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Philosophie - Page 3

  • Non, vous ne rêvez pas!

    Des ex-musulmans devenus catholiques écrivent au pape …

    Voici ci-après le texte d’une Lettre ouverte au Pape François.

    A toute fin utile, nous rappelons que:

    "Selon le savoir, la compétence et le prestige dont jouissent les fidèles, ils ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux pasteurs, et en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes. (Canon 212 § 3) ":

    Des ex-musulmans devenus catholiques, et leurs amis,

    à Sa Sainteté le pape François,

    au sujet de son attitude vis-à-vis de l’islam.

    Très Saint Père,

    Plusieurs d’entre nous, à maintes reprises, et depuis plusieurs années, avons cherché à vous contacter, et nous n’avons jamais reçu le moindre accusé de réception de nos lettres ou demandes de rencontre.

    Vous n’aimez pas les mondanités, et nous non plus, aussi permettez-nous de vous dire très franchement que nous ne comprenons pas votre enseignement au sujet de l’islam, tel que nous le lisons par exemple dans les paragraphes 252 et 253 de Evangelii gaudium, parce qu’il ne rend pas compte du fait que l’islam venant APRÈS le Christ, est, et ne peut être qu’un Antichrist (Cf. 1 Jn 2.22), et l’un des plus dangereux qui soient du fait qu’il se présente comme l’accomplissement de la Révélation (dont Jésus n’aurait été qu’un prophète).

    Si l’islam est en lui-même une bonne religion, comme vous semblez l’enseigner, pourquoi sommes-nous devenus catholiques?

    Vos propos ne remettent-ils pas en cause le bienfondé du choix que nous avons fait… au péril de notre vie?

    L’islam prescrit le meurtre des apostats (Coran 4.89 ; 8.7-11), l’ignorez-vous?

    Comment est-il possible de comparer la violence islamique et la prétendue violence chrétienne?!

    "Quel rapport entre le Christ et Satan? Quelle union entre la lumière et les ténèbres? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle? (2 Co 6.14-17) "

    Conformément à Son enseignement (Lc 14.26), nous L’avons préféré, Lui, le Christ, à notre propre vie.

    Ne sommes-nous pas bien placés pour vous parler de l’islam?

    En réalité, du moment que l’islam veut que nous soyons son ennemi, nous le sommes, et toutes nos protestations d’amitié n’y pourront rien changer.

    En bon Antichrist, l’islam n’existe qu’en étant l’ennemi de tous:

    "Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul! (Coran 60.4)".

    Pour le Coran, les chrétiens " ne sont qu’impureté (Coran 9.28) ", " les pires de la Création (Coran 98.6) ", tous condamnés à l’Enfer (Coran 4.48), aussi Allah doit-il les exterminer (Coran 9.30).

    Il ne faut pas se laisser abuser par les versets coraniques réputés tolérants, car ils ont tous été abrogés par le verset du Sabre (Coran 9.5).

    Alors que l’Évangile annonce la bonne nouvelle de Jésus mort et ressuscité pour le salut de tous, accomplissement de l’Alliance initiée dans le peuple hébreu, Allah n’a rien d’autre à proposer que la guerre et le meurtre des "infidèles“ en échange de son paradis: "Ils combattent dans le chemin d’Allah, ils tuent et se font tuer. (Coran 9.111)".

    Nous ne faisons pas d’amalgame entre islam et musulmans, mais si pour vous le " dialogue " est la voie de la paix, pour l’islam il est une autre façon de faire la guerre.

    Aussi, comme il l’a été face au nazisme et au communisme, l’angélisme face à l’islam est suicidaire et très dangereux.

     

    Comment parler de paix et cautionner l’islam, ainsi que vous semblez le faire:

    "Arracher de nos cœurs la maladie qui empoisonne nos vies (…) Que ceux qui sont chrétiens le fassent avec la Bible et que ceux qui sont musulmans le fassent avec le Coran. (Rome, 20 janvier 2014)"?

    Que le Pape semble proposer le Coran comme voie de salut, n’est-ce pas inquiétant?

    Devrions-nous retourner à l’islam?

    Nous vous supplions de ne pas chercher en l’islam un allié dans le combat que vous menez contre les puissances qui veulent dominer et asservir le monde, car ils sont tous en réalité dans une même logique totalitaire, fondée sur le rejet de la royauté du Christ (Lc 4.7).

