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toulouse - Page 13

  • Le 17 novembre 2016, j'écrivais cela:

    ... qui avait raison????

     

    Le zoo humain -1 - Macron

    (titre d'un livre de Desmond Morris que j'ai adoré. Vous devriez le lire, on en apprend beaucoup sur la nature humaine!).

    Après l'étude très précise et détaillée de l'Ancien Tarot de Marseille –voir mon site: joyce-voyance.com dans lequel vous trouvez des fichiers d'entraînement à la voyance- j'ai étudié, entre-autres choses, la voyance sur visage (photo ou télé) d'un personnage en vue.

    J'espère que je n'aurais pas de souci provenant de ces gens-là, mais, comme ils se mettent avec arrogance en avant et qu'ils ou elles sont devenus des personnages publics, et que la liberté d'opinions en France est notre bien le plus précieux et chéri, je me lance.

    Il m'arrive, de temps en autres de “regarder“ afin de “voir“ un autre aspect d'une personne publique. Je dois dire que ce que je “vois“ me permet souvent de me dire: j'avais bien “vu“ en constatant le comportement du ou de la ci-devante.

    Comme le titre l'indique, je “vois“ sur les visages d'icel ou icelle, des ressemblances de zoologie et je “sens“ des comportements psychologiques. C'est la vérité profonde de ces gens-là. Vous aurez l'occasion de le confronter pour peu que vous fassiez un copier-coller de ces portraits, à conserver précieusement et longtemps, dans un dossier de votre ordinateur.

    Comme toute la médiacratie frétille de bêtises diverses et avariées sur le dernier pingouin qui s'est mis en vedette, je vais vous indiquer ce que j'ai “lu“ sur la tête de Macron.

    J'y ai vu deux animaux qui se superposent parfaitement.

    Dommage que je ne sache pas dessiner… (on ne peut pas être parfaite en tout). Mais, je suis tranquille, cela va faire florès sur le net.

    Les thuriféraires de ces gens ne vont pas être contents et risquent de me dézinguer. Je les avertis d'avance que, se moquer d'une personne âgée atteinte d'une très grave maladie, n'est pas très glorieux et c'est même dégueulasse.

    Comme TOUS les gens qui sont des politiques, Macron porte la tête d'un aigle d'un certain genre.

    Et, en sur-impression celle…. d'un âne.

    Pour moi, l'aigle est l'arrogance, la rouerie, l'ambition forcenée et vicieuse, la lucidité mauvaise, la méchanceté.

    L'âne est quelqu'un de nul dans presque tous les domaines, c'est quelqu'un d'entêté, de borné, qui n'en fait qu'à sa tête, qui se fourvoie dans des chemins idiots, qui ne soutient pas ses amis et peut même leur envoyer…. un coup de pied de l'âne.

    Ce faisant, il pourrait se contenter de taper sur ses ennemis…. non, non, il le fait AUSSI sur ses amis.

    Déjà, être l'aigle, ce n'est pas très glorieux mais parfois, l'aigle en question n'est pas très aigle… je veux dire, qu'il y a des aigles moins. Macron est un aigle plus, plus.

    C'est un âne plus, plus, plus, plus et c'est peu dire.

     

  • Le giton à macrouille

    Tiens, tiens! on sait plus de choses

    Envoyé par une amie.

    Ecoutez la vidéo ci-après

    aldo :-) en qui on peut avoir confiance pour détecter des "comportements du tiers monde"

     Il s'appelle Lahcéne Benahlia

    né en France, parents marocains

    il y a quelques jours cerise sur le gâteau, il se murmurait qu'il était juif…

    Moi: j'avais entendu cela mais, personne, écrit Benalla, ça me faisait penser au Ll espagnol

    https://www.youtube.com/watch?reload=9&time_continue=682&v=AgCAu9LBwkw

     plus cela va, plus on en apprend sur ce garde du corps de 26 ans (autrement nommé "conseillé en sécurité" et autres titres pompeux)...

    Et c'est proprement AHURISSANT... le gars se permet tout et on lui permet tout..

