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Science/Tech - Page 8

  • Nouvelle preuve

    Site du Vidal

    RIVOTRIL (clonazépam) et paracétamol injectables : utilisation dérogatoire dans le cadre de la COVID-19

    Par DAVID PAITRAUD - Date de publication : 30 Mars 2020

    Dans le cadre de la prise en charge des patients COVID-19, un décret publié au Journal officiel du 29 mars 2020 modifie temporairement, jusqu'au 15 avril 2020, le périmètre d'utilisation, de prescription et de dispensation des spécialités suivantes :

    • RIVOTRIL 1 mg/mL solution à diluer injectable en ampoule (clonazépam) : autorisation de prescrire et de délivrer ce médicament hors AMM, pour prendre en charge la dyspnée ou la détresse respiratoire chez les patients COVID-19 ou suspects, dont l'état clinique le justifie ;
    • spécialités à base de paracétamol injectable : prescription élargie à tout médecin et dispensation autorisée en rétrocession aux patients ambulatoires COVID-19 ou suspects, dont l'état clinique le justifie.

    L'utilisation dérogatoire en ville du clonazépam et du paracétamol injectables est autorisée dans le cadre de la COVID-19 (illustration).

    Le décret du 28 mars 2020 publié au Journal officiel du 29 mars définit des conditions dérogatoires d'utilisation, de prescription et de dispensation des spécialités suivantes dans le cadre du traitement de l'infection par le SARS-CoV-2 : 

    Ces mesures dérogatoires sont applicables jusqu'au 15 avril 2020.
    Encadré 1 - Indication thérapeutique de RIVOTRIL injectable selon son AMM

    Traitement d'urgence de l'état de mal épileptique de l'adulte et de l'enfant (cfVIDAL Reco "Épilepsie de l'enfant").

     

    Encadré 2 - Spécialités de paracétamol injectable commercialisées en France et indication thérapeutique de PERFALGAN selon son AMM

    • PERFALGAN 10 mg/mL solution pour perfusion
    • PARACETAMOL ARROW 1 mg/mL solution pour perfusion
    • PARACETAMOL KABI 10 mg/mL solution pour perfusion 
    • PARACETAMOL PANPHARMA 10 mg/mL solution pour perfusion 
    • PARACETAMOL RENAUDIN 10 mg/mL solution pour perfusion 
    • PARACETAMOL BBRAUN 10 mg/mL solution pour perfusion
    • PARACETAMOL MACOPHARMA 10 mg/mL solution pour perfusion  

    Selon l'AMM, ces spécialités de paracétamol injectable sont réservées à l'usage hospitalier.

    PERFALGAN est indiqué dans le traitement de courte durée des douleurs d'intensité modérée, en particulier en période post-opératoire et dans le traitement de courte durée de la fièvre, lorsque la voie intraveineuse est cliniquement justifiée par l'urgence de traiter la douleur ou l'hyperthermie et/ou lorsque d'autres voies d'administration ne sont pas possibles.


    RIVOTRIL injectable (clonazépam) : utilisation hors AMM dans la dyspnée et la détresse respiratoire
    En ville, le décret prévoit une dérogation d'utilisation hors AMM (autorisation de mise sur le marché) pour la spécialité RIVOTRIL 1 mg/mL solution à diluer injectable en ampoule (clonazépam). Jusqu'au 15 avril 2020, les médecins peuvent prescrire ce médicament chez des patients atteints ou susceptibles d'être atteints par le SARS-CoV-2, pour la prise en charge de la dyspnée et la prise en charge palliative de la détresse respiratoire (cf. Encadré 1).

    Dans cette utilisation hors AMM, les médecins doivent se référer aux protocoles établis par la société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) ; ils doivent indiquer sur l'ordonnance la mention "Prescription hors AMM dans le cadre du COVID-19"

    Conformément à cette dérogation, les pharmaciens d'officine sont autorisés à honorer une prescription de RIVOTRIL injectable hors AMM chez des patients COVID-19. Dans ces conditions, la prise en charge par l'Assurance maladie est assurée à 100 %.

     

    • Le clonazépam injectable dans la prise en charge palliative de la détresse respiratoire : l'essentiel des propositions de la SFAP

    La SFAP a élaboré des propositions thérapeutiques pour la prise en charge de la détresse respiratoire chez des patients présentant une forme grave de COVID-19.