    Nous savons que la Bête de l’Apocalypse cherchant à dévorer la Femme et son Enfant, a plusieurs têtes…

    Allah défend d’ailleurs de telles alliances (Coran 5.51)

    Et surtout, les prophètes ont toujours reproché à Israël sa volonté d’alliance avec les puissances étrangères, au détriment de la confiance absolue qu’il faut avoir en Dieu.

    Certes, la tentation est forte de penser que tenir un discours islamophile épargnera un surcroît de souffrances aux chrétiens en pays devenus musulmans, mais outre que Jésus ne nous a jamais indiqué d’autre chemin que celui de la Croix, en sorte que nous devons y trouver notre joie, et non la fuir avec tous les damnés, nous ne doutons pas que seule la proclamation de la Vérité apporte avec le salut, la liberté (Jn 8.32).

    Notre devoir est de rendre témoignage à la vérité " à temps et à contretemps (2 Tm 4.2) ", et notre gloire est de pouvoir dire avec saint Paul: " Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. (1 Co 2.2) ".

    Corrélativement au discours de Votre Sainteté sur l’islam, et alors même que le Président Erdogan, entre autres, demande à ses compatriotes de ne pas s’intégrer dans leurs pays hôtes, que l’Arabie Saoudite et toutes les pétromonarchies n’accueillent aucun réfugié, expressions parmi d’autres du projet de conquête et d’islamisation de l’Europe, officiellement proclamé par l’OCI et d’autres organisations islamiques depuis des décennies, Très saint Père, vous prêchez l’accueil des migrants sans tenir compte du fait qu’ils sont musulmans, alors que le commandement apostolique l’interdit:

    Si quelqu’un vient à vous en refusant l’Évangile, ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 10-11)" ; " Si quelqu’un vous annonce un évangile différent, qu’il soit maudit! (Ga 1.8-9)".

    De même que "J’ai eu faim et vous ne M’avez pas donné à manger. (Mt 25.42)" ne peut pas signifier que Jésus aurait aimé avoir été un parasite, de même"

    J’étais un étranger et vous M’avez accueilli. "ne peut pas signifier " ’étais un envahisseur et vous M’avez accueilli. ", mais "J’ai eu besoin de votre hospitalité, pour un temps, et vous Me l’avez accordée"

    Le mot ξένος (Xénos) dans le Nouveau Testament ne renvoie pas seulement au sens d’étranger mais à celui d’hôte (Rm 16.23; 1 Co 16.5-6; Col 4.10; 3 Jn 1.5).

    Et lorsque YHWH dans l’Ancien Testament commande de bien traiter les étrangers parce que les Hébreux ont eux-mêmes été étrangers en Égypte, c’est à la condition que l’étranger s’assimile si bien au peuple élu qu’il en prenne la religion et en pratique le culte…

    Jamais il n’est question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes!

    Aussi, nous ne comprenons pas que vous plaidiez pour que les musulmans pratiquent leur culte en Europe. Le sens de l’Écriture ne doit pas être donné par les tenants du mondialisme, mais dans la fidélité à la Tradition.

    Le Bon Berger chasse le loup, il ne le fait pas entrer dans la bergerie.

    Le discours pro-islam de Votre Sainteté nous conduit à déplorer que les musulmans ne soient pas invités à quitter l’islam, que nombre d’ex-musulmans, tel Magdi Allam, quittent l’Église, écœurés par sa lâcheté, blessés par des gestes équivoques, confondus du manque d’évangélisation, scandalisés par l’éloge fait à l’islam…

     

    Ainsi les âmes ignorantes sont-elles égarées, et les chrétiens ne se préparent pas à la confrontation avec l’islam, à laquelle les a appelés saint Jean Paul II (Ecclesia in Europa, n°57).

    "Nos souffrances actuelles sont le prélude de celles que vous, Européens et chrétiens occidentaux, allez souffrir dans un proche avenir. J’ai perdu mon diocèse. Le siège de mon archevêché et de mon apostolat a été occupé par des islamistes radicaux qui veulent que nous nous convertissions ou que nous mourrions. (…) Vous accueillez dans votre pays un nombre toujours croissant de musulmans. Vous êtes aussi en danger. Vous devez prendre des décisions fortes et courageuses (…). Vous pensez que tous les hommes sont égaux, mais l’Islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. (…) Si vous ne comprenez pas ceci très vite, vous allez devenir les victimes de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous. (9 août 2014)".

