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Opinions - Page 126

  • Il y a des coups de pied au cul qui se perdent, en France

    Souligné par moi

    Le pire ministre des Affaires étrangères a déguerpi”:

    "hommage" de l’Ambassadeur Michel Raimbaud à Laurent Fabius

    “Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al-Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices“, écrit cet éminent diplomate élevé dans la haute tradition gaulliste. Bien avant le départ de Fabius, Michel Raimbaud disait tout haut ce que les anciens du Quai d’Orsay pensaient tout bas. Sa remarquable rétrospective démontre comment, dans l’affaire syrienne, la diplomatie et la presse françaises ont été au service de la propagande anglo-américaine et comment le gouvernement français s’est mis du mauvais côté de l’Histoire.

    Michel Raimbaud est l’auteur de “Tempête sur le Grand Moyen-Orient”, publié aux éditions Ellipses en 2015.

    Le pire ministre des Affaires étrangères jamais offert à la France [Laurent Fabius] a déguerpi. Il laisse derrière lui une diplomatie ruinée, décrédibilisée et démoralisée: seraient-ils les meilleurs de la planète, nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire. C’est là que le bât blesse.

    Si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins

    Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al-Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices. Mais les optimistes inoxydables, inondés d’espoir l’espace d’un adieu, devraient se méfier: si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins.

    Le partant était un pilier du "groupe des Amis de la Syrie", dont la liste des États membres illustrait alors parfaitement la sentence bien connue: avec de tels amis, plus besoin de se chercher des ennemis. Reprenant le flambeau brandi par la France lors du rezzou de l’Otan sur la Libye, Fabius a tout fait pour propulser notre pays à l’avant-garde des va-t-en guerre de la vertueuse "communauté internationale". N’est-ce pas lui qui, mi-dépité mi-gourmand, estimait en juillet 2012 qu’il "reste encore quelques renforcements possibles en matière de sanctions", insistant pour que la Grèce cesse d’importer du phosphate syrien?

    Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris), qui prétend depuis un quart de siècle incarner la "communauté internationale", s’est transformé au fil des dernières années en un directoire de pères fouettards ayant pour inspirateurs les néoconservateurs de l’État profond" des pays d’Occident et d’ailleurs, et pour alliés privilégiés les régimes moyen-orientaux les plus portés sur la flagellation. En 2011, après l’Irak, le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie, la Palestine, la Yougoslavie, l’Iran ou l’Ukraine et quelques autres, nos pères fouettards, pourtant bien absorbés par leur tâche du moment, vont réserver à la Syrie un traitement de choix. C’est ainsi que les sanctions vont pleuvoir en giboulées dès les premiers beaux jours.

    En juillet 2012 (on taira par décence le nom du journal et ceux des journalistes), une vidéo apparaît sur le net avec un titre en forme de question qui tue: "À quoi servent les sanctions contre la Syrie?" Celle-ci, note le commentaire écrit, "fait depuis plus d’un an l’objet de mesures de rétorsion de la part de la communauté internationale, avec un succès mitigé".

    Il faut "punir et étouffer économiquement le régime de Bachar al-Assad, qui réprime dans le sang ses opposants: tel est l’objectif". On n’aura pas fini d’entendre cette rengaine.

    Notre vidéo précise que, le 23 juillet 2012, l’Union européenne a adopté un nouveau train de sanctions, pour la 17ème fois en un an (sic). Elle rappelle que les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Suisse, la Turquie et la Ligue arabe (kidnappée par le Qatar et les régimes du Golfe) ont pris des mesures équivalentes.

    Traitement de choc infligé à la Syrie

    Sans dresser une liste interminable des sanctions imposées, renouvelées et renforcées les années suivantes, il n’est pas inutile de rappeler au passage, à l’attention des distraits, des ignorants ou des bonnes consciences, le script général du chef-d’œuvre des dirigeants occidentaux et de leurs bureaucraties sadiques:

    1/ D’abord viennent les sanctions classiques "de mise en situation" par le Conseil de Sécurité, prises en mai 2011:

    Les premières mesures prises par l’Union européenne concernent la mise au ban (refus de délivrer des visas) et le gel des avoirs de 150 personnalités du "régime syrien".