    L'Elysée avait appuyé pour qu'il soit  sous- préfet. (on est sous préfet à 36 ans, et on a des diplômes!)

    Mon amie me dit: “j'ai vu hier un article algérien qui le soupçonnait d'être un agent marocain. (L'Algérie est remontée contre le Maroc actuellement)“

    Alors que l'on permet beaucoup de choses à Mr Benahlia 26 ans qui n'a rien fait de spécial pour le pays, allant jusqu'à couvrir ses méfaits, on vire un général.... (De Villiers) qui a consacré sa vie au pays.

    Mais, quelle infamie!

     

     

  • Ils feraient mieux d'apprendre à écrire,

    lire et parler la vraie langue française… ces bouffons!

    "Une victoire au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes"

    Sur les Champs-Elysées, dimanche.

    A l’issue de la demi-finale mardi, comme de la finale dimanche, de nombreuses femmes en France ont fait part sur les réseaux sociaux d'agressions sexuelles en pleine rue.

    Mardi 10 juillet, 22h30. La France vient de battre la Belgique 1 à 0 et accède à la finale de la Coupe du monde, de quoi faire espérer une deuxième étoile sur le maillot des Bleus vingt ans après le premier sacre de 98. Avec ses amis, Julie, 26 ans, fête la victoire de l’équipe de France dans un bistrot du XVIIIe arrondissement de Paris, ravie de l’effervescence collective. Avant d’être victime d’une agression sexuelle en pleine rue. "Quand vient le moment de rentrer, je m’aperçois que le service de bus tourne au ralenti : le prochain est dans vingt minutes, je checke mon portable qui me propose un itinéraire – à pied – moins long et plus économique qu’un taxi, raconte-t-elle à Libération. Je traverse le périph pour rentrer chez moi quand un mec, visiblement bien imbibé – et pas que de ferveur footballistique – m’empoigne fermement les deux bras et me sort "Qui a gagné ? Qui a gagné ?" J’ai à peine le temps de répondre qu’il me saute dessus et force un bisou – sur la bouche. Je rentre en tremblant et en colère."

    Main aux fesses

    Le récit de Julie, qui avait pourtant choisi de ne pas trop s’éloigner de chez elle afin de "pouvoir rentrer en sécurité" après la finale, n’est pas isolé. Comme elle, ces derniers jours, plusieurs femmes, et des témoins, ont fait part des violences sexuelles subies lors de ces moments de liesse populaire dans les rues de grandes villes françaises. Si les autorités policières n’ont pas communiqué sur le nombre de plaintes éventuelles déposées, la presse – à l’instar de BuzzFeed – s’est fait écho de plusieurs témoignages, la plupart du temps partagés sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter. Citée par LCI mardi après-midi, une source judiciaire fait elle état à ce jour de deux interpellations à Paris pour agression sexuelle, dont celle lundi d'un individu pour des faits d'exhibition sexuelle. Invité sur Europe 1 mercredi matin, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a invité les femmes victimes à porter plainte.

        Une copine vient de se battre dans les rues de Paris pour ne pas être embrassée de force.

        S’il-vous-plaît, soyez vigilant-es et intervenez.

        — Juliette Lancel (@Oniromanie) 15 juillet 2018

    C’est par exemple le cas de Laura (1), 19 ans, qui vit aux Sables-d’Olonnes, en Vendée, agressée lors de la finale. "J’ai assisté à une partie du match au travail, puis je suis rentrée en voiture, détaille la jeune femme auprès de Libération. Dix minutes après être arrivée dans un bar, à 50 mètres de chez moi, deux grands gaillards ont commencé à discuter avec moi. Sauf qu’ils m’ont attrapée par la taille et m’ont demandé de les embrasser. Je les ai repoussés et je leur ai dit non un peu brusquement pour qu’ils comprennent." Deux minutes après, un de leurs amis lui touche les fesses sans son consentement : une agression sexuelle, selon le code pénal. Laura décide de rentrer chez elle, mais les deux hommes repèrent sa voiture et viennent la solliciter à son domicile à deux reprises : "A la fin du match, ils sont venus toquer chez moi pour me demander de sortir "faire la fête avec eux", me dire que je n’avais "pas de raisons d’avoir peur", etc. Ils sont revenus vers minuit et j’ai failli appeler la police mais ils ont déguerpi rapidement après."