    C’est une question de vie ou de mort, et toute complaisance face à l’islam est une trahison. Nous ne voulons pas que l’Occident continue à s’islamiser, ni que votre action y contribue. Où irions-nous à nouveau chercher refuge?

    Permettez-nous de demander à Votre Sainteté de convoquer rapidement un synode sur les dangers de l’islam.

    Que reste-t-il en effet de l’Église là où l’islam s’est installé?

    Si elle y a encore droit de cité, c’est en dhimmitude, à condition qu’elle n’évangélise pas, qu’elle doive donc se renier elle-même…

    Dans un souci de justice et de vérité, l’Église doit montrer au grand jour pourquoi les arguments avancés par l’islam pour blasphémer la foi chrétienne sont faux.

    Si l’Église a le courage de faire cela, nous ne doutons pas que par millions, des musulmans, et d’autres hommes et femmes cherchant le vrai Dieu, se convertiront.

    Comme vous l’avez rappelé: "Celui qui ne prie pas le Christ, prie le Diable. (14.03.13)".

    Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ (Cf. Coran 3.55).

    Avec le plus profond amour pour le Christ qui, par vous, conduit Son Église, nous, chrétiens venus de l’islam, soutenus par nombre de nos frères dans la foi, notamment les chrétiens d’Orient, et par nos amis, nous demandons à Votre Sainteté de confirmer notre conversion à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, seul Sauveur, par un discours franc et droit sur l’islam, et, Vous assurant de nos prières dans le cœur de l’Immaculée, nous sollicitons votre bénédiction apostolique.

     

  • "La crétinisation des mieux éduqués est extraordinaire"

    Libération

    Pour l’historien Emmanuel Todd, la vraie fracture n’est aujourd’hui plus sociale, mais éducative. Et la démocratie est vouée à disparaître en Europe.

    Il dit avoir voulu "revenir au plaisir de l’observation historique". Mais avec Où en sommes-nous? (Seuil), l’historien et démographe Emmanuel Todd se fait aussi le chroniqueur - pessimiste - de notre actualité, qu’il entend replacer dans le temps long. "Notre modernité, écrit-il, ressemble fort à une marche vers la servitude."

    Trump, Brexit, Macron. Vous analysez les bouleversements au sein des démocraties moins comme les résultats d’une fracture sociale que d’une fracture éducative…

     Nous vivons une phase décisive: l’émergence pleine et entière d’une nouvelle confrontation fondée sur les différences d’éducation. Jusqu’ici, la vieille démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse mais très peu de gens avaient fait des études supérieures. Cela impliquait que les gens d’en haut s’adressaient aux gens simples pour exister socialement - même les dominants et même la droite. On a cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant dans l’émancipation, l’esprit de Mai 68 finalement. Mais on n’a pas vu venir le fait que tout le monde n’allait pas faire des études supérieures: selon les pays, entre 25% et 50% des jeunes générations font des études supérieures, et dans la plupart d’entre eux leur nombre commence à stagner. Les sociétés ont ainsi adopté une structure éducative stratifiée. "En haut", une élite de masse (en gros, un tiers de la population) qui s’est repliée sur elle-même: les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre entre eux. Symétriquement, les gens restés calés au niveau de l’instruction primaire se sont aussi repliés. Ce processus de fragmentation sociale s’est généralisé au point de faire émerger un affrontement des élites et du peuple. La première occurrence de cet affrontement a eu lieu en France en 1992 lors du débat sur Maastricht. Les élites "savaient", et le peuple, lequel ne comprenait pas, avait voté "non". Ce phénomène de fracture éducative arrive à maturité.

    La lutte des classes sociales est remplacée par la lutte entre les classes éducatives?

     Oui, même si revenus et éducation sont fortement corrélés. La meilleure variable pour observer les différences entre les groupes est aujourd’hui le niveau éducatif. Les électeurs du Brexit, du FN ou de Trump sont les gens d’en bas (même si le vote Trump a été plus fort qu’on ne l’a dit dans les classes supérieures), qui ont leur rationalité: la mortalité des Américains est en hausse, et même si les économistes répètent que le libre-échange, c’est formidable, les électeurs pensent le contraire et votent pour le protectionnisme.

