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Insolite - Page 37

  • L'effet nocebo, conséquence étonnante de l'affaire du Levothyrox

    L’explosion de plaintes contre le Levothyrox met au jour l'effet nocebo dont l’explication se trouve au fond du cerveau humain.

    Dans l'affaire du Levothyrox, sur 3 millions de malades, 62 ont saisi la justice. Mais 9.000 ont signalé crampes, maux de tête ou pertes de cheveux depuis l'arrivée de la nouvelle formule, fin mars. Etrangement, les cas ont explosé cet été, à la suite de la médiatisation de l'affaire. Selon certains spécialistes, une ­partie d'entre eux relèverait d'un effet nocebo ("je nuirai", en latin). L'effet nocebo? C'est le versant négatif du placebo, "son diable", résume le psychiatre Patrick ­Lemoine*. Le mécanisme est identique: c'est l'effet induit par la prise d'un médicament, qui n'est pas lié à son action pharmacologique mais provoque des symptômes réels et nocifs. La crainte du malade, nourrie par son expérience, sa croyance dans le discours du médecin, du voisin ou des médias, modifie l'activité du traitement. "Les réseaux sociaux amplifient la suspicion. Mais en général, l'expression du nocebo décroît dans le temps", relève Jean-François Bergmann, chef du département de médecine interne à l'hôpital Lariboisière, à Paris. A Hongkong, l'anorexie a explosé dans les années 1990 après la médiatisation de cette pathologie, invisible jusqu'alors.

    L'effet nocebo se perçoit au quotidien. Scruter la liste d'effets secondaires sur la notice d'un médicament peut suffire à déclencher un symptôme ; c'est aussi l'effet "blouse blanche", qui fait bondir la pression artérielle dans le cabinet du médecin. Des chercheurs anglais l'ont montré dans une étude sur les statines, menée sur cinq ans et 10.180 patients, parue en mai dans The Lancet. Ils se sont penchés sur les douleurs musculaires perçues comme des effets secondaires de cet anticholestérol controversé. Lorsque les patients ignorent le traitement qu'ils reçoivent (atorvastatine ou placebo), ils affichent le même taux de douleurs. Mais lorsqu'ils se savent sous statine, la présence de symptômes est supérieure de 41% à ceux du groupe placebo! La seule crainte d'éprouver des effets indésirables peut provoquer l'augmentation des douleurs, conclut l'équipe.

    François Gueyffier, du service de pharmacologie clinique des Hospices civils de Lyon, cite l'exemple de l'IEC, un traitement de l'hypertension: "Chez 5% des patients, ce traitement entraîne une toux assez ­sévère. Or, si l'on mène une étude visant à identifier spécifiquement combien de patients sont sujets à cette toux, ils seront 20 à 30% à s'en plaindre." A Lariboisière, Jean-François Bergmann évoque le cas du traitement de la sclérose en plaques. Une injection régulière d'interféron peut entraîner un syndrome proche de la grippe (fièvre, frissons). Lors d'une étude, la moitié de ses patients ont reçu le médicament, l'autre du sérum physiologique. "Or 23% de ceux-ci ont quand même décrit des symptômes grippaux. Parce que la notice d'information de l'essai indiquait que l'interféron génère ces symptômes."

    "Une information éclairée, avec un éclairage tamisé"

    Ce ne sont pas des malades imaginaires. "C'est toute la puissance du cerveau", insiste François Gueyffier. L'effet nocebo est notamment lié à la sécrétion de dopamine et d'opioïdes qui influent sur la perception de la douleur. "Le nocebo, c'est un médicament qu'on fabrique soi-même, avec ses effets secondaires", résume le psychiatre Patrick Lemoine. "Si je vous prescris de l'aspirine en vous alertant sur le fait que cela peut perforer l'estomac, votre organisme est en alerte et fabrique du cortisol. Or cet excès de cortisol, lié à votre peur, peut perforer votre estomac."

    La qualité de l'information délivrée au malade se révèle cruciale. "Etre exhaustif sur les effets indésirables, c'est terrorisant. Si on ne l'est pas, on nous accuse de cacher des choses. C'est un peu insoluble", ajoute Jean-François Bergmann. Critique sur le manque de réactivité de l'agence du médicament sur le Levothyrox, il juge que la solution réside dans la relation de confiance entre soignant et malade: "Il faut fournir une information éclairée, mais avec un éclairage tamisé." En d'autres termes, insiste François Gueyffier, hiérarchiser les effets et entendre le patient s'il ne supporte pas le médicament.

