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Humain? - Page 286

  • Quai d'Orsay. Un ministère où règnent fraudes et passe-droits

    Un journaliste à L'Obs raconte les coulisses du ministère des Affaires étrangères dans "La face cachée du quai d'Orsay". Au menu, fraudes, vols et passe-droits.

    Privilèges, fraudes, malversations, vols, harcèlements, affaires de pédophilie étouffées ou encore passe-droits. Tout cela en toute impunité ou presque.

    En s'appuyant sur une centaine de témoignages et certains documents confidentiels, Vincent Jauvert, journaliste à L'Obs, dresse un portrait au vitriol du ministère des Affaires étrangères dans son livre "La face cachée du Quai d'Orsay" (éditions Laffont), publié ce jeudi.

    Argent détourné, un seul blâme à l'arrivée

    Cette enquête sur ce ministère amer à la dérive commence avec l'affaire Bruno Delaye. Le diplomate est soupçonné d'avoir détourné près de 90 000 euros en louant les 18 000 m² de l'ambassade de France qu'il occupe à Madrid à de grandes sociétés, rappelle Le Parisien. À l'été 2012, un paquet de factures est envoyé anonymement à la directrice administrative du Quai d'Orsay, une enquête est menée, mais elle n'accouchera que d'un blâme de l'ambassadeur.

    Fraudes aux notes de frais, œuvres d'art subtilisées

    De là, Vincent Jauvert épingle bien d'autres affaires et évoque des diplomates fraudant leurs notes de frais, subtilisant des œuvres d'art en dépôt ou harcelant leur personnel. La liste est "longue", confie Le Parisien.

    Le journaliste de L'Obs pose alors la question des salaires et les frais alloués aux ambassadeurs (des sommes allant de 10 000 euros à 200 000 euros par an selon les postes). Des sommes assez mystérieuses. Un diplomate lui aurait d'ailleurs confié que " jusqu'en 1999, il était on ne peut plus simple de grignoter quelques milliers d'euros chaque année ".

    L'omniprésence de Marie-France Marchand-Baylet

    Autre révélation: l'omniprésence de Marie-France Marchand-Baylet, compagne de l'ancien ministre Laurent Fabius, qui aurait clairement influencé des nominations. Pour preuve, un entretien malheureux avec celle-ci aurait empêché une diplomate expérimentée d'avoir le poste qu'elle convoitait, apprend-on dans Le Parisien.

    Loin de condamner l'intervention de sa compagne, Laurent Fabius aurait simplement défini cette affaire comme une "mésentente entre femmes".

     

    DÉGAGE, ESCROC! - ndlr

     

  • Kafka plus Ubu: on nage en pleine folie!

    Écosse : un épicier musulman tué après avoir posté un message de paix envers les Chrétiens

    Par Direct Matin

    Un commerçant musulman de Glasgow (Écosse) a été poignardé à mort par un autre musulman quelques heures après avoir posté sur la Toile un message de paix adressé aux Chrétiens pour Pâques.

    Jeudi soir, Asad Shah, un commerçant musulman de 40 ans a reçu trente coups de couteau alors qu'il se tenait à l'extérieur de sa boutique. Un suspect a été arrêté par la police et celle-ci a déclaré que le crime avait été commis "pour des motifs religieux". L'agresseur de M. Shah serait un homme de 32 ans, lui aussi musulman. Son identité n'a pas été révélée par les forces de l'ordre.

    Des témoins ont déclaré qu'un homme, barbu, portant un long habit religieux avait commencé à parler avec M. Asad dans sa langue maternelle avant de le frapper à la tête et de l'attaquer avec un couteau de cuisine. Avant de s'enfuir, l'agresseur se serait assis, goguenard, sur la poitrine de sa victime qui gisait dans une mare de sang. Touché à trente reprises, l'épicier d'origine pakistanaise est décédé de ses blessures après avoir été transporté à l'hôpital.

    "La personne la plus pacifiste que l'on puisse rencontrer"

    Quelques heures avant son assassinat, Asad Shah avait posté, sur sa page Facebook, un message de paix à l'intention des Chrétiens, souhaitant ainsi un "un bon vendredi et de joyeuses fêtes de Pâques, particulièrement à sa nation chrétienne bien aimée".

