme astéroïde aurait pu générer.

    Selon les chercheurs, il s’agirait en fait non pas d’un impact, mais de deux. Il y aurait deux cratères reliés, ce qui suggère que l’astéroïde s’est scindé en deux avant de frapper la surface de la Terre. "Les deux astéroïdes devaient faire au moins 10 kilomètres de large“, a expliqué Andrew Glikson, scientifique de l’Australian National University qui a dirigé la recherche.

    Il est encore difficile d’avoir une idée précise de l’impact et de l’époque exacte de ces impacts. Les chercheurs estiment qu’il a eu lieu il y a au moins 300 millions d’années et qu’il n’aurait pas été sans conséquence pour la planète : " Il a dû provoquer la disparition de nombreuses formes de vie présente sur la planète à cette époque ", ajoute Andrew Glikson.

    L’équipe qui publie son étude dans la revue Tectonophysics précise n’avoir pas été en mesure d’établir un lien entre cet impact et une extinction de masse survenue sur Terre., comme cela a été le cas pour la météorite tombée au Mexique qui a conduit à la disparition des dinosaures. Il s’agit encore d’un mystère dans le cas présent : " C’est un mystère, nous ne pouvons pas trouver d’extinction qui correspond à ces collisions. Je soupçonne que l’impact pourrait être encore plus vieux que 300 millions d’années ", a souligné Andrew Glikson.

    En fait, cette découverte pourrait aussi conduire à de nouvelles théories sur la manière dont la Terre a évolué au cours des derniers millions d’années. " Des impacts aussi conséquents que ceux-là pourraient avoir eu un rôle bien plus significatif dans l’évolution de la Terre que nous ne pensions auparavant".

    Il a à préciser que le plus grand cratère d’impact actuellement connu se trouve en Afrique du Sud. Connu sous le nom de Vredefort, il mesure environ 300 kilomètres de diamètre et remonte à environ 2,02 milliards d’années.

     

  • La copulation, une invention des poissons vieille de 400 millions d'années

    Des poissons cuirassés très archaïques, apparus peu après les premiers vertébrés, pratiquaient déjà la fécondation interne.

    Les vertébrés ont découvert très tôt les joies de la pénétration. D'après une étude parue cette semaine dans Nature , ce sont les placodermes, une classe de poissons cuirassés primitifs à mâchoire apparus il y a environ 430 millions d'années, au Silurien, qui ont "inventé" puis massivement "utilisé" la fécondation interne pour se reproduire. Pour le plaisir? Peu probable. Par intérêt évolutif? Peut-être. Par hasard? Très certainement.

    Les premiers indices de l'existence de ce mode de reproduction chez ces poissons très archaïques, apparus 100 millions d'années seulement après les premiers vertébrés, remontent à 1967. "Le paléontologue Roger Miles découvre cette année chez une espèce particulière des différences morphologiques majeures entre le mâle et la femelle qui suggèrent la présence d'appareils génitaux adaptés à une fécondation interne", rappelle Daniel Goujet, professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle, spécialiste des placodermes. "Cela restera pendant des années une curiosité."

    Un fossile portant un embryon

    La communauté scientifique n'est pas vraiment prête à accepter l'idée que la fécondation interne, jugée plus sophistiquée par anthropocentrisme, puisse réellement exister à une époque aussi reculée. En 2008, le paléontologue australien John Long présente un fossile qui va changer la donne: un spécimen remarquable de placoderme portant plusieurs embryons dans sa cavité abdominale. Cette découverte prouve non seulement qu'il y a eu fécondation interne, mais que le développement embryonnaire s'est prolongé jusqu'à un stade avancé dans le ventre de la mère. Un.

    Les découvertes de John Long ont conduit les membres de la communauté à reprendre leurs fossiles pour trouver la trace d'attributs sexuels caractéristiques d'une fécondation interne. En l'occurrence, chez les placodermes, un double pénis en forme de T inversé situé juste sous les nageoires postérieures (ou pelviennes). Les chercheurs retrouvent effectivement la trace de ces organes reproducteurs dans plusieurs sous-groupes. Notamment chez une espèce d'antiarche, parmi les plus anciens représentants des placodermes.

    Un coït de profil

    Dans ce nouvel article, les chercheurs décrivent notamment comment ce spécimen, Microbrachius, procédait à son accouplement. Les carapaces articulées rendent a priori impossible la position du missionnaire (que l'on retrouve chez la raie ou le requin actuels). La pénétration se fait côte à côte, de profil, les deux partenaires s'inclinant pour permettre la pénétration du pénis horizontal dans l'orifice de la femelle. Les nageoires pectorales, sortes d'appendices ossifiés évoquant des pattes de crabes, leur servaient probablement à rester accrochés ensemble pendant l'acte sexuel.