    En janvier, 11 vaccins de petite enfance seront obligatoires. Si médias, médecins et autorités ne font pas œuvre de pédagogie, le psychiatre Patrick Lemoine parie déjà sur l'effet nocebo, avec un boom en perspective d'effets secondaires signalés.

    * Le Mystère du nocebo (Odile Jacob).

    Le psychiatre devrait arrêter de fumer sa moquette. J'ai une amie qui prend du Lévo machin depuis un an et demi… et depuis ce printemps, elle se traînait, n'avançant plus aussi bien, une fatigue intense inimaginable; de plus, elle ne dormait plus du tout et je parle par des douleurs….

    C'est en entendant parler de toutes les femmes qui se plaignaient des effets secondaires de ce médicament qu'elle a pu, enfin, savoir d'où provenaient ces symptômes invalidants.

    Alors, raconter l'explosion des nocébo… je rigole!

     

  • Tatouages, détatouages, faux ongles… : comment réduire les risques pour la santé ?

    À la suite d’une séance thématique intitulée "Décoration du corps humain et risques pour la santé", l’Académie de pharmacie a récemment publié des recommandations destinées à réduire le risque d’effets indésirables et de complications liées aux pratiques comme le tatouage, le détatouage, la pose d’ongles synthétiques, le blanchiment dentaire, etc.

    Ces recommandations insistent sur le besoin d’information des publics, de formation de professionnels, de recherche toxicologique et épidémiologique, ainsi que sur l’importance du contrôle et de la traçabilité des produits employés.

    Ces recommandations insistent en particulier sur le flou qui existe autour de la composition des encres de tatouage les plus récentes, ainsi que leur traçabilité. Outre le fait que ces encres peuvent rendre impossible le détatouage au laser, une étude récente a montré que, au-delà du derme, leurs particules les plus fines se fixent dans les ganglions lymphatiques où elles provoquent une désorganisation cellulaire.

    Les bonnes pratiques de tatouage permettent de limiter, mais non supprimer, les risques d'effets indésirables, immédiats ou à long terme (illustration).

    Les bonnes pratiques de tatouage permettent de limiter, mais non supprimer, les risques d'effets indésirables, immédiats ou à long terme

    Un Français sur 10 est tatoué (et 20 % des moins de 35 ans)

    En juin 2017, l'Académie de pharmacie s'est penchée sur la tendance actuelle qui pousse les Français à modifier leur corps à des fins décoratives, "pour séduire ou exprimer sa personnalité". La mode influe aussi sur les choix des motifs (exemple: tatouages maoris inspirés par les images des rugbymen maoris, tatouages visant à reproduire ceux d'une célébrité, etc.).

    On estime que 10% de la population française est tatouée (20% chez les moins de 35 ans), avec plus de 4 000 salons en activité.

    La pratique du tatouage cosmétique (maquillage permanent) s'est également répandue.

    Analyse d'autres pratiques à visée décorative en vogue aujourd'hui

    Au-delà des tatouages, l'Académie a fait le point sur les conséquences sanitaires de pratiques aussi diverses que le piercing, le blanchiment des dents ou la pose d'ongles synthétiques.

    Cependant, elle n'a pas abordé le blanchiment de la peau, autre pratique qui se répand et peut être source d'effets indésirables et de complications.

    Les effets indésirables et les complications des tatouages ont fortement diminué

    Les complications des tatouages sont beaucoup moins fréquents depuis qu'une modification du Code de santé publique, parue en 2008, impose aux artistes tatoueurs (et pierceurs) de suivre trois journées (21 heures) de formation sur l'hygiène et les règles d'élimination des déchets d'activités de soins à risque infectieux et assimilés (DASRI).

    Des risques d'allergies et des infections sont cependant toujours signalées

    Environ 6% des 7 millions de Français tatoués ont fait l'expérience d'effets indésirables, toutes sévérités confondues. Les complications encore observées sont essentiellement des allergies (en particulier aux encres rouges) et des infections (avec une recrudescence des infections à mycobactéries atypiques).

