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Blog - Page 113

  • La gauchiasserie se moque du monde!

    Jamais promotion de la Légion d'Honneur n'aura fait couler autant d'encre que celles décernées le jour de l'An 2016 par le président de la République, Monsieur François Hollande. En voici un autre exemple.

    Cette lettre n'est pas une lettre ouverte mais une lettre personnelle adressée par son auteur, le Colonel Yves Logette, ancien Chef de Corps du 7ème RHC, à de nombreux camarades. Qu'il en soit remercié ainsi que le camarade qui me l'a adressée.

    Ne sont pas légion ceux qui peuvent dire: "J’ai l’honneur

    Dans cette Europe en paix depuis 1945 (si on veut bien excepter le conflit yougoslave des années 1990), l’impact émotionnel et psychologique des attentats de 2015 à Paris sonne comme un réveil brutal et soudain, nous sortant de notre torpeur ouatée. Oui, le monde extérieur existe et il n’est pas gentil ! Autant de personnes de la société civile abattues d’un coup à la Kalachnikov ont sidéré l’ensemble des Français jusqu’au plus haut de l’Etat.

    L’élan de solidarité spontané qui s’en est suivi est bien compréhensible, même si personne ne mettait vraiment les mêmes valeurs que son voisin sous le sigle brandi haut et fort : " Je suis Charlie ". Dès lors, il apparait normal, qu’un an après le premier attentat, on se souvienne et on veuille honorer la mémoire des disparus.

    Mais le choix de cet hommage national par le chef de l’Etat, sous la forme d’une remise de la décoration suprême, je nomme bien sûr la Légion d’Honneur, est plus que contestable.

    Répondant à la "vocation d’universalité de la Légion d’honneur", on a si souvent pris l’habitude de récompenser ainsi tout type de réussite, scientifique, industrielle, universitaire, médicale, sportive mais aussi culturelle au sens large, c'est-à-dire pour clore une carrière de chanteur, de danseur, d’animateur en association ou de saltimbanque, qu’on ne s’étonne plus de la voir offrir à n’importe qui, même si j’admire le talent d’Emmanuelle Béart ou de Vanessa Paradis (chevaliers ce 1er janvier).

    Sûr d’avoir le soutien massif de la nation rassemblée, le président de la République a ainsi accepté que soient inscrites sur la liste des bénéficiaires pour ce 1er janvier (au titre d’une "promotion spéciale" cependant) les victimes des attentats cités plus haut.

    Outre que ces personnes ne répondent pas au code de l’Ordre qui veut que "La Légion d’honneur est la récompense des mérites éminents acquis au service de la nation, soit à titre civil, soit sous les armes", on voit mal pourquoi il faudrait privilégier les morts dus au terrorisme plutôt que les victimes dues au crash du Concorde ou celles qui brûlèrent dans un accident d’autocar.

    Mais soit ! Va pour la Légion d’Honneur pour les victimes parisiennes.

    Là où le bat blesse et où je m’étrangle (sans être le seul), c’est quand on lit que les journalistes de Charlie Hebdo font partie de cette promotion!

    A-t-on oublié que ces anarchistes scatologiques, fiers de "bouffer du curé et du facho", que la bonne presse dépeint avec bienveillance comme "irrévérencieux et grivois" ont passé leur vie à insulter tout ce qui faisait la force de la France, ses grands hommes politiques, la religion, les forces de l’ordre civiles ou militaires notamment?

    Avez-vous oublié ces Unes immondes qui, au nom de la liberté d’expression, montraient le Pape en train de sodomiser un enfant, le défilé du 14 juillet en "assassins pride" ou proposaient de fêter Noël ainsi: "Chiez dans les crèches, achevez les handicapés, fusillez les militaires, étranglez les curés, écrabouillez les flics, incendiez les banques"? C’est de l’humour, ah bon ?

    N’avez-vous pas été saisis de honte et d’horreur lorsque, à l’occasion des obsèques publiques de Stéphane Charbonnier, dit Charb, le 16 janvier 2015, son ami Renald Luzier, dit Luz, a osé publiquement cette confession: "Charb, mon ami, mon amant. Ah, qu’est-ce qu’on s’est enculés toutes ces années!" au micro, lors des obsèques!

    Le pire est que cela ne choque plus notre société dépravée. Cela réjouit même nos dirigeants dont on se demande s’ils ne veulent pas sciemment détruire nos racines, nos valeurs et notre patrimoine culturel.

    Sinon comment comprendre cette inflation de repentance qui assaille nos hommes (et femmes) politiques? Pourquoi leur faut-il aller s’excuser d’un passé qui nous appartient, auprès de pays qui n’ont rien demandé et sont, de ce fait, enclins à revendiquer leur part de réparation?

    Sinon comment expliquer que notre histoire soit bafouée, et pas seulement à l’école où des pans entiers sont balayés du programme, mais aussi par peur d’affirmer que nous avons été grands. Regardez, par exemple, cette honteuse reculade qui nous a privés, en 2005, de la commémoration de la plus grande victoire de Napoléon, Austerlitz, (200 ans après la bataille) pour aller parader avec notre plus beau navire de guerre à Trafalgar lors du triomphe des Anglais!

    Honte encore de voir ces rues de Paris ou de sa région baptisées du nom de combattants FLN, d’entendre qu’il faut supprimer des fêtes chrétiennes pour les remplacer par des fêtes juives ou musulmanes, colère de voir les Femen profaner nos églises sans être inquiétées, etc.

    Certes, le ruban de la Légion d’honneur est un "hochet", comme l’avait d’ailleurs dit l’Empereur lui- même: "C’est avec des hochets que l’on mène les hommes", mais c’est aussi un symbole et un honneur!

    Symbole d’actes ou de toute une vie au service des autres, au service du bien commun, bref un symbole altruiste ! Honneur aussi d’être reconnu pour son action généreuse. Nos grands-pères se décoiffaient en croisant un veston orné du ruban rouge, saluant ainsi un être d’exception. L’exception n’est plus la règle puisque l’obligation de la parité est venue s’ajouter aux critères d’attribution. Mérite et parité ne font pas bon ménage car le mérite se moque du "genr ".

    Ainsi donc, attribuer la Légion d’Honneur à des personnes qui "conchient" nos valeurs n’offusque plus personne. On avait déjà été conditionnés par le laxisme qui permet à des groupes de rappeurs d’insulter et même de menacer les Français, sans aucun risque (liberté d’expression oblige). Les juges savent-ils ce que veut dire "Nique la France"

    On avait été vaccinés lorsque la FNAC avait primé, comme premier prix d’un concours, oui Madame, la photo d’un quidam se torchant le cul dans les plis du drapeau national, ce même drapeau que nos anciens ont porté de trou d’obus en trou d’obus, malgré leurs blessures.