    Par ailleurs, une cinquantaine de sociétés "soutenant le régime" sont soumises à boycott dont cinq organismes militaires, conformément à l’embargo adopté" sur les exportations d’armes et de matériel susceptible d’être utilisé à des fins de répression". Il est ainsi interdit d’exporter vers la Syrie des équipements, des technologies ou des logiciels destinés à surveiller ou intercepter des communications sur Internet ou les téléphones.

    2/ Le 10 août 2011, le gouvernement US prend des sanctions économiques contre les sociétés de télécommunication syriennes et les banques liées à Damas, empêchant les citoyens états-uniens de mener des affaires avec la Banque commerciale de Syrie, la Banque syrienne libanaise commerciale ou Syriatel. Les avoirs de ces sociétés aux États-Unis sont gelés, autant dire volés. Hillary Clinton annonce dans la foulée un embargo total sur les importations de pétrole et de produits pétroliers en provenance de Syrie.

    Imitant aussitôt ses maîtres, l’Union européenne décide de plusieurs trains de sanctions supplémentaires, y compris un embargo sur le pétrole. La dernière salve visera à réduire les échanges commerciaux afin de finir d’asphyxier l’économie du pays.

    3/ Viendront ensuite les sanctions diplomatiques (rappel des ambassadeurs en consultation) décidées dès l’automne 2011, après le double véto russo-chinois sur le projet de résolution islamo-occidental visant à provoquer en Syrie un processus à la libyenne. Les États-Unis ayant rappelé de Damas leur ambassadeur du troisième type, plusieurs États de l’Union européenne rappellent les leurs.

    Juppé rappellera le sien une première fois le 17 novembre 2011: "erreur fatale" pour le ministre ordinateur. Après un faux retour, ce sera le départ définitif en février 2012. Nommé en mai 2012, Fabius fera encore mieux: à peine intronisé, il expulsera l’ambassadrice de Syrie à Paris, ayant oublié que cette dernière est également représentante auprès de l’Unesco et qu’il ne peut la contraindre au départ.

    4/ En 2012, ce sera la fermeture de la compagnie aérienne "Syrianair" à Paris, puis l’interdiction de toute liaison aérienne entre la France et la Syrie et, plus généralement, entre les capitales européennes et Damas. Etc…

    Les parrains des terroristes

    Hélas, se lamentent des experts pleins d’onction et de componction, tout le monde n’est pas d’accord pour mettre en place un embargo, ce qui en limite la portée. La belle unanimité qui, de 1991 à 2011, a rassemblé les cinq Permanents du Conseil de sécurité autour des trois Occidentaux n’existe plus et c’est un élément déterminant qui permet de briser l’arrogance et la toute-puissance des puissances atlantiques. Des doigts accusateurs pointent "certains pays qui ne jouent pas le jeu? (sic). Mais est-ce bien un jeu? La Russie et la Chine soutiennent le gouvernement et l’État syriens: ils seront priés de "rejoindre la communauté internationale" (sic). La Syrie peut également compter sur l’aide multiforme de son allié, l’Iran, mais celui-ci est déjà sous lourdes sanctions. D’autres pays, comme le Brésil, ne soutiennent pas les Occidentaux? En outre, certains États traînent les pieds au sein de l’Union européenne, et les accrocs aux engagements pris contre Damas se multiplient.

    Ce blocus qui asphyxie progressivement la Syrie est certes difficile à mettre en œuvre, mais que nos perfectionnistes se consolent: il est indéniable que les résultats escomptés sont là. Après cinq années de sanctions et d’acharnement collectif, le peuple syrien est épuisé et vit dans des conditions terrifiantes. Nos grands dirigeants, si bons et si pudiques, ne connaissent-ils pas la vérité, non pas celle de leurs protégés émigrés qui vivent au chaud ou au frais à l’ombre de leurs protecteurs, mais la vérité des habitants qui ont tenu bon dans leur pays. Loin du paradis de la révolution auquel les premiers feignent de croire, loin du paradis auquel aspirent les djihadistes démocratiques et les terroristes modérés, c’est un enfer que vivent les Syriens de la Syrie réelle, un enfer qu’ils doivent au fanatisme de leurs "libérateurs" et de leurs alliés turcs ou arabes ainsi qu’au sadisme de l’"Axe du Bien", parrain des terroristes et grand déverseur de punitions devant l’éternel.