    Dans ce document, la détresse respiratoire est définie par les symptômes suivants : asphyxie, polypnée, tachycardie, agitation, utilisation des muscles respiratoires accessoires (élévation de la clavicule durant l'inspiration), respiration paradoxale (dépression abdominale durant l'inspiration), battement des ailes du nez, râles de fin d'expiration, faciès de peur.
    Les auteurs de ces propositions distinguent plusieurs situations : 

    • Accès aux seringues électriques : utilisation de morphine et de midazolam (cf. Encadré 2), par voie IV (intraveineuse) ou SC (sous-cutanée) ; la voie IV est à privilégier.
    • Accès à des dispositifs de perfusion mais sans seringue électrique : utilisation de morphine et de midazolam, par voie IV ou SC. 

    Dans le cas où le midazolam n'est pas accessible (cf. Encadré 3), il peut être remplacé par une autre benzodiazépine : 

    • Clonazépam (RIVOTRIL) [cf. Encadré 4]
    • Clorazépate (TRANXENE)
    • Voire diazépam (VALIUM) en tenant compte du risque de précipitation. 

    Encadré 3 - Le midazolam injectable, bientôt en ville

    Le midazolam injectable est le médicament de première intention pour réaliser une sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès (SPCMD). 
    Actuellement, il est disponible uniquement à l'hôpital.
    La mise à disposition en ville dans les pharmacies d'officine, pour des médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile, est programmée pour le mois de juin (notre article du 11 février 2020). Cette décision a été annoncée par le ministère des solidarités et de la santé début 2020, suite aux recommandations de la HAS sur les modalités d'utilisation des médicaments de sédation


    Seul le clonazépam est cité dans le décret du 28 mars 2020 et peut faire l'objet d'une utilisation hors AMM remboursable pour le traitement des patients COVID-19. 

    Encadré 4 - Détresse respiratoire en situation de COVID-19 - Schéma posologique avec le clonazepam (propositions de la SFAP)

    • Perfusion : clonazépam bolus d'induction à 1 mg (IV ou SC), puis en relais à la dose de 3 mg/24h soit en IV SE (seringue électrique) ou SC SE, soit dans un soluté sur 24h ;
    • Sans perfusion : dose de charge contenant morphine 10 mg + clonazépam (1 mg) en SC directe, à renouveler aux bout d'une heure si besoin, puis administration de morphine 10 mg + clonazépam 1 mg en SC directe systématiquement matin et soir (possibilité de laisser un cathlon en place durant 5 jours).
    • Clonazépam et dyspnée

    Pour le traitement d'une dyspnée associée au COVID-19, la prise en charge selon les propositions de la SFAP repose préférentiellement sur l'utilisation : 
    - d'un morphinique 
    - associé systématiquement à une benzodiazépine, dont le clonazépam (à défaut du midazolam) : 0,5 mg IV ou SC toutes les 8 à 12 h. Si possible, relais par 2 mg dans un soluté de 500 cc - 250 cc si possible sur 24h.
    Si le traitement est inefficace sur la sensation de dyspnée, il est proposé de doubler les posologies de la morphine et de la benzodiazépine.

    Paracétamol injectable : prescription par tout médecin et dispensation en rétrocession à partir d'une ordonnance 
    Le décret du 28 mars 2020 prévoit la possibilité, pour les PUI (pharmacies à usage intérieur) pratiquant la rétrocession, de dispenser les spécialités de paracétamol injectable :

    • aux patients ambulatoires atteints de COVID-19 ou susceptibles d'être atteints et dont l'état clinique le justifie,
    • disposant d'une ordonnance médicale émanant de tout médecin et portant la mention "Prescription dans le cadre du COVID-19"

    Dans ce cadre, le paracétamol injectable est utilisé pour traiter la fièvre et la douleur, selon les indications de son AMM, à savoir lorsque d'autres voies d'administration ne sont pas possibles.
    Les règles de dispensation habituelles sont applicables : apposition sur l'ordonnance du timbre de la pharmacie, la date de délivrance et le nombre d'unités délivrées.
    La prise en charge de la spécialité de paracétamol injectable rétrocédée est assurée à 100 % par l'Assurance maladie.
    Lorsqu'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) dispose d'une pharmacie à usage intérieur, celle-ci peut se procurer la spécialité auprès de l'établissement pharmaceutique qui en assure l'exploitation ou auprès d'une PUI d'un établissement de santé.

    La posologie du paracétamol par voie injectable est calculée en fonction du poids du patient (cf. Tableau I).
    Lors de la prescription, il est recommandé d'indiquer la dose de paracétamol en mg et le volume correspondant, afin d'éviter des erreurs de dose.

