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  • Les costumes de Fillon? pipi de chat

    Certains proches d’Emmanuel Macron tirent la sonnette d’alarme. D'après eux, les prix des vête­ments et acces­soires de luxe de Brigitte Macron finiraient par porter atteinte à l’image du candi­dat.

    S’il fait les beaux jours de la presse fémi­nine, le goût  de Brigitte Macron pour les vêtements de luxe n’est pas appré­cié de tous. Comme le révèlent Caroline Derrien et Candice Nedelec dans Les Macron, dont certains extraits sont publiés dans Gala cette semaine, certains proches du candi­dat à la présiden­tielle seraient inquiets. Selon eux, les prix exorbitants des tenues de son épouse pour­raient porter atteinte à son image en pleine campagne électorale.

    Brigitte Macron se justifie dans ce livre,  publié le 8 mars chez Fayard, en déclarant: "Différentes maisons me proposent des vêtements chaque semaine. Et pour les soirées de gala, je trouve cela sympa de montrer ce qu’est la création française".

    Belle excuse! pourquoi ne pas afficher dans le dos le nom du couturier?

    Anne Sinclair ne l’entend pas non plus de la même oreille. Dans son livre Chronique d’une France bles­sée, l’ex-compagne de Dominique Strauss-Kahn rapporte elle aussi des propos qu’elle aurait entendus au sujet du style vestimentaire de l’ancienne professeur de philosophie: " N'ayant pas été à la cérémonie pour Michel Rocard aux Invalides, je veux me faire confirmer ce qu'on m'a rapporté: Brigitte Macron (…) est arrivée dans une tenue trop habillée, avec des stilettos qui, sur les pavés de la cour d'honneur (…) avaient davantage un air de Fashion Week que de recueillement devant le leader de gauche disparu peut-on lire. 

    Des remarques auxquelles Brigitte Macron ne semble guère prêter attention. Aperçue au dîner du Crif, le 22 février dernier, l’épouse du leader du mouvement En Marche! a une fois de plus été remarquée pour son sens du style.

    Macron-pognon des autres, bien entendu!

     

  • La vérité sied aux Français...

    Selon un sondage Opinionway publié ce mardi, l’écart se resserre entre François Fillon et Emmanuel Macron qui perd un point.

    Marine Le Pen caracole en tête, toujours. Selon un sondage Opinionway publié ce mardi pour Les Echos, Orpi et Radio Classique, François Fillon et Emmanuel Macron se disputent la deuxième place, loin derrière la présidente du Front national qui cumule 27% d’intentions de vote.

    Sur le même sujet [ANALYSE BIG DATA] François Fillon domine toujours le premier tour

    Emmanuel Macron perd un point et se positionne à 24% d’intentions de vote face à un François Fillon crédité de 20%, un résultat stable malgré les différentes révélations de cette semaine.

    Sur le même sujet [ÉTUDE QUANTITATIVE] Au premier tour, Fillon devancerait Le Pen et Macron 

    Benoît Hamon, quant à lui, poursuit sa chute et perd deux points en une semaine, avec 14% d’intentions de vote.

    Cette enquête a été réalisée du 11 au 13 mars auprès de 1566 personnes.

  • Salir? Mentir? il en reste toujours quelque chose

    L’ÉDITO D’YVES DE KERDREL

    Fillon dans la lessiveuse. Avec une journée d’avance sur le calendrier prévu, François Fillon a été mis en examen ce matin. Et les juges, dont on connaît le parti pris et le manque de sens de la mesure, n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, puisqu’ils accusent le champion de la droite de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. En même temps, tous les jours apportent de nouvelles révélations plus ou moins sordides qui relèvent de la seule vie privée de l’ancien Premier ministre. S’il y a encore quelqu’un en France qui doute d’un complot, il doit être bien seul. Malgré tout, la cote de François Fillon dans les sondages reste fermement accrochée à 20 % – au même niveau que Jacques Chirac en 1995. Ce qui reste rassurant pour tous ceux qui souhaitent en finir avec le socialisme de François Hollande et d’Emmanuel Macron.