    Asad Shah utilisait régulièrement les réseaux sociaux pour prôner des messages de paix et de tolérance entre les religions. Jeudi soir, il avait d'ailleurs prévu d'organiser un débat en ligne avec des amis chrétiens portant sur l'importance de Pâques. L'homme de 40 ans été connu et apprécié des habitants de son quartier de Glasgow.

    "M.Shah était la personne la plus pacifiste que l'on puisse rencontrer", a réagi un voisin d'après des propos rapportés par le Dailymail. "Il était fier de ses origines pakistanaises mais il aimait la Grande-Bretagne et l'Ecosse. Il voulait vraiment se rapprocher des Chrétiens. Ce qui s'est passé est vraiment terrible", a-t-il poursuivi.

    Un appel aux dons

    Les habitants ont tenu à rendre hommage à cette figure populaire de leur quartier. Une veillée silencieuse, réunissant entre 400 et 500 a été organisée devant la boutique d'Asad Shah. Le Premier ministre écossais, Nicola Sturgeon, était également présent. "Cette veillée a été un moyen important pour la communauté de se rassembler, d'apporter son soutien à la famille et plus encore pour montrer que la communauté reste fermement unie".

    Une page internet a également été créée pour récolter de l'argent afin d'aider la famille de l'épicier décédé. Elle resterait active durant tout le week-end de Pâques et pour l'heure quelque 24 000 livres (soit un plus de 30 000 euros) ont été réunies.

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  • Il y a des coups de pied au cul qui se perdent, en France

    Souligné par moi

    Le pire ministre des Affaires étrangères a déguerpi”:

    "hommage" de l’Ambassadeur Michel Raimbaud à Laurent Fabius

    “Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al-Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices“, écrit cet éminent diplomate élevé dans la haute tradition gaulliste. Bien avant le départ de Fabius, Michel Raimbaud disait tout haut ce que les anciens du Quai d’Orsay pensaient tout bas. Sa remarquable rétrospective démontre comment, dans l’affaire syrienne, la diplomatie et la presse françaises ont été au service de la propagande anglo-américaine et comment le gouvernement français s’est mis du mauvais côté de l’Histoire.

    Michel Raimbaud est l’auteur de “Tempête sur le Grand Moyen-Orient”, publié aux éditions Ellipses en 2015.

    Le pire ministre des Affaires étrangères jamais offert à la France [Laurent Fabius] a déguerpi. Il laisse derrière lui une diplomatie ruinée, décrédibilisée et démoralisée: seraient-ils les meilleurs de la planète, nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire. C’est là que le bât blesse.

    Si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins

    Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al-Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices. Mais les optimistes inoxydables, inondés d’espoir l’espace d’un adieu, devraient se méfier: si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins.

    Le partant était un pilier du "groupe des Amis de la Syrie", dont la liste des États membres illustrait alors parfaitement la sentence bien connue: avec de tels amis, plus besoin de se chercher des ennemis. Reprenant le flambeau brandi par la France lors du rezzou de l’Otan sur la Libye, Fabius a tout fait pour propulser notre pays à l’avant-garde des va-t-en guerre de la vertueuse "communauté internationale". N’est-ce pas lui qui, mi-dépité mi-gourmand, estimait en juillet 2012 qu’il "reste encore quelques renforcements possibles en matière de sanctions", insistant pour que la Grèce cesse d’importer du phosphate syrien?

    Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris), qui prétend depuis un quart de siècle incarner la "communauté internationale", s’est transformé au fil des dernières années en un directoire de pères fouettards ayant pour inspirateurs les néoconservateurs de l’État profond" des pays d’Occident et d’ailleurs, et pour alliés privilégiés les régimes moyen-orientaux les plus portés sur la flagellation. En 2011, après l’Irak, le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie, la Palestine, la Yougoslavie, l’Iran ou l’Ukraine et quelques autres, nos pères fouettards, pourtant bien absorbés par leur tâche du moment, vont réserver à la Syrie un traitement de choix. C’est ainsi que les sanctions vont pleuvoir en giboulées dès les premiers beaux jours.