     Tableau I - Tableau posologique - Paracétamol injectable (extrait du RCP de PERFALGAN)

    Poids du patient

    Dose par administration

    Volume par administration

    Volume maximal par administration sur la base des limites supérieures du poids du groupe (mL)**

    Dose journalière
    maximale***

    < ou = 10 kg *

    7,5 mg/kg

    0,75 mL/kg

    7,5 mL

    30 mg/kg

    > 10 kg
    à < ou = 33 kg

    15 mg/kg

    1,5 mL/kg

    49,5 mL

    60 mg/kg sans dépasser 2 g

    > 33 kg
    à < ou = 50 kg

    15 mg/kg

    1,5 mL/kg

    75 mL

    60 mg/kg sans dépasser 3 g

    > 50 kg avec des facteurs de risque d'hépatotoxicité

    1 g

    100 mL

    100 mL

    3 g

    > 50 kg sans facteurs de risque d'hépatotoxicité

    1 g

    100 mL

    100 mL

    4 g

    * Nouveau-nés prématurés : il n'y a pas de données d'efficacité et de tolérance disponibles chez les nouveau-nés prématurés.
    ** Les patients ayant un poids inférieur doivent recevoir des volumes plus réduits.
    L'intervalle entre deux administrations est de 4 heures au minimum. Ne pas administrer plus de 4 doses par 24 heures.
    L'intervalle entre deux administrations chez l'insuffisant rénal sévère est de 6 heures au minimum.
    *** La dose maximale journalière telle que présentée dans le tableau ci-dessus est destinée aux patients ne recevant pas d'autres produits contenant du paracétamol et devra être ajustée en conséquence, en tenant compte de ces produits.
    Pour aller plus loin 
    Décret n° 2020-360 du 28 mars 2020 complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire (Journal officiel du 29 mars 2020 - texte 11)

    Documents édités par la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs - COVID-19 :

    Fiche conseil Urgence sanitaires Patient COVID+ : Prise en charge de la dyspnée - Protocole médicamenteux (SFAP - 20 mars 2020)

  • Peut-on comparer le Coronavirus à la grippe "espagnole"?

    Le Covid-19 et le virus influenzae de la grippe "espagnole" ont provoqué des pandémies. Peut-on observer une similitude entre les deux pandémies?

    Les maladies provoquées par le Covid-19 actuellement et la grippe "espagnole" en 1918 sont dues à des virus. Les virus sont des parasites intracellulaires. Ils détournent le métabolisme de la cellule cible infectée à leur profit pour se multiplier. Les cibles cellulaires de ces virus sont celles de la sphère ORL et du système respiratoire.

    Les coronavirus dont le Covid-19 et les virus influenzae de la grippe sont des virus à ARN (d’autres virus sont à ADN comme par exemple les virus herpes). Ils sont recouverts d’une membrane lipidique alors que d’autres sont nus comme celui de la poliomyélite. À cause de leur membrane ils sont sensibles aux antiseptiques (solutions hydroalcooliques, eau de javel…).

    Le Covid-19 et le virus influenzae de la grippe "espagnole" ont provoqué des pandémies. Peut-on observer une similitude entre les deux pandémies?

    Instabilité du génome

    L’ARN des coronavirus peut subir des mutations lors des réplications (multiplications virales). L’avenir dira si des mutations du génome peuvent changer les caractéristiques infectieuses de ce virus. Actuellement on ne connait pas son évolution.

    Les virus de la grippe évoluent par des phénomènes de mutations de l’ARN. Les glissements antigéniques (mutations de gènes entraînant des modifications mineures) et de cassures antigéniques (réassortiments de gènes entraînant des modifications plus importantes). Les glissements antigéniques sont responsables des variations saisonnières du virus de la grippe, tandis que les cassures antigéniques peuvent parfois entraîner l’apparition d’un virus pandémique.

    Il existe trois types de virus de la grippe (influenza): A, B et C. Les virus A et B sont responsables des épidémies de grippe saisonnière. Les virus de type A sont nommés en fonction des protéines H (hémagglutinine) et N (neuraminidase) présentes sur l’enveloppe du virus.

    En 1918, le virus A H1N1 a été responsable de la pandémie baptisée grippe "espagnole". La population mondiale n’avait pas d’immunité face à ce nouveau virus.

     

    Infections provoquées par les coronavirus et les virus de la grippe

    Les coronavirus constituent une grande famille de virus qui provoquent des maladies infectieuses allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères comme le SARS-CoV, responsable d’une épidémie dans 30 pays dont la Chine, entre novembre 2002 et juillet 2003, et le MERS-CoV, identifié pour la première fois en 2012 au Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Égypte, Oman et Quatar).