  • Le bar est ouvert! enfin, disons plutôt le robinet à pognon

    La sortie du nucléaire coûterait 217 milliards d’euros

    Prônée par Benoît Hamon et par Jean-Luc Mélenchon, la sortie du nucléaire fait débat en France. L’Institut Montaigne, think tank libéral, estime qu’une sortie du nucléaire à l’horizon 2035 coûterait, avec les seuls critères mesurables, 217 milliards d’euros. Parmi les critères retenus figurent le coût de remplacement du nucléaire (179 milliards d’euros), le coût de l’adaptation du réseau de distribution français des énergies renouvelables (13 milliards d’euros entre 2018 et 2035), le coût d’indemnisation d’EDF (25 milliards) et le manque à gagner pour la balance commerciale française (25 milliards d’euros par an).

     

  • Que font les parents?

    Où sont donc les parents des émeutiers mineurs du lycée Suger, d’Aulnay, ou Bobigny?

    Après deux nuits d’émeutes à Bobigny, Saint-Denis et Aulnay, on peut se demander où sont les parents des " jeunes " concernés…

    " Échauffourée " selon Le Parisien, " incidents " pour Libération, une présidente de région qui s’apprête à " porter plainte ", " seuil symbolique " franchi d’après Le Monde, une ministre de l’Éducation Nationale et un premier ministre indiquant que le gouvernement fera preuve de " la plus grande fermeté ", des dégâts évalués à plus de 70 000 euros, 54" jeunes " mis en garde à vue dont une quarantaine de lycéens mineurs… Scènes de la vie ordinaire en République française.

    Un tir de mortier en guise de récréation

    Lycée Suger. Saint-Denis, 93. Mardi 7 mars 2017. Un tir de mortier éclate. Le lycée polyvalent accueille 1300 élèves. Des incendies démarrent dans les toilettes, de l’essence est déversée dans un escalier, des " jeunes " attaquent le lycée. Tirs de fumigènes et de cocktails Molotov. Évacuation. Bataille rangée entre " jeunes " et policiers. Projectiles et barres de fer contre Flash-Ball et gaz lacrymo. Une centaine de " jeunes " prend la direction du centre-ville de Saint-Denis. Cette nuée hostile détruit le mobilier urbain, agresse des policiers et s’attaque aux autres lycées de la commune du 93. Le " 9-3 ". Devenue habituelle, l’expression indique bien que ce département est hors de la République. N’est-ce pas là que l’on rencontre des bars interdits aux femmes ou que des terroristes en fuite viennent se cacher? Une flambée de violences, un début d’émeute. Des élèves ont peur, d’autres sont " euphoriques " disent les enseignants. Pour certains " jeunes " lycéens de 15 à 19 ans, c’est la fête. Beaucoup se contentent de filmer et de diffuser sur les réseaux sociaux. On accuse la police de violences. Sur Youtube. Ces " jeunes " sont des victimes affirme une mère.

    Les institutions de la République sans cesse visées

    Une mère en colère ne comprend pas pourquoi son fils a été " ramassé " par la police et emmené au commissariat " alors qu’il était sous la responsabilité de l’Éducation Nationale". Sur les 54 " jeunes " gardés à vue, 8 sont déférés devant un juge pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, attroupement armé et rébellion. Ils sont tous mineurs. Scène de la vie ordinaire : des " jeunes ", surtout ne caractériser aucune origine sociale, géographique ou ethnique, mènent une opération de guérilla urbaine. Contre les institutions de la République.  On ne compte plus les occurrences de ces violences. Des émeutes du même genre ont déjà eu lieu à Saint-Denis mi-février aux abords de la basilique. La presse étrangère, éberluée, observe la rue française et parle de scènes de " guerre civile ". Ces violences ne concernent pas seulement la France. Mais ici, elles sont devenues des scènes de la vie ordinaire. Quotidienne. Comparer le Saint-Denis nocturne contemporain à ce que Saint-Denis symbolise n’est pas anodin. Saint-Denis et Suger, grandeur de la France d’hier. Il y a entre les deux toute la distance séparant la civilisation et la barbarie. Cela doit être dit sans tabou.

    "Ils sont où les parents?"

