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sciences - Page 27

  • Nano pas tout bon dans le corgnolon!

    Nanotechnologies et nanoparticules dans l’alimentation humaine

    Les nanoparticules sont des particules de très petites tailles. Il existe des nanoparticules naturellement présentes dans notre environnement et dans l’alimentation.

    À ce jour, l’industrie alimentaire n’utilise pas de substances pour leurs propriétés particulières liées à leur dimension "nano". Il n’y a donc pas de type particulier d’aliments dans lesquels on peut trouver des nanoparticules.

    Cependant, certains ingrédients utilisés depuis longtemps se retrouvent qualifiés de "nanoparticule" du fait d’une évolution de la définition réglementaire. Ils sont sur le marché depuis des décennies, évalués, sans que des effets néfastes ne leur aient été attribués. La réglementation européenne prévoit une réévaluation à tout moment si des données nouvelles sont disponibles. Il est important de rappeler que le secteur alimentaire est l’un des plus contrôlés et des plus évalués, la sécurité des denrées étant un prérequis à toute mise sur le marché.

    Lors d'un vote en session plénière à Strasbourg le 12 mars dernier, les eurodéputés ont dit non à la définition proposée par l'exécutif européen relative aux nanomatériaux dans la chaîne alimentaire. Selon eux, cette définition exclue les aliments avec des additifs contenant des nanomatériaux, qui sont pourtant déjà commercialisés.

    La résolution précise que compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité des aliments, il serait opportun de fixer une valeur seuil pour les nanoparticules utilisées dans les denrées alimentaires, par exemple 10%.

    Dans quels aliments trouve-t-on des " nanos " ?

    Il est difficile d’apporter une réponse catégorique à cette question du fait de l’absence d’un registre officiel et public. Par exemple, de la nanosilice est utilisée depuis plusieurs années comme additif antiagglomérant (par exemple dans le sel). Toutefois, il semble bien que les utilisations alimentaires soient pour l’instant très limitées.

    Mais les perspectives ne manquent pas… Grâce aux nanos, les industriels pourraient enrichir plus facilement les boissons en arômes ou substances à but nutritionnel. Traditionnellement insolubles dans l’eau, certaines vitamines, une fois "nanoencapsulées", pourraient être ajoutées à votre soda préféré sans en altérer l’aspect. D’autres applications sur la texture des aliments ou le masquage d’odeurs sont évoquées. Aux États-Unis, quelques produits alimentaires ayant impliqué des nanotechnologies sont disponiblessur le marché. Il s’agit principalement de suppléments diététiques.

    Mais c’est sans doute avec des emballages " actifs et intelligents " que les nanos pourraient faire leur entrée dans nos cuisines. Des nanoparticules métalliques incluses dans l’emballage permettraient de capter l’oxygène ou de prévenir le développement de germes. De minuscules capteurs situés au contact de l’aliment pourraient détecter d’éventuels agents pathogènes… De quoi augmenter les durées de conservation et limiter les risques d’intoxication alimentaire.

    Parmi toutes ces innovations, il reviendra au consommateur de distinguer les avancées réelles et utiles des simples " gadgets " dont l’industrie est si friande.

    L’évaluation des risques

    Dans l’Union européenne, le Règlement " Novel Food " établit le cadre légal d’autorisation de toute une série de produits " exotiques " (plancton, larves d’insectes…), mais aussi des aliments produits grâce aux nouvelles technologies comme les nanos.

    Tout ingrédient sous la forme de nanomatériaux ou tout aliment issu d’un moyen de production utilisant des nanotechnologies devra donc faire l’objet d’une évaluation au niveau communautaire. Avant sa mise sur le marché, il devra prouver son innocuité (études de toxicité prouvant qu’il n’y a pas de danger pour le consommateur). Afin de garantir l’information du consommateur, les nano-ingrédient approuvés seront mentionnés sur l’étiquetage alimentaire.

    En ce qui concerne les emballages comprenant des nanomatériaux, l’Autorité européenne de sécurité des aliments sera chargée d’en évaluer la toxicité, comme pour toute nouvelle substance destinée à entrer en contact avec les denrées alimentaires.

