Theresa May n'est pas contente. Un ex-espion russe a été empoisonné sur son territoire.
Bon.
"En même temps", comme disait l'autre, l'ex-espion en question était agent double, c'est-à-dire qu'il avait trahi sa mère patrie. Il ne fallait quand même pas qu'il s'attende à être décoré de l'Ordre de Saint Georges des mains de Poutine. Mais bon...
Theresa n'est donc pas contente. Et elle le fait savoir orbi et urbi.
Seulement, elle n'a pas -à l'heure actuelle- la moindre preuve de l'implication du gouvernement de Russie. C'est un peu embêtant quand on prend le risque d'un incident diplomatique.
D'ailleurs, une enquête vient seulement d'être lancée. Comment peut-on avancer la culpabilité de quiconque avant même de lancer une enquête? Curieuse façon de procéder. Theresa invente le concept de la présomption de culpabilité.
D'autant qu'on peut se demander si, dans la mesure où Poutine aurait vraiment eu besoin de se débarrasser de cet agent double, il était vraiment malin d'utiliser un poison de fabrication russe pour ce faire. Et procéder à cette élimination, qui allait forcément être rendue publique, à quelques semaines de la coupe du Monde de foot en Russie, n'était pas non plus le meilleur timing. Bref, les ficelles paraissent quand même un peu grosses pour l'ex-agent du KGB qu'a été Poutine...
Ce genre de maladresse serait assez attendu de la part d'un benêt comme Hollande Ouille, mais de la part de Poutine, dont l'intelligence politique est incontestable, c'est assez douteux. Et on peut donc se demander à qui profite vraiment ce crime perpétré à Londres où une mafia d'oligarques russes croît et prospère déjà depuis un certain nombre d'années.
Sans doute que, pressée dans ses négociations sur le Brexit, Theresa a-t-elle des gages à donner à l'Union Européenne d'une part, et peut-être a-t-elle besoin, d'autre part, de faire diversion vis-à-vis de son opinion publique.
Et que fait, dans cette affaire, notre grand couillon de Macreux qui ne perd jamais une occasion de faire parler de lui? Il s'empresse de ramener sa fraise sur ce sujet qui ne concerne et ne regarde en rien la France. "Franchement, de quoi j'me mêle?". Il s'agit d'une affaire strictement russo-britannique et la Grande Bretagne a en outre déjà un pied en dehors de l'Europe de Bruxelles. Donc même l'argument d'une quelconque solidarité européenne est très bancal.
Ne s'agirait-il pas plutôt d'une solidarité entre ex-banquiers? (Theresa, avant d'entrer en politique, était issue du secteur bancaire étatique et privé...)
Toujours est-il que, monté sur ses ergots, notre Marcheur en chef avance fièrement que "tout porte à croire" que la Russie est responsable de cet empoisonnement, et qu'il annoncera prochainement "des mesures".
"Tout porte à croire ": rien n'est donc sûr, mais il sait déjà qu'il prendra des mesures!
C'est à un type capable de tenir un tel raisonnement qu'on a confié l'arme nucléaire? N'est-ce pas flippant?
"Prendre des mesures": en clair, cela signifie que les industriels ou les agriculteurs français, ou les deux, auront à nouveau à payer prochainement d'une façon ou d'une autre les conséquences des décisions de ce chefaillon.
C'est déjà exactement ce qu'ils ont eu à subir avec les sanctions de Hollande Ouille qui prétendait punir la Russie de l'annexion de la Crimée. La Russie a depuis, faut-il le rappeler, développé son agriculture comme jamais. Elle peut maintenant viser raisonnablement l'autosuffisance et est devenue une exportatrice de céréales de premier ordre: Poutine peut remercier l'inconséquence de notre pédalonaute bouffi et prétentieux.
Spasiba, François!
Mais l'arrogance de Macreux le pousse encore plus loin dans le ridicule. Invité à inaugurer avec Mamie Trogneux le Salon du Livre, il a ostensiblement snobé le pavillon russe où il était pourtant officiellement invité. Il aurait pu rencontrer, par exemple, la veuve de Soljenitsyne, mais non; Môssieur le Président de la République Française a préféré bouder, dans un geste de diplomatie de bac à sable, des représentants de la culture russe qui ne sont pourtant pas tous des inconditionnels de Poutine.
Ce dernier, à quelques jours de l'élection présidentielle, pourra remercier Macreux d'illustrer ainsi aux yeux des électeurs russes, la diabolisation systématique de leur pays en Occident et resserrer ainsi les liens qui unissent le peuple russe à son leader qui n'en demandait pas tant !
Spasiba Emmanuel!
Une fois de plus, on ne peut que constater l'incompétence quasiment pathologique de nos dirigeants occidentaux. Parfois carrément simplets, parfois moins, mais toujours incompétents.
Et ça fait vraiment peur
http://saucisson-pinard.blogspot.fr/2018/03/diplomatie-de-bac-sable.html