    Sur l'élévation du risque de cancer de la peau possiblement associée au tatouage, régulièrement mise en avant, l'Académie précise qu'entre 1950 et 2012, seulement 54 cas ont été reportés ce qui n'en fait pas un sur-risque évident, ni majeur s'il existe.

    Composition réelle des encres de tatouage, la grande inconnue

    Plus que le risque d'infection, les membres de l'Académie de pharmacie insistent sur le flou qui existe sur la composition des encres de tatouage (en particulier en ce qui concerne les encres de couleur et les conservateurs).

    Des encres récemment apparues sur le marché du tatouage peuvent contenir des laques, des plastiques, etc., mais n'indiquent que rarement leur composition.

    Quid d'un éventuel effet cancérigène des nanoparticules d'encre?

    Une étude post-mortem allemande, publiée dans Nature Scientific Reports en septembre 2017 (après les recommandations de l'Académie de pharmacie), a montré que les plus petites particules contenues dans les encres migraient de façon permanente dans les ganglions lymphatiques drainant la région tatouée, ce qui soulève des questions quant aux effets à long terme de ces particules. 

    Pour arriver à ce résultat, les chercheurs allemands ont utilisé les techniques de fluorescence aux rayons X pour rechercher la présence de particules d'encre de tatouage dans des ganglions lymphatiques de personnes tatouées décédées.

    Confirmant des observations macroscopiques anecdotiques, cette étude a retrouvé des particules fines, voire de l'ordre de taille des nanoparticules, dans les sinus capsulaires des ganglions lymphatiques drainant la région tatouée.

    Ces particules de pigments organiques, de métaux lourds ou d'oxyde de titane, avaient entraîné une réorganisation cellulaire locale habituellement observée lors de phénomènes d'inflammation cutanée. L'impact sanitaire de cette observation reste à préciser.

    Le détatouage, dont la demande augmente proportionnellement avec la fréquence des tatouages, n'est pas toujours possible

    L'Académie de pharmacie précise que, contrairement à une idée répandue, tous les tatouages ne peuvent pas être enlevés par traitement laser (erbium, QS 1064 nm, etc.).

    En particulier, le détatouage n'est pas efficace sur les encres de couleur turquoise ou orangé, ni sur les tatouages les plus profonds ou les plus denses.

    De plus, il est plus difficile de faire disparaître des tatouages de couleur effectués avec des encres récentes, comme celles contenant des laques.

    Les tatouages superficiels à l'encre bleue ou noire peuvent être enlevés en quelques séances, mais des traces brunes subsistent parfois.

     Les ongles de synthèse peuvent aussi provoquer des complications, nécessitant des précautions spécifiques

    La pose de faux ongles est devenue populaire, avec des ongles de divers matériaux fixés par une grande variété de colles. Souvent la pose de ces ongles nécessite le durcissement de substances à l'aide d'une lampe UV.

    L'Académie de pharmacie rappelle que cette pratique (et en particulier la dépose de ces ongles pour les changer) peut provoquer des troubles: dermite de contact, paresthésies, décollement de la tablette unguéale, infections, etc.

    De plus, des brûlures superficielles des mains ont été observées avec des lampes UV non conformes aux normes européennes.

    Sur les conséquences sanitaires de la pose d'ongles, l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a publié une liste de précautions qui rappelle que les personnes âgées de moins de 16 ans, les femmes enceintes et le personnel soignant doivent s'abstenir de cette pratique.

    Des recommandations en termes d'information des personnes souhaitant se faire tatouer

    Dans ses recommandations, l'Académie de pharmacie insiste sur la nécessité d'informer les personnes qui sollicitent ces décorations sur les bonnes pratiques (recours à un professionnel) et sur les conséquences qu'elles peuvent avoir (difficulté à détatouer, comportement dans le temps des différentes couleurs d'encre, risque en terme d'exposition au soleil, etc.).

    Cette information devrait être délivrée par les professionnels aux clients potentiels, mais aussi aux adolescents par le biais des enseignants, animateurs, parents, etc.

    Des actions de formation devraient être mises en place auprès de ces professionnels, ainsi que des actions de vulgarisation vers les publics concernés.