    En raison de nombreuses zones d’ombre sur les propriétés des nanomatériaux et de leur effet sur la biologie et la santé humaine, la question des risques éventuels pour la santé et l’environnement reste posée. Ainsi, dans son rapport sur les nanotechnologies alimentaires, rendu public le 14 octobre 2008, l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments pointait de nombreuses incertitudes tant en ce qui concerne la détection des nanoparticules dans l’alimentation que l’évaluation de leurs éventuels effets toxiques.

    La plus grande prudence et le choix

    La CLCV demande un affichage de la présence de nanotechnologies dans les produits de grande consommation. En ce qui concerne l’alimentation, compte tenu des incertitudes existant sur les conditions d’utilisation et le manque de données sur les conséquences sanitaires, l’utilisation des nanotechnologies paraît prématurée. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) soutient qu’il " faut adapter le cadre législatif européen de manière à assurer une utilisation sûre des nanomatériaux, dans les produits de consommation en particulier, comme la nourriture et les cosmétiques ".

    De son côté, le Conseil national de l’alimentation, dans un avis du 19 juin 2009, recommande, concernant les composants et les aliments issus des nouvelles technologies, " qu’en cas d’absence de méthodologie d’évaluation des risques ou de données reconnues comme suffisamment fiables (ce qui est le cas aujourd’hui des nanomatériaux manufacturés), la mise sur le marché de toute denrée alimentaire, additif, arôme, enzyme, emballage et objet au contact des denrées alimentaires issu de ces nouvelles technologies, ne soit pas autorisée ".

    DÉJÀ DANS LES EMBALLAGES ET LES ADDITIFS ALIMENTAIRES

    Mais elles sont aussi, et de plus en plus, présentes dans le secteur alimentaire pour les innombrables propriétés qu'elles font miroiter – pour les emballages en particulier. Enfin, elles sont directement incorporées dans les aliments via les additifs alimentaires. La silice par exemple. Selon le ministère de l'agriculture, "des produits à l'échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années enEurope et en France dans les aliments courants : la silice, autorisée au niveau européen depuis des années, est produite sous forme nano comme additif anti-agglomérant".

    Or, cet ingrédient – noté E 551 sur les emballages, par exemple dans des sauces tomates et vinaigrées – n'est pas identifié comme "nano", notait l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, devenue Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) dans un rapport de 2008 (PDF). Car l'organisme européen en charge des additifs alimentaires considère qu'il n'est pas conçu comme un nanomatériau visant à obtenir des propriétés bien spécifiques, différentes de celles de son cousin aux particules plus grandes. D'après lui, d'ailleurs, "il n'y a pas d'additifs alimentaires produits par les nanotechnologies". Néanmoins, note l'Anses, "il fautsouligner que les agrégats et agglomérats de SAS [silices amorphes synthétiques] doivent être considérés comme des entités nano-structurées".

    En Europe, les nanomatériaux conçus intentionnellement pour l'industriealimentaire sont encore assez marginaux, et plutôt au stade de recherche & développement. Aux Etats-Unis par contre, une étude publiée par Environmental Science & Technology montre qu'ils ont déjà fait leur entrée dans les garde-manger : un Américain consommerait chaque jour des nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant blanc (E171) dans de nombreux dentifrices et aliments – en particulier les friandises, comme les chewing-gums Trident, les M&M's ou les Mentos. Du coup, les enfants y sont encore plus exposés.

    DANS QUELS ALIMENTS TROUVE-T-ON DES NANOPARTICULES ?

    Les industriels n'étant pas sommés, jusqu'ici, de déclarer les produits contenant des nanoparticules, l'information à ce sujet se fait rare et partielle. S'il existeplusieurs inventaires de ces produits dans le commerce, ils se fondent uniquement sur ce qu'affichent les entreprises – or, l'usage des nanotechnologies est de moins en moins brandi comme argument commercial – sans vérification possible.

    Néanmoins, l'inventaire le plus complet est celui du "Project on emerging nanotechnologies"  réalisé par le think tank Woodrow Wilson Institute. En 2011, il recensait 1 371 produits dans le monde, dont 367 en Europe. Près d'un sur dix concernait le secteur alimentaire : revêtement intérieur des bouteilles de bière Corona, eau pour femmes enceintes et bébés (de La Posta del Aguila), nombreux compléments alimentaires, vitamines et produits amaigrissants... En France – où l'inventaire se borne à des produits cosmétiques, comme le parfum Coco Mademoiselle de Chanel –, il existe une autre base de données de l'Anses, Nano3... qui n'est pas ouverte au public.

