Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Opinions - Page 104

  • L'effet nocebo, conséquence étonnante de l'affaire du Levothyrox

    L’explosion de plaintes contre le Levothyrox met au jour l'effet nocebo dont l’explication se trouve au fond du cerveau humain.

    Dans l'affaire du Levothyrox, sur 3 millions de malades, 62 ont saisi la justice. Mais 9.000 ont signalé crampes, maux de tête ou pertes de cheveux depuis l'arrivée de la nouvelle formule, fin mars. Etrangement, les cas ont explosé cet été, à la suite de la médiatisation de l'affaire. Selon certains spécialistes, une ­partie d'entre eux relèverait d'un effet nocebo ("je nuirai", en latin). L'effet nocebo? C'est le versant négatif du placebo, "son diable", résume le psychiatre Patrick ­Lemoine*. Le mécanisme est identique: c'est l'effet induit par la prise d'un médicament, qui n'est pas lié à son action pharmacologique mais provoque des symptômes réels et nocifs. La crainte du malade, nourrie par son expérience, sa croyance dans le discours du médecin, du voisin ou des médias, modifie l'activité du traitement. "Les réseaux sociaux amplifient la suspicion. Mais en général, l'expression du nocebo décroît dans le temps", relève Jean-François Bergmann, chef du département de médecine interne à l'hôpital Lariboisière, à Paris. A Hongkong, l'anorexie a explosé dans les années 1990 après la médiatisation de cette pathologie, invisible jusqu'alors.

    L'effet nocebo se perçoit au quotidien. Scruter la liste d'effets secondaires sur la notice d'un médicament peut suffire à déclencher un symptôme ; c'est aussi l'effet "blouse blanche", qui fait bondir la pression artérielle dans le cabinet du médecin. Des chercheurs anglais l'ont montré dans une étude sur les statines, menée sur cinq ans et 10.180 patients, parue en mai dans The Lancet. Ils se sont penchés sur les douleurs musculaires perçues comme des effets secondaires de cet anticholestérol controversé. Lorsque les patients ignorent le traitement qu'ils reçoivent (atorvastatine ou placebo), ils affichent le même taux de douleurs. Mais lorsqu'ils se savent sous statine, la présence de symptômes est supérieure de 41% à ceux du groupe placebo! La seule crainte d'éprouver des effets indésirables peut provoquer l'augmentation des douleurs, conclut l'équipe.

    François Gueyffier, du service de pharmacologie clinique des Hospices civils de Lyon, cite l'exemple de l'IEC, un traitement de l'hypertension: "Chez 5% des patients, ce traitement entraîne une toux assez ­sévère. Or, si l'on mène une étude visant à identifier spécifiquement combien de patients sont sujets à cette toux, ils seront 20 à 30% à s'en plaindre." A Lariboisière, Jean-François Bergmann évoque le cas du traitement de la sclérose en plaques. Une injection régulière d'interféron peut entraîner un syndrome proche de la grippe (fièvre, frissons). Lors d'une étude, la moitié de ses patients ont reçu le médicament, l'autre du sérum physiologique. "Or 23% de ceux-ci ont quand même décrit des symptômes grippaux. Parce que la notice d'information de l'essai indiquait que l'interféron génère ces symptômes."

    "Une information éclairée, avec un éclairage tamisé"

    Ce ne sont pas des malades imaginaires. "C'est toute la puissance du cerveau", insiste François Gueyffier. L'effet nocebo est notamment lié à la sécrétion de dopamine et d'opioïdes qui influent sur la perception de la douleur. "Le nocebo, c'est un médicament qu'on fabrique soi-même, avec ses effets secondaires", résume le psychiatre Patrick Lemoine. "Si je vous prescris de l'aspirine en vous alertant sur le fait que cela peut perforer l'estomac, votre organisme est en alerte et fabrique du cortisol. Or cet excès de cortisol, lié à votre peur, peut perforer votre estomac."

    La qualité de l'information délivrée au malade se révèle cruciale. "Etre exhaustif sur les effets indésirables, c'est terrorisant. Si on ne l'est pas, on nous accuse de cacher des choses. C'est un peu insoluble", ajoute Jean-François Bergmann. Critique sur le manque de réactivité de l'agence du médicament sur le Levothyrox, il juge que la solution réside dans la relation de confiance entre soignant et malade: "Il faut fournir une information éclairée, mais avec un éclairage tamisé." En d'autres termes, insiste François Gueyffier, hiérarchiser les effets et entendre le patient s'il ne supporte pas le médicament.