    Des recommandations concernant la déclaration des effets indésirables et la traçabilité des produits

    L'Académie de pharmacie recommande aussi d'améliorer la connaissance de la composition des produits utilisés (encres, colles, etc.), leur contrôle et leur traçabilité, ainsi que de favoriser systématiquement la déclaration d'effets indésirables par les professionnels et les clients, sur le modèle de ce qui est fait pour les médicaments.

     

    Les Académiciens souhaitent également que les professionnels et les publics soient avertis des dangers du recours à des produits non contrôlés disponibles sur internet (encres bon marché, kits de pose d'ongles, kits de blanchiment des dents, etc.).

    Enfin, l'Académie regrette qu'ait été supprimé, en janvier 2016, le CAP de styliste ungulaire exigé pour l'inscription des boutiques posant des faux ongles à la Chambre de commerce.

    Et des recommandations concernant des pistes de recherche

    Enfin, l'Académie de pharmacie exprime son souhait de voir davantage d'activités de recherche autour de l'impact sanitaire des pratiques de décorations du corps, dans les domaines de l'anthropologie, de la toxicologie, de l'identification et de l'évaluation des risques, ou en termes de connaissance des produits utilisés.

    Par Stéphane KORSIA-MEFFRE - Vidal News

  • “Du haut de ces taux zéro, 5 000 ans d’histoire vous contemplent“!

    Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

    Si nous faisons un peu d’histoire, et de théologie aussi, rien qu’un peu, de quoi va-t-on se rendre compte rapidement?

    Que depuis l’invention de la monnaie, on fait de l’argent avec de l’argent.

    Pour faire de l’argent avec de l’argent, rien de plus simple car depuis la nuit des temps, le monde s’est divisé en deux catégories: les cigales d’un côté, qui chantent tous l’été, et les fourmis, qui patiemment entassent, économisent, travaillent.

    Vous connaissez l’histoire, enfin la fin de cette fable, quand l’hiver vient, la cigale devient emprunteuse, et la fourmi, excédentaire, peut donc lui prêter.

    La fourmi, qui n’est pas non plus uniquement philanthrope, veut bien avancer un peu de sous à notre cigale mais en échange, il faudra lui rembourser un peu plus. Cela s’appelle le taux d’intérêt.

    L’usure même, dans certaines religions, ou faire de l’argent avec l’argent, est interdit ou très mal vu. C’est le cas pour l’islam et cela a donné les principes de la finance dite "islamique"; pour les chrétiens et les catholiques en particulier, cela sent encore le souffre et le souffle du diable, l’argent reste sale, même si la religion permet le prêt et le taux d’intérêt.

    Pourquoi vous parler de cela? Parce que du coup, depuis très longtemps, l’argent en excédent et pouvant être prêté avec un taux d’intérêt a permis de laisser des traces dans l’histoire, dans nos archives.

    En réalité, nous savons depuis 5 000 ans quel est le prix de l’argent, quel est le taux d’intérêt moyen, et 5 000 ans c’est pas mal pour se donner une idée de la tendance.

    Pour faire simple, le prix de l’argent c’est 10% depuis la nuit des temps!

    C’est un article du Business Insider qui a fait cette petite synthèse passionnante des taux d’intérêt à travers les âges. Et c’est très instructif évidemment sur l’époque que nous vivons aujourd’hui.

    • Mésopotamie (3000 av. J.-C.): 20%
    • Babylone, selon le Code de Hammourabi en 1771 av. J.-C.: 20%
    • Après la conquête perse de Babylone par le roi Cyrus en 539 av. J.-C.: plus de 40%
    • Grèce, au temple de Délos en 500 av. J.-C.: 10%
    • Rome, selon la Loi des 12 tables en 443 av. J.-C.: 8,33%
    • Athènes et Rome, durant la période des 2 premières guerres puniques (300-200 avant J.-C.): 8%
    • Rome en l’an 1 après J.-C.: 4%
    • Empire romain sous Dioclétien en 300: 15% (estimation)
    • Empire byzantin sous Constantin (325): 12,5% maximum
    • Empire byzantin, code de Justinien (528): 8% maximum
    • Cités-États italiennes en 1150: 20%
    • Venise dans les années 1430: 20%
    • Venise dans les années 1490: 6,25%
    • Hollande, au début de la Guerre de 80 ans dans les années 1570: 8,13%
    • Angleterre dans les années 1700: 9,92%
    • États-Unis, en Floride de l’Ouest annexée par les États-Unis dans les années 1810: 7,64%
    • États-Unis, durant la Seconde Guerre mondiale: 1,85%
    • États-Unis durant l’administration Reagan (années 80): 15,84%
    • États-Unis en septembre 2015: 0-0,25%

    Qu’est-ce que cela nous dit sur notre situation actuelle?