    En juillet 2012 (on taira par décence le nom du journal et ceux des journalistes), une vidéo apparaît sur le net avec un titre en forme de question qui tue: "À quoi servent les sanctions contre la Syrie?" Celle-ci, note le commentaire écrit, "fait depuis plus d’un an l’objet de mesures de rétorsion de la part de la communauté internationale, avec un succès mitigé".

    Il faut "punir et étouffer économiquement le régime de Bachar al-Assad, qui réprime dans le sang ses opposants: tel est l’objectif". On n’aura pas fini d’entendre cette rengaine.

    Notre vidéo précise que, le 23 juillet 2012, l’Union européenne a adopté un nouveau train de sanctions, pour la 17ème fois en un an (sic). Elle rappelle que les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Suisse, la Turquie et la Ligue arabe (kidnappée par le Qatar et les régimes du Golfe) ont pris des mesures équivalentes.

    Traitement de choc infligé à la Syrie

    Sans dresser une liste interminable des sanctions imposées, renouvelées et renforcées les années suivantes, il n’est pas inutile de rappeler au passage, à l’attention des distraits, des ignorants ou des bonnes consciences, le script général du chef-d’œuvre des dirigeants occidentaux et de leurs bureaucraties sadiques:

    1/ D’abord viennent les sanctions classiques "de mise en situation" par le Conseil de Sécurité, prises en mai 2011:

    Les premières mesures prises par l’Union européenne concernent la mise au ban (refus de délivrer des visas) et le gel des avoirs de 150 personnalités du "régime syrien".

    Par ailleurs, une cinquantaine de sociétés "soutenant le régime" sont soumises à boycott dont cinq organismes militaires, conformément à l’embargo adopté" sur les exportations d’armes et de matériel susceptible d’être utilisé à des fins de répression". Il est ainsi interdit d’exporter vers la Syrie des équipements, des technologies ou des logiciels destinés à surveiller ou intercepter des communications sur Internet ou les téléphones.

    2/ Le 10 août 2011, le gouvernement US prend des sanctions économiques contre les sociétés de télécommunication syriennes et les banques liées à Damas, empêchant les citoyens états-uniens de mener des affaires avec la Banque commerciale de Syrie, la Banque syrienne libanaise commerciale ou Syriatel. Les avoirs de ces sociétés aux États-Unis sont gelés, autant dire volés. Hillary Clinton annonce dans la foulée un embargo total sur les importations de pétrole et de produits pétroliers en provenance de Syrie.

    Imitant aussitôt ses maîtres, l’Union européenne décide de plusieurs trains de sanctions supplémentaires, y compris un embargo sur le pétrole. La dernière salve visera à réduire les échanges commerciaux afin de finir d’asphyxier l’économie du pays.

    3/ Viendront ensuite les sanctions diplomatiques (rappel des ambassadeurs en consultation) décidées dès l’automne 2011, après le double véto russo-chinois sur le projet de résolution islamo-occidental visant à provoquer en Syrie un processus à la libyenne. Les États-Unis ayant rappelé de Damas leur ambassadeur du troisième type, plusieurs États de l’Union européenne rappellent les leurs.

    Juppé rappellera le sien une première fois le 17 novembre 2011: "erreur fatale" pour le ministre ordinateur. Après un faux retour, ce sera le départ définitif en février 2012. Nommé en mai 2012, Fabius fera encore mieux: à peine intronisé, il expulsera l’ambassadrice de Syrie à Paris, ayant oublié que cette dernière est également représentante auprès de l’Unesco et qu’il ne peut la contraindre au départ.