    En janvier, 11 vaccins de petite enfance seront obligatoires. Si médias, médecins et autorités ne font pas œuvre de pédagogie, le psychiatre Patrick Lemoine parie déjà sur l'effet nocebo, avec un boom en perspective d'effets secondaires signalés.

    * Le Mystère du nocebo (Odile Jacob).

    Le psychiatre devrait arrêter de fumer sa moquette. J'ai une amie qui prend du Lévo machin depuis un an et demi… et depuis ce printemps, elle se traînait, n'avançant plus aussi bien, une fatigue intense inimaginable; de plus, elle ne dormait plus du tout et je parle par des douleurs….

    C'est en entendant parler de toutes les femmes qui se plaignaient des effets secondaires de ce médicament qu'elle a pu, enfin, savoir d'où provenaient ces symptômes invalidants.

    Alors, raconter l'explosion des nocébo… je rigole!

     

  • “Du haut de ces taux zéro, 5 000 ans d’histoire vous contemplent“!

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    Si nous faisons un peu d’histoire, et de théologie aussi, rien qu’un peu, de quoi va-t-on se rendre compte rapidement?

    Que depuis l’invention de la monnaie, on fait de l’argent avec de l’argent.

    Pour faire de l’argent avec de l’argent, rien de plus simple car depuis la nuit des temps, le monde s’est divisé en deux catégories: les cigales d’un côté, qui chantent tous l’été, et les fourmis, qui patiemment entassent, économisent, travaillent.

    Vous connaissez l’histoire, enfin la fin de cette fable, quand l’hiver vient, la cigale devient emprunteuse, et la fourmi, excédentaire, peut donc lui prêter.

    La fourmi, qui n’est pas non plus uniquement philanthrope, veut bien avancer un peu de sous à notre cigale mais en échange, il faudra lui rembourser un peu plus. Cela s’appelle le taux d’intérêt.

    L’usure même, dans certaines religions, ou faire de l’argent avec l’argent, est interdit ou très mal vu. C’est le cas pour l’islam et cela a donné les principes de la finance dite "islamique"; pour les chrétiens et les catholiques en particulier, cela sent encore le souffre et le souffle du diable, l’argent reste sale, même si la religion permet le prêt et le taux d’intérêt.

    Pourquoi vous parler de cela? Parce que du coup, depuis très longtemps, l’argent en excédent et pouvant être prêté avec un taux d’intérêt a permis de laisser des traces dans l’histoire, dans nos archives.

    En réalité, nous savons depuis 5 000 ans quel est le prix de l’argent, quel est le taux d’intérêt moyen, et 5 000 ans c’est pas mal pour se donner une idée de la tendance.

    Pour faire simple, le prix de l’argent c’est 10% depuis la nuit des temps!

    C’est un article du Business Insider qui a fait cette petite synthèse passionnante des taux d’intérêt à travers les âges. Et c’est très instructif évidemment sur l’époque que nous vivons aujourd’hui.

    • Mésopotamie (3000 av. J.-C.): 20%
    • Babylone, selon le Code de Hammourabi en 1771 av. J.-C.: 20%
    • Après la conquête perse de Babylone par le roi Cyrus en 539 av. J.-C.: plus de 40%
    • Grèce, au temple de Délos en 500 av. J.-C.: 10%
    • Rome, selon la Loi des 12 tables en 443 av. J.-C.: 8,33%
    • Athènes et Rome, durant la période des 2 premières guerres puniques (300-200 avant J.-C.): 8%
    • Rome en l’an 1 après J.-C.: 4%
    • Empire romain sous Dioclétien en 300: 15% (estimation)
    • Empire byzantin sous Constantin (325): 12,5% maximum
    • Empire byzantin, code de Justinien (528): 8% maximum
    • Cités-États italiennes en 1150: 20%
    • Venise dans les années 1430: 20%
    • Venise dans les années 1490: 6,25%
    • Hollande, au début de la Guerre de 80 ans dans les années 1570: 8,13%
    • Angleterre dans les années 1700: 9,92%
    • États-Unis, en Floride de l’Ouest annexée par les États-Unis dans les années 1810: 7,64%
    • États-Unis, durant la Seconde Guerre mondiale: 1,85%
    • États-Unis durant l’administration Reagan (années 80): 15,84%
    • États-Unis en septembre 2015: 0-0,25%

    Qu’est-ce que cela nous dit sur notre situation actuelle?