    Violences banalisées

    Des agressions sexuelles ou des comportements sexistes qui ne sont pas spécifiques aux manifestations sportives, et qui se retrouvent dans différents types de grandes fêtes publiques en plein air : fêtes de Bayonne ou de Pampelune en Espagne, théâtre d’un viol collectif en 2016, ou encore festivals de musique. Ces dernières années, des festivalières se sont d’ailleurs exprimées pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles avaient été victimes lors de ces événements musicaux. En mai, Vera Papisova avait raconté dans une enquête publiée dans Teen Vogue (dont Libération s’était fait l’écho) avoir été "pelotée 22 fois" contre son gré lors du festival Coachella, en Californie. La cinquantaine de festivalières qu’elle avait interrogées avaient elles aussi été agressées ou harcelées sexuellement lors du festival. Selon une étude américaine publiée en début d’année, 90% des femmes qui se sont rendues à un concert ont déjà subi une forme de harcèlement sexuel.

    "Ces problèmes se posent dans toutes les fêtes alcoolisées où les comportements sexistes et machistes s’aggravent, expliquait en 2016 à Libération Yves Raibaud, chercheur, géographe à l’université de Bordeaux-Montaigne et spécialiste des questions sur le genre et la ville. La conquête de la rue par les filles ne va pas de soi. On accepte qu’elles fassent la fête parce qu’on a besoin d’elles pour que ça soit "joli" dehors mais c’est à leurs risques et périls. […] La rue, comme les villes en général, reste un espace de domination masculine." "Une victoire comme celle-ci au foot, c’est aussi le moment où les hommes réaffirment des valeurs virilistes, ou se sentent obliger de les réaffirmer, sous peine de ne pas être vus comme de vrais hommes, analyse de son côté l’anthropologue et urbaniste Chris Blache, à l’initiative de la plateforme de réflexion Genre et ville. Dans un événement de liesse, libérateur et bienvenu, il est aussi admis qu’on peut se lâcher, ce qui malheureusement banalise ces violences, très mal vécues par les femmes qui en sont victimes."

    "On me dit que je gâche l’ambiance"

    Dans le sillage de #MeToo, certaines femmes utilisent les réseaux sociaux pour parler des agressions subies, y compris lors de ce genre d’événements. Contactée par Libération, Elsa (1), jeune femme de 29 ans à l’origine d’un thread qui a compilé sur Twitter des témoignages d’agressions et de harcèlement sexuel, explique avoir voulu montrer "la quantité et le contenu des témoignages pour que chacun se fasse son propre avis sur la question". "Hier encore j’ai entendu dans des discussions avec mon entourage que les comportements dans la rue étaient tous "normaux" et "tolérables" compte tenu des circonstances et d’autres dires qu’une femme qui sort dehors, en ville, pour cet événement ne devrait pas s’étonner de ce qu’il lui arrive…" poursuit l’internaute d’origine toulousaine, restée en partie chez elle par peur de ne pas se "sentir en sécurité dans la foule".

        #MeTooFoothttps://t.co/bKp61KtWkl

        — Kateya (@KateyaV) 16 juillet 2018

    "En 1998, cela ne devait pas être bien glorieux, mais on n’en parlait pas, complète la chercheuse Chris Blache. Depuis, même si le sujet reste complètement tabou au nom d’une certaine gauloiserie, la parole s’est libérée." Mais gare au retour de bâton en ligne pour celles qui osent parler. "Après mon tweet, j’ai reçu quelques insultes, on me traite de menteuse, on me dit que je gâche l’ambiance, que je n’avais qu’à pas aller fêter la finale, que j’ai pris des risques, ajoute Laura. Comme si j’étais responsable des agissements des hommes."

     (1) Certains prénoms ont été changés pour garantir l’anonymat des victimes.