     "La diversité des sous-groupes de placodermes se reproduisant de manière analogue suggère que la reproduction interne était déjà très répandue à cette époque reculée", analyse Philippe Janvier, paléontologue spécialiste des premiers vertébrés au Muséum national d'histoire naturelle. "C'est étonnant car ce mode de reproduction est assez peu présent dans le monde aquatique aujourd'hui."

    "Cela montre qu'il n'y a pas de hiérarchie des modes de reproduction"

    Daniel Goujet, spécialiste des placodermes au Muséum national d'histoire naturelle.

    La plupart des poissons osseux actuels pratiquent en effet la fécondation externe: la femelle dépose ses œufs à un endroit avant que le mâle ne vienne les recouvrir de son sperme pour les féconder. Cette technique permet de multiplier les embryons pour contrebalancer le fort taux de mortalité lié au développement en pleine eau, un milieu très hostile. A l'inverse, la fécondation interne génère moins d'embryons, mais à l'abri des prédateurs au tout début de leur développement ce qui peut constituer un avantage fondamental.

    "On ne pensait pas que la fécondation interne puisse disparaître après son apparition", note Philippe Janvier. "Cela montre qu'il n'y a pas vraiment de hiérarchie des modes de reproduction", appuie son collègue Daniel Goujet. Plutôt qu'une lente progression vers la fécondation interne, la Nature a exploré toutes les pistes qui s'offraient à elles très rapidement. Certains modes se sont simplement avérés plus adaptés que d'autres à certaines situations particulières. Quant à savoir comment se reproduisaient les tous premiers vertébrés, cela reste un mystère complet. Mais il n'est pas impossible que les modes de reproduction aient là encore été bien plus variés qu'on ne l'imaginait.

     

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  • Quand les Romains enterraient la foudre…

    Quand les Romains enterraient la foudre…

    Les restes d'un curieux rituel romain viennent d'être fouillés à Pompéi.

    Vous venez d'achever la fouille d'un lieu très particulier à Pompéi. De quoi s'agit-il ?

    C'est un lieu où les Romains ont "enterré" la foudre. Pour eux, en effet, la foudre est un prodige, un signe saisissant de l'intervention des dieux − et non des moindres, en l'occurrence Jupiter (et d’autres dieux) si elle tombe de jour, ou Summanus, le dieu qui envoie des éclairs nocturnes, si c'est la nuit. À ce phénomène surnaturel, les hommes devaient répondre, en exécutant un rituel destiné à apaiser la colère divine. C'est le fulgum conditum, l'enterrement de la foudre.

    Comment se déroulait ce rituel?

    Les participants récoltaient les débris de ce qui avait été frappé par la foudre − arbre, édifice, corps humain, etc. Puis ils les mettaient dans une fosse et recouvraient cette dernière d'un petit monticule − un tertre. Ils chantaient, à un moment ou à un autre, des chants funèbres. Le tout se faisait sous la supervision des haruspices ou d’un pontife. Ces prêtres étaient requis dès qu'il fallait interpréter un signe des dieux. Mais c'est à peu près tout ce que nous savions sur le rituel lui-même.

    D'où venaient les informations sur ce rituel?

    De quelques mentions, et non de descriptions complètes, par des auteurs latins. Elles relatent que pour interpréter les prodiges, les Romains faisaient appel à la science étrusque, consignée dans des livres particuliers, les Livres Fulguraux, aujourd'hui malheureusement disparus. Ils pouvaient y consulter des formules qui les aidaient à interpréter ce signe particulier qu'était la foudre. En fait, la foudre est la marque d'une appropriation par la divinité. Le lieu acquiert un statut juridique spécial : il devient un "lieu religieux". Mais que se passe-t-il exactement quand la foudre tombe sur un édifice par exemple? Quels sont les rites qui sont exécutés? Quel aspect prend alors ce " lieu religieux"? Il fallait un peu d’archéologie pour l'éclaircir.

    Quelle est la particularité du site que vous avez fouillé à Pompéi?

    Il est unique car dans le monde romain, c'est à ma connaissance la seule fosse abritant des vestiges touchés par la foudre qui soit parfaitement intacte. Certes, des archéologues ont étudié par le passé d’autres sites similaires. Mais ces fouilles n'étaient pas suffisamment détaillées pour permettre de restituer les gestes et le rituel.

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    Quand le site a-t-il été découvert?