    Les symptômes de l’infection à Covid-19 sont ceux d’une infection respiratoire fébrile qui guérit spontanément, et qui ressemble à la grippe. Les patients fragiles peuvent présenter des complications respiratoires et nécessiter une réanimation. D’autres signes cliniques ont été trouvés surtout en début d’infection: digestifs, état de conscience, troubles ORL …

    Dans la pneumopathie à Covid-19 on peut observer une évolution vers le SDRA (syndrome de détresse respiratoire aiguë) caractérisée par l’incapacité des poumons à fournir suffisamment d’oxygène aux organes vitaux du corps. C’est un phénomène réactionnel à l’infection virale qui aggrave l’état clinique (rôle des cytokines dans la réaction inflammatoire). Cette affection est soignée par la ventilation mécanique qui permet aux poumons de respirer artificiellement.

    La grippe, dont la grippe "espagnole", se présente sous forme d’atteinte des poumons, c’est une pneumopathie.

    La grippe "espagnole" se présentait parfois sous forme de pneumopathie grave provoquant un décès rapide, surtout chez les jeunes de moins de 45 ans, ce qui n’est pas le cas pour le Covid-19. Les moyens thérapeutiques de réanimation n’existaient pas en 1918.

    Une des complications de la pneumopathie grippale est la surinfection pulmonaire bactérienne. De nos jours l’antibiothérapie permet de la traiter.

    Réservoirs de virus

    Le réservoir du coronavirus du SARS-CoV était probablement la chauve-souris qui l’aurait transmis à la civette palmiste masquée, laquelle l’aurait finalement transmis à l’Homme.

    Le réservoir du coronavirus du MERS-CoV était également la chauve-souris qui l’aurait transmis au dromadaire qui l’aurait transmis à l’Homme. L’hôte intermédiaire varie en fonction des lieux où se déroule l’épidémie.

    Pour le Covid-19 il a été émis l’hypothèse de plusieurs hôtes intermédiaires: la chauve-souris, le serpent, le pangolin. Les études sont toujours en cours.

    Les réservoirs de virus de la grippe A sont des animaux tels que les oiseaux (canards) et les mammifères (porc).

    Origine géographique des souches virales responsables des pandémies

    Le point de départ de la souche de coronavirus SARS-Cov de 2002 et de la souche du Covid-19 est la Chine. La promiscuité entre les humains et les animaux est mise en cause pour le passage des virus des animaux aux humains.

    Les habitudes alimentaires des Chinois et le commerce d’animaux vivants sur les marchés seraient également les éléments de la contamination des humains.

    Les nouvelles souches de virus grippaux proviennent le plus souvent de la Chine. Les cellules du porc sont souvent le lieu d’échanges de gènes entre les virus. La promiscuité des animaux avec les humains permet le passage à l’Homme.

    Diffusion des virus

    La diffusion du coronavirus se fait principalement par des gouttelettes (les postillons de salive) et par contacts rapprochés avec des malades ou des porteurs sains (les poignées de mains).

    Le virus peut aussi se transmettre par des surfaces contaminées (les coronavirus survivent jusqu’à trois heures sur des surfaces inertes sèches et jusqu’à 6 jours en milieu humide).

    Selon les chercheurs du National Institute of Health, le Covid-19 reste actif quatre heures sur les surfaces en cuivre, 24 heures sur le carton et jusqu’à trois jours sur les plastiques et l’acier inoxydable.

    La diffusion du Covid-19 par l’eau et l’alimentation est très peu probable car le virus est enveloppé et fragile. La recherche du virus dans les selles est en cours. À l’opposé du Covid-19, le virus à ARN non enveloppé de la poliomyélite circule dans l’eau et dans le tube digestif car il est plus résistant.

    Les virus de la grippe se transmettent également par la voie aérienne. Le virus de la grippe survit cinq minutes sur la peau, quelques heures dans les sécrétions trachéales séchées, 12 heures sur les mouchoirs, les vêtements, les papiers et plusieurs jours sur des surfaces inertes (poignées de portes, plans de travail…).

    Contagiosité du Covid-19 et du virus de la grippe

    Le nombre moyen de personnes auxquelles un malade risque de transmettre la maladie (R0: basic reproductive ratio) se situe pour le Covid-19 entre 2 et 3. Le coronavirus est très contagieux car il est nouveau et la population mondiale n’y a jamais été exposée. Les humains n’ont pas de défenses immunitaires locales et générales. Une fois qu’une masse suffisante de citoyens est contaminée, l’évolution est alors exponentielle.

    Le nouveau coronavirus découvert en Chine en décembre 2019 progresse à grande vitesse dans le monde. Le 26 mars 2020, il s’est répandu sur les cinq continents et a touché près de 182 pays, plus de 474 000 personnes et causé plus de 21 300 décès. Il s’agit donc d’une pandémie.