    Selon un rapport des Amis de la Terre – qui cite aussi de nombreux produits, de la vitamine E soluble de BASF au revêtement intérieur des réfrigérateurs LG Electronics – "beaucoup des plus grandes entreprises de l'industrie alimentaire, dont Nestlé, Unilever et Kraft, font des recherches en nanotechnologies pour la transformation et l'emballage des aliments". D'après l'association, BASF, Cadbury Schweppes, Danone, Mars Inc. ou encore Pepsico font aussi partie des principales firmes qui investissent dans la recherche sur ces nanomatériaux.

    DES APPLICATIONS VARIÉES

    Les nanoparticules sont à peu près bonnes à tout faire, pour des applications plus ou moins utiles. Dans les emballages alimentaires, elles peuvent servir à barrer la route aux UV, à imperméabiliser un contenant, mais aussi de filtre anti-microbien, d'agent anti-odeurs, de capteur d'humidité... Le nano-aluminium, par exemple, rend le papier aluminium plus réfléchissant et moins collant. De manière générale, noteun rapport de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elles améliorent "la sûreté, la traçabilité et la durée de conservation des produits alimentaires".

    Au sein des aliments, leurs propriétés sont tout aussi variées. Elles peuventrenforcer les arômes ou les effets nutritionnels d'un aliment, et, selon les Amis de la Terre, réduire les graisses et les calories qu'il contient, augmenter le nombre de fibres, de protéines, ou encore de vitamines, changer sa couleur... "La réduction à l'échelle nanométrique des substances bioactives améliorerait aussi l'acceptation, l'absorption et la biodisponibilité dans l'organisme", notent la FAO et l'OMS.

    UNE INFORMATION RARE

    Malgré toutes ces promesses et cette "entrée silencieuse dans l'alimentation" des nanoparticules, les identifier et les recenser relève toujours du casse-tête. Dans un rapport de 2009, l'ex-Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, fusionnée avec l'Afsset pour devenir l'Anses) constatait par exemple qu'il n'était "pas possible d'identifier les produits commercialisés relevant des nanotechnologies à partir de notifications ou d'autorisations existantes en l'état actuel de la réglementation dans le champ alimentaire". Et que, "considérant ces incertitudes, l'agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules".

    Face à ces lacunes, les initiatives se multiplient pour renforcer l'expertise dans ce domaine : mise en place d'un groupe de travail permanent à l'Anses en novembre,création d'une plateforme de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) en décembre... Avec parfois un succès mitigé pour gagner la confiance du public : en mai dernier, l'Allemagne annonçait le lancement d'une étude d'une ampleur sans précédent sur les dangers des nanoparticules sur la santé humaine, afin d'établir, si besoin est, des seuils maximaux d'exposition. Elle l'a confiée à la firme BASF, géant de la chimie, en pointe dans le secteur des nanotechnologies

    SOUPÇONS SUR LES RISQUES POUR LA SANTÉ HUMAINE

    La première question qui se pose est celle de l'infiltration, au fin fond de notre corps, des nanoparticules que l'on mange. Plusieurs études montrent qu'elles peuvent franchir les barrières de protection physiques, interférer sur le système immunitaire, pénétrer dans les vaisseaux sanguins, le système lymphatique et divers organes. Selon l'Afssa, "le foie et la rate seraient des organes cible, mais certaines nanoparticules sont retrouvées dans les reins, les poumons, la mœlle osseuse et le cerveau". En outre, la taille des nanoparticules est déterminante dans leurs pérégrinations à travers notre organisme, comme le montre une étude menée sur des souris et citée par l'OMS et la FAO : "Les plus petites particules [d'or] ont été retrouvées dans les reins, le foie, la rate, les poumons et le cerveau, alors que les plus grandes sont presque entièrement restées dans l'appareil digestif."

    La seconde question est celle de l'effet de ces nanoparticules sur notre santé. Question complexe, et jusqu'ici, pas entièrement résolue. En effet, selon Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, "il est difficile de généraliser sur la toxicité des nanoparticules, car elle dépend de divers paramètres : leur taille, leur morphologie, leur composition chimique... Il suffit qu'un paramètre change pour que leur toxicité change."