    Que même si tout le discours lénifiant des plus hautes autorités financières, économiques et politiques du monde vous disent que tout va très bien, que la situation est sous contrôle et qu’ils prennent soin de votre argent, la réalité factuelle, froide, c’est que JAMAIS dans l’histoire humaine et depuis que l’écriture existe, c’est-à-dire avec 5000 ans de recul, JAMAIS, mes amis, je dis bien JAMAIS, les taux n’ont été négatifs. Pire: JAMAIS les taux moyens n’ont été durablement tellement en dessous de 10% !!

    Cela signifie très clairement que nous ne sommes pas dans une période normale mais dans l’exception.

    Généralement, quand l’exception prend fin, la fin, pour celles et ceux qui n’avaient pas compris, est douloureuse. Alors, protégez-vous!

    https://insolentiae.com/du-haut-de-ces-taux-zero-5-000-ans-dhistoire-vous-contemplent-ledito-de-charles-sannat/

    Lire la suite

  • Assez de repentance!

    dehors les débiles!

    Il n’y a pas de descendants des esclaves, castrés, de la traite arabo-musulmane pour demander repentance

    Il y avait longtemps que l’on n’entendait plus la voix de Louis-Georges TIN, président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires).

    Il s’adresse aujourd’hui à la France.

    Non pas pour dénoncer le comportement criminel des descendants de ces esclaves noirs tout récemment, à Saint-Martin notamment, mais pour exiger que l’on débaptise en France tous les lieux et édifices rendant hommage à Jean-Baptiste Colbert qui, selon lui, serait le principal responsable de l’esclavage atlantique puisque auteur de ce " monstrueux " code noir, présenté à l’Assemblée Nationale.

    Il souhaite que certaines "statues de la honte" soient remplacées par ceux ayant lutté contre l’esclavage et le racisme.

    Ne sait-il pas qu’en tout premier lieu ceux qui ont lutté contre l’esclavage sont la France et les Français ?

    Que l’esclavage fut aboli en France en 1848, entraînant l’abolition également à l’Algérie et à la Tunisie ?

    Alors que l’Arabie Saoudite ne l’a aboli qu’en 1962, la Mauritanie en 1980 et qu’il se poursuit toujours de nos jours dans certains territoires musulmans qu’il connait parfaitement !

    Qu’il me soit permis de rappeler à Louis-Georges TIN la véritable histoire de l’esclavage.

    S’il est vrai que l’esclavage peut être considéré comme un crime contre l’humanité il ne faudrait tout de même pas se tromper de coupable pour ce crime. Il s’agit en tout premier lieu des Arabes et non des européens, comme nous allons le démontrer!

    La traite négrière n’a pas été une invention de l’Europe, loin s’en faut et quoi que certains en pensent!

    Ce sont les Arabo-musulmans qui sont à l’origine de cet esclavage et ce sont les seuls qui l’ont pratiqué dès le 7e siècle et jusqu’au vingtième, donc durant près de 1300 ans et cela n’a pas cessé de nos jours !

    Alors que la traite atlantique n’a duré que de 1660 à environ 1800.

    Durant des siècles seuls les captifs africains furent soumis aux traitements abominables que leur réservaient les arabo-musulmans.

    Avec la complicité des " roitelets " noirs qui vendaient leurs sujets, le continent noir a été saigné à blanc durant 13 siècles et ce sont des millions d’esclaves noirs qui furent enlevés. Les femmes âgées et les vieillards étaient massacrés, les autres garrottés et retenus par un collier de fer qui creusait les chairs tout au long de ce trajet interminable pour ces malheureux au cours duquel les pertes dépassaient les 20%.

    Nombreux furent les esclaves réservés à la surveillance des harems et ils subissaient au préalable le supplice de la castration. Les autres étaient affectés, pour les plus chanceux, à des tâches domestiques ou agricoles, pour les plus malchanceux, si c’était possible, au travail forcé dans les mines de sel et d’or.

    Les Arabes exigeaient que les esclaves n’aient pas de descendance en terre d’Islam et cela expliquait la castration des noirs, tout d’abord, puis, plus tard, des européens. Il ne fallait pas qu’ils se reproduisent et les chances de survies à ce supplice effroyable étaient plus que minimes, 70 à 80 % mouraient et cela explique qu’il n’y ait aucun descendant de ces esclaves, noirs ou européens, pour réclamer justice.