    Que même si tout le discours lénifiant des plus hautes autorités financières, économiques et politiques du monde vous disent que tout va très bien, que la situation est sous contrôle et qu’ils prennent soin de votre argent, la réalité factuelle, froide, c’est que JAMAIS dans l’histoire humaine et depuis que l’écriture existe, c’est-à-dire avec 5000 ans de recul, JAMAIS, mes amis, je dis bien JAMAIS, les taux n’ont été négatifs. Pire: JAMAIS les taux moyens n’ont été durablement tellement en dessous de 10% !!

    Cela signifie très clairement que nous ne sommes pas dans une période normale mais dans l’exception.

    Généralement, quand l’exception prend fin, la fin, pour celles et ceux qui n’avaient pas compris, est douloureuse. Alors, protégez-vous!

    https://insolentiae.com/du-haut-de-ces-taux-zero-5-000-ans-dhistoire-vous-contemplent-ledito-de-charles-sannat/

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  • Grotesque! indécent!

    Des CRS délogés de leurs chambres d'hôtel par des migrants

    valeursactuelles.com

    Après avoir procédé à l’évacuation d’un camp de migrants à Grande-Synthe (Nord), des CRS ont découvert avec stupéfaction que leurs chambres d’hôtel avaient été confiées aux expulsés en question, rapporte RT France ce mardi.

    Chez les policiers, c’est l’indignation qui prédomine. Sur les réseaux sociaux résonne depuis quelques heures l’histoire d’un bataillon de CRS contraint d’abandonner les chambres d’hôtel qui leur avaient été allouées, pour les laisser aux migrants qu’ils avaient évacués plus tôt dans la journée du 19 septembre. Le site RT France s’en fait l’écho.

    “On se fait virer par les migrants”

    Les CRS ne s’attendaient pas à avoir de tels voisins de chambre. Mardi 19 septembre, un bataillon de policiers est appelé à évacuer le camp de migrants de Puythouck de ses centaines d’occupants, situé à Grande-Synthe, dans le Nord. Des bus sont mis à disposition des expulsés, par la suite acheminés vers des hôtels dans la région. Mais à leur retour de mission, après 14 heures de service, c’est la stupéfaction : c’est dans leur hôtel qu’ont été placés les migrants. Les CRS ne s’attendaient pas à tant de proximité, et sont contraints de plier bagages.

    Sur Facebook, l’association MPC – Mobilisation des Policiers en colère, a relayé un “message privé” reçu par l’administrateur de la page. “Après 14 heures de service, on apprend avec stupeur qu’un bus de migrants interpellés par nos soins arrive dans notre hôtel, dans nos chambres. Il nous est demandé de quitter nos chambres. Oui, oui, les amis. On se fait virer par les migrants. Nous sommes dans l’attente d’un hôtel”, peut-on lire. Le syndicat de police Unsa a partiellement confirmé l’information, soulignant que “comble du comble”, ce sont bien les policiers qui ont dû céder leur place. Pourtant, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) avait annoncé que 400 places d’hébergement avaient été dégagées dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO).

     

  • "La crétinisation des mieux éduqués est extraordinaire"

    Libération

    Pour l’historien Emmanuel Todd, la vraie fracture n’est aujourd’hui plus sociale, mais éducative. Et la démocratie est vouée à disparaître en Europe.

    Il dit avoir voulu "revenir au plaisir de l’observation historique". Mais avec Où en sommes-nous? (Seuil), l’historien et démographe Emmanuel Todd se fait aussi le chroniqueur - pessimiste - de notre actualité, qu’il entend replacer dans le temps long. "Notre modernité, écrit-il, ressemble fort à une marche vers la servitude."