    On avait enfin été abasourdis quand le président de la République, n’écoutant pas la quarantaine d’associations patriotiques rangées derrière le président de la Saint-Cyrienne, avait décidé l’inhumation de Jean Zay au Panthéon. Vous savez, ce monsieur qui a écrit un beau poème sur le drapeau tricolore qu’il nomme "torche-cul", "immonde petite guenille", "loque" ou "saloperie tricolore"!

    Du reste, ce drapeau, symbole lui aussi, n’est guère plus agité que pour les rencontres sportives. On en a quand même vu un, parait-il, autour de la Bastille, au milieu des emblèmes étrangers, pour fêter la victoire électorale du présent chef de l’Etat.

    Pour revenir au hochet, il est quand même curieux d’observer qu’il vaut mieux être l’ami, même étranger, d’un décideur bien placé pour se le voir octroyer plutôt que de répondre strictement aux termes de la charte de l’Ordre.

    Quant aux victimes, que nous devons respecter, elles ne se valent pas toutes dans l’hommage que la nation doit leur rendre. Les victimes de Charlie Hebdo méritent-elles plus cet honneur que Hervé Cornara, le gérant très apprécié d’Air Producs, décapité en Isère?

    Le caporal-chef qui est retourné sous le feu d’une mitrailleuse, lors de l’embuscade d’Uzbeen, pour ramener son camarade grièvement blessé et qui a été, lui aussi, touché plusieurs fois par des balles, a-t-il eu "la rouge"?

    Je suis désolé de le dire mais je fais une distinction dans le "mérite" des différentes attributions de la plus haute de nos distinctions nationales et, en tous cas, il m’apparait que coucher les anarchistes de Charlie Hebdo sur la liste des ayants-droit est une insulte à tous les légionnaires, présents ou passés, militaires ou civils, qui ont utilement œuvré pour le bien et le renom de notre pays. Je connais plusieurs officiers, choqués par cette mesure, qui ont écrit au grand Chancelier pour rendre leur décoration.

    J’ai honte pour l’image que la France offre à l’extérieur de nos frontières. Austerlitz, FNAC, Jean Zay, Charlie Hebdo, décidemment, je ne suis pas Charlie !

    Yves Logette 

    L'auteur de cet excellent papier, colonel en retraite et ancien pilote d'hélicoptères, a parfaitement raison de tancer la décision présidentielle qui salit la Légion d'honneur à titre civil, et ce n'est pas la première fois.

    Il nous apparaît implicitement qu'au travers de ces décisions, d'aucuns prennent un malsain plaisir à tout casser, et à détruire les fondements de notre collectivité nationale, en rabaissant le travail, mais aussi, les dévouements des plus humbles de nos concitoyens.

    Cette casse n'a-t-elle pas pour objectif de poursuivre leur règne par la division entretenue tout en camouflant une vieille jalousie fétide?

    Car, comme il le souligne lui- même en citant l'article 1 du Code qui stipule que, je cite “La Légion d'honneur est la plus relevée des distinctions nationales. Elle est la récompense de mérites éminents acquis au service de la nation soit à titre civil, soit sous les armes“.

    Nous avons constaté, que parallèlement aux dysfonctionnements constatés pour les attributions à titre civil, nous constatons aussi, de graves dysfonctionnements dans les attributions à titre militaire. Le Conseil d'Etat a censuré à deux reprises;

    la 1° est donc une jurisprudence -, en 1998 et en 2001, le ministre de la Défense dans deux requêtes et les chiffres présentés par le requérant, non discutés en réponse par le contentieux du ministère, soulignaient que “9 ( neuf) croix de la Légion d'honneur sur 10 (dix) étaient attribuées sans mérite éminent, et uniquement sur titre de l'appartenance à l'origine des officiers en particuliers ceux d'origine “

    En effet, les non-officiers sont pratiquement exclus de la Légion d'honneur, en violation de l'esprit du créateur et de sa forme depuis le 22 janvier 1852, par la création de la Médaille militaire, laquelle avait essentiellement vocation à les écarter de la L.H.; création qui suivait logiquement, 6 semaines après, le coup d'état du prince président, le futur Napoléon III, le 02 décembre 1851, avec la complicité de 21 officiers généraux, réunis chez le général Magnan le 26 novembre 1851 (réf: Paul LEHUGEUR prof. agrégé d'histoire au Lycée Henri IV dans son “histoire contemporaine de la France“ chez LAHURE éditeur Paris), et appuyés par nombre d'officiers du ministère n'ayant jamais guerroyé et jaloux des non-officiers titulaires de la Légion d'honneur depuis 1802.

    Or l'adjectif “éminent“ précise bien qu'il n'existe pas, en l'espèce, de plus haut “mérite“. En effet, le Code de la L.H. précise pour les militaires, que les titres sur lesquels sont fondés leur “éminence“, sont en temps de guerre, les actions d'éclats, entraînant citation au combat; avec attribution de la croix de guerre, ou de la valeur militaire- les blessures graves et plus loin les services exceptionnels nettement caractérisés.

    Ce qui permet de constater la situation suivante: lorsque vous croisez un colonel ou un officier général, vous avez 9 chances sur 10 de tomber sur quelqu'un qui l'a obtenu sur titre de la réussite à un concours à 20 ans, et sans mérite éminent, donc, non conforme au Code de la L.H. et à la volonté de son créateur BONAPARTE!

    Nous pouvons en conclure que la France est réellement gouvernée par les fonctionnaires des cabinets et non pas par les élus de la Nation!

    Vous avez dit légitimité?

    Le Colonel (er) Yves Logette, ancien Chef de Corps du 7ème RHC,

     

     

  • Hambourg (Allemagne): Elle travaille dans un centre de migrants, elle n’en peut plus

    "Je n’en peux plus" Une habitante de Hambourg travaille dans un centre d’accueil des migrants nouvellement arrivés. Cette trentenaire raconte à quoi ressemble son quotidien et pourquoi elle envisage maintenant la démission. La crise des réfugiés ne cesse de s’aggraver. Dans les centres d’hébergement de Hambourg, la situation est aussi extrêmement difficile; dans le "Welt am Sonntag" une employée anonyme raconte son quotidien.

    "Depuis l’automne 2015, je travaille en CDI à temps plein dans un centre d’accueil pour les réfugiés qui viennent d’arriver. J’avais présenté ma candidature à ce poste volontairement, cela correspondait exactement à ce que je souhaitais faire. Lorsque j’ai reçu la proposition d’embauche dans ma boîte aux lettres, j’étais folle de joie; j’allais enfin pouvoir réaliser quelque chose de concret pour les réfugiés, et non plus les soutenir seulement théoriquement.