    Juliette Deborde , Florian Bardou

    Sur Libération

     

    qui ferait mieux de changer de titre car les mecs, ils sont tellement libérés qu'ils se comportent comme des cloportes!

  • Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.

    Jamais, notre pays n’a eu autant besoin d’un sursaut national de l’instruction et de l’éducation. L’effort éducatif doit être sans précédent, c’est l’un des outils les plus importants à utiliser par ceux qui voudraient guérir la France de ses maux. Si Blanquer fait quelques pas justes en ce sens, et cela doit être salué, c’est pour le moment bien trop peu et bien trop tard.

    Relisons ce poème de Victor Hugo. Tout y est dit.

    Charles SANNAT

     

    Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.

    Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne

    Ne sont jamais allés à l’école une fois,

    Et ne savent pas lire, et signent d’une croix.

    C’est dans cette ombre-là qu’ils ont trouvé le crime.

    L’ignorance est la nuit qui commence l’abîme.

    Où rampe la raison, l’honnêteté périt.

     

    Dieu, le premier auteur de tout ce qu’on écrit,

    A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,

    Les ailes des esprits dans les pages des livres.

    Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut

    Planer là-haut où l’âme en liberté se meut.

    L’école est sanctuaire autant que la chapelle.

    L’alphabet que l’enfant avec son doigt épelle

    Contient sous chaque lettre une vertu; le cœur

    S’éclaire doucement à cette humble lueur.

    Donc au petit enfant donnez le petit livre.

    Marchez, la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre.

     

    La nuit produit l’erreur et l’erreur l’attentat.

    Faute d’enseignement, on jette dans l’état

    Des hommes animaux, têtes inachevées,

    Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,

    Aveugles effrayants, au regard sépulcral,

    Qui marchent à tâtons dans le monde moral.

    Allumons les esprits, c’est notre loi première,

    Et du suif le plus vil faisons une lumière.

    L’intelligence veut être ouverte ici-bas;

    Le germe a droit d’éclore; et qui ne pense pas

    Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.

    Songeons-y bien, l’école en or change le cuivre,

    Tandis que l’ignorance en plomb transforme l’or.

     

    Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,

    Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ;

    Je dis qu’ils ont le droit, du fond de leur misère,

    De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,

    Et de vous demander compte de leur esprit;

    Je dis qu’ils étaient l’homme et qu’on en fit la brute;

    Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute;

    Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés;

    Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés

    Ont pour point de départ ce qui n’est pas leur faute;

    Pouvaient-ils s’éclairer du flambeau qu’on leur ôte?

    Ils sont les malheureux et non les ennemis.

    Le premier crime fut sur eux-mêmes commis;

    On a de la pensée éteint en eux la flamme:

    Et la société leur a volé leur âme.

     Victor Hugo.

    Source Poésie française

     

    J'ajoute que je suis entrée à l'école publique en septembre 1956;

    en décembre 56, je savais lire (et pour toujours, ma passion)

    en juillet 56, je savais aussi écrire, mais avec fautes de grammaire ou vocabulaire comme un petit gosse le fait et puis, s'améliore...

    que dans ma classe et les suivantes, nous étions de 38 à 42 élèves

    là, je vais être vulgaire: quand on pétait de travers, on n'avait pas aussitôt un psychologue au cul pour savoir pourquoi on avait pété de travers et pourquoi on avait fait cela, et pourquoi si, pourquoi là…

    Ceux qui sont de ma génération on été appris comme moi.

    De ce temps-là, les institutrices ne se cramponnaient pas comme des folles à des avantage-zaquits ????

    Dans ce temps, les gens n'étaient pas avides, cupides, haineux...

    On se respectait soi-même et l'on respectait l'autre (et inversement).

    C'était l'école de La RÉPUBLIQUE FRANÇAISE!

     

     

  • Ce que j'ai su intuitivement quand j'avais 18 ans..

    en mai 68 et que je me levais à 6 heures du matin pour aller à l'usine....

     

    Ce que j’ai retenu de mai 68…

    " J’avais 21 ans en 1968. J’étais étudiant"

    Par Thierry Foucart.