    Du côté des nanoparticules de silice par exemple, l'Afsset cite des études montrant que, si elles ne semblent ni cancérogènes ni génotoxiques, elles produisent un effet sur nos cellules : "L'interférence avec [certains constituants cellulaires] peut mener à un dysfonctionnement de la division cellulaire et perturberle trafic cellulaire." Une autre étude publiée en 2012 dans Toxicological Sciences a testé l'effet du nano-argent in vitro et in vivo, injecté dans le sang de rats. Conclusion : les nanoparticules ont été retrouvées jusque dans le noyau des hépatocytes, des cellules du foie, et sont hautement cytotoxiques (altérant des cellules) dans cet organe vital. "Cette étude présente des preuves de la toxicité et du caractère inflammatoire potentiel des nanoparticules d'argent dans le foie, après ingestion.

     

     

  • Pendant ce temps-là, en Chine....

    Politique technologique

    Retour sur les dix événements scientifiques chinois phares de l'année 2013

    Pour la vingtième année consécutive, l'Académie des sciences de Chine (CAS) et l'Académie d'ingénierie de Chine (CAE) ont sélectionné les 10 meilleures avancées scientifiques chinoises qui ont marqué l'année 2013 :

    1) L'atterrissage en douceur de Chang'e-3 sur la Lune

    La Chine a lancé le 2 décembre 2013 la sonde lunaire Chang'e 3 depuis le centre de Xichang dans le Sichuan. Une partie de la sonde a effectué un alunissage en douceur le 14 décembre pour déposer un petit véhicule d'exploration (rover, dénommé Yutu, "lapin de jade"), lequel a une durée de vie nominale de trois mois. La sonde et le rover ont tous deux été développés par la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), avec un coût de développement qui serait de l'ordre de 1,4 milliard de yuans (environ 170 millions d'euros).

     Avec Chang'e 3 la Chine est devenue le troisième pays à effectuer un alunissage en douceur, après l'Union soviétique (Luna-9 en février 1966) et les Etats-Unis (Surveyor-1 en avril 1966).

     

    2) Le lancement réussi du vaisseau spatial Shenzhou X

    Le 11 juin 2013, la Chine a lancé avec succès sa cinquième mission spatiale habitée, Shenzhou X. L'équipage de la mission, composé de trois taïkonautes (deux hommes et une femme), a décollé du centre de lancement de Jiuquan, propulsé par une fusée de type Longue Marche 2F. Pendant cette mission de 15 jours, la plus longue mission habitée réalisée par la Chine, les taïkonautes ont réalisé deux arrimages de leur vaisseau au module Tiangong-I, laboratoire spatial dans lequel ils ont séjourné 12 jours pour réaliser des expériences médicales, des travaux de maintenance, des tests techniques, et des tests d'arrimage manuel. C'est également depuis le module Tiangong-I que les taïkonautes ont donné à des lycéens un cours sur les principes de base de la physique, retransmis à la télévision.

     

    3) La première observation expérimentale de l'effet Hall quantique

    Les scientifiques chinois ont fait la toute première observation expérimentale d'un phénomène connu sous le nom de l'effet Hall quantique (Quantum Anomalous Hall, effet QAH), une découverte qui pourrait accélérer la révolution informatique et le développement d'équipements électroniques de faibles puissances. Cette découverte permettrait de réduire la consommation d'énergie inutile découlant de collisions irrégulières d'électrons et ainsi de construire un supercalculateur de la taille d'une tablette.

     

    4) La découverte de l'origine de la grippe aviaire H7N9 et les importants progrès faits dans l'étude de la transmission inter-espèces de la grippe aviaire H5N1

    La Chine a connu une émergence de grippe aviaire H7N9 à partir de février 2013, qui a provoqué plus de 130 cas d'infection. D'après des scientifiques de l'université de Fudan à Shanghai, le virus de la grippe aviaire H7N9 proviendrait d'oiseaux sauvages de l'Est de la Chine. Grâce au séquençage génétique, ils auraient découvert que le sous-type NA du N9 trouverait son origine dans le lac Hongze dans la province du Jiangsu. Par ailleurs, les scientifiques chinois ont découvert qu'un sous-type du virus H7N9 pouvait se lier à un récepteur humain. Un article publié dans la revue Science en date du 23 mai 2013 par le centre de recherche commune sur la grippe (State Key Laboratory of infectious diseases de Shantou), rapporte que la souche H7N9 infecte les voies respiratoires supérieures des furets et des porcs, et se propage par contact direct. La transmission de mammifère infecté à mammifère sain est exclue, ce qui suggère que les cas humains d'infection à virus H7N9 sont très probablement causés par contact direct avec des oiseaux infectés ou leurs déjections.