    En conséquence, je me suis présentée dans les meilleures dispositions pour mon premier jour de travail dans le centre d’accueil; j’étais évidemment excitée, c’est sûr, on l’est toujours pour le premier jour dans un nouvel emploi, mais cela m’a réellement bien plu. Mes collègues s’investissaient dans leur travail et étaient sympas, je n’avais certes encore aucun contact avec les réfugiés, mais je les ai accueillis avec beaucoup d’enthousiasme dans la région et je les trouvais tous formidables. "Cela va être vraiment super ici", me disais-je. Dans les jours qui suivirent, je me suis investie avec une motivation sans faille dans le travail. Il s’articulait autour des jusqu’à 1500 réfugiés, qui étaient logés ici. J’étais chargée de leur accompagnement social, je devenais l’interlocuteur des réfugiés pour tous leurs problèmes sociaux, je devais les aider dans leurs démarches de demande d’asile ou leur fixer des rendez-vous chez le médecin s’ils en avaient besoin. Ma foi, les premiers réfugiés vinrent alors dans mon bureau, dans lequel je voulais organiser l’accompagnement social – et des les premières rencontres je remarquai que ma représentation très positive et idéaliste de ces personnes et de leur comportement était clairement différente de la réalité. Évidemment, il ne faut pas généraliser à l’ensemble des réfugiés, beaucoup d’entre eux sont très amicaux, très reconnaissants, très désireux de s’intégrer, très heureux d’être ici.

    Mais pour être honnête, la coopération avec 90% de ceux que je rencontre est plutôt désagréable et malheureusement différente de ce que je m’étais imaginée auparavant. Premièrement, beaucoup d’entre eux sont extrêmement exigeants. Ils viennent me voir et exigent que je leur procure sans délai un appartement, une belle voiture et également si possible un bon travail, parce que je dois faire cela, c’est bien pour cela que je suis assise ici et qu’ils sont venus se présenter ici. Si je rejette leurs demandes et que j’essaie plutôt de leur expliquer que cela ne peut pas fonctionner ainsi, ils haussent alors souvent le ton ou deviennent parfois réellement agressifs. Dernièrement, un Afghan a menacé de se suicider. Et quelques Syriens et un groupe d’Afghans ont expliqué qu’ils allaient entamer une grève de la faim jusqu’à ce que je les aide à changer d’endroit. Une fois ils ont vraiment hurlé sur une de mes collègues d’origine arabe " Nous allons te décapiter ". En raison de ce genre de choses, les policiers étaient présents auprès de nous plusieurs fois par semaine.

    Deuxièmement, ils font souvent des déclarations très peu fiables. Ils viennent me voir avec leurs papiers et me racontent alors une histoire qui n’est absolument pas vraisemblable. Mais ils s’y accrochent et je ne peux être sûre de moi qu’après avoir discuté de leur situation avec mes collègues, qui me disent souvent que la personne s’est déjà présentée chez eux la veille et a raconté son histoire différemment. Par exemple, un habitant est venu me rencontrer avec son arrêté d’expulsion, pour me demander ce qui allait maintenant se passer. Je lui ai expliqué et il est parti. Peu après, il s’est rendu chez ma collègue et lui a présenté de tous nouveaux papiers d’identité, sous un autre nom, et il prétendait être cette personne avec cet autre nom. Il ne pouvait ainsi plus être identifié, mais simplement transféré vers un autre camp. Troisièmement, ils n’honorent que rarement leurs engagements.

    Comme je vous l’ai dit, je fixe aussi les rendez-vous des réfugiés chez les médecins. Ils doivent tous réaliser un examen complet, incluant des radios, un vaccin et un check-up complet. Mais beaucoup d’entre eux veulent aussi aller voir d’autres médecins, en particulier un dentiste ou un orthopédiste. Je leur fixe alors des rendez-vous, mais quand le rendez-vous arrive, ils ne se présentent pas. Cela arrive si fréquemment que les médecins nous ont maintenant prié de ne plus prendre autant de rendez-vous – mais comment devrais-je m’y prendre? Je ne peux pas refuser de fixer un rendez-vous simplement parce que je pense que le demandeur pourrait ne pas s’y présenter.

    Et quatrièmement, le plus grave à mes yeux : certains réfugiés se comportent de façon inadmissible envers nous, les femmes. Il est bien connu que 65%, ou peut-être même 70% selon moi, de ceux qui se présentent à nous sont avant tout des hommes seuls. Tous sont jeunes, seulement âgés d’une vingtaine d’années, 25 ans au maximum. Une partie d’entre eux n’accorde absolument aucune importance aux femmes. Ils acceptent notre présence, ils n’ont pas d’autre choix, mais ils ne nous prennent pas du tout au sérieux. En tant que femme, lorsque je veux leur dire quelque chose ou leur donner une consigne, ils m’écoutent à peine, rejettent ce que je leur dis parce que cela leur semble sans importance, et préfèrent se tourner vers un de mes collègues masculins. Ils n’ont pour nous, les femmes, souvent que des regards dédaigneux – ou même insistants. Ils sifflent l’une d’entre nous ostensiblement, crient quelque chose dans une langue étrangère que la plupart de mes collègues et moi ne comprenons pas, ils rient. C’est vraiment très déplaisant. Il est même arrivé qu’ils photographient quelqu’un avec un smartphone. Aussi facilement que cela, sans demander d’autorisation, même si l’on protestait. Récemment je suis monté dans un escalier assez raide. Certains hommes m’ont suivi, ont monté les marches derrière moi et ont passé leur temps à rire et, je suppose, à parler de moi et à m’interpeller. Des collègues féminines m’ont raconté qu’il leur est déjà arrivé des choses similaires. Elles ont en revanche dit que nous ne pouvons rien y faire. Que cela fait partie de notre travail. Cela se produit si souvent, si à chaque fois on voulait faire un signalement, le centre serait beaucoup moins rempli.

    Alors ignorez cela et essayez d’éviter que cela vous arrive à nouveau – c’est ce que j’ai finalement aussi fait. J’ai marché en regardant droit devant moi quand ils me sifflaient par derrière ou m’interpellaient. Je n’ai rien dit et je n’ai rien laissé paraître, pour ne pas les encourager, pour éviter de leur donner le sentiment qu’ils me blessaient ou qu’ils avaient de l’influence sur moi. Cela n’a rien changé; pour être honnête c’est même devenu pire, notamment dans les dernières semaines lorsque de plus en plus d’hommes d’Afrique du Nord, du Maroc, de Tunisie ou de Libye sont venus dans le centre. Ceux-là étaient encore plus agressifs. Je ne pouvais plus faire semblant d’ignorer la situation, alors j’ai réagi. Pour ne plus continuer à m’exposer. Concrètement, j’ai commencé à m’habiller différemment. Je suis quelqu’un qui aime porter des vêtements près du corps, mais plus maintenant. Je ne porte plus que des pantalons larges et des hauts sans décolleté. J’avais de toute façon peu l’habitude de me maquiller, juste un peu de mascara de temps en temps. Je n’ai pas modifié que mon apparence extérieure, pour me protéger de ce harcèlement. Je me comporte également différemment. J’évite par exemple de me rendre dans des zones du centre dans lesquelles des hommes seuls se trouvent souvent. Et si je dois quand même m’y rendre, alors j’essaie d’y passer très rapidement et je ne souris à personne, afin que cela ne soit pas mal interprété. Mais la plupart du temps, meme toute la journée si possible, je reste dans mon petit bureau.