    La plupart des articles et des émissions sur mai 68 décrivent un mouvement plein d’imagination créatrice, libérateur de la parole et du sexe, inspiré par une jeunesse généreuse, courageuse devant les CRS, méprisant les politiciens, d’une audace incroyable, abhorrant l’ordre bourgeois, contestant le savoir et la culture classiques, dénigrant les notables…

    Tout cela donne une apparence sympathique et glorieuse à un mouvement qui ne l’était pourtant pas pour tous et qui est devenu un mythe aux yeux de certains.

    J’avais 21 ans en 1968. J’étais étudiant. J’ai regardé le documentaire sur FR3 68, sous les pavés, les flics: je l’ai trouvé bien, représentatif des événements à Paris. Les hésitations  du gouvernement sont bien décrites, ainsi que le rôle de De Gaulle, voulant imposer la fermeté à tout prix, et celui du préfet Grimaud qui a su éviter toute violence grave en contournant les ordres reçus. Le départ de De Gaulle pour Baden, son retour et son discours ont rétabli l’autorité politique. Tout cela est déjà connu.

    Les commentaires des policiers et CRS interrogés montrent une mentalité à l’opposé des insultes qui leur étaient adressées par les manifestants: pour une fois, on leur a donné la parole.

    Ce qui manque, c’est une analyse approfondie des revendications des manifestants, rapportée à l’époque, une explication de la contagion de ce mouvement au départ très marginal, et la recherche des conséquences de ce mouvement au plan universitaire et démocratique.

    Mon mai 68…

    J’étais à l’époque étudiant en troisième année de licence de mathématiques à Orléans, calme ville de province. Je n’ai pas connu personnellement les événements violents à Paris ni ailleurs: il n’y a eu aucune violence à Orléans, à part l’intrusion soudaine d’un mouvement d’extrême droite dans une cité universitaire d’étudiantes.

    Je me souviens par contre du dernier cours auquel j’ai assisté. J’ai forcé sans difficulté le piquet de grève qui tentait de m’empêcher d’y aller – il faut dire que j’en connaissais les membres – et ai rejoint la salle. Le professeur nous expliquait le calcul différentiel lorsqu’un de ses collègues est venu l’interrompre en disant que les évènements à Paris étaient d’une telle gravité qu’il devait arrêter son cours. Il ne lui a pas laissé le choix.

    Personne en fait n’a eu le choix: des étudiants sont venus nous expliquer que les pavés et les cocktails Molotov répondaient aux violences policières, qu’il fallait des barricades pour empêcher l’expulsion de ceux qui occupaient les lycées, les universités, les théâtres et autres bâtiments publics, et nous ont dit qu’il fallait participer à la révolution en cours.

    On nous a incités à créer des comités de réflexion sur la politique, la pédagogie, la science, la santé, l’armée, l’entreprise, les conditions de travail, la constitution, le communisme, le capitalisme, bref sur des sujets sur lesquels nos compétences et notre longue expérience de jeunes de 20 ans étaient indiscutables puisque pas encore complètement déformées par l’endoctrinement réactionnaire que nous recevions. Il fallait supprimer les examens, les jurys, revoir les programmes, favoriser l’imagination créatrice, la spontanéité…

    J’ai très peu participé aux réunions, après que l’une d’entre elles a démoli l’enseignement d’un professeur que je trouvais très compétent et très dévoué. Les chefs d’entreprise étaient tous coupables d’exploiter le prolétariat, les ouvriers travaillaient dans des conditions épouvantables, les salaires étaient trop bas alors que les actionnaires s’en mettaient plein les poches, les jeunes ne trouvaient pas d’emploi… Ces excités prétendaient détruire la société ignoble dans laquelle le peuple était contraint de vivre.

    Cette société, c’était celle des trente glorieuses que ceux qui ne les ont pas connues considèrent maintenant – à tort d’ailleurs – comme une période faste ! Ils voulaient reconstruire une société idéale, qui ne pouvait être que socialiste. Ma mère, professeur, pourtant socialiste, était stupéfaite de cette contestation qui l’atteignait dans sa profession même, mon père, directeur régional d’une société de conseils, de droite, exaspéré et très inquiet. Quant à moi, la seule revendication qui m’intéressait était la libération sexuelle !