     

    5) Tianhe-2 à la première place des supercalculateurs les plus puissants du monde

    En juin 2013, la Chine a pris la première place mondiale des supercalculateurs avec Tianhe-2, devant les Etats-Unis et le Japon. La liste du Top 500 des supercalculateurs classe deux fois par an, en juin et en novembre, les supercalculateurs les plus puissants du monde. Depuis le tout premier supercalculateur Yinhe-I construit en 1983, c'est la deuxième fois que la Chine assemble le supercalculateur le plus puissant du monde. Tianhe-1A avait remporté le titre en novembre 2010, avant d'être détrôné par l'ordinateur japonais K six mois plus tard.

     Construit en 15 mois par l'université nationale de technologie de la défense (UNTD) à Changsha (province du Hunan), Tianhe-2 possède une capacité de calculs 11 fois supérieurs à son prédécesseur Tianhe-1A.

     

    6) Le développement du matériau le plus léger du monde

    Une équipe de recherche chinoise de l'université du Zhejiang près de Shanghai a développé le matériau nanoporeux le plus léger du monde qui présenterait notamment des qualités remarquables pour le traitement des pollutions aux hydrocarbures.

     Le professeur GAO Chao et son équipe de recherche sur les nano-polymères du département de sciences et d'ingénierie des polymères auraient en effet développé un aérogel de graphène d'une densité de 0,16 mg par centimètre cube, soit un sixième de celle de l'air. Selon les tests effectués par l'équipe de recherche, l'aérogel serait en mesure d'absorber rapidement les composés organiques. Ainsi, 1 gramme d'aérogel pourrait absorber 68,8 grammes de matières organiques par seconde. De fait, l'aérogel de carbone pourrait être appelé à jouer un rôle important dans le traitement des pollutions et la purification de l'eau et de l'air.

     

    7) Le développement d'un dispositif diode laser à rayonnement ultraviolet profond unique au monde

    Une diode laser à rayonnement ultraviolet profond, développé par l'Académie des sciences de Chine (CAS), a passé les premiers tests de fonctionnement, faisant de la Chine le premier pays en possession d'un tel instrument. Le dispositif utilise un cristal de difluoroborate de béryllium potassium (KBBF), cristal non-linéaire permettant de convertir la lumière d'un laser en rayons ultraviolets profonds, de longueur d'onde inférieure à 200 nm propice à l'étude de la surface des supraconducteurs. L'équipe de chercheurs entre actuellement dans la seconde phase du projet qui consiste à développer, grâce à un programme du ministère chinois des finances, six autres dispositifs de diode laser à rayonnement ultraviolet profond.

     

    8) Spectroscopie Raman à ultra-haute résolution

    Des chercheurs de l'université de science et technologie de Chine (USTC) sont parvenus à atteindre la plus grande résolution possible à ce jour par spectroscopie Raman. D'une valeur inférieure à 1nm, cette résolution pourrait permettre la caractérisation chimique d'une seule molécule.

     

    9) La construction d'un générateur d'énergie nucléaire avec la plus grande capacité du monde

    Avec ces deux réacteurs EPR d'une capacité installée de 1 750 MW, soit la puissance par unité la plus élevée au monde, la centrale nucléaire de Taishan est en cours de construction dans le sud de la province du Guangdong. De technologie française, cette centrale nucléaire est construite et sera exploitée par la Taishan Nuclear Power Joint Venture Co (TNPJVC), une joint-venture créée en 2008 entre la China General Nuclear Power Holding Corporation (CGNPC à 51%), Electricité de France (EDF à 30%) et, depuis 2012, l'électricien du Guangdong Yuedian (19%).

     

    10) Le premier ordinateur mimétique au monde

     

    En s'appuyant sur de nouveaux concepts informatiques basés sur la bionique, les sciences cognitives et des nouvelles technologies de l'information, des scientifiques chinois de l'Académie d'ingénierie de Chine (CAE) ont développé le premier ordinateur au monde à configuration variable dynamique capable de s'adapter aux différents besoins des utilisateurs.