    Trump, Brexit, Macron. Vous analysez les bouleversements au sein des démocraties moins comme les résultats d’une fracture sociale que d’une fracture éducative…

     Nous vivons une phase décisive: l’émergence pleine et entière d’une nouvelle confrontation fondée sur les différences d’éducation. Jusqu’ici, la vieille démocratie reposait sur un système social fondé sur l’alphabétisation de masse mais très peu de gens avaient fait des études supérieures. Cela impliquait que les gens d’en haut s’adressaient aux gens simples pour exister socialement - même les dominants et même la droite. On a cru que la propagation de l’éducation supérieure était un pas en avant dans l’émancipation, l’esprit de Mai 68 finalement. Mais on n’a pas vu venir le fait que tout le monde n’allait pas faire des études supérieures: selon les pays, entre 25% et 50% des jeunes générations font des études supérieures, et dans la plupart d’entre eux leur nombre commence à stagner. Les sociétés ont ainsi adopté une structure éducative stratifiée. "En haut", une élite de masse (en gros, un tiers de la population) qui s’est repliée sur elle-même: les diplômés du supérieur sont assez nombreux pour vivre entre eux. Symétriquement, les gens restés calés au niveau de l’instruction primaire se sont aussi repliés. Ce processus de fragmentation sociale s’est généralisé au point de faire émerger un affrontement des élites et du peuple. La première occurrence de cet affrontement a eu lieu en France en 1992 lors du débat sur Maastricht. Les élites "savaient", et le peuple, lequel ne comprenait pas, avait voté "non". Ce phénomène de fracture éducative arrive à maturité.

    La lutte des classes sociales est remplacée par la lutte entre les classes éducatives?

     Oui, même si revenus et éducation sont fortement corrélés. La meilleure variable pour observer les différences entre les groupes est aujourd’hui le niveau éducatif. Les électeurs du Brexit, du FN ou de Trump sont les gens d’en bas (même si le vote Trump a été plus fort qu’on ne l’a dit dans les classes supérieures), qui ont leur rationalité: la mortalité des Américains est en hausse, et même si les économistes répètent que le libre-échange, c’est formidable, les électeurs pensent le contraire et votent pour le protectionnisme.

    Les trois grandes démocraties occidentales ont réagi différemment à cet affrontement entre élite et peuple…

    En Grande-Bretagne, il s’est passé un petit miracle: le Brexit a été accepté par les élites, et le Parti conservateur applique le vote des milieux populaires. C’est pour moi le signe d’une démocratie qui fonctionne: les élites prennent en charge les décisions du peuple. Ce n’est pas du populisme car le populisme, c’est un peuple qui n’a plus d’élites. David Goodhart, le fondateur de la revue libérale de gauche Prospect, parle de "populisme décent", une magnifique expression.

    Les Etats-Unis sont, eux, dans une situation de schizophrénie dynamique. Les milieux populaires, furibards et peu éduqués, ont gagné l’élection, une partie des élites l’a acceptée (Trump lui-même fait partie de l’élite économique et le Parti républicain n’a pas explosé) mais l’autre moitié de l’Amérique avec l’establishmentla refuse. C’est un pays où règne donc un système de double pouvoir: on ne sait plus qui gouverne.

    En France, nous sommes dans une situation maximale de représentation zéro des milieux populaires. Le FN reste un parti paria, un parti sans élites. Le débat du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en a été la parfaite mise en scène. A son insu, Marine Le Pen a exprimé l’état de domination intellectuelle et symbolique de son électorat qui est, de plus en plus, peu éduqué, populaire, ouvrier. La dissociation entre les classes sociales est à son maximum. L’absence de solidarité entre les groupes sociaux est typique de la dissociation d’une nation.

    La France insoumise est-elle une tentative de renouer le contact entre élite et peuple?

    Elle est le phénomène électoral intéressant de cette dernière élection. Il m’intéresse d’autant plus que je n’y croyais pas du tout! Les électeurs de Mélenchon sont jeunes comme ceux du FN. Mais ce qui est vraiment original dans l’électorat de Mélenchon, c’est son caractère transclassiciste. Ouvriers, employés, professions intermédiaires, diplômés du supérieur: toutes les catégories sociales y sont représentées. En ce sens, les progrès de La France insoumise ne seraient pas une nouvelle forme de gauchisme, mais exactement l’inverse: une certaine forme de réconciliation des catégories sociales et éducatives françaises. Reste à savoir si Mélenchon a dans la tête ce qu’il faut pour gérer une telle réconciliation.