    Les trois grandes démocraties occidentales ont réagi différemment à cet affrontement entre élite et peuple…

    En Grande-Bretagne, il s’est passé un petit miracle: le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires. C’est pour moi le signe d’une démocratie qui fonctionne: les élites prennent en charge les décisions du peuple. Ce n’est pas du populisme car le populisme, c’est un peuple qui n’a plus d’élites. David Goodhart, le fondateur de la revue libérale de gauche Prospect, parle de "populisme décent", une magnifique expression.

    Les Etats-Unis sont, eux, dans une situation de schizophrénie dynamique. Les milieux populaires, furibards et peu éduqués, ont gagné l’élection, une partie des élites l’a acceptée (Trump lui-même fait partie de l’élite économique et le Parti républicain n’a pas explosé) mais l’autre moitié de l’Amérique avec l’establishmentla refuse. C’est un pays où règne donc un système de double pouvoir: on ne sait plus qui gouverne.

    En France, nous sommes dans une situation maximale de représentation zéro des milieux populaires. Le FN reste un parti paria, un parti sans élites. Le débat du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en a été la parfaite mise en scène. A son insu, Marine Le Pen a exprimé l’état de domination intellectuelle et symbolique de son électorat qui est, de plus en plus, peu éduqué, populaire, ouvrier. La dissociation entre les classes sociales est à son maximum. L’absence de solidarité entre les groupes sociaux est typique de la dissociation d’une nation.

    La France insoumise est-elle une tentative de renouer le contact entre élite et peuple?

    Elle est le phénomène électoral intéressant de cette dernière élection. Il m’intéresse d’autant plus que je n’y croyais pas du tout! Les électeurs de Mélenchon sont jeunes comme ceux du FN. Mais ce qui est vraiment original dans l’électorat de Mélenchon, c’est son caractère transclassiciste. Ouvriers, employés, professions intermédiaires, diplômés du supérieur: toutes les catégories sociales y sont représentées. En ce sens, les progrès de La France insoumise ne seraient pas une nouvelle forme de gauchisme, mais exactement l’inverse: une certaine forme de réconciliation des catégories sociales et éducatives françaises. Reste à savoir si Mélenchon a dans la tête ce qu’il faut pour gérer une telle réconciliation.

    Et Emmanuel Macron?

    On ne peut pas savoir ce qu’il y a dans la tête de Macron: il est jeune et trop instable, son parcours professionnel l’a montré. Il est pour l’instant sur une trajectoire de conformisme absolu. Réformer, flexibiliser, accepter la gestion allemande de la monnaie… une direction qui amène inévitablement à un ou deux points de chômage supplémentaires en fin de quinquennat. Pour Macron, poursuivre dans cette voie, c’est accepter de disparaître politiquement à 40 ans. Une hollandisation éclair.

    Vous êtes un homme de gauche, comment voyez-vous sa situation aujourd’hui?

    Je ne suis pas très optimiste ! L’une des grandes faiblesses de la science politique est de réfléchir aux citoyens comme à des êtres abstraits. Mais quand on décrypte, comme je le fais, des variables sociologiques, on arrive à la conclusion qu’il existe un subconscient inégalitaire dans notre société. La stratification éducative, je l’ai dit, a provoqué une fermeture du groupe des éduqués supérieurs sur lui-même. La crétinisation politico-sociale des mieux éduqués est un phénomène extraordinaire. Le vieillissement de la population va aussi dans le sens d’une préférence pour l’inégalité. Que devient la démocratie quand les gens sont en moyenne beaucoup plus âgés et riches? Dans le logiciel de La France insoumise, il y a la révolte. Mais des révolutions au sens mélenchoniste dans un pays où l’âge médian de la population atteint les 40 ans, je n’en ai jamais vu. Les peuples qui font des révolutions ont 25 ans d’âge médian. La société française semble dans une impasse.