    4/ En 2012, ce sera la fermeture de la compagnie aérienne "Syrianair" à Paris, puis l’interdiction de toute liaison aérienne entre la France et la Syrie et, plus généralement, entre les capitales européennes et Damas. Etc…

    Les parrains des terroristes

    Hélas, se lamentent des experts pleins d’onction et de componction, tout le monde n’est pas d’accord pour mettre en place un embargo, ce qui en limite la portée. La belle unanimité qui, de 1991 à 2011, a rassemblé les cinq Permanents du Conseil de sécurité autour des trois Occidentaux n’existe plus et c’est un élément déterminant qui permet de briser l’arrogance et la toute-puissance des puissances atlantiques. Des doigts accusateurs pointent "certains pays qui ne jouent pas le jeu? (sic). Mais est-ce bien un jeu? La Russie et la Chine soutiennent le gouvernement et l’État syriens: ils seront priés de "rejoindre la communauté internationale" (sic). La Syrie peut également compter sur l’aide multiforme de son allié, l’Iran, mais celui-ci est déjà sous lourdes sanctions. D’autres pays, comme le Brésil, ne soutiennent pas les Occidentaux? En outre, certains États traînent les pieds au sein de l’Union européenne, et les accrocs aux engagements pris contre Damas se multiplient.

    Ce blocus qui asphyxie progressivement la Syrie est certes difficile à mettre en œuvre, mais que nos perfectionnistes se consolent: il est indéniable que les résultats escomptés sont là. Après cinq années de sanctions et d’acharnement collectif, le peuple syrien est épuisé et vit dans des conditions terrifiantes. Nos grands dirigeants, si bons et si pudiques, ne connaissent-ils pas la vérité, non pas celle de leurs protégés émigrés qui vivent au chaud ou au frais à l’ombre de leurs protecteurs, mais la vérité des habitants qui ont tenu bon dans leur pays. Loin du paradis de la révolution auquel les premiers feignent de croire, loin du paradis auquel aspirent les djihadistes démocratiques et les terroristes modérés, c’est un enfer que vivent les Syriens de la Syrie réelle, un enfer qu’ils doivent au fanatisme de leurs "libérateurs" et de leurs alliés turcs ou arabes ainsi qu’au sadisme de l’"Axe du Bien", parrain des terroristes et grand déverseur de punitions devant l’éternel.

    Les sanctions sont parvenues à détruire un pays qui était plutôt prospère, quasiment sans endettement, autosuffisant pour l’essentiel de ses besoins et globalement bien parti. Elles ont fini par entamer le tissu national syrien, soudé par une tolérance "laïque" assez exemplaire, sans réussir toutefois à le déstructurer. Le but de ce politicide était (et reste toujours) de démoraliser les populations, en les amenant à perdre confiance dans la légitimité de leur État, de leur gouvernement, de leurs dirigeants, de leurs institutions, de leur armée, tout en leur donnant l’illusion que l’Occident est heureusement là pour les "sauver du tyran qui les massacre" et accueillir en son sein les réfugiés et les transfuges.

    Des sanctions pour mater un peuple résistant

    Le terrible bilan enregistré en Iraq —un million et demi de morts, dont 500 000 enfants— est là pour rappeler que les sanctions sont une arme de destruction massive, utilisée avec un total cynisme par les "maîtres du monde". Pour Madeleine Albright évoquant sans doute des "dégâts collatéraux", "cela en valait la peine". On voit le résultat.

    En Syrie, les "punitions" occidentales ne sont pas mieux intentionnées. Elles visent à mater un peuple résistant et à le forcer à accepter la fatalité d’un changement de régime, ou bien à l’amener à fuir ou à déserter… Quitte à saigner le pays de sa jeunesse déjà formée, de ses cadres aspirant à vivre mieux dans un climat de paix… Quitte à faire de ces réfugiés un peuple de mendiants, à la merci des trafiquants de toutes spécialités: en témoignent ces femmes et enfants installés la nuit au coin des boulevards parisiens par des équipes inquiétantes.

    Depuis cinq ans, nos politiciens combinards, nos journalistes complaisants, nos intellectuels perdus ou dévoyés participent, à quelques exceptions près, à l’énorme conspiration du mensonge qui fait passer la Syrie souveraine et légale pour usurpatrice et massacreuse, et ses agresseurs et leurs parrains, orientaux ou occidentaux, pour des libérateurs révolutionnaires.

    Outre l’horreur et l’effroi que soulèvent les images de cette guerre sauvage, comment ne pas avoir la nausée devant l’aveuglement, volontaire ou non, de nos élites qui préfèrent donner du crédit aux mensonges de leurs alliés et protégés criminels plutôt qu’aux témoignages innombrables des victimes qui désignent sans ambigüité leurs bourreaux ? Comment ne pas avoir la nausée devant cette complicité assumée, à peine camouflée par une omerta systématique? Comment enfin ne pas frémir devant cet aplomb et cette bonne conscience bétonnée de nos faiseurs d’opinion?