    Les sanctions sont parvenues à détruire un pays qui était plutôt prospère, quasiment sans endettement, autosuffisant pour l’essentiel de ses besoins et globalement bien parti. Elles ont fini par entamer le tissu national syrien, soudé par une tolérance "laïque" assez exemplaire, sans réussir toutefois à le déstructurer. Le but de ce politicide était (et reste toujours) de démoraliser les populations, en les amenant à perdre confiance dans la légitimité de leur État, de leur gouvernement, de leurs dirigeants, de leurs institutions, de leur armée, tout en leur donnant l’illusion que l’Occident est heureusement là pour les "sauver du tyran qui les massacre" et accueillir en son sein les réfugiés et les transfuges.

    Des sanctions pour mater un peuple résistant

    Le terrible bilan enregistré en Iraq —un million et demi de morts, dont 500 000 enfants— est là pour rappeler que les sanctions sont une arme de destruction massive, utilisée avec un total cynisme par les "maîtres du monde". Pour Madeleine Albright évoquant sans doute des "dégâts collatéraux", "cela en valait la peine". On voit le résultat.

    En Syrie, les "punitions" occidentales ne sont pas mieux intentionnées. Elles visent à mater un peuple résistant et à le forcer à accepter la fatalité d’un changement de régime, ou bien à l’amener à fuir ou à déserter… Quitte à saigner le pays de sa jeunesse déjà formée, de ses cadres aspirant à vivre mieux dans un climat de paix… Quitte à faire de ces réfugiés un peuple de mendiants, à la merci des trafiquants de toutes spécialités: en témoignent ces femmes et enfants installés la nuit au coin des boulevards parisiens par des équipes inquiétantes.

    Depuis cinq ans, nos politiciens combinards, nos journalistes complaisants, nos intellectuels perdus ou dévoyés participent, à quelques exceptions près, à l’énorme conspiration du mensonge qui fait passer la Syrie souveraine et légale pour usurpatrice et massacreuse, et ses agresseurs et leurs parrains, orientaux ou occidentaux, pour des libérateurs révolutionnaires.

    Outre l’horreur et l’effroi que soulèvent les images de cette guerre sauvage, comment ne pas avoir la nausée devant l’aveuglement, volontaire ou non, de nos élites qui préfèrent donner du crédit aux mensonges de leurs alliés et protégés criminels plutôt qu’aux témoignages innombrables des victimes qui désignent sans ambigüité leurs bourreaux ? Comment ne pas avoir la nausée devant cette complicité assumée, à peine camouflée par une omerta systématique? Comment enfin ne pas frémir devant cet aplomb et cette bonne conscience bétonnée de nos faiseurs d’opinion?

    Maintenant, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates

    La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre universelle d’agression et le djihad en Syrie. Il faut lever immédiatement, sans délai et sans conditions, les sanctions qui sont destinées à briser tout un peuple. Il faut mettre fin à la guerre et non en décupler l’impact par les moyens minables, sournois et iniques que sont les sanctions à la mode occidentale.

    Il faut rendre justice à ce peuple martyrisé et humilié. Et la plus élémentaire des justices, la première, est de ne plus couvrir d’un voile de vertu les criminels féroces qui cherchent à détruire au nom de l’intolérance la Syrie tolérante. Elle implique également de ne plus cautionner les impudeurs des maîtres fouettards qui punissent en toute impunité avec la morgue des arrogants. Assez de mensonges, assez d’hypocrisie, assez de leçons.

    Répétons-le, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates qui tuent la Syrie et son peuple. Ni dans un mois, ni dans un an, mais maintenant. Ce n’est pas une question de diplomatie, c’est une affaire d’honneur, et la France s’honorerait en prononçant, pour sa part et à titre national, la levée des sanctions.