  • Les promesses de la télépathie électronique pour lutter contre le handicap

    Les promesses de la télépathie électronique pour lutter contre le handicap

    La télépathie électronique, qui permet de faire bouger par la pensée, via des électrodes, des membres paralysés de personnes handicapés, donne de grands espoirs. Elle devrait permettre, à terme, de lutter contre la tétraplégie et les amputations.

    Atlantico : Récemment, un singe s'est montré capable de déplacer le bras d'un autre singe, simplement par la pensée. Quel est le processus mis en œuvre? Comment fonctionne le dispositif électrode-ordinateur qui a permis de traduire les pensées du singe "maitre" et d'actionner le bras du deuxième singe?

    Fabrice Papillon : L'expérience, menée par une équipe américaine de l'Université Cornell (et publiée dans la revue Nature Communications) met en présence deux macaques rhésus et un ordinateur. L'idée était la suivante : prouver que le cerveau, par la seule pensée, pouvait contrôler un membre inerte, paralysé, alors que toute communication "physique" (par les nerfs, les muscles) était impossible. Mais au lieu de tout faire avec un seul singe, handicapé, ils ont préféré 2 singes pour une démonstration plus probante. Le premier singe se trouvait face à un écran d'ordinateur. Son cerveau a été muni d'électrodes, pour capter ses ondes cérébrales. Celles-ci étaient ensuite interprétées par un puissant logiciel, pour en tirer les intentions du singe (ses souhaits, les actions qu'il voulait réaliser, etc.). Ensuite, à l'autre bout, un câble était relié à un second singe dont le bras était complètement paralysé (à la suite d'une anesthésie). Pour être précis, le câble était relié à la moelle épinière, dans la colonne vertébrale, dont le rôle est de transmettre les impulsions nerveuses aux muscles. Le résultat est stupéfiant : dans 82% des cas, lorsque le premier singe "pensait" mettre un curseur au cœur d'une cible, sur son écran d'ordinateur, ses intentions étaient interprétées par le logiciel, via ses électrodes, et transmises à la moelle épinière du deuxième singe. Celui-ci saisissait alors un joystick, comme dans un jeu vidéo, et déplaçait le curseur pour le mettre au cœur de la bonne cible ! La pensée du premier singe était donc transmise, via un logiciel et un câble, au bras du second singe qui agissait pour lui ! Et cela s'est reproduit plus de 8 fois sur 10… Sans compter que les scientifiques ont même inversé les rôles plusieurs fois : le singe "maître" est devenu le singe "exécutant" et vice-versa. Et les résultats étaient tout aussi impressionnants.

    Qu'est-ce que cela implique pour l'avenir? Verra-t-on des prothèses animées par la pensée? Quelles sont les applications que nous serions en mesure de concevoir, si tant est qu'une telle prouesse technique soit possible pour des humains?

    Bien sûr, l'idée est de réussir la même prouesse chez un seul et même singe et, à terme, chez l'homme. Prenons le cas d'une personne tétraplégique, totalement paralysée à la suite d'un grave accident par exemple. En général, sa paralysie provient d'une section de la moelle épinière, dans sa colonne vertébrale. L'idée, on le voit, serait de relier son cerveau (via des électrodes) à un ordinateur qui interpréterait ses pensées, puis, grâce à un câble relié à la moelle épinière sous le point de rupture du à l'accident, de transmettre les impulsions nerveuses aux muscles pour lui permettre d'utiliser ses membres ! Il s'agirait donc de "by-passer", court-circuiter la moelle épinière et les longs axones neuronaux (les longues tiges de nos neurones neuromoteurs qui se prolongent du cerveau vers les muscles à travers la moelle épinière) pour transmettre de manière artificielle des informations nerveuses et musculaires. Bien sûr, une telle perspective est très lointaine. Plus proche de nous, une équipe franco-japonaise que je connais bien, met au point une technique peut-être moins complexe, moins lointaine, mais tout aussi stupéfiante. L'équipe du Pr Abderrhamane Kheddar, près de Tokyo, au Joint Robotics Laboratory (laboratoire mixte CNRS ? AIST), a réussi par le même type de dispositif à traduire la pensée d'un homme (un étudiant, pour l'expérience) par un robot humanoïde. En substance, l'étudiant, équipé d'électrodes, regardait un verre parmi d'autres sur une table ; le logiciel interprétait sa pensée et le robot saisissait le bon verre !