    Le taux de létalité qui est le nombre de morts rapporté au nombre de personnes infectées et diagnostiquées positives par un test de biologie est de 2 à 3,4 %. En Corée du Sud le pourcentage de létalité est de 0,7 % car le dépistage de la maladie est important et révèle les formes asymptomatiques.

    La létalité est également basse en Allemagne. Le taux de létalité tient à la politique de dépistage du virus dans la population. C’est un indicateur de la gravité de la maladie.

    La grippe "espagnole" a une origine asiatique. Une atteinte pulmonaire dite  pneumonie des Annamites a débuté en Indochine chez les Annamites en 1917. Elle aurait été introduite en France par l’arrivée de soldats indochinois.

    En janvier 1918 le virus gagne les États-Unis. Il est décrit dans le comté de Haskell au Kansas. Le 5 mars 1918 la grippe est présente dans le camp Funston de Fort Riley. Elle se développe parmi les troupes en partance pour l’Europe. Il est dit que la grippe "espagnole" est 30 fois plus mortelle que la grippe classique. On décrit des épidémies importantes dans les villes de Boston, Philadelphie…

    Elle va débarquer en France avec les troupes américaines les 26 et 27 juin 1918: Bordeaux, Brest, Nantes, Saint-Nazaire…

    L’épidémie a été très sévère en Europe d’août à novembre 1918, avec une reprise en février et mars 1919 et en juin 1920.

    Le taux de mortalité était élevé pour une population mondiale de 1,8 milliard d’habitants en 1918. La létalité n’a pas pu être chiffrée. La grippe "espagnole" a causé entre 20 à 50 millions de morts dans le monde dont plus de 220 000 décès en France.

    Pour le virus de la grippe le R0 est de l’ordre de 1 à 2, proche de celui du Covid-19 qui est de 2 à 3.

    Diagnostic biologique de l’infection

    Le virus responsable de l’infection à Covid-19 a été découvert en Chine le 7 janvier 2020. Un test de diagnostic du coronavirus par une technique de biologie moléculaire a été rapidement mis en place (recherche d’ARN par RT-PCR).

    Des études sérologiques avec détection des anticorps sériques spécifiques du Covid-19 permettront de connaitre l’étendue de l’épidémie ainsi qu’une meilleure compréhension de sa virulence. Ces études permettront de connaitre le pourcentage de personnes infectées, inclus les formes asymptomatiques, et un chiffrage plus juste du taux de mortalité du Covid-19.

    En 1918 il n’y avait pas de test de dépistage de l’infection grippale, le diagnostic était clinique. En 1918 on ne connaissait pas le virus de la grippe. C’est en 1933 que W. Smith, C. Andrews, P. Laidlaw (MRC Angleterre) le découvrent.

    Gestion de la pandémie

    La gestion des épidémies à Covid-19 est nationale. Les moyens financiers utilisés pour réduire la mortalité sont très importants dans les pays industrialisés.

    Les mesures prises pour éviter la contamination par le Covid-19 sont le confinement, le lavage des mains et des surfaces pouvant être contaminées, et le port du masque dans certaines circonstances.

    En France, la gestion de l’épidémie de la grippe "espagnole" en 1918 et 1919 a été municipale ou régionale. Elle n’était pas coordonnée au plan national. Le confinement était recommandé ainsi que des mesures d’hygiène: masque, lavage des mains, désinfection des lieux publics. Dans certaines villes des cinémas, théâtres, écoles ont été fermés…

    La Première Guerre mondiale en 1918 captait toutes les énergies. Les usines de guerre ne pouvaient pas être mises à l’arrêt. Des erreurs ont été commises: les soldats au front infectés par le virus de la grippe étaient rapatriés dans les garnisons et les hôpitaux militaires. Le confinement des militaires infectés n’existait pas.

    L’armistice du 11 novembre 1918 a mis fin à la communication sur la grippe qui faisait rage mais on fêtait la fin de la guerre. Le virus a fait le tour de la Terre en six mois.

    Traitement des patients infectés

    Actuellement le traitement de l’inconfort provoqué par une infection bégnine à Covid-19 est le paracétamol. Ce médicament est un antalgique et un antipyrétique. Plusieurs études in vitro et in vivo sont en cours pour évaluer les médicaments antiviraux. L’objectif est d’obtenir un médicament actif contre le coronavirus et présentant le moins d’effets secondaires chez le patient.

    Plusieurs pays contribuent à ces études, des budgets très importants y sont consacrés. Le traitement antibiotique n’est utilisé qu’en cas de surinfection bactérienne.