    Michel Raimbaud, article initialement publié sous le titre de "Le mensonge, la nausée et les sanctions".

    M.Raimbaud est l’ancien Ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe. Ancien directeur de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Professeur au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS).

    Source: Tunisie-secret, Michel Rimbaud, 28-02-2016,

    http://www.les-crises.fr/le-pire-ministre-des-affaires-etrangeres-a-deguerpi-hommage-de-lambassadeur-michel-raimbaud-a-laurent-fabius/

  • la galére d'un infirmier libéral pour se faire rembourser le tiers payant

    Surtout, ne manquez pas les 3 dernières minutes: j'approuve totalement le commentaire final.


  • Flamby, t'est cramé!

    Trois généraux ont adressé une lettre au président de la République sur sa "responsabilité" face à la "zone de non-droit " de Calais.

    J.-P. Fabre Bernadac

    Ancien officier de Gendarmerie

    Diplômé de criminologie et de criminalistique

    La grande muette retrouverait-elle une partie de sa voix ?

    On peut le croire quand on lit la lettre adressée par trois généraux au président de la République. Nous connaissions déjà l’aventure de Christian Piquemal, interpellé le 6 février par les forces de l’ordre alors qu’il manifestait, presque par hasard en écoutant ses dires, aux côtés du mouvement PEGIDA France. Placé en garde à vue immédiatement (normal, il n’est pas "No Border"), il est dans l’attente de son procès le 12 mai. Devant le silence de ses frères d’armes adorateurs de Ponce Pilate, notamment les présidents de l’UNP (Union nationale parachutiste) et de l’Amicale légionnaire, on pensait que l’affaire s’arrêterait là.

    C’était sans compter sur la réactivité de certains anciens chefs de l’armée française. C’est ce que nous révèle Le Figaro. Trois généraux ont adressé, ce vendredi, à l’Élysée, une lettre au président de la République sur sa "responsabilité" face à cette "zone de non-droit" qu’est devenue Calais. Comme le général Piquemal, ce sont des généraux de 2e section (2s). Il s’agit du général de corps d’armée Pierre Coursier, ancien gouverneur militaire de Lille, et des généraux Antoine Martinez et Jean du Verdier, tous deux aviateurs.

    " Le président de la République française, en vertu de l’article V de la Constitution de 1958, est le garant de l’intégrité du territoire“.

    Ainsi commence la lettre.

    "Sa responsabilité est donc engagée dès lors que des migrants illégaux entrent massivement en France, avec des points de fixation comme Calais et le Calaisis“.

    Ne mâchant pas leurs mots, ils expliquent: "Cette partie du territoire est abandonnée de facto par les autorités de la République“.

    Puis déclarent: "Vous ne pouvez pas vous dérober à vos devoirs“. Et s’indignent de "la situation existentielle désastreuse qui est faite aux habitants de cette région, qui vivent dans la terreur des bandes mafieuses“. Ces hauts gradés estiment que le chef de l’État doit "négocier avec Londres et Bruxelles des modifications" aux traités du Touquet et de Schengen.

    Ils n’oublient pas de dire un mot sur l’arrestation du général Piquemal, indiquant "qu’il s’est rendu pacifiquement sur place pour constater cette capitulation de l’État" et que "par une ironie blessante, il a été arrêté au nom de l’ordre public alors que les migrants illégaux demeurent libres de leurs faits et gestes pendant ce temps".

    Ils demandent au Président de "prendre la mesure de l’indignation que ce paradoxe provoque dans le cœur de beaucoup de Français".

    Enfin, pour terminer (cerise sur le gâteau), ils donnent une leçon de logique et de savoir agir au locataire de l’Élysée: "Il convient, au lieu de s’acharner sur un soldat, fût-il général et patriote, de rétablir l’ordre public à Calais, ce qui suppose l’éradication de la “jungle” (une “jungle” peut-elle exister en République?). Et le renvoi de tous les clandestins dans leurs pays d’origine“.