    Le robot n'était pas capable de "voir", bien sûr, les yeux de l'étudiant se poser sur le verre. Il recevait simplement l'interprétation des ondes cérébrales, et donc l'ordre de saisir ce verre et pas un autre. L'étape d'après consistera à saisir l'intention qui en découle : tendre le verre à l'étudiant pour qu'il boive… Dans ce cas comme dans celui des singes, il s'agirait d'une révolution pour les personnes tétraplégiques ou très handicapées : elles pourraient être assistées, grâce à l'informatique, dans leur vie quotidienne. Leur pensée serait traduite en actes par des robots, ou leurs propres membres.

    Quelles seront véritablement  les "modalités d'utilisation"?  En termes de sensations, cela ressemblera-t-il aux sensations naturelles?

    Dans le cas des singes, il est très difficile de répondre à cette question. Il faudra interroger les premiers vrais patients humains qui en bénéficieront, et diront ce qu'ils ressentent. Il existe, on le sait, des phénomènes du type "membre fantôme" chez les personnes handicapées (sensation d'un membre amputé par exemple). Il est donc possible que des sensations soient reconstituées par le cerveau qui verra les membres agir, malgré la paralysie. Il pourrait même exister, à terme, une boucle de "rétroaction" capable de renvoyer, dans l'autre sens, des informations sensorielles au cerveau pour lui restituer les sensations dues au mouvement, ou au toucher, malgré la déconnexion physique des membres et du cerveau.

    Les cerveaux des singes et les notre ne sont vraisemblablement pas composés de la même façon. Pourrait-on assister à une forme de rejet, comme dans le cadre d'une greffe? Quels peuvent être les risques pour l'Homme?

    Non, en l'espèce, aucun rejet possible, puisqu'il ne s'agit pas de greffer des organes vivants provenant d'un donneur différent du malade. Il s'agit plutôt d'équiper des malades de simples électrodes et de fils, tous "biocompatibles" et donc acceptés par l'organisme, pour leur permettre de réaliser des tâches avec leurs propres membres. Certaines expériences proches ont été réalisées, et notamment en France, avec le Pr Rabischong et son programme "Lève-toi et marche" : une personne en fauteuil roulant, Marc Merger, a pu remarcher grâce à des électrodes reliant son abdomen à ses jambes (écouter ici à ce sujet, le très récent documentaire de France Culture (émission "Sur les docks") qui revient sur cette aventure). La contraction de l'abdomen transmet des ondes électriques aux muscles qui se contractent, créant donc là encore un "by-pass" de la moelle épinière. Cette expérience, comme nous le montrons dans l'un de nos films ("Les patients de l'espoir", réalisé par Emmanuel Descombes, France 3, 2010) n'a malheureusement pas pu être reproduite sur une jeune patiente belge, malgré plusieurs tentatives. Mais c'est techniquement possible. S'il s'agit de personnes amputées, il faudra ajouter de vraies prothèses "bioniques", qui remplacent une main, un bras ou une jambe disparus. Et là, le mythe de Steve Austin, "L'homme qui valait 3 milliards", deviendra réalité !

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  • Hugh Herr : l’ingénieur aux 8 prothèses de jambes bioniques

    Hugh Herr : l’ingénieur aux 8 prothèses de jambes bioniques

    Hugh Herr est devenu une véritable star pour ne pas dire un demi-dieu dans le monde des prothèses bioniques mais aussi dans celui des passionnés de droïdes.

    Sa particularité ?

    Etant lui-même amputé à la suite d’un accident survenu lors d’une expédition d’alpinisme il décide de se lancer dans la conception et la fabrication de ses propres prothèses ce qui va le propulser très vite dans le domaine des très hautes technologies.

    Hugh Herr est à ce titre persuadé d’une seule et une seule chose : dans un avenir proche, il vaudrait mieux être une personne amputée qu’une personne valide.

    Il est d’ailler convaincu que d’ici une vingtaine d’années, un adulte amputé pourra se mouvoir plus facilement qu’un adolescent de 18 ans.