    La démocratie des uns consiste à priver de démocratie les autres

    Les manifestants de mai 68 prétendaient aussi défendre la démocratie: sur l’ensemble des étudiants de l’université d’Orléans (quelques milliers d’étudiants peut-être), les assemblées générales rassemblaient au maximum 300 ou 400 personnes, parfois bien moins, les votes étaient à mains levées, jamais comptés rigoureusement.

    Ils exigeaient la liberté: oui, la leur, qui consistait à en priver les autres. J’ai voulu prendre la parole une fois: on m’a très vite enlevé le micro. Ils croyaient refaire la révolution d’octobre 1917 et instaurer enfin la démocratie à la place du régime " fasciste " (sic !) de De Gaulle. Leur démocratie n’était que leur dictature. Beaucoup d’autres étaient partis profiter du beau temps qui a régné tout l’été.

    Mai 68, c’est l’affrontement entre une jeunesse mal dans sa peau et la génération de ses parents sidérée par sa violence. Mais c’est aussi le soutien à Castro et à Guevara, héros de la révolution cubaine qui ont fait fuir, emprisonné ou exécuté des milliers de Cubains, à Mao Tse Toung, avec ses gardes rouges et les millions de morts de sa révolution culturelle, à Staline dont les exactions avaient été pourtant dévoilées par Khrouchtchev…

    L’idéologie marxiste, sous les formes léniniste, trotskyste ou maoïste, était omniprésente parmi les contestataires étudiants et universitaires, et se manifestait par des drapeaux rouges et l’Internationale: ils ne voyaient que l’intervention américaine au Vietnam, qu’ils jugeaient contraire aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais justifiaient celles de l’URSS en Europe de l’est qui, au contraire, avaient mis ou maintenu au pouvoir un régime stalinien, et n’espéraient que l’avènement en France du communisme quel qu’en soit le prix. Les étudiants qui n’étaient pas de gauche se laissaient entraîner dans cette dynamique faute de soutien s’ils y résistaient.

    Les intellectuels et universitaires qui soutenaient les contestataires, comme Jean-Paul Sartre qui cachait la réalité du régime soviétique aux prolétaires pour "ne pas désespérer Billancourt", le cinéaste Jean-Luc Godard qui soutenait les gardes rouges et la révolution culturelle de Mao, et bien d’autres, professeurs à l’université, artistes de renom, écrivains, journalistes, etc. ont une très grande responsabilité dans la poursuite du mouvement.

    Ils ont joué un rôle indigne de leur fonction: au lieu de défendre la démocratie, qui est l’application de la loi votée par le peuple ou ses représentants, ils l’ont dénaturée en reconnaissant le pouvoir de la rue. Les autres responsables se sont tus, à part quelques personnalités comme Raymond Aron, bien isolé à la Sorbonne et peu entendu. Toute opposition rationnelle était impossible, et le régime politique démocratique dépassé.

    Mai 68: la violence légitime

    Le mouvement de mai 68 a montré la faiblesse à la fois politique et populaire de la démocratie. En 1968, on pouvait s’opposer au pouvoir politique en toute légalité: malgré le monopole de l’ORTF sur les radios télévisions, le régime était de nature démocratique, avec des élections libres, des journaux non censurés, une opposition légale. L’Humanité n’avait jamais été interdite, et Raymond Aron critiquait régulièrement le gouvernement gaulliste dans Le Figaro.

    Pour Max Weber, dans une démocratie, l’État est le seul détenteur de la violence légitime. Les violences commises par des gens qui ne respectent pas la loi sont donc les premières à devoir être condamnées et réprimées, par la violence réciproque nécessaire des forces de l’ordre chargées de maintenir le régime démocratique. Mais c’est la violence de la police qui a été la plus critiquée, alors que c’est elle qui était conforme à la démocratie et qui a été la plus maîtrisée.