    Et Emmanuel Macron?

    On ne peut pas savoir ce qu’il y a dans la tête de Macron: il est jeune et trop instable, son parcours professionnel l’a montré. Il est pour l’instant sur une trajectoire de conformisme absolu. Réformer, flexibiliser, accepter la gestion allemande de la monnaie… une direction qui amène inévitablement à un ou deux points de chômage supplémentaires en fin de quinquennat. Pour Macron, poursuivre dans cette voie, c’est accepter de disparaître politiquement à 40 ans. Une hollandisation éclair.

    Vous êtes un homme de gauche, comment voyez-vous sa situation aujourd’hui?

    Je ne suis pas très optimiste ! L’une des grandes faiblesses de la science politique est de réfléchir aux citoyens comme à des êtres abstraits. Mais quand on décrypte, comme je le fais, des variables sociologiques, on arrive à la conclusion qu’il existe un subconscient inégalitaire dans notre société. La stratification éducative, je l’ai dit, a provoqué une fermeture du groupe des éduqués supérieurs sur lui-même. La crétinisation politico-sociale des mieux éduqués est un phénomène extraordinaire. Le vieillissement de la population va aussi dans le sens d’une préférence pour l’inégalité. Que devient la démocratie quand les gens sont en moyenne beaucoup plus âgés et riches? Dans le logiciel de La France insoumise, il y a la révolte. Mais des révolutions au sens mélenchoniste dans un pays où l’âge médian de la population atteint les 40 ans, je n’en ai jamais vu. Les peuples qui font des révolutions ont 25 ans d’âge médian. La société française semble dans une impasse.

    Vous êtes de plus en plus critique sur l’Europe. Dans votre livre, vous craignez une dérive autoritaire du continent…

    Je suis arrivé au bout de ma réflexion. Comment exprimer ces choses-là gentiment… Je ne veux surtout plus adopter la posture du mec arrogant. Que se passe-t-il en Europe? L’Allemagne meurt démographiquement mais elle conserve un niveau d’efficacité économique et politique prodigieux. Elle a pris le contrôle de la zone euro. Je pense que les historiens du futur parleront du choix de l’euro comme d’une option stratégique inimaginable. Comme de la ligne Maginot en 1940. L’euro ne marche pas, mais il s’est installé dans les esprits pour des raisons idéologiques, et on ne peut pas en sortir. Autour de l’Allemagne, les pays latins sont en train de dépérir, avec des taux de chômage ahurissants, et les pays de l’Europe de l’Est ont vu chuter leur taux de natalité, signe d’une grande angoisse. Les inégalités sont plus fortes au sein de l’espace économique et social européen - entre les revenus allemands et roumains - qu’au sein du monde anglo-saxon qu’on dénonce toujours comme étant le summum de l’inégalité.

    Mais le but de l’Union est, à terme, de faire converger les conditions de vie…

    Les gouvernements élus dans les pays faibles ne peuvent plus changer les règles. Mais est-ce une surprise? Il faut étudier l’inconscient des sociétés européennes: il y a, dans la zone euro, une prédominance de régions dont la structure familiale traditionnelle était la famille souche, ce système paysan dans lequel on choisissait un héritier unique, et dont les valeurs étaient inégalitaires, autoritaires.

    Au fond, mon analyse des couches subconscientes de l’Europe retombe sur un lieu commun historique: qui, dans les années 30, aurait décrit l’Europe continentale comme le lieu de l’épanouissement de la démocratie libérale? Les berceaux de la démocratie sont le monde anglo-saxon et le Bassin parisien. Pour le reste, les contributions modernes à la politique de la zone euro, c’est Salazar, Pétain, Franco, Hitler, Dollfuss…

    Est-ce que ça condamne l’idéal européen?