    Et je ne vais plus au travail ou à la maison en métro, parce que récemment une collègue a été suivie par quelques-uns des jeunes hommes du centre jusqu’à la station de métro et a même été importunée dans le métro. Je préfère m’épargner cela, c’est pourquoi je viens en voiture. Je sais que cela est difficile à entendre : s’habiller autrement, éviter certains endroits et ne se déplacer qu’en voiture. Moi-même je trouve affreux de faire tout cela et de considérer que c’est nécessaire. Mais que dois-je faire, quelle serait l’alternative? Continuer à être fixée du regard ou à subir du rentre-dedans, ce n’est pas possible. Je ne m’attends pas beaucoup d’aide des autorités. Ni à ce sujet, ni concernant les autres problèmes que nous connaissons ici, ni de la part des autorités locales, ni de la part des représentants du ministère des migrations et des réfugiés. Quand on appelle l’un d’entre eux, très souvent plus personne ne prend la peine de décrocher. La démission est la seule solution qu’il me reste encore. Pourtant je l’avais toujours exclue jusqu’à présent; j’aie précise beaucoup mes collègues et aussi les enfants réfugiés. Et j’étais si convaincue par ce travail auparavant, il est très difficile d’admettre que la réalité est quelque peu différente de ce que l’on avait imaginé. Et démissionner reviendrait évidemment à admettre cela. Maintenant j’y songe tout de même concrètement. Beaucoup de collègues, hommes et femmes, veulent aussi démissionner. Parce qu’ils n’en peuvent plus, parce qu’ils ne veulent plus observer à quel point les choses vont mal sans rien pouvoir y faire. Et pour être honnête: moi non plus, je n’en peux plus“.

    (Merci à Aurélien pour la traduction)

    (…) Die Welt

    http://www.welt.de/print/wams/hamburg/article151089911/Ich-halte-es-nicht-mehr-aus.html

     

  • La médiacratie, plus la dictature gauchiasse: l'enfer en France pour ceux qui ne pensent pas comme eux!

    En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. (Comité Orwell)

    Brice Couturier: Les quatre procédés des médias qui tendent à "noyer le poisson"

    Serein, mais non moins subversif, le chroniqueur de France Culture a recensé les méthodes de la presse "bien-pensante" pour "noyer le poisson", c’est-à-dire "masquer une vérité en l’interprétant". Il en a recensé quatre:

    1) "La réduction de l’historique à l’anecdotique" à travers l’exemple de Yassin Salhi, qui a décapité son patron en juin 2015, en Isère et fut qualifié par une partie de la presse de "déséquilibré".

    2) "Le coup du "loup solitaire" destiné à masquer le fait que nous avons à faire à une cinquième colonne.

    3) "La rhétorique accusatrice envers la société" qui martèle que nous sommes les vrais coupables.

    4) "L’appel aux sciences sociales afin d’innocenter les coupables" qui vient remplacer le marxisme par la logique bourdieusienne.

    Il a conclu sur un ton beaucoup plus virulent: "Les journalistes ne savent rien, ce sont des idéologues fous, ils sont piteux, ils sont miséreux“.

    ____________________________________________________________

    Thomas Guénolé: Pourquoi je me suis fait évincer de RMC

    Thomas Guénolé a profité de la tribune du Comité Orwell pour lever le voile sur son éviction de RMC alors qu’il y tenait une chronique quotidienne le matin intitulée "Guénolé c’est du concret".

    "On dit que la pensée unique est de gauche. Je suis de gauche et je me suis fait censurer. J’ai été viré de RMC" a-t-il déclaré avant de raconter l’affaire dans le détail.

    Voici le verbatim de son intervention:

    "Cette émission était consacrée aux mises en cause de l’antiterrorisme qui se multipliaient dans les médias. Je concluais que ces accusations étant trop graves, il fallait une commission d’enquête: soit pour laver de tout soupçon ses chefs, Bernard Cazeneuve inclus; soit pour établir que les accusations sont vraies, auquel cas les chefs devraient démissionner, Bernard Cazeneuve inclus.

    J’avais précisé qu’il n’était pas question de mettre en cause les agents sur le terrain. Toutes mes informations avaient une source. Aucune source n’a reçu de démenti officiel depuis. Et comme d’habitude j’avais envoyé le script à RMC avant de passer à l’antenne.

    En représailles de cette chronique, le ministère de l’Intérieur a puni RMC: boycott des plateaux de RMC de la part d’invités ministère-police; et embargo sur les journalistes de la part de leurs sources policières. J’ai bien sûr la preuve de ce que je dis. C’est un cas extrêmement grave de pression d’un ministère sur une grande radio nationale pour obtenir une attitude d’autocensure“.

    https://comiteorwell.wordpress.com/2016/01/12/colloque-du-comite-orwell-les-moments-forts/

     

     

  • Remplacez le roi par flamby... et vous comprendrez pourquoi flamby se plante

    Juan de Mariana et les scolastiques espagnols.

    L’une des principales contributions du Professeur Murray N. Rothbard a été de montrer que l’on devrait rechercher les racines de l’école autrichienne d’économie dans les travaux des philosophes scolastiques espagnols de la période connue sous le nom de "Siglo de Oro Español" (en français, le "Siècle d’Or Espagnol"), qui s’étend du milieu du XVIe siècle au XVIIe siècle. Rothbard énonça d’abord cette thèse en 1974, puis la développa dans sa monumentale Histoire de la pensée économique dans une perspective autrichienne (chapitre 4, intitulé "les Scolastiques Espagnols Tardifs").

    Rothbard, toutefois, ne fut pas le seul grand économiste "autrichien" à affirmer que l’école autrichienne d’économie prend sa source dans la pensée de ces philosophes espagnols. Friedrich Hayek partageait ce point de vue, en particulier après sa rencontre avec Bruno Leoni, le grand penseur italien, auteur de La Liberté et le droit. Leoni rencontra Hayek dans les années 50 et le convainquit que les racines intellectuelles du libéralisme classique n’étaient pas écossaises, mais continentales, catholiques et méditerranéennes.

    Qui étaient ces intellectuels espagnols précurseurs de l’école autrichienne d’économie ? La plupart d’entre eux étaient des philosophes scolastiques, professeurs de morale et de théologie à l’Université de Salamanque, une ravissante cité médiévale située à 250 kilomètres au nord-ouest de Madrid, près de la frontière portugaise. Ces scolastiques, en majorité Dominicains et Jésuites formulèrent les idées subjectivistes, dynamiques et libérales reprises 250 ans plus tard par Carl Menger et ses disciples de l’école autrichienne. Le plus libéral de tous les scolastiques, particulièrement dans son œuvre tardive, fut sans doute le père jésuite Juan de Mariana.