    Maintenant, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates

    La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre universelle d’agression et le djihad en Syrie. Il faut lever immédiatement, sans délai et sans conditions, les sanctions qui sont destinées à briser tout un peuple. Il faut mettre fin à la guerre et non en décupler l’impact par les moyens minables, sournois et iniques que sont les sanctions à la mode occidentale.

    Il faut rendre justice à ce peuple martyrisé et humilié. Et la plus élémentaire des justices, la première, est de ne plus couvrir d’un voile de vertu les criminels féroces qui cherchent à détruire au nom de l’intolérance la Syrie tolérante. Elle implique également de ne plus cautionner les impudeurs des maîtres fouettards qui punissent en toute impunité avec la morgue des arrogants. Assez de mensonges, assez d’hypocrisie, assez de leçons.

    Répétons-le, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates qui tuent la Syrie et son peuple. Ni dans un mois, ni dans un an, mais maintenant. Ce n’est pas une question de diplomatie, c’est une affaire d’honneur, et la France s’honorerait en prononçant, pour sa part et à titre national, la levée des sanctions.

    Michel Raimbaud, article initialement publié sous le titre de "Le mensonge, la nausée et les sanctions".

    M.Raimbaud est l’ancien Ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe. Ancien directeur de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Professeur au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS).

    Source: Tunisie-secret, Michel Rimbaud, 28-02-2016,

    http://www.les-crises.fr/le-pire-ministre-des-affaires-etrangeres-a-deguerpi-hommage-de-lambassadeur-michel-raimbaud-a-laurent-fabius/

  • KO Debout !

    Voici quelques semaines, j'étais comme un boxeur KO debout mais avec la très nette impression que l'on m'avait convié à boxer les mains attachées dans le dos. Parce que, même si en tant qu'être humain, citoyen et bien sur contribuable, je fais moi aussi partie de la société, j'ai eu très nettement l'impression que depuis pas mal de temps, la société se passait bien de moi et continuait sa course folle sans vraiment se préoccuper de mes aspirations. L'espace d'un instant, je me suis senti comme perdu dans un monde dont il ne maitriserait plus les codes, comme un vieillard désorienté confronté à un environnement nouveau et déstabilisant.

    Que s'est-il passé ? Rien de bien spectaculaire, si ce n'est qu'à chaque fois que j'ai regardé les informations ou ouvert le Parisien, comme chaque matin avant mes consultations en prenant mon café, je me suis pris une mauvaise nouvelle dans la figure. A vrai dire, ces nouvelles n'étaient pas mauvaises en elles-mêmes puisqu'elles ne me concernaient même pas directement pas plus qu'elles n'annonçaient de drames terribles. Non, elles m'ont juste apporté jour après jour la preuve ou du moins l'impression très nette que je vivais dans un monde devenu fou auquel je ne comprenais plus rien.

    Je ne saurai même plus vous dire dans le détail ce qui m'a le plus affecté. Je me souviens par exemple que le fait de savoir que notre dernier Garde des sceaux. Jean-Jacques Urvoas, ait eu l'idée d'unifier les ministères de la justice et de l'intérieur au sein d'un super-ministère qu'il souhaitait baptiser du doux nom de "ministère de la règle et du droit" m'a laissé pantois. J'ai songé qu'il aurait pu rajouter le ministère de la santé pour psychiatriser les déviants tant qu'il y était. Je me souviens aussi que c'était un jour ou la RATP avait fait grève en soutien aux salariés de Good Year. Je m'étais étonné qu'un service public puisse ainsi déclencher une grève politique et puis je me suis vite dit qu'il fallait que je renonce à comprendre.

