Je suis un vétérinaire " vieille école ", et j’entends encore les propos de l’un de mes maîtres de l’École nationale vétérinaire de Toulouse qui nous répétait " un bon praticien n’est pas un bon scientifique mais un bon observateur ". Humaine ou vétérinaire, la médecine a toujours été basée sur l’empirisme, l’observation et la logique.
Aujourd’hui, les progrès scientifiques et les instruments extraordinaires que la technologie a mis à son service lui apportent un renfort inestimable. Or force est de constater que la main-mise des technocrates au pouvoir a transformé l’art de guérir en une activité théorique quantitative soumise à d’innombrables textes que les fonctionnaires des Agences régionales de santé sont chargées de faire appliquer (voir en PJ l’organigramme hallucinant de 21 pages de l’ARS Grand Est). L’évolution commencée sous Sarkozy est achevée avec la loi Marisol Touraine/Véran du 28 janvier 2016 : en matière de santé, l’État décide de tout en despote même pas éclairé.
Près de 40 ans de pratique m’autorisent à dire que la manière dont est gérée cette épidémie de Covid-19 est incompréhensible.
Je laisse là la question des masques qui confine à la loufoquerie pour m’attacher à la question des tests. Traiter un problème sanitaire affectant tout un cheptel est banal pour un vétérinaire. Pour établir une stratégie, il recourt systématiquement et massivement à des tests.
C’est ainsi qu’ont été éradiquées des maladies chroniques (tuberculose, brucellose, leucose…) ou aigües (fièvre aphteuse, IBR – rhinotrachéite virale -, fièvre catarrhale…). Je ne comprends donc pas pourquoi les pouvoirs publics refusent obstinément d’y recourir pour le Covid-19.
Il paraîtrait qu’on manque de tests comme on manque de masques. C’est se moquer du monde. Un test ne nécessite qu’un réactif qui n’a pas besoin d’être commandé à l’autre bout du monde.
Il y a d’abord les tests PCR. C’est la guerre, a dit Macron, et dans la guerre le renseignement est essentiel. Ces tests permettent de détecter dans un prélèvement nasal la présence du virus. Ils sont très utiles en début d’épidémie puis pour dépister les nouveaux cas, de sorte que la mise en quarantaine est limitée aux seuls sujets infectés. Malgré leur fiabilité imparfaite (30 % environ de faux négatifs) les pays qui en ont fait un usage massif pour combattre le Covid-19, Corée, Taïwan, Allemagne… s’en sont manifestement bien trouvés.
Autre est l’objectif des tests sérologiques. Ils servent à mettre en évidence dans le sérum sanguin la présence d’anticorps, signe du passage du virus dans l’organisme, même dans ses formes bénignes voire inapparentes (75 % à 80 % semble-t-il des cas Covid-19). Une prise de sang n’est même pas nécessaire pour certains tests. Avec la méthode Elisa (en anglais Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay) il suffit de déposer sur une bandelette ad hoc une goutte de sang prélevée au bout du doigt. Ce procédé, semblable à celui des tests de grossesse, est utilisé depuis longtemps et parfaitement au point puisque la fiabilité est de plus de 90 %. C’est simple et peu coûteux (entre 5 et 15 euros !).
" Déconfiner " devient impératif vu les dégâts déjà causés mais s’annonce comme un vaste foutoir. Il tombe sous le sens qu’un recours massif aux tests sérologiques permettrait de rendre leur liberté au moins à tous ceux qui présentent des anticorps. À titre personnel, pensant avoir subi avec ma maisonnée une atteinte bénigne du Covid-19, j’ai voulu en avoir le cœur net et à mes frais. Comme on sait, les laboratoires vétérinaires se sont très vite proposés pour pratiquer le test, proposition acceptée après d’inexplicables atermoiements. Je me suis donc adressé à un laboratoire médical puis au laboratoire vétérinaire départemental. Réponse identique : impossible d’accéder à votre demande, on attend l’aval des fonctionnaires de l’ARS. Les mêmes qui sont si réactifs quand il s’agit de supprimer des lits d’hôpital. Si quelqu’un a une explication, je suis preneur…
Curieusement on commence à entendre affirmer ici ou là qu’avoir des anticorps qui attestent que l’organisme a surmonté l’infection ne signifie pas qu’on est immunisé.
Ghebreyesus directeur de l’OMS est allé jusqu’à dire : " Il n’y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont remises du Coronavirus-19 et qui ont des anticorps soient prémunies d’une seconde infection". Le Coronavirus serait alors une bestiole exceptionnelle car l’immense majorité des maladies provoquent une excellente et durable immunité. L’inoculation d’un vaccin vise le même résultat sauf qu’il nécessite des rappels réguliers et que sa composition n’est pas toujours rassurante. Concomitamment on nous promet qu’un vaccin salvateur devrait nous être fourni incessamment sous peu, par exemple par Gilead science, un laboratoire américain dont le Redemsivir dispensé des essais thérapeutiques habituellement exigés est le seul traitement autorisé par les autorités sanitaires. Il est peut- être utile de signaler que M. Ghebreyesus fut ministre de la Santé dans son pays, l’Éthiopie, sous un gouvernement marxiste particulièrement répressif et couvrit trois épidémies de choléra. Mais il était le candidat de Bill Gates pour le poste de directeur de cette OMS dont la Fondation Bill et Belinda Gates finance le budget à hauteur de 14 %, l’autre gros contributeur à hauteur de 12 % étant le Gavi (Alliance internationale pour les vaccins) fondée et financée par… Bill et Melinda Gates.
Je dis ça, je dis rien…
Alain de Peretti
https://ripostelaique.com/un-veterinaire-de-campagne-se-pose-des-questions