    Quant aux "femelles", les plus belles remplissaient les harems et les autres rejoignaient le troupeau des bonnes à tout faire ou gardiennes de troupeaux de chèvres.

    Le grand historien arabe Ibn-Khaldoum, écrivait: "Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres et cela en raison d’un degré inférieur d’humanité. Leur place était plus proche du stade animal".

    Après les dizaines de millions de nègres ce fut le tour des européens : 8 à 10 millions de victimes de cette barbarie.

     

    Il n’y a jamais eu de mouvements abolitionnistes dans le monde arabo-musulman. L’Arabie Saoudite n’a officiellement aboli l’esclavage qu’en 1962, la Tunisie et l’Algérie en 1846 et la Mauritanie en 1980.

    C’est dans l’objectif de mettre fin à cette piraterie et de libérer les esclaves que la France a conquis cette terre qui ne s’appelait pas encore Algérie en 1830.

    ll ne s’agit nullement de faire l’apologie de l’esclavage mais d’un simple constat.

    Cette mise au point faite sur le sujet concernant l’origine de la traite négrière, intéressons-nous à présent à la traite atlantique.

    Si le commerce négrier fut au long de ces treize siècles bien plus dévastateurs que la traite atlantique, vous l’avez compris : c’est d’abord par sa durée, par son ampleur et par sa cruauté. Ils n’existent plus de descendants, ni noirs, ni blancs.

    En revanche,  les descendants d’esclaves commercialisés par les européens se comptent par millions et peuvent revendiquer et exiger repentance et indemnisations et cela ils le doivent à la facilité de reproduction non seulement acceptée par leurs maîtres blancs mais même encouragée, non pas pour des raisons humanitaires bien évidemment, mais uniquement économiques et financières.

    En définitive, les européens, accusés à tort, sont loin d’être les responsables de la misère, de la pauvreté et des retards de développement actuels de l’Afrique.

    En les privant d’une liberté qui les aurait sans doute vu mourir avant trente ans, soit d’épidémies, soit à l’issue de guerres tribales, l’esclavage leur a permis de survivre. Ils ont fondé des familles, eurent de nombreux enfants qu’ils ont pu élever et leur population s’est développée et s’est multipliée. Ils sont aujourd’hui près de cent millions sur notre planète Terre.

    Bien sûr ils ont été exploités, bien sûr ils ont travaillé dur, bien sûr ils n’étaient pas "libres", mais le résultat de tous ces "bien sûr" c’est le peuple noir américain actuel et les descendants d’esclaves résidant dans les DOM-TOM, en Amérique du Sud et partout dans le monde.

    Alors je pose la question: Qui devrait réclamer repentance au nom de l’esclavagisme?

    Les descendants des Africains de la traite atlantique ou ceux des esclaves "noirs" et "blancs" de la traite arabo-musulmane?

    Il est vrai que personne ne réclame justice et repentance pour ces derniers et pour cause!

     

    Lire la suite

  • Des traces de glyphosate trouvées dans des produits de consommation courante

    Sur ce coup-là, Mesdames et Messieurs les agriculteurs, je ne suis pas d'accord avec vous!

    Sur 30 produits de consommation courante analysés, 16 contenaient des traces de cet herbicide controversé.

    L'ONG Générations futures a fait analyser 30 produits de consommation courante. Elle publie ses résultats jeudi 14 septembre : sur 30 produits, 16 renferment contiennent des traces de l'herbicide.

    Le glyphosate est le principal actif du Roundup. Il s’agit d’un herbicide non sélectif, découvert en 1970 par un chimiste de Monsanto. C’est l’herbicide le plus utilisé dans le monde.

    Des membres de l’ONG ont acheté des produits dans deux supermarchés français : paquets de lentilles, de pois cassés, pâtes, biscottes, céréales pour le petit-déjeuner.

    Il y a surtout des traces de glyphosate dans les céréales (Muesli Alpen Swiss, Weetabix Original, Muesli Jordan Country crisp, Country store Kellogs, Granola flocons d'avoines grillés aux pommes Jordans, All Bran Fruit'n Fibre Kellogs) ainsi que dans les lentilles (Lentilles vertes Vivien Paille et Lentilles blondes Leader Price) et les pois chiches (Pois chiches St Eloi et Pois chiches Leader Price).