    La civilisation repose sur l’autorité. " Ils sont où les parents?", se demandait sur France Inter, le 15 février dernier, une jeune femme issue de l’immigration. Après deux nuits d’émeutes à Bobigny, Saint-Denis et Aulnay. La jeune femme évoquait les centaines de " jeunes " incendiaires s’attaquant aux forces de l’ordre. En effet : " Ils sont où les parents?. La perte de l’autorité, depuis longtemps signalée par des intellectuels comme Finkielkraut, est la principale cause de ces violences. Autorité des parents. Autorité de l’école. Autorité de la République. Difficile, l’autorité, dira-t-on, quand on envisage de pénaliser la fessée. Quand une claque à un élève est une maltraitance, parfois " raciste ". On parle de légaliser le cannabis, d’interdire fessées et claques, de multiplier les salles de shoot… La République a le devoir d’imposer son autorité. Aux familles, d’abord. En responsabilisant les parents. Responsabilisation qui passe par la sanction financière. Les familles ont le devoir d’empêcher leurs adolescents de passer la nuit dehors. Que des " jeunes " de CM2 ou de 6e traînent la nuit est irresponsable. Ces "jeunes" doivent être à leur place : chez eux. Cette responsabilité incombe aux familles. Elles doivent rétablir l’ordre dans leurs appartements. La République a le devoir de mettre des mots sur le réel : les " jeunes " issus de l’immigration qui mettent le bordel dans les rues et les lycées doivent être rappelés à l’ordre et punis. Les familles concernées sont minoritaires et connues des services. Elles doivent être sanctionnées.

    Où est la limite?

    Qu’un lycée soit attaqué n’est pas anodin. Les " jeunes " s’en prennent au lieu du savoir. Le lycée Suger est un lycée polyvalent, associant lycée général, technologique et professionnel. Des lycées conçus comme "outils de mixité sociale". Il sera intéressant de connaître le parcours des " jeunes " en question, tant scolaire qu’ethnique. L’idée peut sembler généreuse : créer des passerelles entre les filières. C’est pourtant mettre la charrue avant les bœufs. L’école ne recommencera pas à jouer son rôle tant que les adolescents ne seront pas réellement encadrés. À commencer par le savoir de base : lire, écrire, compter. Savoir écrire une phrase correcte. Et tant que la notion de limite ne leur sera pas de nouveau imposée. Les adolescents multiplient les incivilités car ces bases ne le sont plus. La limite. Ce qui faisait, jusqu’à une époque récente, que tout jeune savait comment on s’adresse à un adulte, à un représentant du savoir ou de la République en particulier, comment on se comporte en collectivité, où jeter ses canettes et autres papiers de kebab. Tant que le minimum du vivre en commun ne sera plus acquis, aucun prétendu " vivre-ensemble " ne risque d’être possible.

    Où est passée la langue?

    Dans les vidéos des événements, filmés avec des smartphones, on entend distinctement de jeunes filles ricaner, s’amuser de ce qu’elles voient dans un vocabulaire qui dit beaucoup de l’état de l’école : " téma, téma… (…) Wesh, ya la chaleur du feu, y sont passés en balles, wesh. Y zont couru wesh ". Le ton est rigolard, l’excitation perceptible. Cela résume la perte de toute autorité, à commencer par celle du langage et de la culture. Passer une heure dans la cour de récréation d’un collège du " 9-3 " suffit pour entendre que la langue française n’y est plus parlée. Plutôt un sabir déculturé. Et nombre de langues étrangères. La culture dominante n’est pas la culture française mais celle des banlieues multiculturelles, du rap, des casquettes et du shit. L’État a le devoir de rétablir l’ordre républicain et l’ordre de la culture française au sein des établissements scolaires. Une remise en ordre qui passe par la transmission de ce qui fait nation et communauté française : une culture, des valeurs et une langue commune.