    Mariana est né en 1536 à Talavera de la Reina, près de Tolède, en Espagne. Il semblerait qu’il ait été le fils illégitime d’un chanoine de Talavera. À l’âge de seize ans, il rejoignit la Compagnie de Jésus, nouvellement créée et, à vingt-quatre ans, il fut convoqué à Rome pour y enseigner la théologie. Les Jésuites se rendirent ensuite en Sicile puis à l’Université de Paris. En 1574, Mariana retourna en Espagne, à Tolède, où il vécut et enseigna jusqu’à sa mort en 1623, à l’âge de 87 ans.

    Bien que le père Juan de Mariana ait écrit de nombreux livres, le premier au contenu libéral fut sans doute celui qu’il intitula De rege et regis institutione ("Du Roi et de l’Institution Royale"), publié en 1598, dans lequel il formula sa célèbre défense du tyrannicide. Selon Mariana, les citoyens d’un pays peuvent légitimement assassiner un roi qui taxe le peuple sans son consentement, saisit la propriété des individus et la gaspille, ou empêche la tenue d’une assemblée démocratique. Les doctrines énoncées dans ce livre furent vraisemblablement utilisées pour justifier les assassinats des souverains français Henri III et Henri IV. Le 4 juillet 1610, le Parlement de Paris imposa la destruction des exemplaires de l’ouvrage, et un autodafé fut organisé à Paris.

    En Espagne, bien que les autorités ne fussent pas enthousiastes à son sujet, le livre fut respecté. En réalité, Mariana ne faisait que reprendre l’idée selon laquelle le droit naturel [natural law] prime moralement la puissance de l’État, et l’étendit à ses conséquences logique. Cette idée avait d’abord été développée en détail par le Dominicain Francisco de Vitoria (1485-1546), l’illustre fondateur du droit international, qui amorça la tradition scolastique de dénonciation de l’esclavage pratiqué par les conquistadors sur les Indiens du Nouveau Monde.

    Mais l’ouvrage le plus important de Mariana est sans doute celui qu’il publia en 1605, sous le titre de De monetae mutatione ("De l’altération de la monnaie"). Dans ce livre, Mariana se demande si le Roi est le propriétaire légitime des biens personnels de ses vassaux, et parvient clairement à la conclusion qu’il ne l’est pas. L’auteur distingue ensuite roi et tyran, et conclut que " Le tyran saccage, dévaste, et croit que tout lui appartient, alors que le roi restreint sa convoitise aux bornes de la raison et de la justice".

    Mariana en déduit que le roi ne peut pas légitimement taxer le peuple sans son consentement, puisque l’impôt n’est rien d’autre qu’une appropriation d’une part de la richesse des sujets. Pour qu’une telle appropriation soit légitime, les sujets doivent donner leur accord. Le roi ne peut pas non plus légitimement créer de monopoles d’État, puisque le monopole est un impôt déguisé. Et le roi ne peut pas davantage – c’est la partie la plus importante du livre – obtenir ses revenus fiscaux en diminuant le contenu en métal des pièces de monnaie. Mariana réalisait que les politiques visant à réduire le contenu en métal précieux des pièces et à augmenter le nombre de pièces en circulation étaient inflationnistes (bien qu’il n’utilise pas ce mot, inconnu à cette époque), et que l’inflation devait inévitablement conduire à une augmentation des prix parce que, " si la valeur de l’argent diminue, la cherté des biens augmente inexorablement dans la même proportion, et tous les comptes financiers s’effondrent“.

    Mariana décrit en ces termes les conséquences économiques graves auxquelles conduisent les actions de l’État visant à dégrader et à falsifier la valeur de la monnaie:

    " seul un simple d’esprit tenterait de faire dévier le prix légal du prix naturel. Simple d’esprit, que dis-je ! Pervers, le Prince qui décrèterait qu’une chose se vendant cinq devrait se vendre dix. L’estimation commune des hommes qui conduit à l’établissement des prix est guidée par la qualité des marchandises, par leur abondance ou leur rareté. Il serait vain pour un Prince de chercher à détruire ces principes du commerce. Il est plus sage de les laisser fonctionner, plutôt que de les perturber, au détriment de l’intérêt commun“.

    Il faut souligner le fait que, selon Mariana, " l’estimation commune "des hommes est à l’origine de la valeur des choses. Sur ce point, il suit la doctrine subjectiviste traditionnelle des scolastiques, dont Diego de Covarrubias y Leyva fut le premier énonciateur. Covarrubias est né en 1512 et mort en 1577. Fils d’un célèbre architecte, il devint évêque de Ségovie et ministre du roi Philippe II. En 1554, il développa, mieux que quiconque avant lui, la théorie subjectiviste de la valeur, affirmant que " la valeur d’une chose ne dépend pas de sa nature essentielle mais de l’estimation subjective qu’en font les hommes, quand bien même cette estimation serait déraisonnable ", illustrant sa thèse avec l’exemple suivant: " Le blé est plus cher aux Indes qu’en Espagne parce que les hommes l’y estiment, bien que la nature de cette denrée soit la même aux deux endroits". Luis de Saravia de la Calle, un autre scolastique du XVIe siècle, compléta la conception subjectiviste de Covarrubias. De la Calle fut le premier à montrer que les prix déterminent les coûts, et non l’inverse. Il faut souligner que de la Calle ne rédigea pas son livre principal en latin, mais en espagnol. Il s’intitulait Instrucción de mercaderes (en français " Conseils aux marchands"), et nous pouvons y lire que " ceux qui utilisent le travail, le coût, et le risque de l’entreprise pour mesurer le juste prix d’un bien sont grandement dans l’erreur. C’est l’estimation commune, et non le niveau des coûts, qui fait le juste prix".

    La conception subjectiviste mise en avant par Covarrubias permit à d’autres scolastiques espagnols de penser clairement la vraie nature des prix de marché et l’impossibilité de l’équilibre économique. Le cardinal Jésuite Juan de Lugo, par exemple, en étudiant la question du prix d’équilibre, atteignit la conclusion, dès 1643, que l’équilibre économique dépend de trop de circonstances spécifiques pour que de simples mortels puissent en avoir connaissance. Un autre Jésuite, Juan de Salas, en se référant aux possibilités de connaître l’information spécifique de marché, atteignit la conclusion très hayekienne selon laquelle " quas exacte comprehendere et ponderare Dei est non hominum", en français "les hommes ne peuvent pas le comprendre entièrement. Seul Dieu le peut".

    Par ailleurs, les scolastiques espagnols furent les premiers à introduire la conception dynamique de concurrence, comprise comme un processus de rivalité entre les entrepreneurs. Par exemple, selon Jerónimo Castillo de Bovadilla (1547 – 1605), "c’est l’abondance, la rivalité (emulación) et la concurrence (concurrencia) entre les vendeurs qui fait diminuer les prix".