    Oui, vous avez bien lu!

    D’après le quotidien, de nombreux autres gradés ont encouragé et approuvent cette apostrophe au chef de l’État, sans pour l’instant l’avoir signée. Nicolas Stoquer, secrétaire de l’association Conférence France Armée, à l’origine de cette lettre, souligne: "C’est l’urgence et la situation de crise qui les ont poussés à s’exprimer de manière décomplexée“.

    J’espère et propose que d’autres généraux, officiers et sous-officiers se joignent à ce mouvement courageux de défense des Français.

    Va-t-on entrevoir dans quelques mois la "colère des légions"?  L’avenir nous le dira.

    http://www.bvoltaire.fr/jeanpierrefabrebernadac/la-grande-muette-frappe-fort,242796

     

  • Immigration: une loi irresponsable votée en catimini

    Jeudi 18 février, subrepticement, en catimini, dans l’indifférence générale, la cachoterie, le désintérêt absolu des médias, l’Assemblée nationale a définitivement adopté le projet de loi sur l’immigration de M. Valls et M. Cazeneuve. Pour Alexis Théas, juriste et universitaire, elle complique davantage la lutte contre l’immigration illégale.

    Avec cette loi, le gouvernement donne des gages à la frange la plus idéologique du parti socialiste.

    Cette réforme transforme profondément le système français de l’immigration. Pourquoi ne pas le dire, pourquoi le dissimuler? Il va de toute évidence dans le sens de l’ouverture, de l’accueil, du renforcement des droits des étrangers et de l’affaiblissement des outils de l’Etat dans la lutte contre l’immigration illégale.

    La nouvelle loi adoptée hier prévoit un dispositif particulier en faveur des étrangers en situation irrégulière, malades en France, après trois mois de résidence. Ces derniers, atteints d’une maladie d’une exceptionnelle gravité – terme qui recouvre quasiment toutes les maladies graves, y compris psychiatriques – , s’ils n’ont pas les moyens personnels d’être soignés dans leur pays (revenu suffisant, couverture sociale, proximité d’un hôpital de son domicile), obtiennent le droit d’être régularisés en France et de bénéficier du système de soin français (article L313-11-11 du CESEDA). Il incombe à l’administration, si elle envisage de refuser de le régulariser, d’apporter la preuve qu’il dispose personnellement des moyens d’être soigné dans son pays. Ce dispositif ouvre un engrenage, un risque d’un appel d’air, dont on ne voit pas où il peut s’arrêter.

    Enfin, la loi Valls-Cazeneuve rend infiniment plus compliquée la lutte contre l’immigration illégale. Elle supprime la rétention administrative de cinq jours pendant laquelle le préfet peut décider de garder un étranger en situation irrégulière en rétention, le temps d’organiser son départ. [...]

    Fdesouche

     

  • Hambourg (Allemagne): Elle travaille dans un centre de migrants, elle n’en peut plus

    "Je n’en peux plus" Une habitante de Hambourg travaille dans un centre d’accueil des migrants nouvellement arrivés. Cette trentenaire raconte à quoi ressemble son quotidien et pourquoi elle envisage maintenant la démission. La crise des réfugiés ne cesse de s’aggraver. Dans les centres d’hébergement de Hambourg, la situation est aussi extrêmement difficile; dans le "Welt am Sonntag" une employée anonyme raconte son quotidien.

    "Depuis l’automne 2015, je travaille en CDI à temps plein dans un centre d’accueil pour les réfugiés qui viennent d’arriver. J’avais présenté ma candidature à ce poste volontairement, cela correspondait exactement à ce que je souhaitais faire. Lorsque j’ai reçu la proposition d’embauche dans ma boîte aux lettres, j’étais folle de joie; j’allais enfin pouvoir réaliser quelque chose de concret pour les réfugiés, et non plus les soutenir seulement théoriquement.