    Dire les mots qui fâchent sans tabous

    Dans la France contemporaine, des parents majoritairement issus de l’immigration ne contrôlent pas leurs enfants, ces derniers n’obéissent plus à leurs professeurs, pas plus aux forces de l’ordre. Ces " jeunes ", que l’on se refuse à nommer autrement par déni du réel, ont perdu tout sens de la limite, dans tous les aspects du quotidien, plus préoccupés de shit et de " nique la France " que d’autre chose. Ces " jeunes " n’apprennent rien, ne travaillent pas, refusent toute notion d’effort et sont persuadés, " wesh, téma ", d’être dans le vrai. Pourquoi? Le problème est politique. Au lieu d’inscrire ces " jeunes " dans une culture et une civilisation enracinées, on leur répète combien ils sont victimes, combien ils ont raison de " niquer la France ", combien il est excusable, après les souffrances dont furent victimes leurs ancêtres et dont la France serait coupable, qu’ils crachent à la figure de leurs enseignants, disent " ferme ta gueule " à un professeur quand il commence un cours sur les Hébreux ou attaquent des policiers à coup de barres de fer. Une époque viendra où des comptes seront demandés aux hommes et aux femmes politiques directement responsables de la situation actuelle, situation d’une gravité sans égale, unique à l’échelle des pays développés, et directement issue de l’idéologie libérale libertaire au pouvoir depuis quarante ans. Pour ladite idéologie, l’avenir est dans le communautarisme tandis que l’autorité serait par nature une forme d’oppression. Ce n’est pas seulement une conception politique, c’est une faute.

     

    http://www.causeur.fr/saint-denis-heurts-lycee-suger-violence-

  • Macron vend du vent, s’il était élu l’atterrissage serait dur, il ne pourrait pas gouverner !

    Intéressantes analyses dans cet article d’Atlantico qui présente l’interview de deux sondeurs ayant annoncé un duel Marine-Macron au second tour. Il a l’avantage de souligner l’impossibilité de gouverner de Macron avec son programme… Surligné en bleu clair.

    Par ailleurs nous sommes nombreux parmi les patriotes, du Sans-dent au politilogue, à parier sur une victoire de Marine à la Trump, au second tour, quoi qu’en disent les sondeurs.

    5 millions de Français qui s’abstiennent habituellement et qui se rendent aux urnes ? C’est possible, c’est probable, ça change tout !

    Voter Macron pour éviter le Pen ? Les clés pour vraiment comprendre le rapport de force

    A partir du sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match sur les rapports de force électoraux à deux mois du second tour, voici les clés sociologiques, politiques, géographiques et idéologiques du possible affrontement Le Pen-Macron.

    Vincent Tournier est maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble.

    Frédéric Dabi est directeur général adjoint de l’Ifop et directeur du pôle Opinion et Stratégies d’entrepris

    Atlantico : Vous avez publié récemment un sondage qui donnait Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour. Comment expliquer que ces deux candidats puissent à ce point dépasser ceux des partis traditionnels comme François Fillon et Benoît Hamon ?

    Frédéric Dabi : Tout d’abord, il faut bien voir qu’il y a des logiques de vote similaires entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Si cette dernière profite d’un véritable désir d’alternative comparativement aux mandats de ces dernières décennies, c’est aussi le cas pour Emmanuel Macron qui prospère lui sur l’idée du ni-gauche ni-droite, du refus de la bipolarisation, et qui profite largement des difficultés des partis de gouvernements.

    Pour autant la sociologie entre ces deux électorats est effectivement extrêmement différente, tous commes les objectifs de ces différents électeurs. Pour résumer le vote en faveur de Macron est celui du « oui » alors que le vote pour Marine Le Pen est celui du « non ». Le vote en faveur du Front National est important chez les ouvriers alors que « En Marche ! » touche un peu tout le monde mais particulièrement les cadres.

    Au-delà de cet antagonisme, les deux candidats se battent pour conquérir la France du travail, celle qui prend le métro pour simplifier. C’est cet électorat qui avait permis à Nicolas Sarkozy de gagner en 2007, alors qu’il a plutôt rejoint le FN en 2012 et partiellement François Hollande. Et ni François Fillon ni Benoît Hamon ne performe au sein de ces catégories. Le premier est surtout présent chez les plus de 65 ans, alors que Benoit Hamon séduit les professions intellectuelles, et les populations urbaines. Aux élections locales d’ailleurs, la France du travail a largement voté pour le FN. C’est peut-être ce point qui sera important pour apprécier le résultat du second tour.