    C’est encore cette situation qui prévaut: certains syndicalistes et responsables politiques considèrent que l’occupation de locaux par des grévistes est légitime, et que l’expulsion par les forces de l’ordre ne l’est pas. Ils acceptent la force pour la contestation, mais la refusent pour le retour à la normalité. Ils risquent de provoquer une réaction violente des individus opposés aux contestataires, et de provoquer une guerre civile.

     

    Ne nous leurrons pas: la guerre civile en France en 1968 a été évitée par le comportement responsable des syndicats ouvriers, et le retour de De Gaulle de Baden, où il avait rencontré le général Massu, n’y est pas pour rien.

    Universités: éternel mai 68 ?

    Mai 68, ce fut un feu d’artifice d’illusions généreuses, de jeux de mots, d’idées farfelues, d’utopies délirantes, d’excès dangereux, de discours démagogiques: un chahut gigantesque, une logorrhée sans fin. Mais c’est un feu qui couve encore. Tous les ans depuis 1968, particulièrement à chaque réforme, il y a eu des grèves de lycéens et d’étudiants dans les lycées et universités sans même parfois qu’ils sachent pourquoi, avec le soutien actif de collègues et même parfois de doyens de faculté.

     

    Les étudiants ne subissent aucune conséquence de leurs grèves, contrairement aux salariés: les sujets des examens sont toujours adaptés aux grèves et ne portent que sur la partie du programme traité, et les taux de réussite plus élevés qu’à l’habitude.

    Les enseignements seraient-ils inutiles? Les revendications marxistes restent très présentes, en particulier à l’école normale supérieure, dont un professeur, Alain Badiou, soutenait en 1979 les Khmers rouges en train d’assassiner leur propre peuple.

    Mai 68 a perverti le fonctionnement des universités et au-delà de la démocratie. On trouve maintenant acceptable que des manifestants – pas seulement étudiants mais salariés d’entreprises, exploitants agricoles, chauffeurs routiers,  etc. occupent des locaux, les dégradent, bloquent les routes et les trains, déversent des tonnes de fumier devant les préfectures ou les hypermarchés, empêchent les gens de travailler: on peut comprendre leur exaspération devant des réformes parfois incompréhensibles, mais cela ne justifie pas des actions dont la violence commence dès qu’elles empiètent sur la liberté des autres. La démocratie, c’est l’opposition par des manifestations respectueuses des autres, et par le vote.

    Ceux qui glorifient actuellement mai 68, qui soutiennent les zadistes, qui protestent contre les violences policières, qui  "continuent le combat", vont-ils défendre les black blocs dont les actions et les slogans rappellent étrangement ceux des manifestants de 68 ? Regardons les images: leur violence est-elle pire que celle des étudiants ? La seule différence est leur tenue paramilitaire.

    Comment condamner la violence d’Action directe en France, de la Fraction armée rouge en Allemagne, des Brigades rouges en Italie sans condamner ce mouvement qui leur a donné naissance ? Évidemment, leurs membres tuaient des individus, mais les régimes défendus par Jean-Paul Sartre, Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar, Jacques Sauvageot, Jean-Luc Godard et autres avaient commencé de cette façon et s’étaient renforcés par des assassinats en masse.

    La France a un gros problème éducatif en amont de ces mouvements de folie collective. Elle fabrique des enfants rois qui ne supportent pas la moindre frustration ni chez eux, ni dans les établissements scolaires, qui, petits, trépignent jusqu’à obtenir satisfaction, et, plus grands, se croient tout permis et éduquent leurs enfants dans cet état d’esprit. La démocratie se limite pour eux à l’exercice de leur propre volonté: ils ne respectent pas la règle du jeu.

    L’audace, l’intolérance, le courage, l’hystérie exercent une sorte de fascination sur la population que, dans un régime démocratique, la police et la gendarmerie sont chargées de protéger. Cela rend bien difficile l’exercice de l’autorité politique et le travail des forces de l’ordre.

    Toutes les réformes sociales d’envergure seront confrontées à ces difficultés tant que ce problème éducatif n’aura pas été résolu, et que les partis politiques continueront de privilégier leurs intérêts à court terme  à la défense d’un régime qui leur garantit pourtant d’exister.