    Les taux relevés peuvent atteindre 2 microgrammes/kg d'aliment. L'ONG estime que cela pose à terme un risque pour l’organisme.

    L’Agence internationale de recherche sur le cancer, qui dépend de l’OMS, a classé le glyphosate « cancérogène probable » en 2015. La Californie lui a emboîté le pas en 2017, mais pas l’EFSA en Europe, ni l’EPA aux Etats-Unis, ni l’Autorité canadienne de régulation des pesticides, ni l’Agence de sécurité alimentaire du Japon, des positions contrastées qui reflètent des interprétations divergentes des données scientifiques.

    En juillet 2017, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour 10 ans de la licence du glyphosate.

    Source : Générations futures

  • "La crétinisation des mieux éduqués est extraordinaire"

    Libération

    Pour l’historien Emmanuel Todd, la vraie fracture n’est aujourd’hui plus sociale, mais éducative. Et la démocratie est vouée à disparaître en Europe.

    Il dit avoir voulu "revenir au plaisir de l’observation historique". Mais avec Où en sommes-nous? (Seuil), l’historien et démographe Emmanuel Todd se fait aussi le chroniqueur - pessimiste - de notre actualité, qu’il entend replacer dans le temps long. "Notre modernité, écrit-il, ressemble fort à une marche vers la servitude."

    Trump, Brexit, Macron. Vous analysez les bouleversements au sein des démocraties moins comme les résultats d’une fracture sociale que d’une fracture éducative…

     Nous vivons une phase décisive: l’émergence pleine et entière d’une nouvelle confrontation fondée sur les différences d’éducation. Jusqu’ici, la vieille démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse mais très peu de gens avaient fait des études supérieures. Cela impliquait que les gens d’en haut s’adressaient aux gens simples pour exister socialement - même les dominants et même la droite. On a cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant dans l’émancipation, l’esprit de Mai 68 finalement. Mais on n’a pas vu venir le fait que tout le monde n’allait pas faire des études supérieures: selon les pays, entre 25% et 50% des jeunes générations font des études supérieures, et dans la plupart d’entre eux leur nombre commence à stagner. Les sociétés ont ainsi adopté une structure éducative stratifiée. "En haut", une élite de masse (en gros, un tiers de la population) qui s’est repliée sur elle-même: les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre entre eux. Symétriquement, les gens restés calés au niveau de l’instruction primaire se sont aussi repliés. Ce processus de fragmentation sociale s’est généralisé au point de faire émerger un affrontement des élites et du peuple. La première occurrence de cet affrontement a eu lieu en France en 1992 lors du débat sur Maastricht. Les élites "savaient", et le peuple, lequel ne comprenait pas, avait voté "non". Ce phénomène de fracture éducative arrive à maturité.

    La lutte des classes sociales est remplacée par la lutte entre les classes éducatives?

     Oui, même si revenus et éducation sont fortement corrélés. La meilleure variable pour observer les différences entre les groupes est aujourd’hui le niveau éducatif. Les électeurs du Brexit, du FN ou de Trump sont les gens d’en bas (même si le vote Trump a été plus fort qu’on ne l’a dit dans les classes supérieures), qui ont leur rationalité: la mortalité des Américains est en hausse, et même si les économistes répètent que le libre-échange, c’est formidable, les électeurs pensent le contraire et votent pour le protectionnisme.

    Les trois grandes démocraties occidentales ont réagi différemment à cet affrontement entre élite et peuple…

    En Grande-Bretagne, il s’est passé un petit miracle: le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires. C’est pour moi le signe d’une démocratie qui fonctionne: les élites prennent en charge les décisions du peuple. Ce n’est pas du populisme car le populisme, c’est un peuple qui n’a plus d’élites. David Goodhart, le fondateur de la revue libérale de gauche Prospect, parle de "populisme décent", une magnifique expression.

    Les Etats-Unis sont, eux, dans une situation de schizophrénie dynamique. Les milieux populaires, furibards et peu éduqués, ont gagné l’élection, une partie des élites l’a acceptée (Trump lui-même fait partie de l’élite économique et le Parti républicain n’a pas explosé) mais l’autre moitié de l’Amérique avec l’establishmentla refuse. C’est un pays où règne donc un système de double pouvoir: on ne sait plus qui gouverne.