    Luis de Molina adhéra de près à cette idée. Dans son étude empirique sur l’histoire de la dévaluation du Maravedi Castillan (la principale monnaie de l’époque), Covarrubias anticipa également nombre des conclusions auxquelles était parvenu Mariana. Cette étude, qui compile de nombreuses statistiques sur l’évolution des prix au cours des siècles précédents le " Siècle d’Or ", fut publiée en latin dans son ouvrage Veterum collatio numismatum (en français: "Compilation sur les monnaies anciennes"). En Italie, Galieni et Davanzaty firent l’éloge de cet ouvrage, et Carl Menger, le fondateur de l’école autrichienne, le cita dans ses Principes d’économie politiques.

    Il faut également souligner que le Père de Mariana, dans ses ouvrages traitant des effets de l’inflation, anticipa les éléments fondamentaux de la théorie quantitative de la monnaie. Les prémisses de cette théorie se trouvent de même dans l’œuvre d’un autre scolastique illustre, Martín Azpilcueta Navarro, aussi connu sous le nom de Dr. Navarro. Azpilcueta naquit en Navarre (une région située au nord-est de l’Espagne, près de la France), l’année qui suivit la découverte de l’Amérique (1493) et vécut jusqu’à 94 ans. Ce penseur est particulièrement connu pour avoir le premier formulé la théorie quantitative de la monnaie, dans son ouvrage Commentaire résolutoire sur les échanges. Observant les effets sur les prix espagnols de l’afflux massif de métaux précieux en provenance des Amériques, Azpilcueta déclare que " L’expérience le montre: en France, où l’argent est plus rare qu’en Espagne, le pain, le vin, les vêtements et le travail coûtent bien moins cher; et même en Espagne, lorsque la monnaie était plus rare, les marchandises pouvaient se vendre, et le travail des hommes était meilleur marché avant la découverte des Indes et l’afflux d’or et d’argent. En effet, l’argent est cher là où il est rare, et bon marché là où il est en abondance".

    Pour en revenir au père Juan de Mariana, il est clair que sa contribution centrale fut de montrer que l’inflation est un impôt, qui " spolie les citoyens, forcés d’acheter les choses plus cher ". Mariana soutint également que les effets de l’inflation ne peuvent être combattus par le contrôle des prix, puisque l’expérience montre que cette stratégie n’a jamais fonctionné. Par ailleurs, étant donné que l’inflation est un impôt, sa théorie de la tyrannie le conduit à énoncer que la mise en place de politiques inflationnistes requière le consentement du peuple, mais que, même si ce consentement était accordé, cet impôt resterait économiquement nocif: " Ce prélèvement, cet impôt sur l’alliage métallique, est illicite sans le consentement du royaume ; mais, même si le consentement est accordé, je soutiens que cet impôt est erroné et nuisible à bien des égards". Dès lors, comment échapper à cet expédient confortable qu’est l’inflation ? En équilibrant les comptes publics. Pour parvenir à cet objectif, Mariana propose de réduire les dépenses de la famille royale, parce que " il est plus majestueux de disposer d’un budget modéré et raisonnablement dépensé que d’un budget extravagant capricieusement dépensé".

    Deuxièmement, Mariana soutint que le roi "devrait réduire ses faveurs", autrement dit, qu’il ne devrait pas récompenser si généreusement les services (supposés ou réels) de ses vassaux:

    " Aucun royaume dans le monde ne dispose d’autant de commissions, de pensions, de postes et n’accorde autant de récompenses ; si ces faveurs étaient toutes raisonnablement distribuées, une charge plus faible pèserait sur le trésor public et les impôts en seraient d’autant réduits".

    Comme nous pouvons le voir, les achats de faveurs politiques avec des subventions et le manque de contrôle sur les dépenses publiques posent problème de longue date. Mariana proposa également que le roi " évite les entreprises et les guerres inutiles, et coupe les membres cancéreux incurables".

    En résumé, comme nous pouvons le voir, Mariana mit en avant un programme complet de réduction des dépenses publiques visant à équilibrer les comptes publics, qui pourrait, encore aujourd’hui, servir de modèle.

    Naturellement, si le Père Juan de Mariana avait eu connaissance des mécanismes économiques à l’origine de l’expansion du crédit bancaire et les conséquences de ce processus, il les aurait condamnés, au même titre que la dégradation par l’État de la qualité des pièces de monnaie. Mais d’autres scolastiques espagnols analysèrent le processus d’expansion du crédit bancaire. Luis Saravia de la Calle, par exemple, était très critique à l’égard du système bancaire à réserves fractionnaires. Selon lui, le détenteur d’un dépôt à vue ne peut prétendre au versement d’un intérêt, car un tel paiement est incompatible avec la nature même du contrat de dépôt. C’est plutôt le banquier qui devrait exiger un le paiement de frais, correspondant aux services de détention de la monnaie. Le célèbre Martin Azpilcueta Navarro partageait cette opinion.

    Le jésuite Luis de Molina, en revanche, avait de la sympathie à l’égard du système bancaire à réserves fractionnaires et confondait prêts et dépôts, deux contrats de nature pourtant bien différentes, qu’Azpilcueta et Saravia de la Calle avait clairement différenciés avant lui. Néanmoins, Molina fut le premier à découvrir, en 1597, soit bien avant Pennington en 1826, que les dépôts bancaires sont une composante de la masse monétaire. Il proposa même d’utiliser le nom " monnaie écrite " (" chirographis pecuniarium " en latin) pour désigner les documents écrits qui circulaient dans le commerce en tant que monnaie bancaire. Deux écoles peuvent donc être distinguées au sein du mouvement scolastique espagnol: une sorte de currency school, composée de Saravia de la Calle, Azpilcueta Navarro et de Tomás de Mercado, penseurs très méfiants à l’égard des activités bancaires et qui exigeaient une couverture à 100% des dépôts ; et une sorte de banking school, bien plus tolérante à l’égard des réserves fractionnaires, composée de Luis de Molina et Juan de Lugo. Ces deux groupes furent dans une certaine mesure précurseurs des développements théoriques qui devaient apparaître trois siècles plus tard en réaction aux débats opposant la currency school et la banking school en Angleterre. Comme Murray Rothbard le mit en évidence, les scolastiques espagnols, et en particulier Azpilcueta, apportèrent une contribution supplémentaire. Ils firent renaître le concept de préférence temporelle, d’abord formulé par Giles Lessines, l’un des disciples les plus brillants de Saint Thomas D’Aquin, qui, dès 1285, écrivait que " les biens futurs n’ont pas autant de valeur que les mêmes biens disponibles présentement, et ils ne permettent pas à leur propriétaire d’en obtenir la même satisfaction. Pour cette raison, leur valeur est moindre conformément aux principes de la justice".

    Le Père Juan de Mariana écrivit un autre livre important, Discurso de las enfermedades de la Compañía (" Discours sur les maux qui affligent l’ordre des jésuites"), une œuvre posthume. Dans ce livre, Mariana critique l’établissement d’une hiérarchie militaire au sein de l’ordre des Jésuites, et développe également l’idée, éminemment " autrichienne ", qu’il est impossible de doter l’appareil de l’État d’un contenu coordinateur en raison du manque d’information. Selon Mariana: " l’Autorité abuse de son pouvoir. Rome est loin, le général ne connaît ni les gens ni les faits, au moins avec toutes les circonstances qui les entourent, desquels dépend le succès… De nombreuses erreurs graves seront nécessairement commises, la population en sera mécontente, haïssant l’aveuglement d’un tel État. Les aveugles commettent une erreur grave lorsqu’ils tentent de guider les voyants". Mariana conclut que, lorsque les lois sont trop nombreuses " toutes ne peuvent être connues, et les respecter toutes devient impossible ".