    D’ailleurs lorsque l’on voit la progression de Marine Le pen dans les différentes régions de France, il est très intéressant de voir à quel point elle progresse dans des régions qui lui étaient jusque là interdite, comme en Bretagne (+12%) ou en Normandie (+11%).

    depuis plus de 50 ans, les seconds tours opposent la droite avec la gauche, illustrant bien le clivage qui domine le pays sous la Ve République. En quoi un second tour qui opposerait Emmanuel Macron à Marine Le Pen serait une situation inédite et signifierait une véritable rupture idéologique pour la France ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur les enjeux prioritaires aux yeux des Français ?

    Vincent Tournier :  Si l’hypothèse d’un second tour Macron/Le Pen vient à se concrétiser, ce qui est à ce jour hautement plausible, ce serait effectivement une grande première. Certes, il y a déjà eu des élections où le second tour n’a pas conduit à un affrontement classique entre la gauche et la droite : c’était le cas en 1969 avec Poher et Pompidou, et c’était bien sûr le cas en 2002 avec Chirac et Le Pen.

     

    Néanmoins, un second tour Macron/Le Pen serait totalement nouveau. Cela signifierait que, pour la première fois, aucune des deux principales forces politiques du pays n’a réussi à se qualifier, ce qui pourrait marquer le début d’une phase de profonde recomposition. Le revers pour le PS comme pour les Républicains serait d’autant plus terrible que tous les deux ont occupé le devant de la scène avec leurs primaires, dont les historiens diront peut-être qu’elles ont été la dernière tentative visant à sauver le navire.

    Ceci étant, l’éventualité d’un duel Macron/Le Pen n’est pas totalement surprenante. Cela fait maintenant plusieurs années que les spécialistes de l’opinion publique voient émerger un nouveau clivage qui vient bouleverser les clivages traditionnels. Ce clivage est étroitement lié à la mondialisation, laquelle suscite désormais des réactions très antagonistes entre les pro et les anti, entre les gagnants et les perdants. La ligne de fracture oppose les partisans d’une ligne libérale-cosmopolite aux partisans d’une logique régalienne-nationaliste ; c’est un clivage qui recoupe aussi une fracture élite/peuple. Or, Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent parfaitement les deux pôles de ce clivage. Dans une chronique particulièrement pertinente sur RTL en janvier dernier (https://www.youtube.com/watch?v=B9HBCqRR0vw), Eric Zemmour avait bien résumé ce point en disant que ces deux personnalités représentent un « clivage presque chimiquement pur ». En tout cas, il ne s’agit pas d’un clivage superficiel ou accidentel. On a au contraire affaire à quelque chose de très profond, qui va perdurer bien au-delà de l’élection présidentielle.

    Pour l’heure, la recomposition des clivages est d’autant plus troublante que, d’une certaine façon, elle se traduit par une inversion des postures républicaines : en assumant explicitement une politique de discrimination positive et de pluralisme culturel, et même si son programme vient temporiser ces déclarations, Emmanuel Macron laisse à Marine Le Pen le monopole des grandes valeurs telles que l’égalité, l’intégration et la nation. Cela risque de poser des problèmes après l’élection car on voit mal comment un tel programme, qui sera donc approuvé dans les urnes au nom de la défense des valeurs républicaines supposées menacées par le FN, pourrait être mis en œuvre sans provoquer de vives réactions. Même les artistes risquent de se voir malmenés car, si Macron est cohérent avec ses déclarations, il devrait remettre en cause les politiques culturelles destinées à soutenir la création artistique nationale. C’est sans doute pour rassurer sur ce point que, dans son programme, il s’est empressé de préciser qu’il ne baisserait pas d’un euro le budget du ministère de la culture. Il s’est toutefois gardé de dire quelle politique culturelle il comptait mener. Il serait intéressant que les journalistes l’interrogent sur ce point.

    Dans le cas d’un tel second tour, comment pourrait se comporter l’électorat de droite ? Notamment concernant les électeurs de François Fillon ?