    Les traitements pendant l’épidémie de grippe "espagnole" étaient hétérogènes et peu efficaces : quinine, aspirine, argent, or colloïdal, arsenic, essais de sérums et de vaccins de l’IPP, ventouses, mais aussi rhum et saignées… Il n’existait pas de traitements antibiotiques pour soigner les surinfections bactériennes, ni d’assistance respiratoire mécanique dans les hôpitaux.

    Actuellement deux médicaments antiviraux sont efficaces sur le virus de la grippe A (H1N1) : l’oseltamivir (Tamiflu® – laboratoire Roche) et le zanamivir (Relenza® – Laboratoire GlaxoSmithKline). Ils doivent être administrés au début de l’infection grippale.

    Recherche d’un vaccin

    La recherche d’un vaccin est en cours pour le Covid-19. L’objectif est d’obtenir des structures moléculaires virales capables après injection d’induire une réponse immunitaire par la production d’anticorps. Cette réponse immunitaire doit permettre de neutraliser le virus lors d’une infection. Une année minimum sera probablement nécessaire à la mise au point de ce vaccin.

    Au début du XXe siècle il n’y avait pas de vaccins efficaces contre la grippe.

    Depuis 30 ans il en existe un pour lutter contre les grippes de type A et de type B. Il est actualisé chaque année car il prend en compte des mutations de l’ARN. La vaccination ne présente aucun effet secondaire.

    Malgré les campagnes nationales, la vaccination en France est insuffisante chez les personnes de plus de 65 ans. Elle réduit pourtant fortement la létalité de la maladie.

    Synthèse

    Les pandémies à Covid-19 et à virus H1N1 de la grippe "espagnole" présentent des similitudes. Les agents responsables sont des virus à ARN, très contagieux, à tropisme ORL et pulmonaire.

    L’origine des deux virus est un animal. Les virus diffusent en quelques mois au plan mondial. Aucune immunité n’existe chez les humains avant le début de l’infection, la population est donc vulnérable.

    Pour la grippe "espagnole" les personnes les plus vulnérables étaient les jeunes adultes.

    Pour le Covid-19, les plus fragiles sont les personnes d’âge mûr et celles qui sont atteintes de co-morbidité.

    Par Gérald Aubert

    Ancien Microbiologiste Chef de Service au CHU de Saint-Etienne. MD, PhD.

     

    https://www.contrepoints.org/2020/04/01/367596-peut-on-comparer-le-coronavirus-a-la-grippe-"espagnole"

     

    Nouveau: les enfants deviennent de plus en plus maladies et décèdent. Cf.; le nourrisson de 6 semaines aux USA

  • Une avancée scientifique majeure dans la SEP PP, la SLA, etc

     

    http://www.biotine-sep.com/infos/index.html

  • Nettoyage des surfaces infectées

    De nombreuses surfaces peuvent être contaminées par le nouveau coronavirus, responsable de la pandémie actuelle qui fait rage à travers le monde. Mais alors, combien de temps le coronavirus peut-il survivre sur des surfaces inertes? Et sur quel type de surface survit-il le plus longtemps? Est-ce possible de s’en débarrasser avec des produits ménagers que l’on trouve dans les grandes surfaces? Lesquels faut-il utiliser pour nettoyer l’intérieur de son logement dans le but d’enrayer la propagation de la maladie? R

    Le coronavirus peut survivre sur des surfaces jusqu’à 9 jours (voire jusqu’à 17 jours), et durant quelques heures dans l’air. Actuellement, nous savons également que les particules virales se propagent par la salive, les fluides éjectés par les poumons ainsi que les excréments. Il est donc extrêmement facile pour une personne infectée de propager les particules virales en toussant, en touchant d’autres personnes ou en éjectant le virus sur diverses surfaces.

    Mais que devons-nous et pouvons-nous faire pour l’éliminer?

    Deux études récentes ont analysé la durée de survie des coronavirus sur différentes surfaces: la recherche a examiné un certain nombre de virus, y compris SARS-CoV-2, causant la maladie COVID-19. Les scientifiques ont constaté que les temps de survie variaient selon le type de surface.

    En effet, SARS-CoV-2 a survécu le plus longtemps sur de l’acier inoxydable et le plastique (9 jours), et les temps de survie les plus courts (1 jour) ont été constatés sur le papier et le carton.

    Bien qu’avec le temps la quantité de particules virales diminue, il reste très inquiétant de constater que ces dernières puissent survivre plusieurs jours sur certaines surfaces communes.