    Je crois que ce jeudi, car c'était un jeudi, je me suis dit que plus que dans un monde de fou, il se pourrait que je commence à vivre dans une sorte de néo-fascime 2.0. Même si ce n'était pas l'idée que je me faisais du fascisme. Pour moi, le fascisme, ça avait la couleur et les odeurs des odyssées politiques d'avant-guerre. Ça portait l'uniforme et la casquette plate, c’était le fait de grands leaders charismatiques et paranoïaques faisant de grands meetings et haranguant les foules. Comme tout le monde, j'avais en tête les images de Hitler à Nuremberg ou les célèbres mouvements de mentons de Mussolini ou encore l'aspect débonnaire et néanmoins effrayant de Staline. Et puis mes deux parents étant nés avant guerre, j'en avais entendu parler maintes et maintes fois de ce conflit. Mais jamais je n'aurais cru que le fascisme, dont on nous rappelle toujours le bruit des bottes, soit le fruit de gens ternes en costumes gris.

    Finalement je me suis dit que le début du fascisme c'était quand moi, et les autres bien sur, avions la nette impression que nos voix ne sont pas entendues, que l'on crie dans le désert pour enfin renoncer à simplement parler voire à penser. Renoncer à penser parce que le fait même de penser, de poser une analyse nous met face à des impossibilités cognitives, de blocages neuronaux. D'ailleurs, pourquoi parler de moi ou des autres, parce que ce dont ils se moquent vraiment, c'est du réel. Ce qu'ils nient, ce n'est ni moi, ni les autres, mais tout ce qui n'est pas eux. Ils nient tout ce qui est réel et n'appartient pas à leur environnement proche. Formés à la dure école de la politique, prompts à s’entretuer pour le pouvoir, n’ayant d’autre ligne d’horizon que les élections, leur réel n’est pas le notre.

    Nous vivons un vrai totalitarisme même si ce terme peut sembler outré. Souvenons-nous que le propre du totalitarisme est d'aliéner les individus en niant leurs aspirations mais surtout en détournant leurs actions vers des buts choisis par le pouvoir. Ce totalitarisme est certes vécu avec plus de douceur et de confort parce que les dirigeants sont devenus habiles. Or si nous n'avons aucun problème à dénoncer cette aliénation lorsque l'on nous parle de sectes étranges ou de régimes exotiques maltraitant de manière évidente leurs populations, il nous est plus difficile de l'admettre pour nous. Parce que nous avons l'apparence de la liberté, parce que nous avons un droit de vote, etc. Et pourtant, nous n'en sommes pas moins enrôlés nous-mêmes dans un système aliénant. Peut-être qu'au-delà de toutes les explications savantes, le fascisme ce n'est que cela : obéir à des gens qui sont persuadés de mieux savoir que vous.

    J'en étais là de mes réflexions en allant à mes rendez-vous ce jeudi matin lorsque j'ai retrouvé X, un patient libéra. Le pauvre était dans le même état que moi, en pire peut-être. Peut-être parce qu'il est ingénieur de formation. Parce que moi, j'ai été formé si ce n'est pour faire face à tout, du moins pour puiser dans mes connaissances afin de donner du sens à ce qui n'en a apparemment pas. La différence entre moi et mon patient X c'est juste de savoir d'où provient la souffrance mais pas toujours d'aller mieux. On fait ce que l'on peut. Si mes études m'ont permis de manipuler des outils de conceptualisation, ils ne me donnent aucun moyen d'agir pour autant. Je sais ce qui arrive mais je n'y peux rien.

    http://psychotherapeute.blogspot.fr/

     

  • Rive-de-Gier: profanation du monument aux morts avec des inscriptions faisant l’apologie du terrorisme

    Habitants et élus ont eu la douloureuse surprise de découvrir que le monument aux morts de la place du général Valluy a été très sérieusement dégradé.

    Le bâtiment de "SOS maintien à domicile" a été également été visé avec des inscriptions contre les forces de police et un scooter a été incendié.

    Dans un communiqué, la municipalité et son maire Jean-Claude Charvin dénoncent «des écrits faisant l’apologie du terrorisme, empreints de haine» et appellent à un rassemblement lundi soir à 18h30 face au monument aux morts place du général Valluy.

    http://www.leprogres.fr/actualite/2016/03/12/rive-de-gier-profanation-du-monument-aux-morts-avec-des-inscriptions-faisant-l-apologie-du-terrorisme