    En 1938, dans le jardin de la maison des Quatre Styles à Pompéi. Nous avons eu de la chance, car le découvreur, Amedeo Maiuri, le grand Surintendant de Pompéi au XXe siècle, n’a jamais fouillé la fosse. Esprit un peu mystique et curieux, il a demandé à ses ouvriers de creuser les alentours immédiats de la fosse, mais pas plus loin. Il a préféré n’examiner cette dernière que de l’extérieur ! Lorsque nous avons repris la fouille, nous avons donc retrouvé le tertre intact, entouré de ses tranchées, comblées. Il ne manquait que la tuile où était inscrit le mot FULGUR (foudre), insérée à l’origine dans le mortier du tertre. Vu le caractère exceptionnel de ces vestiges, nous avons décidé de ne fouiller qu’une moitié de la fosse. De cette façon, nous laissons la possibilité aux archéologues du futur de reprendre l'étude avec de nouvelles méthodes.

    Comment s'est déroulée la fouille?

    Nous avons fait le choix d'une fouille très fine, afin de restituer les gestes du rituel. Nous avons donc numéroté et localisé dans l'espace les mille cinq cents fragments de la moitié de la fosse. Le but était de déterminer, par exemple, dans quel ordre et de quelle manière les vestiges ont été déposés.

    Qu'a montré la fouille sur le déroulement du rituel?

    L'analyse est toujours en cours, mais elle nous montre d'ores et déjà que ceux qui ont exécuté le rite n'ont pas versé en vrac les débris ramassés par les haruspices. Ils ont d'abord trié les matériaux. Et ils les ont fait alterner en remplissant la fosse.

    Par ailleurs, ils semblent avoir versé dans cette dernière du mortier. Le "lieu religieux" en question n’est donc pas qu’une fosse: il s'apparente à une structure bâtie. Celle-ci a été installée dans un coin du jardin, à l’écart des passages. Ce lieu, sacré, devait en effet être protégé des piétinements.

    Enfin, nous avons également retrouvé au fond de la fosse les restes d’une crémation. Ceux qui ont exécuté le rituel l'ont donc déposé en premier, avant tout le reste. Qu’a-t-on brûlé ? Là encore, une analyse fine de ces restes cendreux nous donnera sans doute quelques renseignements sur le sacrifice célébré.

    Quand la foudre a-t-elle frappé?

    Entre 40 et 79 apr. J.-C., date de l'éruption du Vésuve. Quelques éléments dans la fosse nous suggèrent même que l'événement pourrait s'être produit après le terrible séisme de 62 apr. J.-C. Or, nous savons que c'était alors une période très troublée pour la colonie, à cause des secousses qui annonçaient l’éruption.

    Qu'est-ce qui a été touché par la foudre?

    La foudre a touché le toit de la maison. Nous avons en effet retrouvé dans la fosse un nombre important de tuiles plus ou moins brisées. Visiblement, les haruspices en avaient soigneusement récolté les fragments. Certains vont d’ailleurs être expertisés pour détecter d’éventuelles traces de foudre. L'éclair a peut-être également touché l'arête des murs ou un étage de la maison, car il y a également quelques moellons dans la fosse. Mais nous n'avons pas encore retrouvé l'endroit de la maison qui a été foudroyé.

    Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce rituel?

    Parce qu'il aborde plusieurs questions qui me paraissent fondamentales. Et notamment celle de la transmission des connaissances religieuses dans l’Empire romain. Par exemple, comment les différentes populations savaient-elles ce qu'il fallait faire quand la foudre tombait? Les Pompéiens connaissaient-ils vraiment les Livres Fulguraux conservés à Rome?

    Plus généralement, le rituel d'enterrement de la foudre se rattache à un autre, fréquent à l’époque romaine. Il s'agit la mise en terre de vestiges considérés comme appartenant aux dieux : restes de repas, offrandes, etc. Or les textes n’abordent jamais ces phénomènes. Grâce à l’archéologie, nous pouvons les décrire de manière bien plus précise. C'est l'une des raisons qui font de Pompéi un formidable laboratoire de la société romaine et son fonctionnement.

    Propos recueillis par Nicolas Constans

    Ces recherches n'ont pas encore été publiées et sont donc encore préliminaires

    La fouille est effectuée dans le cadre d'un programme de l'École française de Rome en collaboration avec l'université de Lille III

    Sites archéologiques et textes liés à ce rituel

    William van Andringa et al., Pompéi: Le fulgur conditum de la maison des Quatre Styles, I, 8, 17 (campagne 2008), 2010.

    Un interview de William van Andringa sur ses recherches à Pompéi, en mai 2013 dans le Salon noir, l'émission de France Culture de Vincent Charpentier.

    Un de ses livres récemment paru