    Compte tenu du potentiel anthropologique et post-religieux de l’Europe continentale, il aurait été ridicule de s’imaginer qu’après le repli anglo-américain de la zone, car c’est cela qu’on vient de vivre sur le plan géopolitique, une réelle démocratie pourrait perdurer. Ce qui réémerge aujourd’hui, ce sont les traditions propres du continent européen, et elles ne sont pas propices à la démocratie libérale. La France pourrait porter des valeurs démocratiques et égalitaires… mais la France n’est plus autonome.

    Le risque pour l’Europe, c’est l’autoritarisme?

    Même si la démocratie disparaît, ça ne veut pas dire qu’on va vers le totalitarisme, ni qu’on perd la liberté d’expression, et que la vie devient insupportable pour tout le monde. Mais ce qui est insupportable dans le stade post-démocratique actuel, c’est que la vie reste plutôt agréable pour les gens d’en haut tandis qu’une autre partie de la population est condamnée à la marginalité. Peut-être que le système explosera. Peut-être que la France retrouvera son autonomie et, comme les Britanniques, une façon de reformer une nation, avec ce que ça suppose de solidarité entre les classes sociales.

    Vous intervenez aujourd’hui en tant qu’historien, polémiste?

    Je suis beaucoup intervenu, parfois de manière polémique, dans le débat public. Mais, avec ce livre, j’ai voulu revenir au plaisir de l’observation historique, sans prendre partie. Je suis à la fois un citoyen qui s’énerve parce que je suis toujours dans le camp des perdants, et qu’à force, c’est agaçant, mais je suis aussi un historien. Et ce qui est bien, c’est que même quand le "citoyen" perd, l’histoire, elle, continue. Je pense que la démocratie est éteinte en Europe. Le gros de l’histoire humaine, ce n’est pas la démocratie. L’une de ses tendances lourdes est au contraire l’extinction de la démocratie. En Grèce, en France, les gens votent, et tout le monde s’en moque. Pour un citoyen, c’est tout de même embêtant. Pour un Français qui se pense français, c’est carrément humiliant. Mais un historien sait qu’il y a une vie après la démocratie.

     

  • "Les mineurs étrangers coûtent 1 milliard d’euros par an aux départements"

    Dominique Bussereau est président LR de l’Assemblée des départements de France (ADF) et président du conseil départemental de Charente-Maritime. Il tire la sonnette d’alarme car, selon lui, le nombre de prises en charge des mineurs étrangers isolés explose partout en France et les structures sont en voie de saturation.

    Dominique BUSSEREAU. – Nous sommes confrontés à des difficultés croissantes dans la prise en charge des mineurs étrangers non accompagnés. C’est une situation d’urgence. Le chiffre de 13 000 mineurs en 2016 a presque doublé en un an. Au niveau national, cela représente une hausse de 30 % à 40 %. Dans mon seul département de Charente-Maritime, nous sommes passés de 12 cas en 2012 à 240 aujourd’hui. Ce chiffre progresse au rythme de dix accueils par semaine. Sans compter les jeunes majeurs que nous prenons en charge parce que nous sommes parfois dans l’impossibilité de prouver qu’ils sont mineurs.

    En fin d’année, les départements auront probablement atteint le cap de 20 000 accueils de mineurs, auxquels il faut ajouter environ 5 000 jeunes majeurs. Cela représente un coût global annuel d’un milliard d’euros, sachant que certaines prises en charge sont prolongées durant trois ans.

    Nous avons noté que ces jeunes arrivent en France via des réseaux de passeurs. Ils se présentent avec des fiches plastifiées déjà prêtes, contenant les noms et les numéros de téléphone de nos travailleurs sociaux.

    (….) Quel est le périmètre d’une prise en charge départementale?

    Les mineurs étrangers isolés sont hébergés en foyers, internats, hôtels ou via des familles volontaires, plutôt rares. Ils sont également nourris, habillés, soignés et éduqués. En vérité, puisqu’ils n’ont rien, leur existence est totalement prise en charge. Pour chaque département, cela représente environ 50 000 euros par an et par individu en moyenne.

     (…) Le Figaro

     

     

    Glou, glou, glou: la France coule

    Puisqu'il y a tant d'argent à dépenser:

    Ben en ce cas pourquoi on retire 5 euros mensuels aux APL?

    Pourquoi on ne revalorise pas les retraites?

    Pourquoi on brade le patrimoine?

    Mais alors ce serait voulu, délibéré, calculé, programmé, organisé?!