    En conséquence, je me suis présentée dans les meilleures dispositions pour mon premier jour de travail dans le centre d’accueil; j’étais évidemment excitée, c’est sûr, on l’est toujours pour le premier jour dans un nouvel emploi, mais cela m’a réellement bien plu. Mes collègues s’investissaient dans leur travail et étaient sympas, je n’avais certes encore aucun contact avec les réfugiés, mais je les ai accueillis avec beaucoup d’enthousiasme dans la région et je les trouvais tous formidables. "Cela va être vraiment super ici", me disais-je. Dans les jours qui suivirent, je me suis investie avec une motivation sans faille dans le travail. Il s’articulait autour des jusqu’à 1500 réfugiés, qui étaient logés ici. J’étais chargée de leur accompagnement social, je devenais l’interlocuteur des réfugiés pour tous leurs problèmes sociaux, je devais les aider dans leurs démarches de demande d’asile ou leur fixer des rendez-vous chez le médecin s’ils en avaient besoin. Ma foi, les premiers réfugiés vinrent alors dans mon bureau, dans lequel je voulais organiser l’accompagnement social – et des les premières rencontres je remarquai que ma représentation très positive et idéaliste de ces personnes et de leur comportement était clairement différente de la réalité. Évidemment, il ne faut pas généraliser à l’ensemble des réfugiés, beaucoup d’entre eux sont très amicaux, très reconnaissants, très désireux de s’intégrer, très heureux d’être ici.

    Mais pour être honnête, la coopération avec 90% de ceux que je rencontre est plutôt désagréable et malheureusement différente de ce que je m’étais imaginée auparavant. Premièrement, beaucoup d’entre eux sont extrêmement exigeants. Ils viennent me voir et exigent que je leur procure sans délai un appartement, une belle voiture et également si possible un bon travail, parce que je dois faire cela, c’est bien pour cela que je suis assise ici et qu’ils sont venus se présenter ici. Si je rejette leurs demandes et que j’essaie plutôt de leur expliquer que cela ne peut pas fonctionner ainsi, ils haussent alors souvent le ton ou deviennent parfois réellement agressifs. Dernièrement, un Afghan a menacé de se suicider. Et quelques Syriens et un groupe d’Afghans ont expliqué qu’ils allaient entamer une grève de la faim jusqu’à ce que je les aide à changer d’endroit. Une fois ils ont vraiment hurlé sur une de mes collègues d’origine arabe " Nous allons te décapiter ". En raison de ce genre de choses, les policiers étaient présents auprès de nous plusieurs fois par semaine.

    Deuxièmement, ils font souvent des déclarations très peu fiables. Ils viennent me voir avec leurs papiers et me racontent alors une histoire qui n’est absolument pas vraisemblable. Mais ils s’y accrochent et je ne peux être sûre de moi qu’après avoir discuté de leur situation avec mes collègues, qui me disent souvent que la personne s’est déjà présentée chez eux la veille et a raconté son histoire différemment. Par exemple, un habitant est venu me rencontrer avec son arrêté d’expulsion, pour me demander ce qui allait maintenant se passer. Je lui ai expliqué et il est parti. Peu après, il s’est rendu chez ma collègue et lui a présenté de tous nouveaux papiers d’identité, sous un autre nom, et il prétendait être cette personne avec cet autre nom. Il ne pouvait ainsi plus être identifié, mais simplement transféré vers un autre camp. Troisièmement, ils n’honorent que rarement leurs engagements.

    Comme je vous l’ai dit, je fixe aussi les rendez-vous des réfugiés chez les médecins. Ils doivent tous réaliser un examen complet, incluant des radios, un vaccin et un check-up complet. Mais beaucoup d’entre eux veulent aussi aller voir d’autres médecins, en particulier un dentiste ou un orthopédiste. Je leur fixe alors des rendez-vous, mais quand le rendez-vous arrive, ils ne se présentent pas. Cela arrive si fréquemment que les médecins nous ont maintenant prié de ne plus prendre autant de rendez-vous – mais comment devrais-je m’y prendre? Je ne peux pas refuser de fixer un rendez-vous simplement parce que je pense que le demandeur pourrait ne pas s’y présenter.