    Vous êtes de plus en plus critique sur l’Europe. Dans votre livre, vous craignez une dérive autoritaire du continent…

    Je suis arrivé au bout de ma réflexion. Comment exprimer ces choses-là gentiment… Je ne veux surtout plus adopter la posture du mec arrogant. Que se passe-t-il en Europe? L’Allemagne meurt démographiquement mais elle conserve un niveau d’efficacité économique et politique prodigieux. Elle a pris le contrôle de la zone euro. Je pense que les historiens du futur parleront du choix de l’euro comme d’une option stratégique inimaginable. Comme de la ligne Maginot en 1940. L’euro ne marche pas, mais il s’est installé dans les esprits pour des raisons idéologiques, et on ne peut pas en sortir. Autour de l’Allemagne, les pays latins sont en train de dépérir, avec des taux de chômage ahurissants, et les pays de l’Europe de l’Est ont vu chuter leur taux de natalité, signe d’une grande angoisse. Les inégalités sont plus fortes au sein de l’espace économique et social européen - entre les revenus allemands et roumains - qu’au sein du monde anglo-saxon qu’on dénonce toujours comme étant le summum de l’inégalité.

    Mais le but de l’Union est, à terme, de faire converger les conditions de vie…

    Les gouvernements élus dans les pays faibles ne peuvent plus changer les règles. Mais est-ce une surprise? Il faut étudier l’inconscient des sociétés européennes: il y a, dans la zone euro, une prédominance de régions dont la structure familiale traditionnelle était la famille souche, ce système paysan dans lequel on choisissait un héritier unique, et dont les valeurs étaient inégalitaires, autoritaires.

    Au fond, mon analyse des couches subconscientes de l’Europe retombe sur un lieu commun historique: qui, dans les années 30, aurait décrit l’Europe continentale comme le lieu de l’épanouissement de la démocratie libérale? Les berceaux de la démocratie sont le monde anglo-saxon et le Bassin parisien. Pour le reste, les contributions modernes à la politique de la zone euro, c’est Salazar, Pétain, Franco, Hitler, Dollfuss…

    Est-ce que ça condamne l’idéal européen?

    Compte tenu du potentiel anthropologique et post-religieux de l’Europe continentale, il aurait été ridicule de s’imaginer qu’après le repli anglo-américain de la zone, car c’est cela qu’on vient de vivre sur le plan géopolitique, une réelle démocratie pourrait perdurer. Ce qui réémerge aujourd’hui, ce sont les traditions propres du continent européen, et elles ne sont pas propices à la démocratie libérale. La France pourrait porter des valeurs démocratiques et égalitaires… mais la France n’est plus autonome.

    Le risque pour l’Europe, c’est l’autoritarisme?

    Même si la démocratie disparaît, ça ne veut pas dire qu’on va vers le totalitarisme, ni qu’on perd la liberté d’expression, et que la vie devient insupportable pour tout le monde. Mais ce qui est insupportable dans le stade post-démocratique actuel, c’est que la vie reste plutôt agréable pour les gens d’en haut tandis qu’une autre partie de la population est condamnée à la marginalité. Peut-être que le système explosera. Peut-être que la France retrouvera son autonomie et, comme les Britanniques, une façon de reformer une nation, avec ce que ça suppose de solidarité entre les classes sociales.

    Vous intervenez aujourd’hui en tant qu’historien, polémiste?

    Je suis beaucoup intervenu, parfois de manière polémique, dans le débat public. Mais, avec ce livre, j’ai voulu revenir au plaisir de l’observation historique, sans prendre partie. Je suis à la fois un citoyen qui s’énerve parce que je suis toujours dans le camp des perdants, et qu’à force, c’est agaçant, mais je suis aussi un historien. Et ce qui est bien, c’est que même quand le "citoyen" perd, l’histoire, elle, continue. Je pense que la démocratie est éteinte en Europe. Le gros de l’histoire humaine, ce n’est pas la démocratie. L’une de ses tendances lourdes est au contraire l’extinction de la démocratie. En Grèce, en France, les gens votent, et tout le monde s’en moque. Pour un citoyen, c’est tout de même embêtant. Pour un Français qui se pense français, c’est carrément humiliant. Mais un historien sait qu’il y a une vie après la démocratie.

     

  • Après le plat de nouilles d'hier.....

    En 1814, au congrès de Vienne Talleyrand avait gagné une grande bataille diplomatique grâce à la langue française et à l’esprit qu’elle aiguisait en lui.