    En France, nous sommes dans une situation maximale de représentation zéro des milieux populaires. Le FN reste un parti paria, un parti sans élites. Le débat du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en a été la parfaite mise en scène. A son insu, Marine Le Pen a exprimé l’état de domination intellectuelle et symbolique de son électorat qui est, de plus en plus, peu éduqué, populaire, ouvrier. La dissociation entre les classes sociales est à son maximum. L’absence de solidarité entre les groupes sociaux est typique de la dissociation d’une nation.

    La France insoumise est-elle une tentative de renouer le contact entre élite et peuple?

    Elle est le phénomène électoral intéressant de cette dernière élection. Il m’intéresse d’autant plus que je n’y croyais pas du tout! Les électeurs de Mélenchon sont jeunes comme ceux du FN. Mais ce qui est vraiment original dans l’électorat de Mélenchon, c’est son caractère transclassiciste. Ouvriers, employés, professions intermédiaires, diplômés du supérieur: toutes les catégories sociales y sont représentées. En ce sens, les progrès de La France insoumise ne seraient pas une nouvelle forme de gauchisme, mais exactement l’inverse: une certaine forme de réconciliation des catégories sociales et éducatives françaises. Reste à savoir si Mélenchon a dans la tête ce qu’il faut pour gérer une telle réconciliation.

    Et Emmanuel Macron?

    On ne peut pas savoir ce qu’il y a dans la tête de Macron: il est jeune et trop instable, son parcours professionnel l’a montré. Il est pour l’instant sur une trajectoire de conformisme absolu. Réformer, flexibiliser, accepter la gestion allemande de la monnaie… une direction qui amène inévitablement à un ou deux points de chômage supplémentaires en fin de quinquennat. Pour Macron, poursuivre dans cette voie, c’est accepter de disparaître politiquement à 40 ans. Une hollandisation éclair.

    Vous êtes un homme de gauche, comment voyez-vous sa situation aujourd’hui?

    Je ne suis pas très optimiste ! L’une des grandes faiblesses de la science politique est de réfléchir aux citoyens comme à des êtres abstraits. Mais quand on décrypte, comme je le fais, des variables sociologiques, on arrive à la conclusion qu’il existe un subconscient inégalitaire dans notre société. La stratification éducative, je l’ai dit, a provoqué une fermeture du groupe des éduqués supérieurs sur lui-même. La crétinisation politico-sociale des mieux éduqués est un phénomène extraordinaire. Le vieillissement de la population va aussi dans le sens d’une préférence pour l’inégalité. Que devient la démocratie quand les gens sont en moyenne beaucoup plus âgés et riches? Dans le logiciel de La France insoumise, il y a la révolte. Mais des révolutions au sens mélenchoniste dans un pays où l’âge médian de la population atteint les 40 ans, je n’en ai jamais vu. Les peuples qui font des révolutions ont 25 ans d’âge médian. La société française semble dans une impasse.

    Vous êtes de plus en plus critique sur l’Europe. Dans votre livre, vous craignez une dérive autoritaire du continent…

    Je suis arrivé au bout de ma réflexion. Comment exprimer ces choses-là gentiment… Je ne veux surtout plus adopter la posture du mec arrogant. Que se passe-t-il en Europe? L’Allemagne meurt démographiquement mais elle conserve un niveau d’efficacité économique et politique prodigieux. Elle a pris le contrôle de la zone euro. Je pense que les historiens du futur parleront du choix de l’euro comme d’une option stratégique inimaginable. Comme de la ligne Maginot en 1940. L’euro ne marche pas, mais il s’est installé dans les esprits pour des raisons idéologiques, et on ne peut pas en sortir. Autour de l’Allemagne, les pays latins sont en train de dépérir, avec des taux de chômage ahurissants, et les pays de l’Europe de l’Est ont vu chuter leur taux de natalité, signe d’une grande angoisse. Les inégalités sont plus fortes au sein de l’espace économique et social européen - entre les revenus allemands et roumains - qu’au sein du monde anglo-saxon qu’on dénonce toujours comme étant le summum de l’inégalité.

    Mais le but de l’Union est, à terme, de faire converger les conditions de vie…

    Les gouvernements élus dans les pays faibles ne peuvent plus changer les règles. Mais est-ce une surprise? Il faut étudier l’inconscient des sociétés européennes: il y a, dans la zone euro, une prédominance de régions dont la structure familiale traditionnelle était la famille souche, ce système paysan dans lequel on choisissait un héritier unique, et dont les valeurs étaient inégalitaires, autoritaires.