    Et quatrièmement, le plus grave à mes yeux : certains réfugiés se comportent de façon inadmissible envers nous, les femmes. Il est bien connu que 65%, ou peut-être même 70% selon moi, de ceux qui se présentent à nous sont avant tout des hommes seuls. Tous sont jeunes, seulement âgés d’une vingtaine d’années, 25 ans au maximum. Une partie d’entre eux n’accorde absolument aucune importance aux femmes. Ils acceptent notre présence, ils n’ont pas d’autre choix, mais ils ne nous prennent pas du tout au sérieux. En tant que femme, lorsque je veux leur dire quelque chose ou leur donner une consigne, ils m’écoutent à peine, rejettent ce que je leur dis parce que cela leur semble sans importance, et préfèrent se tourner vers un de mes collègues masculins. Ils n’ont pour nous, les femmes, souvent que des regards dédaigneux – ou même insistants. Ils sifflent l’une d’entre nous ostensiblement, crient quelque chose dans une langue étrangère que la plupart de mes collègues et moi ne comprenons pas, ils rient. C’est vraiment très déplaisant. Il est même arrivé qu’ils photographient quelqu’un avec un smartphone. Aussi facilement que cela, sans demander d’autorisation, même si l’on protestait. Récemment je suis monté dans un escalier assez raide. Certains hommes m’ont suivi, ont monté les marches derrière moi et ont passé leur temps à rire et, je suppose, à parler de moi et à m’interpeller. Des collègues féminines m’ont raconté qu’il leur est déjà arrivé des choses similaires. Elles ont en revanche dit que nous ne pouvons rien y faire. Que cela fait partie de notre travail. Cela se produit si souvent, si à chaque fois on voulait faire un signalement, le centre serait beaucoup moins rempli.

    Alors ignorez cela et essayez d’éviter que cela vous arrive à nouveau – c’est ce que j’ai finalement aussi fait. J’ai marché en regardant droit devant moi quand ils me sifflaient par derrière ou m’interpellaient. Je n’ai rien dit et je n’ai rien laissé paraître, pour ne pas les encourager, pour éviter de leur donner le sentiment qu’ils me blessaient ou qu’ils avaient de l’influence sur moi. Cela n’a rien changé; pour être honnête c’est même devenu pire, notamment dans les dernières semaines lorsque de plus en plus d’hommes d’Afrique du Nord, du Maroc, de Tunisie ou de Libye sont venus dans le centre. Ceux-là étaient encore plus agressifs. Je ne pouvais plus faire semblant d’ignorer la situation, alors j’ai réagi. Pour ne plus continuer à m’exposer. Concrètement, j’ai commencé à m’habiller différemment. Je suis quelqu’un qui aime porter des vêtements près du corps, mais plus maintenant. Je ne porte plus que des pantalons larges et des hauts sans décolleté. J’avais de toute façon peu l’habitude de me maquiller, juste un peu de mascara de temps en temps. Je n’ai pas modifié que mon apparence extérieure, pour me protéger de ce harcèlement. Je me comporte également différemment. J’évite par exemple de me rendre dans des zones du centre dans lesquelles des hommes seuls se trouvent souvent. Et si je dois quand même m’y rendre, alors j’essaie d’y passer très rapidement et je ne souris à personne, afin que cela ne soit pas mal interprété. Mais la plupart du temps, meme toute la journée si possible, je reste dans mon petit bureau.