    "Le 8 octobre 1814, les ambassadeurs des grandes puissances étaient réunis chez Metternich. Il s'agissait d'annoncer à l'Europe l'ouverture du Congrès. On délibérait sur une déclaration portant qu'elle aurait lieu le 1er novembre. Talleyrand demanda qu'on y ajoutât ces mots: Elle sera faite conformément aux principes du droit public. Cette proposition souleva une tempête.

    " Non, monsieur! disait Hardenberg, debout, les poings fermés, presque menaçant. Non, monsieur! Le droit public, c'est inutile. " M. de Humboldt criait: "Que fait ici le droit public?

    -Il fait que vous y êtes", répliqua Talleyrand. Les deux envoyés prussiens se calmèrent. Tout le monde parut décontenancé. " Pourquoi dire que nous agirons selon le droit public? fit observer Hardenberg. Cela va sans dire. — Si cela va bien sans le dire, répondit encore Talleyrand, cela ira encore mieux en le disant“.  [2]

    Hurler est l’affaire des loups. C’est le propre des langues que de dire le monde et les choses; le langage est la maison de l’être. Il y a trop de sans-abris.

    La langue française n’est certes pas seule à dire l’être, mais dans certains registres, celui du sentiment amoureux, de la lucidité, de la diplomatie, elle est bonne candidate aux premiers prix et elle dépasse d’un infini le basic English dans lequel les plus grandes langues du monde tendent à se dissoudre comme dans un liquide corrosif.

    [1] http://www.newyorker.com/culture/culture-desk/the-construction-of-a-twitter-aesthetic

    [2] http://agora.qc.ca/documents/talleyrand_au_congres_de_vienne

  • Je ne sais plus si on doit rire ou pleurer -2

     

    Il ne faut jamais se moquer des personnes handicapées de la cervelle!!!

  • Je ne sais plus si on doit rire ou pleurer -1

    Envoyé par une amie, son explication

    > c'est bizarre, cela sonne creux... comme s'il répétait un " cours", mais qu'il n'avait pas vraiment " compris"

    > ceci dit, je ne comprends pas pourquoi il parle d'une forme d'irrédentisme dans la république ?

    > s'est il mélangé les pinceaux entre le territoire ( la france,  plus ou moins l'alsace et la lorraine ) et le mode de fonctionnement de l'état ( la république )?

    > L'irrédentisme (italien irredentismo, de irredento, non libéré, non délivré ; Italia irredenta, Italie non libérée) trouve son origine dans une doctrine politique, énoncée en 1870 en Italie, revendiquant l'unification politique de l'ensemble des territoires de langue italienne ou ayant fait partie des anciens États italiens.

    > Par extension, le terme est utilisé pour qualifier une doctrine nationaliste qui défend l'adjonction à un État de certains territoires devant à ses yeux « légitimement » y être rattachés, par exemple parce qu'ils en ont autrefois fait partie ou parce que leur population est considérée par ces nationalistes comme historiquement, ethniquement ou linguistiquement apparentée.

    > dans une autre vidéo, nous aurons appris que nous avons des amis arbres, poissons, des frères et des sœurs (voir plus bas)

    > de temps à autre, il donne des idées très basiques : il y a des jours pluvieux, il y aura des jours ensoleillés, le printemps etc.. (métaphores faciles)

    > puis paf, un mot que les sans dents ne connaissent pas: irrédentisme, ipséité etc....

     

    Il ne faut pas rire, c'est un handicapé de la cervelle

     

     

  •  Idée reçue: " augmenter le smic améliore la situation des pauvres "

    Jean-Luc Mélenchon fait sa campagne dessus : il faut revaloriser le salaire minimum. Seulement, une fois écartés le bruit médiatique et les ambitions électorales, cela va-t-il améliorer la situation du pays, en particulier des plus jeunes et des plus pauvres ?

    Par Eddie Willers. sur contrepoints.org

    Idée reçue : "augmenter le smic améliore la situation des pauvres"

    Alors que Jean-Luc Mélenchon profite d’une belle hausse de sa popularité dans les sondages (certainement due à sa superbe chaîne YouTube), parlons d’une de ses mesures phare : la hausse du SMIC.

    Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance est actuellement de 1466,62€ bruts mensuels. Jean-Luc Mélenchon propose de le faire passer à 1700€ bruts dans un premier temps puis nets d’ici la fin de son potentiel quinquennat. Cette proposition est selon lui une mesure sociale qui doit permettre d’améliorer les conditions de vie des travailleurs.