    Voici quelques produits que vous avez peut-être déjà chez vous et qui pourraient vous aider à éliminer le nouveau coronavirus des surfaces:

    Le savon et l’eau

    Le savon et l’eau seront vos premières armes pour combattre le coronavirus. Il faut savoir que le détergent contenu dans le savon interférera avec les graisses se trouvant dans l’enveloppe du virus (bien que les coronavirus semblent ne pas avoir beaucoup de graisses), et permettra ainsi d’éliminer le virus des surfaces après rinçage avec de l’eau.

    L’eau de javel

    L’ingrédient actif de l’eau de javel, soit l’hypochlorite de sodium, est très efficace pour tuer le virus: assurez-vous de laisser l’eau de Javel agir pendant 10 à 15 minutes sur la surface à nettoyer, puis essuyez là avec un chiffon propre.

    L’eau de Javel permet de détruire l’acide ribonucléique (ARN) du virus.

    Une amie médecin me disait qu'il lui était difficile de trouver de la Javel, qui, on le sait, est très efficace: je lui ai donné mon tuyau: Domestos, le gel W.C. à la javel que l'on peut utiliser sur toutes les surface (et même, je m'en sers pour  blanchir une marmite en émail blanc à l'intérieur d'icelle et de ma cafetière en émail où je me fais du bon café, très odorant, et sans bisphénol; rincer largement).

    L’alcool chirurgical

    L’alcool chirurgical est principalement constitué d’alcool éthylique, et il a été démontré que l’éthanol élimine les coronavirus en 30 secondes environ. Comme l’eau de Javel, l’alcool chirurgical détruit la protéine et l’ARN qui composent le virus.

    Humidifiez un chiffon avec de l’alcool chirurgical propre et frottez-le sur une surface à nettoyer. Comme il s’évapore, vous n’aurez pas besoin de l’essuyer à nouveau.

    Les lingettes imprégnées

    Voir aussi la note que j'ai indiquée auparavant. J'ai “inventé“ ces lingettes il y a plus de 20 ans!!!

    L’ingrédient actif des lingettes imprégnées pour nettoyer les surfaces est un antiseptique: généralement du chlorure de benzalkonium. (à acheter en pharmacie… si vous en trouvez!)…

    Ces lingettes permettent d’éliminer physiquement les germes par la pression que vous appliquez lorsque vous les utilisez (les germes se fixent sur la lingette).

    Ces lingettes laissent également une couche d’antiseptique sur la surface nettoyée, très efficace pour tuer les germes. Il faut savoir que les antiseptiques agissent en perturbant les graisses dans les cellules pathogènes.

    Cependant, jusqu’à présent, aucune étude précise ne prouve que les antiseptiques tuent les coronavirus humains.

    Le désinfectant pour les mains

    Le principal ingrédient des désinfectants pour les mains efficaces contre SARS-CoV-2 est l’éthanol. CEPENDANT, il est très important de connaître sa concentration dans le désinfectant, afin que ce dernier soit réellement efficace: la concentration d’éthanol doit être supérieure ou égale à 70%.

    N’oubliez pas d’aérer

    Vous pouvez également vous assurer d’aérer régulièrement les espaces dans lesquels vous passez du temps (votre chambre, le salon, etc.). Une personne infectée produira des milliers de minuscules gouttelettes qui contiennent le virus chaque fois qu’elle tousse.

    Il est important de savoir que dans l’air, SARS-CoV-2 peut survivre jusqu’à trois heures. Ainsi, en ouvrant la fenêtre, vous pouvez renouveler l’air, disperser les gouttelettes présentes, et réduire la quantité de virus dans l’air, ce qui réduira le risque d’infection pour les autres personnes présentes.

    Désinfection des masques chirurgicaux

    Voir ma note précédente

    Mettre le masque -bien étiré- sur la plaque du four et faire “cuire“ 20 mn à 70°… pas la peine de faire plus haut; cette température est largement suffisante.

    Sources: New England Journal of Medicine, HIS (Healthcare Infection Society)

    et moi-même

  • Nouvelle vague

    La Chine ne signale aucun nouveau cas national de COVID-19, mais les experts craignent une deuxième vague

    La Commission nationale de la santé en Chine a signalé qu’aucun nouveau cas de SARS-CoV-2 transmis au sein du pays n’était survenu depuis le mercredi 18 mars, soit deux jours. Il s’agit de la toute première fois que ce chiffre est nul en Chine depuis le début de l’épidémie, en décembre 2019.

    Cependant, la menace d’infection n’est peut-être pas terminée pour le pays, car 39 nouveaux cas parmi des personnes récemment rentrées en Chine ont été confirmés comme infectés. Les experts mettent donc en garde contre une possible deuxième vague.