    Au fond, mon analyse des couches subconscientes de l’Europe retombe sur un lieu commun historique: qui, dans les années 30, aurait décrit l’Europe continentale comme le lieu de l’épanouissement de la démocratie libérale? Les berceaux de la démocratie sont le monde anglo-saxon et le Bassin parisien. Pour le reste, les contributions modernes à la politique de la zone euro, c’est Salazar, Pétain, Franco, Hitler, Dollfuss…

    Est-ce que ça condamne l’idéal européen?

    Compte tenu du potentiel anthropologique et post-religieux de l’Europe continentale, il aurait été ridicule de s’imaginer qu’après le repli anglo-américain de la zone, car c’est cela qu’on vient de vivre sur le plan géopolitique, une réelle démocratie pourrait perdurer. Ce qui réémerge aujourd’hui, ce sont les traditions propres du continent européen, et elles ne sont pas propices à la démocratie libérale. La France pourrait porter des valeurs démocratiques et égalitaires… mais la France n’est plus autonome.

    Le risque pour l’Europe, c’est l’autoritarisme?

    Même si la démocratie disparaît, ça ne veut pas dire qu’on va vers le totalitarisme, ni qu’on perd la liberté d’expression, et que la vie devient insupportable pour tout le monde. Mais ce qui est insupportable dans le stade post-démocratique actuel, c’est que la vie reste plutôt agréable pour les gens d’en haut tandis qu’une autre partie de la population est condamnée à la marginalité. Peut-être que le système explosera. Peut-être que la France retrouvera son autonomie et, comme les Britanniques, une façon de reformer une nation, avec ce que ça suppose de solidarité entre les classes sociales.

    Vous intervenez aujourd’hui en tant qu’historien, polémiste?

    Je suis beaucoup intervenu, parfois de manière polémique, dans le débat public. Mais, avec ce livre, j’ai voulu revenir au plaisir de l’observation historique, sans prendre partie. Je suis à la fois un citoyen qui s’énerve parce que je suis toujours dans le camp des perdants, et qu’à force, c’est agaçant, mais je suis aussi un historien. Et ce qui est bien, c’est que même quand le "citoyen" perd, l’histoire, elle, continue. Je pense que la démocratie est éteinte en Europe. Le gros de l’histoire humaine, ce n’est pas la démocratie. L’une de ses tendances lourdes est au contraire l’extinction de la démocratie. En Grèce, en France, les gens votent, et tout le monde s’en moque. Pour un citoyen, c’est tout de même embêtant. Pour un Français qui se pense français, c’est carrément humiliant. Mais un historien sait qu’il y a une vie après la démocratie.

     

  • IMPORTANT A SAVOIR: en cas d'attaque à l'acide

    L’attaque acide dont Marina Tijsen a été victime aurait été faite avec de l’acide chlorhydrique: "L’acide chlorhydrique a touché son visage et ses bras. Son œil gauche est également endommagé. Mais nous devons attendre lundi pour connaître à quel point ses blessures sont graves ". Source

    Que vous soyez victime ou témoin d’un accident ou d’une attaque à l’acide, voici les premiers gestes qui sauvent. A lire ou à relire, ces réflexes, une fois inscrits dans votre subconscient, peuvent vous servir à épargner bien des tracas de santé inutiles. Bonne lecture à tous. Source 1   Source 2   Source 3   Source 4                     

    Quels sont les risques majeurs d’une attaque à l’acide chlorhydrique pour la santé?

    Lors de projections de HCl (chlorure d’hydrogène = acide chlorhydrique), il y a une action caustique nécrosante qui peut endommager principalement la peau et les yeux. Mais le produit peut aussi irriter les voies respiratoires ou digestives.

    1. Corrosion cutanée / irritation cutanée: Très corrosif pour la peau. Provoque de graves brûlures avec séquelles possibles si un lavage n’est pas effectué rapidement dans les 3 ou 4 premières minutes.    
    2. Lésion oculaires graves / irritation oculaire : Corrosif pour les yeux. Lésions graves avec séquelles possibles si un lavage n’est pas effectué rapidement. Conjonctivite, érosion, voire perforation cornéenne, opacité cornéenne, cataracte, glaucome, risque de cécité définitive.

    Quels sont les facteurs aggravant la brûlure chimique?

    – la nature du produit (pouvoir pénétrant et mode d’action)
    – la quantité de produit
    – la concentration du produit utilisé 
    – la durée du contact entre la peau et le produit chimique

    Quels sont les mécanismes d’action des brûlures chimiques?