    L’idée derrière est simple: les employeurs sont méchants. Ils font donc tout pour payer le moins possible leurs salariés afin de s’enrichir. Nous allons donc les forcer à payer davantage leurs salariés, ils réduiront leurs profits et cela permettra aux employés d’avoir un revenu et un pouvoir d’achat plus élevés.

    Non seulement ce raisonnement est parfaitement faux mais pire que cela, le salaire minimum est certainement une des mesures les plus anti-sociales qui soit. Voyons pourquoi.

    Nous avions vu dans un précédent article la genèse d’une entreprise. Pour faire simple, un entrepreneur a une bonne idée pour satisfaire les besoins d’autres individus. Il organise alors ses différentes ressources disponibles de façon optimale afin de maximiser ses profits. Une de ses ressources sont les ressources humaines. Notre entrepreneur a décidé de recruter un employé parce qu’il a considéré que celui-ci allait lui rapporter davantage que son salaire.

    Le calcul de l’employeur

    Un employeur ne recrute pas s’il imagine que cette personne lui coûtera plus cher qu’elle ne lui rapporte. Cela n’aurait aucun sens. L’employeur peut se tromper en imaginant qu’elle lui rapportera davantage qu’elle ne lui rapporte en réalité. Néanmoins, personne ne fait le choix délibéré d’embaucher quelqu’un en pensant perdre de l’argent.

    Dès lors, votre salaire sera dépendant de votre capacité à générer des profits pour votre employeur. Plus vous contribuez à générer des profits et plus vous serez en mesure de demander un salaire élevé. Votre salaire est donc directement dépendant de votre productivité. Plus vous êtes performant dans votre travail et plus vous générez de profits.

    Revenons à notre SMIC. Si le salaire est directement dépendant de votre productivité, définir un salaire minimum revient à définir un niveau de productivité minimum. Or la productivité ne se définit pas par arrêté ministériel. Elle est différente en fonction des qualités de chaque être humain. Certains individus sont plus productifs que d’autres du fait de leurs talents, de leurs études, de leur façon de s’organiser etc.

    Définir un salaire minimum c’est donc interdire aux individus ayant une productivité plus faible de s’insérer sur le marché de l’emploi. Ces individus sont généralement les plus jeunes n’ayant pas eu l’occasion d’acquérir une première expérience, et qui sont donc enfermés dans une trappe à faible productivité.

    Les jeunes premières victimes

    Il était d’ailleurs surprenant qu’autant de jeunes manifestent contre la loi travail au mois de mai. Une loi qui rend le marché du travail plus souple est une loi qui facilite le recrutement des personnes les moins productives, et par conséquent, les jeunes.

    De façon plus générale, la mise en place d’un salaire minimum ne peut que créer du chômage. Si le salaire minimum est fixé à 1700€, embaucher une personne dont les capacités ne justifient qu’un salaire de 1200€ ou 1500€ revient à se transformer en œuvre de charité, pour paraphraser Milton Friedman. La charité est éminemment louable, cependant, il est tout à fait normal que les employeurs ne se transforment pas tous en organismes de bienfaisance.

    In fine, ces personnes moins productives se retrouveront donc au chômage.

    Une des dernières expériences en date nous vient des États-Unis où la ville de Seattle a décidé en avril dernier de définir un salaire minimum de $15/h. Une étude de l’Université de Washington d’août 2016 a montré que cette décision avait augmenté de 1,1 point la probabilité de rester au chômage pour les moins productifs. La conclusion de l’étude précisait également que cette loi avait augmenté le taux de chômage des employés les moins qualifiés.

    La Californie avait aussi décidé à la même période de définir un salaire minimum à $13/h. Résultat selon la Réserve Fédérale de San Francisco: " some job loss for the least-skilled workers—with possibly larger adverse effects than earlier research suggested ".

    À l’heure où le taux de chômage n’a jamais été aussi haut en France, il serait bon que nos politiques comprennent que l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Sous couvert d’améliorer le sort des moins qualifiés, les décisions visant à augmenter le salaire minimum ne font qu’empirer une situation déjà tendue. " Salaire minimum " n’a jamais eu qu’un seul effet: "chômage éternel".