    En résumé, le père Juan de Mariana et les scolastiques espagnols développèrent les éléments essentiels de ce qui devait devenir plus tard le fondement théorique de l’école autrichienne d’économie: premièrement, la théorie subjective de la valeur (Diego de Covarrubias y Leyva); deuxièmement, l’interprétation correcte de la relation qui lie les prix et les coûts (Luis Saravia de la Calle); troisièmement, la nature dynamique des marchés et l’impossibilité du modèle de l’équilibre (Juan de Lugo et Juan de Salas); quatrièmement, une conception dynamique de la concurrence, comprise comme le processus de rivalité entre les producteurs (Castillo de Bovadilla et Luis de Molina); cinquièmement, la redécouverte du principe de la préférence temporelle (Azpilcueta Navarro); sixièmement, la mise en évidence des distorsions créées par la croissance inflationniste de la masse monétaire (Juan de Mariana, Diego de Covarrubias y Azpilcueta Navarro); septièmement, les effets néfastes du système bancaire à réserves fractionnaires (Luis Saravia de la Calle y Azpilcueta Navarro); huitièmement, que les dépôts bancaires sont une partie de la masse monétaire (Luis de Molina et Juan de Lugo); neuvièmement, l’impossibilité de planifier la société par des moyens coercitifs en raison du manque d’information (Juan de Mariana) ; et dixièmement, la formulation de l’idée libérale selon laquelle les interventions injustifiées de l’État violent le droit naturel [natural law] (Juan de Mariana).

    Pour comprendre les origines historiques de l’influence que les scolastiques espagnols exercèrent sur le développement de l’école autrichienne d’économie, il faut garder en mémoire qu’au XVIe siècle, l’empereur Charles Quint, roi d’Espagne, mit sur le trône d’Autriche son frère Ferdinand I". Autriche " signifie étymologiquement " la partie orientale de l’Empire ", et l’Empire comprenait alors toute l’Europe continentale, à l’exception de la France, qui restait un îlot isolé, entouré par les forces espagnoles. Il est donc aisé de comprendre que l’influence intellectuelle des scolastiques espagnols sur l’école autrichienne n’est pas le produit d’une coïncidence historique. Elle est le produit des relations historiques, politiques et culturelles qui existèrent entre l’Espagne et l’Autriche à partir du XVIe siècle et qui durèrent plusieurs siècles. Et l’Italie joua un rôle important dans cette relation. Elle servit de pont culturel, économique et financier grâce auquel les relations entre l’Espagne et Vienne, les deux points de l’Empire les plus éloignés géographiquement l’un de l’autre, purent s’établir. Il existe de bons arguments en faveur de la thèse selon laquelle, au moins à ses racines, l’école autrichienne est en vérité une école espagnole.

    En effet, l’on peut dire que le plus grand mérite de Carl Menger fut de redécouvrir et de ranimer cette tradition de pensée espagnole, continentale et catholique, qui était au XIXe passée dans l’oubli, en raison entre autres de la légende noire qui circulait au sujet de l’Espagne à cette époque et de l’influence néfaste qu’exercèrent Adam Smith et de ses disciples de l’école classique britannique sur la pensée économique.

    Malgré l’impérialisme intellectuel accablant de l’école classique anglaise, la tradition continentale ne fut jamais totalement oubliée. Plusieurs économistes, comme Cantillon, Turgot et Say, entretinrent la flamme du subjectivisme. Même en Espagne, au cours des décadents XVIIIe et XIXe siècles, la vieille tradition scolastique survécut malgré le complexe d’infériorité (répandu à l’époque) vis-à-vis des intellectuels britanniques. Preuve en est, un auteur catholique espagnol (Jaime Balmes) résolut le "paradoxe de la valeur", et formula clairement la théorie de l’utilité marginale 27 ans avant Carl Menger.

    Balmes est né en Catalogne en 1810 et mort en 1848. Au cours de sa brève existence il devint le philosophe scolastique thomiste le plus illustre de son temps. Le 7 septembre 1844, quelques années avant sa mort, il publia un article intitulé "La véritable idée de valeur, ou pensées sur les origines, la nature et la variété des prix", dans lequel il résolut le paradoxe de la valeur et développa clairement l’idée d’utilité marginale. Balmes se demanda" Pourquoi une pierre précieuse a-t-elle plus de valeur qu’un morceau de pain?", et répondit que "cela n’est pas difficile à expliquer".

    La valeur d’une chose provenant de son utilité… si le nombre d’unités de cette chose augmente, cela doit diminuer le besoin pour chaque unité particulière; parce que lorsqu’il est possible de choisir parmi une quantité plus grande d’unités, aucune d’entre elles n’est indispensable. Pour cette raison, il existe une relation nécessaire entre l’augmentation et la diminution de la valeur d’un bien et la pénurie et l’abondance de ce bien". De cette façon, Balmes boucla la boucle de la tradition continentale, alors prête à être reprise et améliorée quelques années plus tard par Carl Menger et ses disciples de l’école autrichienne d’économie.

    Source

    Par Jesús Huerta de Soto

    Docteur en droit (1984) et en économie (1992) de l’Université Complutense de Madrid, il est également titulaire d’un MBA obtenu à l’Université Stanford. Il travaille également avec l’Institut Ludwig von Mises.

  • Halte aux microbilles dans les produits de beauté

    Aujourd’hui focus sur des choses que vous ne soupçonnez pas et qui sont à la mode maintenant chez tous les fabricants de cosmétiques et produits sanitaires: les microbilles de plastique, du polyéthylène ou du polypropylène. Bon appétit, mes amis!

    Sans doute, comme moi, ignoriez-vous jusqu’il y a peu que de nombreux produits cosmétiques contiennent de ces micro-billes de plastique. Du plastique! Et vous devez en avaler tous les jours….

    J'ai déjà mis une info sur ce blog avant de le changer de destination, les nano-particules, cherchez avec la boîte à outil.

    Au cours du mois de janvier 2013, Unilever, le gigantesque groupe annonçait qu’il abandonnait l’utilisation de microbilles de plastique dans certains de ses produits cosmétiques pour le corps: les gommages et les soins exfoliants. L’entreprise répondait de cette façon aux pressions de plusieurs associations environnementales britanniques qui font campagne contre l’utilisation de ces micros-plastiques… Depuis, les appels des associations n'ont cessé.

    Jusqu'à il y a peut, ce sont les illuminés des défenseurs de la nature qui pleuraient pour nous expliquer les dégâts sur l'environnement.