    Les mécanismes d’action sont nombreux et variables selon l’agent causal. Les six prédominants sont :

    – l’oxydoréduction, le produit chimique entraîne une destruction cellulaire (1)
    – la dessication, processus de déshydratation
    – l’action calorique, la réaction exothermique provoque une brûlure thermique (2)
    – la saponification des graisses, lyse de la peau due à la lésion des éléments gras
    – la coagulation des protéines
    – la liquéfaction des protéines

    (1) Contrairement aux bases, les acides agissent par coagulation des capillaires freinant ainsi leur progression au sein des tissus. Les études expérimentales de Gruber en 1975 ont mis en évidence qu’après une brûlure par acide fort, lavée abondamment et immédiatement, l’action agressive dure 10 minutes.

    (2) Le lavage à l’eau, en raison de la forte réaction exothermique qui aggraverait les lésions tissulaires, pose parfois question. En fait, s’il est vrai qu’une réaction thermique est provoquée par le contact avec l’eau, il reste que le facteur fondamental conditionnant l’extension de la lésion est le temps de contact. Le lavage à l’eau, comme l’a montré Larry (à condition qu’il soit précoce, abondant de telle manière que l’eau absorbe les calories dégagées, et d’une durée de 30 minutes), reste donc un geste prioritaire.

    Attention, ne pas tenter de pratiquer de neutralisation (pas de base forte pour neutraliser un acide fort).

    Que faire en cas d’attaque à l’acide chlorhydrique?

    1. Réagir le plus rapidement possible

    Lors d’une attaque à l’acide, impossible de savoir quel acide a été utilisé : chlorhydrique, sulfurique, nitrique etc…Tout ce qui suit peut être appliqué quel que soit l’acide employé. N’hésitez donc pas à pratiquer ces gestes le plus vite possible, avant même de penser à contacter un service d’urgence.

    Ce sont vos premiers soins à vous seul (!!!) qui permettront aux services de secours d’assurer les meilleures chances de guérison au patient. Soyez actif dès les premiers instants !

    Pensez à déléguer si vous êtes plusieurs: une première équipe qui donne les premiers soins et une deuxième équipe pour contacter un service d’urgence et organiser la suite de la prise en charge.

    1. Enlever la source de brûlure

    D’abord, prenez soin de vous protéger personnellement pour ne pas vous exposer vous aussi à l’acide (linge épais ou gants pour protéger vos mains).

    La prise en charge en urgence consiste à protéger le patient du produit chimique en enlevant les contenants et en stoppant l’écoulement de l’agent causal. Les vêtements imbibés doivent être retirés rapidement. Prenez garde au produit pouvant subsister entre la peau et les vêtements, la montre, les chaussures.

    1. Lavage abondant à l’eau

    Un lavage abondant à l’eau (10 à 15°C, pendant au moins 30 min) est débuté le plus précocement possible dans le but d’éliminer le produit et de diminuer l’effet calorique.

    1. a) En cas de projection dans les yeux: Rincez abondamment en maintenant la paupière ouverte et en répétant l’opération plusieurs fois pendant 10 à 15 minutes pour éliminer le maximum de produit.

    Enlevez les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Consultez immédiatement un ophtalmologue ou rendez vous au service d’urgence de l’hôpital le plus proche de votre domicile.

    1. b) En cas de contact avec la peau: Rincez abondamment à l’eau courante si possible tiède. Consultez un médecin.
    2. c) En cas d’inhalation: Faites respirer de l’air frais à la victime. Aérez les locaux. Transportez éventuellement la victime à l’extérieur et maintenez-la au repos dans une position où elle peut confortablement respirer. Consultez un médecin ou appelez les services d’urgence.
    3. d) En cas d’ingestion : L’ingestion d’une solution concentrée de chlorure d’hydrogène est immédiatement suivie de douleurs buccales, rétro sternales et épigastriques. Les vomissements sont fréquents ; ils sont généralement sanglants. Si le sujet est conscient, il doit se rincer la bouche et les lèvres abondamment à l’eau fraîche.

    Ne donnez pas à boire. N’essayez pas de le faire vomir; il y a des risques de perforation de l’œsophage et de l’estomac. Prévoyez d’urgence un transport vers un centre hospitalier.   

     

    http://www.l-union-fait-la-force.info

    http://www.l-union-fait-la-force.info/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=11356