    Cette certitude, il la tire du fait que ses prothèses destinées à l’escalade (et développées par ses soins) lui permettent à l’heure actuelle de grimper à un rythme supérieur à ce qu’il pouvait accomplir par le passé.

    Devenu directeur du groupe Biomécatronique de la prestigieuse Université Harvard aux États-Unis, il peut se concentrer entièrement à sa passion : l’avancement des procédés d’incorporation de machines dans le fonctionnement du corps humain. Un domaine ou il excelle pour preuve, sa collection de brevets comme celui du Rheo Knee, genou artificiel commandé par ordinateur ou celui de la première prothèse de cheville robotisée du monde.

    En plus de sa fonction au MIT, il a fondé son entreprise BIOM (précédemment iWalk) spécialisée dans le domaine de membres bioniques.

    Pour l’instant, Hugh Herr a développé et mis au point huit catégories de paires de jambes bioniques pour des usages très spécialisés : pour la marche, pour la course, pour l’escalade en montagne…

    Son but ultime est de fusionner toutes les particularités de ces différentes prothèses en une seule qui deviendrait en quelque sorte LA prothèse ultime.

    Prolongement pratique de sa passion, Le MIT et sa société Biom ont investi 50 millions de dollars afin de développer une nouvelle batterie qui permettrait d’améliorer les performances des prothèses (capables actuellement d’atteindre une limite de trois mille pas par charge).

    De même, les deux partenaires désirent renforcer la durée de vie des joints qui ne dépassent actuellement pas les cinq années.

    Tout ce travail aura-t-il des répercutions concretes chez toutes les personnes amputées et handicapées ?

    Sans aucun doute ! En effet, Hugh Herr et le MIT étudient actuellement différents modèles d’exosquelettes qui présentent tous la particularité de se connecter au corps de manière moins contraignante qu’une prothèse bionique.

    Une fois les études, les propositions et le matériel validés, le MIT compte mettre à disposition de tous les codes et les modèles 3D des membres robotisés afin d’en élargir l’accès à tous.

    Plus que jamais il faudra compter sur Hugh Herr et le MIT comme acteurs principaux de la mise au point des jambes et prothèses bioniques de demain.

    Le travail de Hugh Herr est à ce point reconnu qu’il possède sa propre page Wikipédia (US) ou vous pourrez d’ailleurs en savoir plus sur sa biographie, ses publications et son travail. Pour cela une seule adresse :

    http://en.wikipedia.org/wiki/Hugh_Herr

    Article original : www.handimobility.org

  • En 2015, les voitures appelleront elles-mêmes les secours en cas d'accident

    En 2015, les voitures appelleront elles-mêmes les secours en cas d'accident

    En cas d'impossibilité pour le conducteur d'appuyer sur le bouton, l'alerte se fera automatiquement .

    À compter d'octobre 2015, tous les nouveaux modèles de voitures en Europe devront être équipés d'un bouton d'appel d'urgence. Ce système baptisé eCall a été validé, ce mardi, par la commission du Marché intérieur du Parlement européen. Le vote définitif devrait intervenir dans les mois prochains.

    À partir d'octobre 2015, tous les nouveaux modèles de voitures en Europe seront un peu plus intelligents. Ils devront être équipés d'un bouton qu'il suffira de presser pour alerter automatiquement les services de secours. En cas d'impossibilité pour le conducteur d'appuyer sur le bouton, l'alerte se fera automatiquement et le véhicule sera géolocalisé.

    Dans les cartons des autorités européennes depuis plusieurs années, ce système baptisé "eCall" vient de franchir une étape supplémentaire. La commission du marché intérieur du Parlement européen s'est prononcée ce mardi en faveur de cette technologie qui avait donné lieu à des désaccords tenaces entre pays. Cette dernière devrait donc être adoptée par le parlement européen en février ou mars prochain.

    Le temps d'intervention sera réduit

    Concrètement l'eCall qui sera connecté au 112, - un numéro réservé aux appels d'urgence et déjà en vigueur aujourd'hui dans l'Union européenne - permettra d'alerter plus rapidement les secours. Selon l'Europe, le temps d'intervention des pompiers et du Samu sera réduit "de 50% en zones rurales et de 40% en zones urbaines". Selon Bruxelles, quelque 2500 vies pourraient être ainsi sauvées chaque année