    En dehors de Wuhan, l’épicentre de la pandémie, dans la province chinoise du Hubei, aucun nouveau cas indigène confirmé n’a été signalé pendant 13 jours consécutifs. Le nombre de nouveaux cas dans la ville de Wuhan était très bas la semaine dernière, pour finalement tomber à zéro mercredi. Cela signifie donc que, depuis le 18 mars, dans tout le continent chinois, l’augmentation des transmissions nationales avait été réduite à zéro.

    Ces chiffres contrastent fortement avec ceux observés il y a un mois, où plusieurs milliers de nouveaux cas étaient confirmés chaque jour. À présent, la principale inquiétude des autorités du pays est d’éviter que des personnes contaminées venues de l’étranger créent une deuxième vague épidémique.

    À Huanggang, une ville voisine de Wuhan, qui à un moment donné montrait le deuxième plus grand nombre de cas confirmés, aurait à présent libéré ses deux derniers patients guéris de COVID-19.

     

    Depuis le début de l’épidémie, à la fin du mois de décembre 2019, la Commission nationale de la santé en Chine a déclaré avoir reçu 80’928 rapports de cas confirmés, dont 3245 décès et 70’420 patients guéris et sortis de l’hôpital.

    Depuis le 23 janvier 2020, plusieurs villes de Chine qui ont été mises en quarantaine et la nouvelle de la réduction des cas de transmission au cœur du pays ont entraîné une levée partielle de la quarantaine de masse, permettant aux résidents des zones à faible risque de quitter la province du Hubei pour aller travailler.

    Les risques d’une deuxième vague

    Tandis que les mesures se lèvent, les experts avertissent que la maladie pourrait bien provoquer une deuxième vague. En effet, ayant infecté moins de 1% de la population lors de sa première vague, la plupart des Chinois n’ont pas contracté la maladie et pourraient toujours le faire.

    Et l’une des menaces les plus immédiates concernant une deuxième vague en Chine vient des " cas importés ". En effet, bien que le nombre de nouveaux cas au sein du pays fût de 0 mercredi dernier, la Chine a tout de même confirmé 39 nouveaux cas importés le même jour, pour un total de 228 cas confirmés qui ont été importés de l’étranger.

    "Ça va continuer à brûler. Le virus est toujours présent", a déclaré Michael Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease Research and Policy à l’Université du Minnesota, aux États-Unis. " Nous nous attendons à ce qu’il s’infiltre à nouveau en Chine de par le reste du monde ", a-t-il ajouté.

    Basculement de l’épicentre de l’Asie à l’Europe

    À l’heure actuelle, le total des décès en Italie (soit 4000) a dépassé hier, jeudi 19 mars 2020, celui enregistré en Chine, qui s’établit désormais à 3248 morts.

    En Chine, les autorités sanitaires restent donc à l’affût. Le risque de voir une nouvelle vague de contaminations venues cette fois d’Europe, du Moyen-Orient ou d’Amérique, est important. " Dans de nombreux pays, la quantité de cas confirmés peut être considérée comme explosive. Si nous n’adoptons pas de mesures strictes (…), je crains que tous les efforts de précaution déployés au cours des deux derniers mois soient vains ", a averti mardi 17 mars la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam.

    Source : Commission nationale de la santé en Chine

     

  • Dans les quartiers "émotifs"

    Lutte contre la contamination: la police reçoit l’ordre d’éviter certains "quartiers sensibles"

    La lutte contre le covid-19 est une épreuve pour les forces de l’ordre. En Seine-Saint-Denis (93), les verbalisations s’accumulent, mais la police a, selon nos sources, l’ordre d’éviter certains quartiers sensibles dans le département voisin des Hauts-de-Seine (92). Au risque d’y voir la contamination progresser?

    La hiérarchie policière peine-t-elle à définir une stratégie d’application pour contrer les contaminations dans les quartiers sensibles? Si les policiers ont reçu pour instruction de durcir le ton en Seine-Saint-Denis (93) et d’emmener en garde à vue les resquilleurs à la troisième verbalisation pour irrespect du confinement, les patrouilles ont, dans d’autres départements, explicitement reçu l’ordre d’éviter certaines zones.

    Des sources au sein de la police en région parisienne ont communiqué à Sputnik des instructions relatives au maintien de l’ordre dans les Hauts-de-Seine (92). Selon le document auquel nous avons eu accès, les policiers "éviteront les quartiers sensibles comme Pablo Picasso, Petit Nanterre, Zilina ou Vieux Pont". Ils ne devraient donc voir aucun contrôle policier… au risque d’y voir la contamination progresser.

     

    fr.sputniknews.com