    Et je ne vais plus au travail ou à la maison en métro, parce que récemment une collègue a été suivie par quelques-uns des jeunes hommes du centre jusqu’à la station de métro et a même été importunée dans le métro. Je préfère m’épargner cela, c’est pourquoi je viens en voiture. Je sais que cela est difficile à entendre : s’habiller autrement, éviter certains endroits et ne se déplacer qu’en voiture. Moi-même je trouve affreux de faire tout cela et de considérer que c’est nécessaire. Mais que dois-je faire, quelle serait l’alternative? Continuer à être fixée du regard ou à subir du rentre-dedans, ce n’est pas possible. Je ne m’attends pas beaucoup d’aide des autorités. Ni à ce sujet, ni concernant les autres problèmes que nous connaissons ici, ni de la part des autorités locales, ni de la part des représentants du ministère des migrations et des réfugiés. Quand on appelle l’un d’entre eux, très souvent plus personne ne prend la peine de décrocher. La démission est la seule solution qu’il me reste encore. Pourtant je l’avais toujours exclue jusqu’à présent; j’aie précise beaucoup mes collègues et aussi les enfants réfugiés. Et j’étais si convaincue par ce travail auparavant, il est très difficile d’admettre que la réalité est quelque peu différente de ce que l’on avait imaginé. Et démissionner reviendrait évidemment à admettre cela. Maintenant j’y songe tout de même concrètement. Beaucoup de collègues, hommes et femmes, veulent aussi démissionner. Parce qu’ils n’en peuvent plus, parce qu’ils ne veulent plus observer à quel point les choses vont mal sans rien pouvoir y faire. Et pour être honnête: moi non plus, je n’en peux plus“.

    (Merci à Aurélien pour la traduction)

    (…) Die Welt

    http://www.welt.de/print/wams/hamburg/article151089911/Ich-halte-es-nicht-mehr-aus.html

     

  • La médiacratie, plus la dictature gauchiasse: l'enfer en France pour ceux qui ne pensent pas comme eux!

    En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. (Comité Orwell)

    Brice Couturier: Les quatre procédés des médias qui tendent à "noyer le poisson"

    Serein, mais non moins subversif, le chroniqueur de France Culture a recensé les méthodes de la presse "bien-pensante" pour "noyer le poisson", c’est-à-dire "masquer une vérité en l’interprétant". Il en a recensé quatre:

    1) "La réduction de l’historique à l’anecdotique" à travers l’exemple de Yassin Salhi, qui a décapité son patron en juin 2015, en Isère et fut qualifié par une partie de la presse de "déséquilibré".

    2) "Le coup du "loup solitaire" destiné à masquer le fait que nous avons à faire à une cinquième colonne.

    3) "La rhétorique accusatrice envers la société" qui martèle que nous sommes les vrais coupables.

    4) "L’appel aux sciences sociales afin d’innocenter les coupables" qui vient remplacer le marxisme par la logique bourdieusienne.

    Il a conclu sur un ton beaucoup plus virulent: "Les journalistes ne savent rien, ce sont des idéologues fous, ils sont piteux, ils sont miséreux“.

    ____________________________________________________________

    Thomas Guénolé: Pourquoi je me suis fait évincer de RMC

    Thomas Guénolé a profité de la tribune du Comité Orwell pour lever le voile sur son éviction de RMC alors qu’il y tenait une chronique quotidienne le matin intitulée "Guénolé c’est du concret".

    "On dit que la pensée unique est de gauche. Je suis de gauche et je me suis fait censurer. J’ai été viré de RMC" a-t-il déclaré avant de raconter l’affaire dans le détail.

    Voici le verbatim de son intervention:

    "Cette émission était consacrée aux mises en cause de l’antiterrorisme qui se multipliaient dans les médias. Je concluais que ces accusations étant trop graves, il fallait une commission d’enquête: soit pour laver de tout soupçon ses chefs, Bernard Cazeneuve inclus; soit pour établir que les accusations sont vraies, auquel cas les chefs devraient démissionner, Bernard Cazeneuve inclus.

    J’avais précisé qu’il n’était pas question de mettre en cause les agents sur le terrain. Toutes mes informations avaient une source. Aucune source n’a reçu de démenti officiel depuis. Et comme d’habitude j’avais envoyé le script à RMC avant de passer à l’antenne.

    En représailles de cette chronique, le ministère de l’Intérieur a puni RMC: boycott des plateaux de RMC de la part d’invités ministère-police; et embargo sur les journalistes de la part de leurs sources policières. J’ai bien sûr la preuve de ce que je dis. C’est un cas extrêmement grave de pression d’un ministère sur une grande radio nationale pour obtenir une attitude d’autocensure“.

    https://comiteorwell.wordpress.com/2016/01/12/colloque-du-comite-orwell-les-moments-forts/