    Vincent Tournier :  En fait, il n’y a guère de suspense : une partie des électeurs de Fillon iront vers l’abstention ou le vote FN, mais dans leur grande majorité, ils se reporteront sur Emmanuel Macron. Premièrement, le vote FN reste entouré d’un interdit puissant, même pour les électeurs de droite, comme on a pu le vérifier en 2015 lors des élections départementales et régionales, ce qui a été rappelé Jérôme Jaffré dans une note récente (http://www.fondapol.org/etude/jerome-jaffre-le-front-national-face-a-lobstacle-du-second-tour/). Deuxièmement, toute la force tactique d’Emmanuel Macron a justement été de se rendre à la fois gaucho-compatible et droito-compatible. Il envoie en effet des messages aux deux électorats, si bien que son électorat potentiel se recrute autant à gauche qu’à droite. De plus, son programme social-libéral sur la fiscalité ou la dépense publique va séduire beaucoup plus facilement les électeurs de Fillon que le programme social-régulateur de Marine Le Pen.

     Dans cette étude de l’IFOP, Emmanuel Macron remporterait le second tour face à Marine le Pen à 61% contre 39%, notamment grâce à un report de voix très fort de la gauche. N’est-ce pas une erreur « d’additionner » les votes de cette manière ? Ne faudrait-il pas d’avantage se pencher sur les moteurs des votes (Sociologiques, politiques, et idéologiques) ?

    Vincent Tournier : Pour gagner une élection, il faut forcément agréger différents groupes sociaux, différents intérêts qui ne sont pas toujours compatibles. C’est tout particulièrement vrai en France où le scrutin à deux tours incite les candidats à valoriser leurs particularités au premier tour, tout en les obligeant à anticiper une dynamique de rassemblement pour le second tour.

    Aujourd’hui, le problème concerne plutôt l’asymétrie dans cette capacité de rassemblement ou d’agrégation. Il est clair que Marine Le Pen et Emmanuel Macron ne partent pas à égalité. La première va faire le plein de ses voix au premier tour ; elle fera certainement un très bon score, disons entre 25 et 30%, notamment parce qu’elle séduit dans les milieux populaires. Elle peut envisager d’accroître sensiblement son score entre le premier et le second tour, ce qui fait une grosse différence par rapport à son père, lequel était resté scotché à 20%, mais elle ne pourra pas guère aller très loin. Emmanuel Macron va se trouver dans la situation inverse : comme il se situe au centre de gravité du pôle social-libéral, il va lui être assez facile d’élargir son assise. C’est ce que montre déjà la diversité des ralliements qu’il reçoit, depuis l’ancien maire communiste Patrick Braouzec jusqu’au libéral Alain Madelin, en passant par François Bayrou ou Daniel Cohn-Bendit.

    De plus, Emmanuel Macron va disposer de solides relais dans les élites économiques et culturelles puisque, à la différence de Marine Le Pen, il fait de bons scores chez les cadres. Donc, pour lui, les vraies difficultés vont plutôt se poser après l’élection. Car une chose est de construire une majorité hétéroclite en faisant plaisir aux uns et aux autres, autre chose est de gouverner. Il y a aura forcément des choix à faire, ce qui va provoquer des déceptions. Ces déceptions seront d’autant plus vives que sa base électorale du premier tour risque quand même être relativement étroite, à moins qu’un engouement se produise dans les dernières semaines. De plus, on est dans un contexte assez particulier, avec des défis considérables qui sont posés sans que ceux-ci ne soient réellement discutés durant la campagne : la laïcité, la crise migratoire, le fondamentalisme religieux, l’avenir de l’Europe, les disparités territoriales, etc. Même le terrorisme est totalement absent des débats, comme si celui-ci avait été exorcisé ou refoulé. C’est peut-être ce qui fait la force d’Emmanuel Macron : au fond, en proposant un programme attrape-tout, il donne le sentiment de créer un consensus qui permet d’échapper au tragique de notre temps. Finalement, il vend une sorte de rêve auquel beaucoup ont envie de croire, faute de mieux.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/voter-macron-pour-eviter-pen-cles-pour-vraiment-comprendre-rapport-force-frederic-dabi-vincent-tournier-2985715.html/page/0/2

     

    Macron:……. celui qui sème le vent, récolte la tempête.