    Les Anglo-saxons appellent les microbilles des "larmes de sirène", un terme évocateur de leurs effets sur la faune marine.

    Dans un article du Figaro, François Galgani, chercheur à l’Ifremer et spécialiste de ce problème explique que "globalement, on sait que 70 % à 80 % des plastiques de toutes tailles que l’on retrouve dans les océans viennent de la terre". Il estime que dans les déchets plastiques flottant à la surface des océans, "la part des cosmétiques restera toujours plus faible que celle provenant des emballages", mais que c’est pourtant un véritable problème car ces micro-plastiques sont facilement ingérés par la faune aquatique…

    Les particules de plastique sont si petites qu’elles ressemblent à s’y méprendre à des grains de sable, et si nombreuses dans l’océan, que selon The Guardian, elles dépassent parfois les quantités de plancton. Les micro-plastiques entrent ainsi dans la chaîne alimentaire des petites créatures marines, et donc dans notre propre chaine alimentaire. François Galgani souligne aussi qu’au-delà du danger que représentent les micro-plastiques pour les espèces qui les mangent, ces micro-plastiques agissent aussi de manière indirecte sur l’environnement en servant de "support à d’autres espèces qui se greffent sur ces micro-déchets et vont coloniser grâce aux courants marins d’autres territoires modifiant grandement les équilibres".

    Mais, après la déclaration d'Unilever, est-ce qu’on ne trouve ces billes que dans les gommages?

    Il n’est pas facile de cerner l’étendue du problème. Comme l’explique le journaliste du Figaro qui consacre un article à ce sujet, Unilever jusqu’à présent n’a pas répondu aux questions posées concernant les quantités utilisées de ces plastiques. On sait que c’est le plus souvent du polyéthylène ou du polypropylène. Et aussi que ces micro-billes peuvent entrer dans la composition d’autres produits que les gommages et soins exfoliants: vous avez certainement vu de ces billes dans des savons, des gels, des crèmes, des shampooings, des déodorants, des eye-liners et même des dentifrices.

    Selon les estimations de la Marine Conservation Society "trois produits de gommage sur quatre contiennent ces micro-plastiques".

    L’ONG évoque aussi une étude de l’institut pour les études environnementales de l’université d’Amsterdam selon laquelle les microbilles peuvent représenter jusqu’à 10,6 % du poids d’un produit, soit 21 grammes de plastique pour 200 ml de produit. Cospheric, un fabricant de ces microbilles, explique qu’il faut plus de 147 millions de billes mesurant 0,02 mm pour obtenir un gramme, ou plus de 400.000 pour celles qui mesurent 0,15 mm. Or, dans une étude publiée dans Marine Pollution Bulletin, des chercheurs néo-zélandais estiment pour leur part que les "trois quarts des marques de nettoyants pour le visage vendus dans les supermarchés du pays utilisaient des microbilles d’une taille inférieure à 0,1 mm".

    Au final, Corinne, ce sont probablement des milliards de petites billes qui aboutissent chaque jour dans les égouts puis les rivières et les mers, puisque bien souvent, les stations d’épuration ne parviennent pas à les filtrer.

    Pourquoi sont-elles aussi présentes ?

    Selon les fabricants, ces billes industrielles sont sans danger pour notre santé et ont l’avantage de pouvoir être colorées, d’être moins irritantes selon eux que les exfoliants naturels car d’une rondeur plus régulières… Il est probable qu’il y ait tout simplement des avantages financiers et pratiques pour les fabricants de cosmétiques à utiliser ces microbilles sans doute moins chères et plus faciles à se procurer en grande quantité que les exfoliants naturels?

    Comment les éviter?

    En examinant les emballages qui parfois mentionnent que le produit "contient des microbilles". Soyez attentifs à l’aspect du produit aussi: il va de soi qu’un dentifrice dont on voit des microbilles bleues ou vertes est sans doute à base de microbilles synthétiques… Plus que jamais, cela peut être utile d’apprendre à lire la liste des ingrédients (on en a parlé dans cette chronique) car à côté de ces microbilles, les nanoparticules sont de plus en plus souvent présentes dans les cosmétiques: ce sont des produits invisibles à l’œil nu qui peuvent avoir un impact réel sur la santé des animaux marins et de la notre.

    L’Université de Wageningen aux Pays-Bas a montré en 2012 qu’en présence de nanoparticules, l’appétit des moules est moins important. L’étude a aussi confirmé que dans l’estomac des poissons se trouve 12% de débris en moyenne, dont la moitié de plastique.

    Comme alternatives à ces exfoliants de plastique, vous pouvez soit choisir des produits qui contiennent des exfoliants naturels comme la poudre de coque de noix ou vous en procurer pour réaliser votre propre produit vous-même. Certains ingrédients très courants comme le sel, le sucre, ou le marc de café forment de bonnes bases d’exfoliants. Pour le dentifrice, pensez au bicarbonate, qui a un effet légèrement abrasif et remplace ainsi les microbilles de plastique.

    Pour le corps, vous pouvez aussi utiliser un gant de loofah, réalisé à 100% à partir de restes de séchage d’un concombre exotique. Pour le visage, néanmoins, et les peaux sensibles, privilégiez des substances légèrement gommantes.

    Voici un un masque gommant très doux à base de farine de riz, une recette pratiquée par les japonaises.

    C’est très simple: mélangez une cuillère à soupe de farine de riz avec un peu de lait, ajoutez une goutte d’huile de sésame, il n’y a plus qu’à étaler sur la peau de votre visage, puis laisser poser une dizaine de minutes avant de rincer!

    Sachez voir la présence d’ingrédients polluants ou toxiques dans les produits de beauté et les parfums. Vous éviterez ainsi les phtalates et autres substances nocives encore trop souvent présentes dans les parfums et cosmétiques que l’on aime offrir.

     

  • Le patron des sapeurs pompiers de Paris raconte la nuit des attentats du 13 novembre

    les médias – hélas!

    Interrogé par Claude de Ganay (LR-Loiret), qui estime que "les médias perturbent votre action et celle de l’ensemble des forces de secours dans une intervention comme celle du 13 novembre", Philippe Boutinaud répond qu'"on ne pourra pas demander aux médias de cesser de diffuser dans les heures suivant un attentat, et c’est à nous de nous adapter à cette situation et à leur dire de ne pas nous solliciter pendant notre intervention".

    L'exemple de la Belgique, où les médias avaient accepté le 22 novembre de ne pas parler, à la demande de la police, d'une vaste opération antiterroriste en cours à Bruxelles, a été encensé par le député. "Dans la soirée du 13 novembre, des journalistes m’ont appelé, mais je leur ai répondu que je n’avais pas le temps de m’entretenir avec eux. Il y a lieu de réfléchir collectivement à une évolution de nos rapports avec les médias", répond M. Boutinaud.

    Tout l'article est là

    Comme indiqué par ce responsable, les médias français feraient mieux de fermer leur gueule et de laisser les professionnels faire leur travail!